Homélie du Dimanche 4 juin
Trinité 2023
Frères et sœurs, à quoi ça sert de savoir que Dieu est Trois personnes en Un seul Dieu, Tri-Unité, Trinité ? La question a été posée par un garçon du caté, et aussitôt, une fille du groupe a dit : « Mais si Dieu est Amour, il ne peut pas être tout seul » (… !) Dieu est Amour. C’est cette petite phrase de trois mots qui fait que je suis là aujourd’hui à vous parler. Si je n’avais pas rencontré ces trois mots, je serais comme beaucoup d’autres en ce moment en train de laver ma voiture ou de faire du vélo. Mais Dieu a voulu que le 30 octobre 1983, je sois saisi par cette certitude : non seulement Dieu existe, non seulement il nous aime, mais il est Amour en personne, c’est à dire Relation, Echange, Communication, Communion. Et parce qu’il est Trois personnes, l’une de ces Personnes, Dieu-Le-Fils, 100% Dieu, a pu descendre sur la terre et devenir 100% homme.
A quoi ça sert de le savoir ? Un jour, j’étais dans une jeune famille pour préparer un baptême. Le papa me dit qu’il est athée. Alors je lui dis : « Je suis toujours étonné que l’on puisse affirmer cela. Quand vous êtes tombé amoureux, vous n’avez pas ressenti que l’amour nous dépasse complètement ? » Il m’a répondu : « L’amour, c’est chimique ! » Aussitôt, sa petite femme a réagi : « Chéri, j’espère que c’est un peu plus ! » Il réduisait l’amour à une série de sécrétions hormonales où l’ocytocine a la vedette. Le risque c’est que le jour où l’on ne ressent plus d’amour, on en conclut qu’il n’y a plus d’amour. Alors que si je sais que Dieu est Amour, je sais pourquoi j’existe : je viens de l’amour ; et dans quel but j’existe : pour aimer, pour me donner de mieux en mieux.
Concrètement, il est bon d’avoir une relation spécifique avec chacune des Personnes. Tout est profondément lié, le spirituel, le mental et le physique. Dom Denis Huerre : « Respirer à fond, là est la question. Respirer cet air qui, dans la Bible, s’appelle le Souffle de Dieu. Prier, c’est respirer longuement, c’est vivre dans la profondeur. » Alors voici une façon de prier : premier temps : en inspirant, je remplis mon âme de l’Amour du Père qui Souffle l’Haleine de Vie dans les narines de l’homme, Dieu le Père m’aime tellement qu’il me donne la vie continuellement. Et je prononce les deux syllabes de la prière intime de Jésus en inspirant et en expirant : « AB-BA ». Deuxième temps : en inspirant, je remplis mon âme du Souffle de Jésus à la croix et au soir de Pâques : Dieu le Fils m’aime tellement qu’il me donne Sa Vie. Et je prononce les deux syllabes sur l’inspiration et sur l’expiration « JÉ-SUS » (= Dieu-Sauve). Troisième temps : je me remplis de l’Esprit-Saint qui est le Souffle, le Vent de Pentecôte POUR MOI. Et je prononce lentement les deux syllabes RU-AH (= Souffle, Esprit, en hébreu). Dieu le Saint-Esprit m’aime tellement qu’il me prend pour son coopérateur.
Savoir que la formule de l’eau c’est H2O n’a jamais étanché la soif, mais savoir que la formule de la Trinité, c’est A+M+O+U+R désaltère la Soif de notre cœur. Amen !
Homélie pour la fête du Sacré cœur de Jésus
16 juin 2023 Solennité du Sacré-Cœur
Frères et sœurs, “Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ?” Jésus pose la question à son Eglise… Et son Eglise qui ne se lasse pas de scruter le mystère de la Personne de Jésus a répondu, après des siècles de méditation des Ecritures, de célébration, d’adoration et d’action : « Tu es… le Sacré-Cœur. » Parler du Sacré-Cœur de Jésus cela peut paraître un peu mièvre et vieillot, et pourtant c’est faire une synthèse géniale de notre foi.
