Homélie ce Dimanche 2 avril 2023 Passion

Trois anecdotes pour faire résonner ce récit de la Passion de Jésus. Nous ne nous lassons pas de réfléchir au pourquoi de cet événement insurpassable dans l’histoire de l’humanité.

Un jour, après le baptême d’un bébé, le prêtre est abordé par un des grands-pères ; ce monsieur lui dit qu’il a apprécié la célébration mais qu’il est athée. Il a été élevé dans la religion catholique mais il trouve que c’est trop simpliste. Cet homme est ingénieur ; il travaillait à l’exploitation d’une mine de charbon. Cet homme objecte que la religion chrétienne a des côtés trop faciles : « Vous commettez le mal, vous blessez des personnes et puis vous allez vous confesser et hop, vous êtes pardonnés   ! C’est trop facile. Vous prétendez recevoir Dieu dans une hostie   ! C’est trop simple. » Le prêtre demande à cet homme combien de temps met l’ascenseur qui lui permet de descendre au fond de la mine à près d’un kilomètre sous terre. L’ingénieur répond : « L’ascenseur met 3 ou 4 minutes » Le prêtre lui pose alors la question : « Et combien de temps a-t-il fallu pour construire l’ascenseur ? Combien d’énergie a-t-il été nécessaire pour creuser le puits, étayer les parois, fixer les supports métalliques, installer les câbles électriques, construire la cabine, les rails, les poulies, etc etc. Sans parler de la somme d’argent astronomique que cela a coûté. Eh bien, poursuit le prêtre, il en est de même pour la foi chrétienne. Pour nous, il est très simple de recevoir Dieu ; mais du côté de Dieu, cela a représenté un Amour extraordinaire. Il lui a fallu nous créer, puis quitter sa Transcendance et subir la Passion, la mort et la résurrection. Quand on vient communier, quand on va se confesser, il faut le faire dans un esprit d’immense gratitude.

Monseigneur Henri Brincard qui fut évêque du Puy, avait vraiment un charisme pour parler aux jeunes de tous âges. Souvent il leur faisait gestuer la foi. Un jour qu’il recevait des jeunes confirmands à l’évêché, il les avait fait installer dans le grand salon. Le cadre est splendide mais les huisseries sont très vieilles ; les vitres des portes intérieures sont très anciennes.  Or voilà que le Père évêque assigne à un des jeunes le rôle de Jésus et le fait mettre derrière la porte à petits carreaux en lui disant : « Tu fais Jésus qui frappe à la porte de mon cœur… Toc toctoc « Ah, on frappe ! Je vais voir qui est-ce. Je le regarde dans les yeux. Je reconnais Jésus et je lui claque la porte au nez en lui disant : « Ah non !». Quand je connais Jésus et que je ne fais pas ce qu’il nous a indiqué, je lui claque la porte au nez. »  La première fois que lui est venue l’idée de représenter ainsi ce qu’est le péché, le jeune derrière la porte vitrée a joué avec tellement d’application qu’il a cassé le carreau ! Il s’est entaillé la main. La religieuse de l’évêché l’a emmené pour lui faire un beau pansement. Dieu merci, ce n’était que superficiel. Mais quand le jeune confirmand est revenu, il a dit : « Père Evêque, je viens de comprendre la croix ». En mourant sur la croix, en versant tout son sang, en effet, Dieu le Fils se donne le droit de frapper à la porte de chacun de nos cœurs. Parce que ce qui nous permet d’entre dans un cœur, c’est l’amour vrai, l’amour Don de Soi.

Alors où est le problème ? Une catéchiste demandait à son groupe de catéchèse ce qu’il fallait faire pour être pardonné ; un enfant lui a répondu candidement : « D’abord il faut pécher. » Eh oui, pour que nos péchés soient pardonnés, pour que nous en soyons lavés, il suffit désormais de les reconnaître. Nos contemporains n’aiment pas cela. Ils préfèrent chercher des boucs émissaires. Alors que celui qui non seulement se reconnait globalement pécheur, mais identifie ses péchés entre dans le salut. Amen !

