1er mai 2022 ICHTUS (Jésus Christ Fils de Dieu Sauveur)
(Baptêmes à Espaly d’une fratrie de 3 enfants en âge de scolarité : James, Séphora et Kenzie Lagrenée)
Frères et sœurs, l’évangile nous raconte des faits historiques mais utilise aussi le langage symbolique. Les apôtres ont-ils réellement comptés les cent cinquante trois poissons ? Un poisson, ça glisse ; on peut facilement se tromper. Cent cinquante trois, c’est la somme des points d’un triangle équilatéral de dix sept de côté. 17 c’est 10 l’univers et 7, la perfection. Cela signifie que le filet de saint Pierre est assez solide pour contenir tout l’univers. Il est intéressé par tous les pays, toutes les langues, toutes les cultures de tous les siècles. 2000 ans après, nous sommes frappés par l’universalité de l’Eglise dont on fait l’expérience quand on va à Lourdes par exemple. Mais aussi la variété ici sur place. Dans l’Église du Seigneur, il y a des poissons qui ronronnent : ce sont les poissons-chats. Des poissons qui ne font que répéter sans trop réfléchir : ce sont les poissons perroquets. Des poissons qui sont souvent distraits : ce sont les poissons lunes. Des poissons qui ne tiennent pas en place : ce sont les poissons électriques. Des poissons qui sont de vieux loups de mer… Des poissons pilotes qui guident les autres. Des poissons que l’on n’a pas encore fait baptiser… : ce sont les poissons « pas nés »… Des poissons qui sont toujours joyeux : ce sont les poissons clowns. Il y en a de toutes les couleurs : des poissons rouges, des poissons blancs, et même des poissons noirs, les poissons en chocolat. Il y a des poissons à la langue trop bien pendue : ce sont les poissons épées. Des poissons très intellectuels : ce sont les poissons volants. Il y en a qui étaient des requins et qui sont devenus des dauphins très doux, très bons (même si les dauphins ne sont pas classés dans les poissons). Il y a des poissons d’eau douce et des poissons de haute mer. Vive la variété extrême de notre Église !
Nous savons ce qui peine le Seigneur : c’est que nous devenions du poisson séché. Ou du poisson congelé. Quand nous nous coupons de lui, quand notre cœur ne le reçoit plus, ni dans la prière, ni dans la communion, ni dans la confession. Il n’aime pas non plus que l’on finisse en queue de poisson, quand on ne va pas jusqu’au bout de ses engagements. Ou que nous fassions des queues de poissons aux autres. Ou que nous les enguirlandions comme du poisson pourri. Il n’aime pas non plus que l’on noie le poisson quand on refuse la vérité. Mais le Seigneur peut aussi nous « repêcher »… Mais ce qui plaît au Seigneur c’est que nous soyons chez lui, comme un poisson dans l’eau. C’est la grande affaire de notre vie : connaître le Seigneur, le connaître de mieux en mieux, devenir un familier de Dieu.
Un jour, un pêcheur me faisait remarquer : on dit que l’on prend du poisson. En fait, c’est le poisson qui nous prend. Si un poisson ne veut pas mordre à l’hameçon, vous ne pouvez absolument rien faire. C’est aussi vrai dans la foi : le Seigneur ne nous prendra jamais de force. Il fait tout pour nous attirer. Mais c’est à moi de me laisser prendre par lui. Le chrétien, pour grandir dans la foi, peut s’inspirer du poisson. Premièrement, le poisson vit dans le silence. Aujourd’hui, on a peur du silence. Heureux qui apprend à prier à l’écart de tout bruit. Deuxièmement, le poisson garde les yeux ouverts. Aujourd’hui on a peur d’affronter la réalité, on préfère fermer les yeux, faire la politique de l’autruche. Des fois que quelqu’un demanderait du secours. Des fois qu’il faudrait changer de façon de faire. Troisièmement, on admire le poisson pour les reflets brillants sur ses écailles, il luit. Aujourd’hui on a peur d’être marginalisé parce qu’on ne porte pas de marques. Le chrétien deviendra lui aussi « brillant » de la lumière de Dieu. Mais il n’a pas à se préoccuper de ces reflets. C’est l’affaire du Bon Dieu. (Pensons au cardinal Angelo Roncali futur Jean XXIII. Il entre en procession à la chapelle Sixtine pour procéder à l’élection du Pape qui doit succéder à Pie XII. Derrière la barrière, une dame s’exclame « Mon Dieu qu’il est laid ». Il l’entend et dit : « Mais le conclave n’est pas un concours de beauté ».) Il n’avait pas un physique de top model mais son rayonnement n’a pas fini de s’étendre ! Quatrièmement, le poisson ne quitte pas son milieu, l’eau, sous peine de mourir. Aujourd’hui comme la mode est de vivre hors-sol, on a peur d’être trop enraciné dans une culture précise, dans un terreau bien identifié. Pour le chrétien, son milieu est l’Eglise. Aujourd’hui se déclarer catholique n’est pas glorieux. L’Eglise est souvent dénigrée. Et pourtant où pouvons-nous rencontrer Jésus vivant le vrai Jésus et non pas un Jésus évaporé, inventé à notre convenance ? Petit poisson deviendra grand puisque Dieu lui donne sa vie. Amen !
