Dimanche 7 Janvier- Epiphanie 2024 (Vals samedi soir, Val-Vert dimanche)
Frères et sœurs, nous allons faire avec les mages, le chemin de la foi ; il comporte six stations :
Première station : les mages quittent leur pays à l’appel d’une étoile. Le Seigneur allume une étoile, des étoiles dans la vie de chacun. C’est ce qu’on peut appeler les clins d’oeil de Dieu, les « clins Dieu ». Un scientifique allemand a cette belle expression : « Un explorateur scientifique ne peut être un négateur de Dieu. Aucun autre n’a pu regarder plus profondément dans l’atelier de Dieu, et n’a pu ainsi admirer la sagesse éternelle ; il ne peut que plier le genou devant la Grandeur de l’Esprit Divin. » (H. Mädler (1794-1874) Astronome allemand, auteur de la première carte lunaire)
Pour les couples, l’étoile c’est la rencontre avec la personne aimée. Pour un prêtre c’est le jour où la certitude s’est imposée qu’il fallait suivre Jésus -Berger au plus près. Pour les parents, leurs étoiles ce sont les enfants, en mode douceur. Exemples : un jeune papa m’écrit : « Avant-hier soir, Victoire, du haut de ses 3 ans (qui ne sait donc pas lire), a choisi juste avant la prière du soir le chant (en fonction de la petite image sur la page). Colère de ses frères et sœurs : « c’est toujours le même ! En plus elle ne sait pas lire, patati et patata…». Je leur explique donc que s’ils voulaient choisir un autre chant, ils n’avaient qu’à préparer la prière plus tôt, et en tout cas avant Victoire. Hier Victoire a préparé le même chant, mais cette fois à 15h30 !!! Victoire a donc la palme de la teigne. Une étoile pour renforcer notre propre détermination. »
Une amie me raconte : « La secrétaire de la paroisse, Sarah, qui est mariée avec un africain Abel envoie deux de ses enfants “café au lait” vers la crèche à la fin de la messe, pour voir si les rois mages sont arrivés… Nous retrouvons les petits Siméon et Rebecca à genoux les mains jointes en prière devant Jésus…. ils ont rejoint les rois mages dans leur adoration… quelle leçon! » Ou en mode bulldozer : Augustin demande à sa maman : « Dis, maman pourquoi, tu as des cheveux blancs par ci par là ? Sa maman sur un ton un peu énervé lui répond : « C’est à cause de tes bêtises ; chaque fois que tu fais une bêtise, ça me cause du souci, et hop un cheveu blanc de plus ». Augustin lui dit alors : « ah ben dis donc : toi tu as dû en faire beaucoup des bêtises, parce que mamy elle, est couverte de cheveux bancs ». Il y a l’étoile principale et les petites étoiles de chaque jour. Delphine, coordonnatrice au relais des clochers, m’écrivait un jour : « Un Monsieur vient de s’arrêter devant la vitrine du relais avec sa famille, il a pris le temps de lire les paroles affichées et il vient de se signer. Première fois que je vois ça et ça fait chaud au cœur… la vitrine sert à quelque chose. » Etoile pour nous convertir, étoiles pour nous consoler ou nous réconforter. En tout cas toujours pour nous mettre en route ou nous faire avancer.
Deuxième station : Quand leur étoile a disparu, les mages consultent des spécialistes de la Parole de Dieu. Comme les mages, nous avons beau savoir que Dieu existe, – qu’il est né quelque part -, nous serions incapables de le rejoindre par nos propres moyens. Nous nous heurterions très vite à nos propres représentations, à nos idoles. Pour notre salut, Dieu a pris l’initiative avant même que nous nous mettions en route. Sans le détour par Jérusalem pour consulter la Parole de Dieu, nos mages n’auraient pu reconnaître, dans la fragilité et la pauvreté d’un enfant, le Fils de Dieu. Il ne suffit pas de marcher, il faut savoir pour quoi on marche, et dans quelle direction aller. Cela pourrait être une résolution de notre année : trouver le moyen de nous nourrir de l’évangile, chaque jour.