INCARNATION
Le Sacré-Coeur, ce n’est pas de la cardiologie ; n’empêche que l’expression fait d’abord penser à l’incarnation. Dieu a voulu avoir un muscle cardiaque, comme nous ! Le cœur est aussi le symbole de notre affectivité, de notre sensibilité, de notre capacité d’aimer. Et finalement, le cœur c’est le plus profond de l’être humain. C’est le sanctuaire intime de notre personne, le Saint-des-Saints de notre esprit. Le concile Vatican II a un passage magnifique sur le mystère de l’Incarnation : “Car, par son incarnation, le Fils de Dieu s’est en quelque sorte uni lui-même à tout homme. Il a travaillé avec des mains d’homme, il a pensé avec une intelligence d’homme, il a agi avec une volonté d’homme, il a aimé avec un cœur d’homme.” (G.etS. 22,2) … !
RÉDEMPTION
On ne peut pas séparer Incarnation et Rédemption (les deux mystères n’en font qu’un) mais parler du Sacré-Cœur permet de mieux comprendre le salut. Les humoristes trouvent des raccourcis saisissants. L’un d’eux a dessiné deux médecins qui auscultent le globe terrestre sur lequel sont écrits les maux dont souffre notre terre : violence, racisme, purifications ethniques, mensonges, corruption, vengeances, avortement, exclusion, etc… etc… Un médecin, qui a son stéthoscope autour du cou, dit : “C’est grave, il faudrait une greffe du coeur de toute urgence…” Et l’autre répond : “Justement, nous avons un donneur : il n’attend que cela depuis 2000 ans.” Notre humanité a désormais un coeur : c’est celui de Jésus. Il est comme une source d’où jaillit l’amour humain, sensible de Jésus mais aussi au-delà des sens, l’Amour divin, l’Amour du Père et du Fils, l’Eau Vive du Saint-Esprit. Isaïe l’avait annoncé : “Vous puiserez avec joie aux sources du salut.” (Is. 12,3)
Traditionnellement, nous avons une autre image. Notre Père évêque a pris comme emblème sur ses armoiries l’image de la maman pélican et ses trois petits qui tendent leur bec vers son coeur. On prétend en effet qu’en cas de famine, la mère pélican est capable, en s’ouvrant la poitrine, de se donner en nourriture à ses petits. D’où l’application immédiate à Jésus.
Disons-le avec une comparaison : J’ai un tube de gouache verte : . Si j’ouvre le tube tout doucement, avec délicatesse, pour peindre,… il en sort de la gouache verte. Si le bouchon résiste un peu, je vais m’énerver, forcer, l’ouvrir avec mes dents et il en sortira de la gouache verte. Si mes dents ne sont pas en très bon état, le tube ne s’ouvrira pas, je vais franchement m’énerver, pester, jurer et finalement prendre un cutter, entailler le tube, l’ouvrir tout grand . .. et il en sortira encore de la gouache verte. Si la haine est en moi, que je suis fou furieux, je vais prendre un marteau et taper sur le tube, cela éclaboussera tout …et il en sortira toujours de la gouache verte.
Il en est de même de Dieu : Si je parle à Dieu avec amour et douceur, il sortira de Lui de l’Amour. Si je crie après Dieu : Pourquoi la faim ? la guerre ? ce qui m’arrive ? … il sortira de Lui de l’Amour. Si je blasphème, me moque de Dieu ou le laisse tomber ?… il sortira de Lui de l’Amour. Si je laisse la haine entrer en moi et que je le cloue sur la croix,… il sortira de Lui de l’Amour. Dieu ne sait que aimer, aimer, aimer.
Un évêque ukrainien, canonisé par l’Eglise orthodoxe, Dimitri de Rostov, mort en 1709, dans une complainte sur la sépulture du Christ s’écrie : “Le monde a blessé le cœur du Christ parce que le Christ avait aimé le monde de tout son cœur.” Mais si nous pouvons aujourd’hui encore crucifier le Christ, nous pouvons aussi le consoler. Et on comprend alors la dévotion au Cœur de Jésus sous l’impulsion de sainte Marguerite-Marie de Paray le Monial : la confession et la communion chaque premier vendredi du mois dans le but d’obtenir des grâces de conversion et de salut à l’heure de la mort : en un mot l’inestimable don de la persévérance finale.