4° dimanche de Pâques. 8 mai 2022
Frères et sœurs, Jésus se présente comme notre berger. Est-ce que cela ne fait pas un peu trop grégaire ? Quand on pense à « mouton », on pense facilement aux « moutons de Panurge ». Panurge est un personnage de François Rabelais. Panurge fait une traversée sur un bateau. Il se querelle (il se prend la tête) avec le marchand Dindenault. Pour se venger, Panurge lui achète un de ses moutons. Le marchand est surpris mais tout content. Cependant, Panurge fait s’avancer le mouton dans la mer. Tous les autres moutons le suivent bêtement. Même le marchand qui s’accroche au dernier mouton, se noie. Jésus voudrait donc que nous soyons des moutons, des personnes qui suivent sans se poser des questions ?
Et si c’était le contraire ?
En effet, on a diagnostiqué que nous souffrons tous du syndrome de la chèvre de monsieur Seguin. Un syndrome, c’est un ensemble de symptômes qui révèlent une maladie cachée. Dans l’histoire d’Alphonse Daudet, monsieur Seguin avait eu six chèvres, toutes mangées par le loup car elles étaient allées dans la montagne. Blanquette, la septième petite chèvre, est bien traitée par son maître, mais commence à s’ennuyer. Un jour, elle dit à son maître qu’elle voudrait partir dans la montagne, mais monsieur Seguin le prend mal. Afin qu’elle ne s’enfuie pas, il l’enferme dans une étable, mais oublie de fermer la fenêtre, par laquelle Blanquette s’évade. Elle découvre alors les joies de la montagne et de la liberté… Mais le soir tombe ; Blanquette entend la trompe de monsieur Seguin qui l’appelle, mais elle ne veut pas revenir. Elle ne veut pas être de nouveau enfermée. Elle décide alors de rester dans la montagne. Elle se bat vaillamment contre le loup toute la nuit. Au lever du jour, Blanquette, épuisée par un combat inégal, finit par se laisser dévorer. Nous souffrons tous du syndrome de la chèvre de monsieur Seguin, parce que nous croyons toujours que la liberté consiste à s’échapper, à aller courir dans la montagne quitte à se faire manger par le loup, comme s’il n’y avait pas d’autre choix que la liberté des grands espaces mais au risque du loup ou la sécurité de l’étable mais avec ses barrières et sa chaîne. Il y a une autre possibilité, celle de l’évangile : que la chèvre (ou la brebis… !) accepte… de S’ATTACHER au Bon Berger. Jésus est le Bon Berger. Il dit aussi : « Je suis la Porte. » Je suis le garant de la liberté des brebis. Nous n’avons pas à avoir peur de Jésus. Plus nous lui serons unis, plus notre personnalité s’épanouira, plus notre liberté s’affermira.