Troisième station : Hérode invite les mages à revenir chez lui. Il veut savoir où est Jésus pour le supprimer. Hérode représente sur la route de la foi les dangers, les tentations. Autour de nous, il y a des personnes, des organisations, des associations qui sapent le chemin de la foi. Il faut y voir clair. Tout n’est pas chemin de foi. Vous ne pouvez pas croire en Dieu si vous écoutez certaines émissions de radio ou de télévision, c’est sûr, si vous vous fixez sur certains sites inter-pas-net. C’est du lavage de cerveau. C’est du bourrage de crâne. Demandons le discernement pour bien choisir nos programmes et le courage de le faire. Mais nos « hérodes » sont souvent le découragement, l’ « aquoibonite » (à quoi bon ? pfff), le relativisme (il n’y a pas de vérité, tout se vaut, …)
Quatrième station : Les mages trouvent un enfant, ils l’adorent. On ne peut vraiment rencontrer Dieu qu’en rencontrant Jésus. Sinon, Dieu reste pour nous une idée vague, fragile et inconsistante. « Qui m’a vu a vu le Père ». Un autre converti, Didier Decoin – le scénariste des Misérables et de tant d’autres productions à la télévision – a cette belle formule : « Les paroles de Jésus, c’est une bouche d’homme qui les prononce mais c’est le coeur de Dieu qui les a pensées ». Jésus, c’est Dieu qui se met à notre portée, à notre merci.
Cinquième station : Les mages font des cadeaux à Jésus. L’adoration qui ne conduit pas à donner ce qu’on a et ce qu’on est, c’est seulement des salamalecs. Nous aurons toujours du mal à mettre notre vie en accord avec la messe par exemple. On peut nous pardonner de ne pas réussir. Mais on nous pardonnera difficilement de ne pas essayer de réduire le plus possible l’écart.
Après l’étoile, la consultation des spécialistes de la Parole de Dieu, l’examen des dangers, l’adoration de Jésus, les cadeaux précis, la sixième station : Les mages repartent chez eux par un autre chemin. Quand on a vraiment rencontré Le Seigneur, il nous renvoie toujours chez nous, dans notre vie, dans nos problèmes, au milieu des autres. Mais on y revient avec un cœur nouveau, une vie nouvelle en nous, une ardeur renouvelée. Ainsi-soit-il !
14 janvier 2024-2ème dimanche du Temps Ordinaire — Année B
« Il leur dit : « Venez, et vous verrez. » Ils allèrent donc, ils virent où il demeurait, et ils restèrent auprès de lui ce jour-là. C’était vers la dixième heure (environ quatre heures de l’après-midi). »
Frères et sœurs, pourquoi saint Jean précise-t-il que cette rencontre avec Jésus s’est passée vers la dixième heure c’est-à-dire quatre heures de l’après-midi ? Elle aurait pu avoir lieu à un autre moment de la journée. Ou bien saint Jean aurait pu omettre ce détail. Mais chez saint Jean qui est le plus précis des quatre évangiles au niveau des renseignements géographiques et historiques, aucun détail n’est laissé au hasard. Pourquoi la Dixième Heure ? Il faut nous rappeler que Jésus est mort à la neuvième heure, trois heures de l’après-midi. La quatrième heure, c’est donc l’heure du coup de lance. « Comme c’était le jour de la Préparation (c’est-à-dire le vendredi), il ne fallait pas laisser les corps en croix durant le sabbat, d’autant plus que ce sabbat était le grand jour de la Pâque. Aussi les Juifs demandèrent à Pilate qu’on enlève les corps après leur avoir brisé les jambes. Les soldats allèrent donc briser les jambes du premier, puis de l’autre homme crucifié avec Jésus. Quand ils arrivèrent à Jésus, voyant qu’il était déjà mort, ils ne lui brisèrent pas les jambes, mais un des soldats avec sa lance lui perça le côté ; et aussitôt, il en sortit du sang et de l’eau. »
Jésus nous invite donc à le retrouver en tant que Sacré-Cœur. Et nous le retrouvons comme Sacré-Cœur à l’adoration, dans son eucharistie. La plupart des statues ou des vitraux du Sacré-Cœur représentent Jésus debout, désignant son cœur de la main. Sainte Thérèse de l’enfant Jésus, n’aimait pas cette façon de Le représenter. « Je ne vois pas le Sacré Cœur comme tout le monde », écrivit-elle à sa sœur en pèlerinage à Paray-Le-Monial. Elle préférait une image où Jésus, le soir de la Cène, accueille saint Jean sur son cœur. Quand elle communiait, elle se réjouissait à l’idée que Jésus la prenait dans ses bras et la faisait reposer sur son cœur comme l’Apôtre bien-aimé avait pu le faire durant le dernier repas avec Lui. Elle aurait aimé savoir que la première apparition de Jésus à Sainte Marguerite-Marie, à Paray le Monial, eut lieu le 27 décembre 1673, en la fête du quatrième évangéliste. Jésus y invita la visitandine à reposer sur son cœur comme l’avait fait l’apôtre bien-aimé le soir de la Cène. Thérèse rejoignait donc, à son insu, le message que Jésus est venu confier à sainte Marguerite-Marie : son désir que nous nous laissions tomber dans ses bras, lorsqu’il se donne à nous dans l’eucharistie. Après avoir écouté une prédication que le Père Descouvemont avait donnée sur ce sujet, une petite fille de cinq ans disait à sa maman, à la fin de la messe : « Si je comprends bien, quand tu prends l’hostie, ça te fait plein de bisous à l’intérieur ». Puisse-t-elle s’en souvenir encore le jour de sa première communion !