Homélie ce Dimanche 9 avril- Pâques 2023 Ceyssac

Frères et sœurs, comment entendons-nous la phrase « Jésus est ressuscité » ?

Nous pouvons l’entendre comme un passé composé. Un jour, Jésus est vraiment sorti vivant du tombeau. C’est un fait historique. Les preuves de ce fait unique dans l’histoire de l’humanité sont très nombreuses : pour en citer quelques-unes :

  • Le tombeau a été trouvé vide. Jamais les opposants n’ont pu montrer son cadavre.
  • En plus dans le tombeau est resté un indice : le drap – le linceul – qui enveloppait le corps de Jésus est exactement à la même place. Comme si le corps avait disparu de l’intérieur. Ce signe suffit à saint Jean qui a été un des porteurs qui l’ont mis dans le tombeau. Il a compris que le corps de Jésus avait pris une autre dimension. Le linceul s’est simplement affaissé.
  • On a vu Jésus après sa mort, plusieurs fois : près du tombeau, dans la salle où il avait célébré la Pâque, à Béthanie, ou encore au nord du Pays sur le lac de Tibériade. Pas comme une étoile filante mais longuement ; les apparitions duraient au moins deux heures. Il marchait, il parlait, il mangeait même avec ses apôtres.
  • Les apôtres étaient tombés en dépression profonde en voyant que Jésus qui marchait sur l’eau se laissait clouer sur une croix ; en quelques heures, ils ont retrouvé leur enthousiasme fou ; tous vont donner leur vie pour authentifier que Jésus est vraiment ressuscité.

Il faut entendre « Jésus est ressuscité » dans un deuxième sens. Ce n’est pas seulement un événement du passé. C’est un présent. Et un présent actif, efficace. Il est Le Ressuscité. Dans le livre de l’Apocalypse, Jésus dit : « Je me tiens à la porte et je frappe ; si quelqu’un m’ouvre, j’entrerai et je prendrai mon repas avec lui, et lui avec moi ». Jésus, en mourant sur la croix, s’est donné la possibilité de proposer sa Présence, d’entrer en communion, en amitié, avec chacun de nous. Pour quoi faire ? Nous nous rappelons le rêve du poète brésilien Adhémar de Boros : « Dans la nuit de Noël, j’ai eu un songe : j’ai rêvé que je cheminais sur la plage en compagnie du Seigneur. Et que dans la toile de ma vie, Se réfléchissaient tous les jours de ma vie. J’ai regardé en arrière et j’ai vu qu’à ce jour où passait le film de ma vie surgissaient des traces sur le sable, l’une était la mienne et l’autre était du Seigneur. Ainsi, nous continuions à marcher jusqu’à ce que tous mes jours fussent achevés. Alors je me suis arrêté et j’ai regardé en arrière. J’ai retrouvé alors, qu’en certains endroits, il y avait seulement une empreinte de pied. Et ces lieux coïncidaient justement avec les jours les plus difficiles de ma vie, les jours de plus grande angoisse et de plus grande peur, et de plus grande douleur. J’ai donc interrogé : « Seigneur, tu as dit que tu étais avec moi tous les jours de ma vie. Et j’ai accepté de vivre avec toi. Mais pourquoi m’as-tu laissé seul dans les pires moments de ma vie ? Et le Seigneur me répondit : Mon fils, je t’aime : j’ai dit que je serai avec toi durant toute la promenade et que je ne te laisserai pas une seule minute et je ne t’ai pas abandonné. Les jours où tu as vu à peine une trace sur le sable furent les jours où je t’ai porté… !