Une petite blague : Eugène est un vieux monsieur. Il est en phase terminale, et monsieur le curé est à son chevet pour lui donner l’onction des malades. Le Père curé le connaît bien. Il le tutoie. Comme le vieil Eugène est sourd, il s’approche de lui le plus près possible et lui dit à l’oreille : – « Avant de mourir, dis ta foi en Notre Seigneur Jésus Christ et renie le Démon. » Mais Eugène se tait. Le Père curé lui demande : – « Allons, Eugène, quand on quitte ce monde, il faut se préparer et renier le mal pour rejoindre le Seigneur aussi pur que possible… Pourquoi ne veux-tu pas renier le Démon ? » Eugène lui dit : « J’hésite » – « Comment tu hésites ! Il est plus que temps de t’abandonner entre les bras de Jésus et d’abjurer le démon. » Alors le vieux, d’une voix chevrotante : – « Tant que je ne sais pas chez qui je vais aller, je ne veux vexer personne. » L’histoire est amusante mais elle laisse penser qu’il serait indifférent d’aller chez le Bon Dieu ou chez le diable, que choisir le bien ou choisir le mal, ça n’a pas d’importance… Or, il faut le dire clairement : quand on choisit le mal, si petit soit-il, on en devient esclave et on se rabougrit. en s’exposant peu à peu au désespoir du malheur éternel. Quand on choisit de faire le bien si petit soit-il, même sans que personne n’en sache rien (sauf le Seigneur), on se grandit, en s’ouvrant peu à peu à la joie éternelle. L’enseignement de Jésus qui explique qu’il est le Bon Berger (c’est à dire le vrai berger, l’unique Berger, comme on dit : « c’est la bonne clef ») est facile à résumer ; ce sont des phrases brèves :
. Mes brebis écoutent ma voix et moi je les connais.
. Elles me suivent et moi je leur donne la vie éternelle.
. Elles ne périront jamais et personne ne les arrachera de ma main.
On peut reconnaître les trois verbes qui caractérisent la foi du disciple :
. Ecouter Jésus, suivre Jésus, être à Jésus.
Et les trois verbes qui traduisent le don de Dieu :
. nous sommes connus, nous sommes sauvés, nous sommes aimés.
Jésus s’est attaché si fort à nous que rien ne pourra nous arracher à Lui. Entre le berger et les brebis, entre le Maître et les disciples, une communion atteint une profondeur sans pareille. Une dernière phrase nous en révèle le secret : le Père et moi nous sommes UN. L’unique amour trinitaire nous saisit au moment où nous nous laissons enseigner par Jésus, au moment où nous mettons nos pas dans les pas de Jésus, au moment où nous nous attachons à Jésus de toute notre intelligence, de tout notre cœur, de toute nos énergies, de tout notre corps. Amen !
5° Pâques 2022 à Saugues, avec les premiers communiants
Frères et sœurs, que veut nous dire Jésus quand il dit : « Comme je vous ai aimés, aimez-vous les uns les autres » (Jn 13,34) ? Que nous dit Jésus avec cette petite conjonction de subordination « Comme » ? Ce « comme » a quatre sens.
Imitation.
Au premier abord, on pense au « comme » d’IMITATION, de comparaison, comme on dit : « Il a réussi comme son frère » ou bien « Il agit comme s’il avait vingt ans.» La plus belle définition de l’amour, c’est à Jésus qu’on la doit : « donner sa vie. » Aimer, c’est imiter Jésus. De nouvelles religions ont essayé de naître pendant la Révolution française. Un jour, un certain la Revellière-Lepeaux présentait une communication sur la théophilanthropie à l’Institut de France. La … Théophilanthropie !… C’était en 1797, et Talleyrand qui l’avait écouté avec attention lui fit seulement remarquer : « Je n’ai qu’une observation à vous faire : Jésus-Christ, pour fonder sa religion, a été crucifié et est ressuscité. Vous devriez tâcher d’en faire autant. »
Un amour sans prétention. C’est généralement le seul à notre disposition. Je n’ai jamais eu la chance de me jeter dans les eaux tumultueuses pour sauver un noyé ; mais souvent on m’a demandé de prêter quelque chose, d’écrire une lettre, de donner de modestes et faciles indications. Je n’ai jamais rencontré de chiens enragés sur mon chemin ; mais souvent des mouches et moustiques ; je n’ai jamais reçu de bastonnades de la part de persécuteurs, mais souvent j’ai été dérangé par des cris dans la rue, le volume excessif de la télévision ou le bruit que font certains convives en mangeant la soupe. Aider comme on peut, ne pas se mettre en colère, être compréhensif, garder le calme et le sourire (autant que possible !) c’est, dans ces occasions, aimer le prochain sans rhétorique mais d’une façon pratique.
Intensité.
Il y a aussi le « comme » qui marque l’INTENSITE : « Comme c’est beau ! » « Comme c’est joli ! » « Comme il court vite ! » « Comme ses lettres sont gentilles ! » « Comme il nous a aimés ! » C’est l’émerveillement. On n’en revient pas. Un prêtre de mon diocèse a cueilli un jour cette belle expression d’une personne qui venait à la sacristie pour lui donner une messe à célébrer : « Vous savez , monsieur le curé, il faut être large. Large comme la croix. » Sur la croix, Jésus, l’amour de Jésus embrasse toutes les hommes de tous les temps, de tous les horizons, de toutes les cultures, de toutes les nations. Dans la prière eucharistique : « Vraiment, il est juste et bon de te rendre grâce toujours, en tous lieux et en toutes circonstances. » Qui donc est Dieu pour nous aimer ainsi ?!