Lors des trois jours de relance de l’adoration dans la petite chapelle de Saint-Laurent, en novembre dernier, notre Père évêque nous a dit : « nous sommes invités à redécouvrir le sens de l’adoration… notre première mission est d’adorer Dieu, c’est ce pour quoi nous avons été créés. Quand on parle de l’oraison, on parle d’un cœur à cœur avec Jésus, quand on parle de l’adoration on parle d’un face à face avec Jésus qui nous transfigure, nous transforme de l’intérieur, nous convertit et nous sanctifie. Dans cette cité mariale où nous vénérons la vierge noire on peut écouter le cantique des cantiques : « vierge noire et belle au visage bruni par le soleil ». Marie était dans la contemplation du Dieu vivant de cette lumière qui brunissait son visage. Nous nous mettons à son école pour renouveler notre foi en la présence réelle… dans l’adoration, nous voyons Dieu et contemplons celui qui vient révéler l’amour du Père et qui vient nous sauver. Prenons le temps de vivre cette conférence et vivons de beaux et précieux temps de l’adoration. »
Quel est l’enjeu de l’adoration eucharistique ? nous décentrer de nous-mêmes : nous sommes pécheurs et donc centrés sur nous même : tout semble tourner autour de nous : ce n’est pas vrai ! C’est Dieu le centre de toute chose. L’adoration est une école de décentrement, une école pour apprendre à fixer notre regard sur le Seigneur Jésus. Le Maître des novices des Franciscains du Bronx disait à un novice français un jour: « Dieu est trinité », le jeune lui dit : je sais… « il a créé l’homme et la femme à son image » Le jeune dit : « cela aussi je le sais » et il continu « il y a donc la trinité dans l’homme : « me, myself et I » « cela je ne le savais pas », dit le novice… On dirait en français : « Moi, moi-même, moi-Je » C’était de l’ironie évidemment. Voilà le drame de l’être humain. Pourtant le Christ nous dit : « qui perd sa vie la sauve, trouve la vraie vie ». L’Adoration est une école de décentrement. On va arrêter de fixer ce regard intérieur sur nous-même et commencer de nous ouvrir à Dieu.
Le Pasteur Thomas Roberts était anglo-saxon mais il avait tellement d’humour qu’il arrivait à faire des jeux de mots en français. C’est ainsi qu’il avait sa façon bien à lui de traduire l’évangile que nous avons entendu : non pas Jésus leur dit : Laissez vos filets et je ferai de vous des pêcheurs d’hommes mais « Et Jésus leur dit : Jetez vos péchés et filez » … ! C’est la grâce qui nous est faite en Jésus : « Jeter nos péchés et filer dans son Amour. » Geoffroy, 9 ans et demi : Un prêtre fait-il des péchés ? Vincent, son frère de 11 ans : Son objectif est de ne pas faire de péchés-D’accord, mais fait-il quand même des péchés ? -Evidemment, parce qu’autrement, tout le monde voudrait être prêtre. Un catéchiste : Pouvez-vous me donner un exemple de péché ? Thomas, presque 7 ans : Faire pipi à côté de la cuvette. Valentin, 7 ans, très sérieusement : Non ! Faire exprès pipi à côté de la cuvette. Voilà notre drame : faire exprès ; nous savons que nous allons faire de la peine, qu’allons compliquer la vie, et pourtant comme Jonas, nous nous endurcissons. Est-ce que vous savez quel est le grand souci de Dieu. Encore une fois, c’est un enfant qui l’a magnifiquement exprimé. Un catéchiste : Qu’est-ce que la crainte de Dieu ? Laure-Anne, 7 ans : C’est quand tu as fait des péchés : Dieu a peur que tu ne lui demandes jamais pardon.