Une jeune maman va voir sa propre mère. Une fois dans la cuisine, elle lui dit qu’elle en a ras le bol. Quand tout va bien avec son mari, c’est dans son travail qu’il y a des tensions, quand elle va de bon cœur au travail, ce sont les enfants qui sont malades, et quand les enfants sont en forme, il lui tombe dessus les impôts, les assurances à payer, et la fin de mois est difficile. Sa maman lui dit : « Nous allons faire une expérience. Elle met sur le feu trois casseroles d’eau ; dans la première elle met des pommes de terre, dans la deuxième des œufs, et dans la troisième des grains de café. Elle laisse bouillir chacune vingt minutes. Les pommes de terre en sortent écrabouillées, les œufs intacts mais durcis à l’intérieur, et les grains de café ont libéré leur bonne couleur et leur bon arôme. Pourtant les trois ont affronté la même épreuve, la même eau bouillante. « Ma fille, tu peux te laisser écrabouiller, tu peux aussi sauver les apparences mais te durcir à l’intérieur. Je te promets que grâce au Seigneur tu peux libérer des trésors d’amour qui sont en toi. »

Jésus est venu dans le monde, il est mort et ressuscité pour nous élever au-dessus de nous-mêmes, pour nous faire connaitre des choses hors de notre portée. Voici deux beaux témoignages parmi des millions d’autres de ce que fait Jésus : un petit garçon de trois ans, Valentin, envoie un méchant coup de pied à son grand frère de six ans, Alexis. Leur maman le surprend en flagrant délit, ce qui d’une part, empêche Alexis de se venger et d’autre part, permet à Valentin de savoir qu’il y a des gestes à ne pas faire. Maman dit à Valentin de demander pardon à son grand frère. Valentin bredouille « pardon » à Alexis. « Allez : faites-vous une bise » Alexis s’exécute mais il vient dire par derrière à maman : « C’est bien parce que je connais Jésus (… !) ».

Et pour terminer par une note d’humour : alors que je visitais une maison de retraite, je tombe sur un résident chrétien que je connais ; je sais qu’il a un souci au niveau de ses yeux qui pleurent sans raison, il a aussi du mal à retenir sa salive, en plus il est enrhumé, et je sais qu’il a par ailleurs des ennuis de prostate qui lui cause de l’énurésie. Comment vous sentez-vous ? Il me répond avec un sourire malicieux : « Oh vous savez : j’ai l’eau courante à tous les étages : au troisième (les yeux), au second (le nez), au premier (la bouche qui bave), et au rez-de-chaussée, ce n’est pas mieux ! Qui lui donnait de garder l’humour et de semer la joie alors qu’il cumulait les ennuis de santé ?

Depuis le début de l’humanité, on recherche l’élixir de vie, le remède de l’immortalité. Il existe, c’est Jésus reçu au baptême. La médecine s’efforce de reculer la mort toujours plus, de procurer une vie toujours meilleure et plus longue. Mais est-ce que ce serait une bonne chose que l’humanité vieillisse « dans une proportion extraordinaire » ?  Le véritable élixir de vie n’apporte pas simplement un prolongement indéfini de la vie actuelle. Il transforme notre vie de l’intérieur. Amen !

Homélie ce Dimanche 23 avril 2023 Vals (18h) Saint-Antoine (9h) 3° dim. de Pâques A

Frères et soeurs, d’où vient la structure de notre messe ? Pourquoi avons-nous toujours le même déroulement ? Est-ce que nous ne pourrions pas changer ? Par exemple, commencer par l’évangile du jour et, suivant qu’il nous invite à l’action de grâce ou au pardon, à l’adoration ou à l’intercession, mettre une longue prière de « merci » ou bien un psaume de repentir puis la consécration, ou bien, commencer par la consécration et la communion et, quand nous serions en présence de Jésus-Hostie, L’adorer, Le louer, Lui demander pardon et Le supplier.

Nous venons d’entendre la réponse. Notre messe a toujours le même déroulement parce que c’est Jésus ressuscité qui a indiqué cette structure dans cette apparition à Cléophas et son compagnon.