Conséquence
Il y a aussi le « comme » de CONSEQUENCE : « Il était là, comme quoi, on a bien fait de compter sur lui » « Comme il arrive demain, il faut préparer la chambre. » Ce « comme » signifie « parce que, du fait que. » Ce « comme » est un élan, une rampe de lancement. Parce qu’il nous a aimés, parce qu’il a commencé le premier, on peut y aller franco. Voici un fait divers réel dramatique qu’on peut lire comme une parabole. Huit jeunes gars musclés et filles bronzées naviguaient sur un bateau très loin des côtes. La mer est très calme. Le soleil est splendide. Ils décident d’en profiter. Ils plongent du yacht dans le grand bleu. Pendant des heures, ils se baignent, nagent, jouent dans l’eau. Puis, quand le soleil disparaît à l’horizon et parce qu’ils commencent à fatiguer, les jeunes pensent à regagner le yacht. Mais, après l’euphorie, c’est la panique qui les saisit. Ils s’aperçoivent, qu’avant de plonger, aucun d’entre eux n’a pensé à jeter l’échelle de coupée. C’est le surlendemain qu’on retrouvera le bateau …vide, et, contre la coque lisse … des traces d’ongles. Ils avaient essayé, en vain pendant des heures, de grimper… Voilà quelle était la situation de l’humanité, incapable de monter sur le bateau, incapable de rejoindre Dieu. Jésus est celui qui a réussi à grimper, mais à quel prix ! Et il a jeté l’échelle de coupée. A nous, il revient simplement de la prendre. C’est plutôt banal, cela ne semble pas très glorieux… Mais, c’est le salut. On ne s’empare pas de Dieu à la force des poignets. On emprunte le chemin qu’il a préparé pour nous. On l’accueille. Du fait qu’il a déjà tout fait, nous pouvons avancer.
Contenu
Après les « comme » d’imitation, d’émerveillement, et de conséquence, il en reste un quatrième, le « comme » de CONTENU. « Qu’est-ce que vous prendrez comme dessert ? » « Comme bagage, il avait un sac. » « Qu’est-ce que vous avez comme voiture ? » Un dessinateur a tout résumé dans une page d’une revue chrétienne. On voit deux médecins en blouse blanche en train d’ausculter le globe terrestre marqué par la haine, le racisme, les purifications ethniques, les tortures, l’avortement, etc. « Votre avis cher collègue ? » « C’est grave, il faudrait une greffe du coeur de toute urgence ! » « Une greffe du coeur ? » dit l’autre. « Mais j’y pense, nous avons un donneur ! Il n’attend même que cela depuis 2000 ans ! »
Comme provisions pour aimer le monde, nous pouvons puiser en Jésus. Comme Amour, nous avons celui-la même de Jésus !
Jésus qui va même jusqu’à dire : Celui qui croit en moi fera des œuvres plus grandes que moi parce que je vais vers le Père … qui vous donnera l’Esprit de Vérité » (Jn 14, 12…17)
Jésus-Lumière. 6° dimanche de Pâques année C. 22 mai 2022.
Remise du CREDO à Romane et Safi.
Frères et sœurs, Jésus nous fait une révélation étonnante : « Si quelqu’un m’aime, il gardera ma Parole. Mon Père l’aimera ; nous viendrons vers lui et chez lui nous nous ferons une demeure » … !
Une maman m’a raconté cette anecdote émouvante à plus d’un titre. Pendant l’été, elle et son mari et leurs deux enfants de 12 et 8 ans, François et Esther, participaient à une session des familles, six jours de retraite au milieu de plusieurs milliers de participants.