Or, comme dit saint Paul dans la deuxième lecture ; le temps presse. Le temps presse de quoi faire ? D’appeler Jésus à la rescousse. C’est vrai au niveau de notre société malade de peurs de toutes sortes. C’est vrai au niveau personnel : quand nous nous sentons attirés par le péché, avoir l’aplomb de dire : « Au nom de Jésus, je prends autorité sur cette mauvaise tentation, sur cet agacement, sur ce découragement, sur cette colère. » Deuxièmement, vous avez surement expérimenté la force d’un proverbe. Quand dans une conversation quelqu’un cite un proverbe, ça en impose ; c’est un élément important dans le discernement : « Un tien vaut mieux que deux tu l’auras », « Il ne faut jamais remettre au lendemain ce que l’on peut faire le jour même ». « Il ne faut pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué », « Plaie d’argent n’est pas mortelle ». « Le travail ne tue pas ». « Ni le ridicule, d’ailleurs », … C’est encore plus fort quand on peut citer Jésus. « A chaque jour suffit sa peine, demain s’inquiétera de lui-même ». « Ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas », « L’argent est un excellent serviteur mais un maître tyrannique », « Fais aux autres ce que tu aimerais bien que l’on te fasse » … etc etc Dans une famille, on avait décidé de se parler le plus possible par la Parole de Dieu. Le lendemain de cette décision, maman va dans la chambre de son fiston pour le faire lever. Elle soulève la couverture et lui dit : « Lève-toi et marche ». Mais lui, sans se démonter, remet la couverture sur lui et lui dit « Femme, que me veux-tu ? mon heure n’est pas encore venue » Vive la Parole qui nous transporte dans la Joie de Dieu… ! Amen !
Dimanche 28 Janvier- 4ème dim.temps ordinaire-
Je vous résume le témoignage du Père Ange Rodriguez. Sa foi, son humour, sa légèreté peuvent nous aider. Pendant dix ans, ce dominicain a été l’exorciste du diocèse de Lyon. Dans son dernier ouvrage, Expert en diablerie. Le combat d’un exorciste, il relate son expérience au sein d’un ministère de plus en plus sollicité.
D’après saint François de Sales, « Un bon exorciste est un dé à coudre de sciences, un baril de patience, et un océan de compassion. » Beau programme ! Le prêtre exorciste doit être équilibré, en bonne santé spirituelle et doté d’un solide bagage théologique…Un professeur m’a dit un jour que les exorcistes avaient un avantage sur les psychiatres : « Vous pouvez placer l’origine de la souffrance en dehors des personnes. » Notre travail est d’abord de regarder si cette souffrance ne puise justement pas sa source à l’intérieur des gens, en lien avec leur histoire. « Est-ce pathologique ou spirituel ? »
J’ai vu beaucoup de simulations. Des yeux révulsés et une voix de baryton basse ne suffisent pas pour conclure que cela vient de l’ennemi. Il est arrivé que je prononce une prière d’exorcisme en français et que la personne se roule par terre lorsque j’invoquais la Vierge. Lorsque je la disais en latin, elle était totalement à côté…
Plus que de m’intéresser aux phénomènes extraordinaires, je relisais avec les personnes leurs itinéraires spirituels. Pour voir, sans les juger, si certaines conduites avaient pu les éloigner de Dieu.
Qu’y a-t-il d’écrit dans le Credo ? Qu’il existe un monde visible… et invisible. L’enseignement de l’Eglise est très clair sur la réalité de forces néfastes qui veulent la perte de l’homme. Ces êtres dotés d’une intelligence et d’une volonté le séduisent, lui soufflent diverses tentations. Mais l’homme reste libre d’y succomber ou de choisir Dieu en suivant Sa volonté. En dix ans, un monde croissant a défilé à ma petite permanence. En tout, 5000 personnes. J’étais le seul exorciste, ils sont maintenant trois. Au niveau national, nous sommes passés d’une trentaine à une centaine ; à mesure qu’on a évincé Dieu dans notre société, le diable a rappliqué.