Première partie. Les deux amis sont désespérés, on peut même dire anéantis, par la Passion que vient de subir leur maître et la mort violente qui l’a fait disparaitre en quelques heures. On les imagine marchant côte à côte, les yeux sur leurs sandales, ressassant à tour de rôle leur incompréhension, leur tristesse incommensurable. C’est le début de la messe. Nous venons de passer une semaine. Nous avons subi les humiliations, nous nous en voulons d’avoir fait de la peine à nos proches. Nous avons nos cœurs lourds de nos replis sur nous-mêmes, de nos colères qui cassent tout, de nos paroles à tort et à travers : « Je confesse à Dieu tout puissant ».  En plus, nous sommes impactés par l’actualité internationale, nationale et locale, par l’insécurité, les manigances de certains qui n’ont rien de chrétien. Tel proche qui est tombé malade, tel autre qui a eu un accident, des amis qui sombrent dans la précarité, un couple de plus qui divorce, des enfants en difficulté : « Seigneur, prends pitié. Ô Christ, prends pitié. »

Deuxième partie. Nous nous asseyons : c’est l’attitude de l’élève qui écoute le maître. Jésus, qui les a enseignés pendant trois ans sur les routes de Palestine, reprend son tablier de Maître sur la route d’Emmaüs. Ses élèves n’avaient pas compris l’enseignement. Il reprend… Eux, attendait un Messie « genre superman », une action in-extremis « genre arrivée de la cavalerie » ; mais la belle histoire, à laquelle ils avaient adhéré avec fougue, s’est terminée en cataclysme. Alors, Jésus revisite tout l’Ancien Testament. Certes, le prophète Daniel parle du Messie comme de quelqu’un qui vient sur les nuées du Ciel mais est-ce que vous ne vous rappelez pas les prophéties d’Isaïe : le Messie sera comme un agneau que l’on conduit à l’abattoir, une brebis muette devant ceux qui la tondent et l’agneau pascal dont le sang a été répandu sur les montants et le linteau des portes » ? Tiens ! Cela dessine une croix… ! Et le prophète Jérémie retenu au gibet ? Est-ce que sa posture ne fait pas penser au crucifié ? Avant tous ces prophètes, pensez à Isaac qui dit, au moment où son père Abraham l’emmène au mont Moriya : « Père je vois le fagot de bois pour faire brûler la victime, je vois le couteau pour l’égorger, je vois les tisons pour allumer le feu, mais où est l’agneau ? » – « L’agneau, c’est Dieu qui le donnera ». Et puis, Joseph vendu par ses frères, persécuté, qui est devenu leur sauveur.  Il a dû aussi leur parler des psaumes notamment le psaume 21 : «  Mon Dieu pourquoi m’as-tu abandonné ? » Et peut-être du serpent de bronze élevé par Moïse sur un mât et qui sauvait tous ceux qui risquaient de mourir parce que mordus par un serpent brûlant. Ils se diront l’un à l’autre quelques minutes plus tard : « Tu l’as ressenti toi aussi ? Au fur et à mesure qu’Il nous parlait, ma peine disparaissait, l’espérance gagnait du terrain ». C’est ainsi qu’à chaque messe, au moment de la liturgie de la Parole, nous commençons par un passage de l’Ancien Testament qui a été choisi parce qu’il annonce l’Evangile du jour. Il l’éclaire même. Comme Cléophas et son compagnon, nous comprenons mieux ce que dit Jésus en réécoutant ce qui a préparé son enseignement, ses faits et gestes, sa vie, sa mort et sa résurrection.