Un soir, leur fille, la petite de 8 ans, leur demande de participer à la veillée des adultes sous le grand chapiteau. Comme c’est le dernier soir, les parents acceptent. Ils arrivent vers 20 h.45, un quart d’heure avant le début de cette soirée de prière et de témoignages. La petite Esther aperçoit, en dehors du chapiteau, un groupe d’enfants avec qui elle a passé une partie de la journée dans les activités réservées à leur âge. Ils entourent les deux gendarmes qui font régulièrement leur ronde parmi les tentes… Elle les rejoint. Un quart d’heure plus tard, Esther racontera la suite à sa maman… Elle arrive dans le groupe au moment où un gendarme dit aux enfants : « Alors, les enfants, vous allez écouter les contes de fée ce soir sous le chapiteau ?!» Passé l’instant d’étonnement, un des enfants, un garçon lui rétorque : « Ce n’est pas des contes de fée, monsieur.» Le gendarme renchérit : « C’est tout des salades qu’on vous raconte. Dieu n’existe pas.» … – « Moi, j’y crois, monsieur.» A ce moment-là, Esther vient au secours de son petit camarade : « Moi aussi, monsieur, j’y crois. » – « Tu crois en Dieu ? Et tu peux me dire où il est Dieu ? Hein, où est-il ?»
Et Esther dit à sa maman : « Je lui ai répondu : Il est dans ton cœur, monsieur » … Ce soir là, la maréchaussée ne sut pas quoi répondre.
Une histoire éthiopienne nous montre un vieil homme qui, sur le point de mourir, appela ses trois fils et leur dit : « Je ne peux diviser en trois ce que je possède. Cela laisserait trop peu de bien pour chacun de vous. J’ai décidé de donner tout ce que j’ai, par héritage, à celui qui se montrera le plus habile, le plus intelligent… autrement dit… à mon meilleur fils. J’ai posé sur la table une pièce de monnaie pour chacun de vous. Prenez-là. Celui qui, avec cette pièce de monnaie, achètera de quoi remplir la case, aura tout. »
Ils partirent. Le premier fils acheta de la paille, mais il ne parvint qu’à remplir la case jusqu’à mi-hauteur. Le deuxième fils acheta des sacs de plumes, mais il ne réussit pas davantage à remplir la case. Le troisième fils – qui eut l’héritage – n’acheta qu’un seul petit objet. C’était une bougie. Il attendit la nuit, alluma la bougie et emplit la case de lumière. Nous en avons tous fait l’expérience. Même dans un endroit que nous connaissons par cœur, si nous avons à y évoluer de nuit sans lumière, nous pouvons nous faire très mal. Prenez votre chambre. Vous ne voulez pas éclairer la lampe. Vous avancez dans le noir. Vous prenez le risque de butter contre votre table de nuit ou contre votre petite table basse, ou de trébucher sur la valise qui traîne par terre. Alors que si une toute petite lumière est éclairée, ne serait-ce que la flamme d’une petite bougie, cela nous permet de nous repérer.
Jésus se propose de nous éclairer. Parfois nous aimerions qu’il le fasse comme un phare puissant. Mais un phare éblouit. Nous avons le résultat inverse. Jésus nous éclaire de l’intérieur. Il veut nous éviter de tomber dans les précipices, de nous égratigner aux buissons, de nous égarer dans des chemins de traverse…
Quand avons-nous reçu Jésus-Lumière ? A notre baptême. Le prêtre. Recevez la lumière du Christ. Alors réfléchissons. Notre cœur : une pomme. Une bougie pour chacune des Trois Personnes de la Sainte Trinité.
On me dit que pour que cette lumière brille, il faut que je prie (merci, demande, ..) Ah non, je n’ai pas envie ! Je n’ai pas besoin ! Je m’y ennuie !
On me dit que pour que cette lumière ne soit pas sous le boisseau, il faut que je rende service, que je sorte de moi-même… Ah non ! C’est bien assez difficile de m’occuper de moi-même, déjà !
… que je m’exerce au pardon !! N’importe quoi !
… que je forme mon intelligence ! que je me nourrisse intellectuellement ! Mais où trouverais-je le temps !!?
Qu’est-ce que nous observons ? Que Jésus Lumière, nous ne pourrons jamais le faire disparaître de notre Cœur. Mais nous avons le redoutable pouvoir d’essayer de l’éliminer. Que se passe-t-il alors ? cela produit de la fumée noire, de la fumée qui sent mauvais. Au lieu de répandre la bonne odeur du Christ, je sème les nuages qui obscurcissent, l’écran de fumée qui empêche les autres d’avoir accès à l’éclat d’Amour que je suis chargé de leur transmettre.
« Jésus Le Christ, Lumière intérieure, ne laisse pas mes ténèbres me parler ! Jésus le Christ, Lumière intérieure, donne-moi d’accueillir ton amour ! »
29 mai 2022. 7° Pâques C. Première communion à l’église des Carmes.