Les démons sont des anges déchus alors qu’ils étaient créés à l’image de l’Esprit Saint, ce sont des entités spirituelles dynamiques. Quand quelqu’un venait, je me demandais quelle dynamique était entrée dans sa vie et lui pourrissait l’existence. Ce ne sont pas les mères de famille, priant tous les jours qui faisaient appel à moi. Mais les personnes ayant ouvert des brèches avec le démon : les occultistes, les rebouteux, les satanistes, les lucifériens… Pour les libérer, il fallait d’abord qu’elles renoncent à ces pratiques et m’apportent leurs objets magiques. J’avais un musée des horreurs. Des boîtes entières de cartes pour la divination. Des voyantes m’imploraient de les sortir de là. Ces fréquentations n’apportent que des troubles. On se vide de son propre esprit pour qu’un autre esprit agisse.
Il y a très peu de possédés. Mais pour en avoir rencontré quelques-uns, je peux dire que c’est terrible. La personne n’a plus de liberté, elle subit les soubresauts de son corps. Elle parle de façon irrationnelle, et dans les rares moments de lucidité, supplie qu’on la sorte de là. L’emmener chez l’exorciste nécessite l’aide de quatre hommes forts. C’est d’une violence inouïe.
Spirituellement, ce ministère fut fantastique. J’ai vu les grâces de Dieu. Des libérations. J’ai été confronté au mal, aux pratiques magiques incroyables. A des descentes aux enfers. Mais je ne ressentais ni dégoût ni répulsion, au contraire : au fil du temps, je me sentais porté par une énorme tendresse. Jusque là, j’avais rencontré plus de chrétiens en bonne santé que de vrais pécheurs. Là, j’étais face à des abominations. Je compatissais et mettais tout mon cœur à les réconcilier avec la vie chrétienne, avec Dieu. Là était ma joie.
La première chose que Jésus demande à ses disciples c’est d’aller chasser les démons. Je n’ai pas eu peur en débutant : je me savais protégé par une grâce particulière. En dix ans, je n’ai jamais été embêté par des forces obscures. Mais je m’en méfie comme de la peste. Lorsque j’ai quitté cette mission, de vieilles tentations ont surgi : des images, des visions, un imaginaire galopant, sans que je provoque quoi que ce soit. Alors, j’ai intensifié ma vie dans le Christ. J’ai demandé aussi qu’une prière d’exorcisme soit prononcée avec de l’eau bénite si je suis tourmenté sur mon lit de mort. Car je sais que, dans ce moment de fragilité, le démon pourrait me pousser au désespoir.
Mes conseils pour combattre les esprits mauvais
1) Soyez rationnel
Ce que nous vivons, la raison doit pouvoir l’analyser. Car le démon ne peut s’y loger. Nous ne dialoguons pas assez avec notre intellect. Vérifiez toujours de manière rationnelle ce qui vous traverse.
2) Maîtrisez votre imaginaire
Seul Dieu connaît l’avenir. L’ennemi, lui, connaît nos fragilités, notre passé. Il peut nous assaillir de souvenirs, de phrases qui nous ont blessées pour infecter la plaie. Si une parole mauvaise vous revient hors contexte, c’est potentiellement lui. Faites fonctionner votre raison et chasser cette pensée. Surtout ne pas s’y accrocher et gamberger. Le démon ne peut rien faire sans l’accord de notre volonté. Il nous pousse au péché, mais n’a jamais le dernier mot. Une règle d’or : « La première pensée ne vous appartient pas, la seconde si. »
3) Evitez l’ésotérisme
Fuyez l’occultisme, la voyance, les guérisseurs bizarres, les magnétiseurs, portes ouvertes pour le diable. Si on entend la voix de son ancêtre en plein spiritisme, ou dans la bouche d’un médium, il s’agit d’un esprit mauvais.
4) N’ayez pas peur
Si des objets se déplacent tout seuls, c’est le démon joueur. Les Pères du désert en parlaient déjà. Il s’agit des ennemis de la plus basse extraction. Ils sont comme un chien fou attaché. Un peu d’eau bénite peut suffire. Aussi, les pensées érotiques ou blasphématoires n’indiquent pas un cas de possession. Toutes ces attaques visent à nous écarter de Dieu.
5) Menez une vie chrétienne
La confession, la communion sont les meilleures guérisons et préventions. Les sacrements et la dévotion à la Vierge sont les meilleures armes. Demandez-vous qui commande en vous. Et, si vous vous sentez tourmentés, dites cette phrase : « Que tout esprit loue le Seigneur. » Elle fera fuir tout mauvais esprit.
Le grand principe : le démon n’a pas accès à notre volonté. Il nous tente par nos sentiments : tristesse, agacement, colère, découragement. N’oublions pas de dire : « Au nom de Jésus je prends autorité sur cette tristesse, sur cette colère, etc… »