Troisième partie. Après cela, nous entrons dans la liturgie de l’eucharistie ; le projecteur passe de l’ambon à l’autel. C’est le moment où les deux disciples retiennent Jésus pour qu’il entre avec eux dans l’auberge d’Emmaüs. Jésus fait semblant d’aller plus loin car Jésus ne s’impose pas ; il se propose ; il n’entre jamais par effraction mais en frappant délicatement à la porte. La vie spirituelle pour un chrétien, c’est d’inviter Jésus et de se tenir en sa présence pour tout lui confier y compris les écarts et les sorties de piste, pour l’écouter longuement, régulièrement, le recevoir en nourriture et partir l’annoncer. « Il prit le pain » : c’est l’offertoire. « Il dit la bénédiction » c’est la prière eucharistique. « Il rompit le pain et le leur donna » : c’est la fraction du pain juste avant la communion. « Ils le reconnurent » : le prêtre montre l’hostie consacrée en disant : « Voici l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde ». Mais il disparait à leur regard. On ne peut pas mettre la main sur Dieu. Cela nous invite à un grand respect de l’hostie, une grande adoration.

Après la liturgie pénitentielle puis la grande liturgie de la parole et l’encore plus grande liturgie de l’eucharistie, … la quatrième partie de la messe. Elle commence avec les annonces : toutes nous concernent parce que c’est la vie de l’Eglise, la vie de nos frères, les intentions de messes, les réunions de la semaine, les préparations de communion, de confirmation, de baptêmes, les ordinations, autant d’intentions de « merci », de « s’il te plaît », d’ « action de grâce » et d’intercession. Les disciples Cléophas et son compagnon repartirent à Jérusalem pour annoncer que Jésus était bel et bien ressuscité. Cette quatrième partie est à la fois la plus courte et la plus longue. Ce sont les quelques minutes avant que le prêtre ou le diacre envoie l’assemblée mais elle dure toute la semaine. Ainsi, de Jérusalem à Emmaüs, d’Emmaüs à Jérusalem, nous sommes comme aspirés dans une spirale ascendante, pour accéder au Père par Jésus, avec Lui et en Lui. Amen !

Homélie du Père Pierre Trevet ce dimanche 30 avril 2023 aux Carmes

Dimanche du Bon Berger

Prière pour les vocations,

Baptêmes de Shiloh et Noé Brenas, et de Saami-Noémie Nadialine.

Action de grâces pour les 10 ans de mariage de Damien et Agnès,

Acton de grâces pour les trente années de service à la paroisse pour la comptabilité

et pour l’art floral de Raymond et Marie-Paule Biancotto.

Frères et sœurs, quatre événements quatre histoires de brebis et de chameau.

En pensant à Raymond et Marie-Paule : on raconte qu’un vieil homme au moment de sa retraite avait 17 brebis. Mais les années passaient et ses forces diminuaient. Il décide de donner la moitié de son petit troupeau à son fils, le tiers à son filleul et le neuvième à son voisin qui l’aidait beaucoup pour les foins. Mais comment diviser 17 par 2, 17 par 3, 17 par 9. Il va rencontrer un homme dont tout le monde connait la sagesse, la foi et la générosité. Cet homme lui dit, après l’avoir écouté : je te donne ma brebis. Et nous allons faire les comptes : 17 + 1 = 18. 18 divisé par deux = 9. 18 divisé par 3 = 6. 18 divisé par 9 = 2. Comptons : 9 + 6 + 2 = 17. Et moi je garde ma brebis.  Cette 18° brebis c’est la grâce du Seigneur. Elle nous vient là où il y a de la foi et de la générosité. Merci au Seigneur d’avoir ajouté sa Providence par votre service, Raymond et Marie-Paule.

En pensant à vous les futurs baptisés, Shiloh, Noé et Saami : pour bénéficier de la grâce du baptême. Il suffit de se reconnaître pécheur. Evidemment, si on se compare à Adolph Hitler et à Staline on est des gens bons … enfin en deux mots ! on est des gens bien … et si Adolph Hitler et Staline se comparent à Satan … eux aussi ce sont des gens bien. Mais en fait le standard de référence c’est Jésus. C’est comme si vous preniez une brebis sur un pré d’herbe et vous dites « mais qu’est-ce qu’elle est blanche cette brebis, quel beau blanc ! » et puis vous prenez la même brebis sur le même pré mais sur le blanc immaculé de la neige et là finalement vous dites : – « mais en fait elle n’est pas si blanche que ça, elle est jaune, elle est sale »… Dieu le Père nous compare à son fils c’est pour ça qu’on est des pécheurs, qu’il faut demander pardon. Aujourd’hui vous recevez au-dedans de vous Jésus comme une source vivante. Jésus qui dit « Je suis le chemin, la Vérité et la Vie ».