Frères et sœurs, Saint-Etienne, ce n’est pas d’abord une équipe de foot. C’est le premier martyr chrétien. Qu’est-ce qu’un martyr ? Un martyr, c’est un chrétien qui donne sa vie pour sauver plein d’autres vies. Pourquoi Etienne, saint Etienne, est-il mort tué à coup de pierres ? Parce qu’on veut qu’il arrête de dire que Jésus est Dieu parmi nous. Or voilà qu’il recommence en disant : « Je vois Jésus assis à la Droite de Dieu », ce qui veut dire : je vois Jésus qui a le même pouvoir que Le Père parce qu’il est son égal. Et là, il signe sa condamnation à mort. La foi de saint Etienne me rappelle un beau témoignage. Un monsieur tout simple préparait sa confirmation avec d’autres adultes. Ce monsieur fait deux métiers pénibles pour nourrir sa famille : livreur de journaux et ouvrier boulanger. On demande à tous : « Pourquoi avez-vous la foi ? » L’un répond : « Parce que j’ai fait de grandes recherches intellectuelles et j’ai vu que la foi chrétienne est cohérente ». Un autre dit : « J’étais catholique. J’avais laissé tomber ; et puis j’ai épousé une catholique. Et elle m’a fait retrouver la foi. » Arrive le tour de ce monsieur qui dit simplement : « Parce que c’est vrai, parce que ce que dit l’évangile c’est vrai ». Saint Etienne ne fait que dire la vérité : Jésus est 100% homme mais il est aussi 100% Dieu. C’est grâce à lui et à cette longue chaîne de martyrs à travers les siècles qui ont donné leur vie « parce que c’est vrai » que nous sommes ici.
Mais pourquoi croire en Jésus ? Pourquoi suivre Jésus ?
La deuxième lecture répond : parce que grâce à Jésus nous pouvons être lavés de toutes nos hontes, de toutes nos bêtises.
Parce que grâce à Jésus nous avons accès à l’arbre de la Vie. Parce que grâce à Jésus nous pouvons entrer au Ciel. Rappelons-nous que le Ciel ce n’est pas un duplicata un peu amélioré de la vie sur terre. Un ami médecin dit qu’il a dans son cabinet un aquarium avec un poisson d’eau douce. Un jour ce poisson qui s’appelle Marsel (avec un « s » parce qu’il dit que ça lui rappelle la mer alors qu’il est né dans de l’eau douce à 26° !) Marsel lui a demandé de lui décrire l’océan. Il n’a pas pu lui en dire beaucoup. Eh bien il y a encore bien plus de différences entre le ciel et la terre qu’entre l’océan pacifique et l’aquarium de Marsel… ! Et Jésus veut nous y emmener ! Le Ciel ce sera l’Union intime avec le Seigneur Père Fils et Saint Esprit et l’unité de tous les hommes entre eux, en tous cas de ceux qui le voudront bien, parce qu’il y a une condition pour aller au Ciel, une seule mais elle de taille : Le désirer.
La Bible nous apprend que s’il y a la pollution des eaux, des terres, de l’air, c’est parce qu’il y a la pollution des cœurs et des esprits. Elle le dit avec l’histoire du péché originel. Le serpent représente « le voisin du dessous » qui n’est pas de bon conseil, qui travaille sournoisement pour nous détourner de notre destination, l’intimité de Dieu, la Trinité. Or le serpent qui a déformé la parole de Dieu et entraîné Eve à manger du fruit défendu, est condamné par Dieu à se nourrir de la poussière du sol. Tiens ça, c’est curieux, parce que s’il y a une chose qui ne manquera jamais, c’est bien la poussière ! Ce n’est pas ceux et celles qui font le ménage de leurs maisons qui diront le contraire… Cela veut donc dire que le serpent aura toujours de quoi manger, et que de ce fait il n’aura jamais faim. On comprend : c’est là que réside la malédiction, dans le fait de ne pas avoir faim.
Une chrétienne dit : « J’ai vécu pendant vingt ans sans aller à la messe, sauf pour les communions et le baptême de mes enfants, à la maison on ne parlait pas de religion. Nous sommes entrés à l’église pour nous marier et nous n’y sommes plus jamais retournés. Mais depuis j’ai retrouvé la foi et quand je rencontre une personne qui ne l’a pas je prie pour elle, car je me dis : « Quelle chance, j’ai du caviar et eux n’ont rien à manger ! ».
Dieu se donne à manger. Demandons-lui la grâce d’avoir faim ! Amen !