Jésus dit : Je suis la Vérité : je suis le standard de référence.

Je suis le chemin : puisque tu me connais, suis-moi.

Je suis la Vie. Dès que tu m’accueilles dans ta vie tu as déjà en toi la Vie d’amour du Ciel.

En pensant au dimanche du Bon Berger, dimanche des vocations. Depuis 1981, grâce à mon meilleur ami prêtre, j’aime rejoindre le massif de Chartreuse et arpenter les sommets du Granier, du grand Som et du Petit Som, de la Roche Véran, ou de l’Outheran.

Un jour nous montions depuis assez longtemps et nous entendions un bêlement lancinant. Au détour d’un sentier, j’aperçois sur un sommet ce qui me semble être une brebis immobile assez à l’écart du troupeau. Il me semble que les bêlements viennent de là. Je décide de quitter notre sentier de randonnée et de la rejoindre, ce qui me fait monter à  flanc de coteau. En m’approchant, je découvre que ce n’est pas une brebis mais un gros agneau emberlificoté dans les mailles d’un filet en plastique censé protéger le troupeau d’une chute dans  le ravin. Des promeneurs en contre-bas ont suivi mon ascension. Ils sont sans doute surpris quand ils me voient sortir le couteau de ma poche. « Va-t-il refaire le sacrifice sur la montagne ? » En fait, je dois couper un peu le filet pour arriver à libérer l’agneau qui, une fois libre, part aussitôt rejoindre ses camarades qui, eux, ont trouvé refuge à l’ombre d’un bosquet de petits sapins. C’est vraiment une grande joie de le voir dévaler le petit sentier en remuant la queue… !

Quelques jours plus tard, je raconte ce beau souvenir de vacances dans une homélie, ce qui me vaut de recevoir d’une gentille paroissienne ce  courriel : « Merci beaucoup pour votre partage ce soir lors de l’homélie… je trouve très beau que le Seigneur vous ait offert cette rencontre, cet agneau à délivrer. Un peu comme pour vous dire : ‘’ Oui vous, les prêtres, vous êtes en ce moment pris à partie, parfois même agressés, méprisés. Et pourtant  c’est par vous que je sauve l’humanité. Configurez-vous toujours plus à moi ’’. J’ai pensé que ce n’était pas un hasard que vous ayez eu à délivrer cet agneau, mais plutôt un encouragement à persévérer dans la foi, la charité et l’espérance. »

En pensant aux dix ans de mariage de Damien et Agnès et à tous els fruits que vous portez pour la paroisse, ce ne sera pas une histoire de brebis mais de chameau. J’aime bien me rappeler que  « Bénédiction »  traduit un mot hébreu qui se dit « beraka » qui a donné le mot arabe baraka. Avoir la baraka c’est avoir de la chance, être béni. Mais c’est la même étymologie qui a donné en français l’expression  « faire baraquer un chameau »  c’est-à-dire le faire s’accroupir, le faire mettre à genoux. Pour l’humilier ? Non !  pour quil puisse recevoir sa charge, sa Mission. Se mettre à genoux c’est une attitude dans son cœur, c’est recevoir toute la bénédiction de Dieu. C’est la condition suffisante mais nécessaire pour que Le Seigneur nous comble de grâces. Se mettre à genoux dans son cœur c’est : désarmer, accepter de ne pas se suffire à soi-même, reconnaître Dieu, entrer dans ce qu’il a préparé, emprunter le chemin que L’Amour nous propose..

Amen !