A la maison, maman nous a appris une prière à réciter tous les matins et qui est un condensé théologique formidable : “Divin Cœur de Jésus je t’offre par le Cœur Immaculé de Marie les prières, les œuvres, les souffrances de cette journée en réparation de nos offenses et à toutes les intentions pour lesquelles tu t’immoles sans cesse toi-même sur l’autel…” Cette prière m’aide à vivre chaque jour au rythme pacifiant et vivifiant du Cœur de Dieu.
Nous sommes au seuil de l’été. N’hésitons pas à programmer dans notre temps de vacances, une halte un peu conséquente auprès de la Source de l’Amour, le Cœur Sacré de l’univers, Jésus. Amen.
Homélie du 25 Juin
12° dim. ord. A Les Carmes 25 juin 2023
Frères et sœurs, vous avez été surpris par les mots « revanche » et « guerrier redoutable » dans la bouche du prophète Jérémie pour qualifier le Seigneur. Vous avez peut-être eu du mal à entrer dans l’explication de saint Paul des rapports entre la Loi et le péché, entre Adam et notre situation actuelle, entre Adam et Jésus, le nouvel Adam. Et même l’évangile vous a semblé bien « fouillis ».
Le Seigneur nous rappelle que la vie chrétienne est un « combat ». Un combat contre. Contre le péché, contre le mal qui nous agace, nous trouble, nous agresse. Un combat contre les tentations. Un combat pour. Pour maintenir la prière, la messe, pour tenir dans la foi, pour maintenir l’espérance, pour entretenir la charité.
Bonne nouvelle : le Seigneur est un redoutable guerrier. Et il est avec nous ! Quelle est sa stratégie ?
D’abord nous assurer de son amour. C’est un principe très important : si votre « réservoir affectif » est plein, vous déborderez de joie, d’enthousiasme. Alors nous écoutons ses paroles de feu : Jésus nous apprend que chacun de nos cheveux est connu de Dieu le Père. Au cours d’une réunion de chrétiens, un équipier d’origine belge – flamand plus précisément – a voulu citer la parole de Jésus : « Ne vous inquiétez pas ! Votre Père Céleste s’occupe bien des passereaux qui pourtant ne cultivent ni ne moissonnent ! Vous valez plus que les passereaux. » Mais dans son français approximatif, il a dit : « Votre Père Céleste s’occupe même des paresseux. » (… !) C’est vrai aussi. Jésus sait que l’on ne peut vivre le combat que si on est persuadé que Dieu nous aime chacun comme la prunelle de ses Yeux.
Quand on est persuadé de cela, on peut aller au combat, on peut « se venger » à la manière de Dieu. Il est dit en effet que Dieu prend sa « revanche ». Comment ? l’ancien testament est le long récit des déceptions de Dieu ; nous, les humains, ne voulons pas suivre ses bons conseils ; alors il se « venge » en nous donnant Jésus. C’est lui qui nous a faits, il connaît le mode d’emploi de la nature humaine, mais nous ne voulons pas l’écouter ; alors Dieu se « venge » en nous « sur-aimant ». Et il nous donne la force de faire comme lui.
Un petit fait. Dans une co-propriété, un couple avait un bébé qui hurlait souvent. Ces jeunes parents faisaient tout ce qu’il pouvait mais leur petit ne se calmait pas facilement. Le pédiatre consulté n’avait pas eu de solution miracle. Mais le plus pénible, c’était que la voisine du dessus tapait de son manche à balai contre le sol. Au bout de plusieurs jours, excédé, le jeune papa monte sonner à sa porte… avec un bouquet de roses. Et la dame s’est rappelé qu’il n’y a pas de roses sans épine, et pas de bébé sans pleurs…
Dès 1986, Mère Térésa a ouvert une maison d’accueil en plein coeur de New York, pour les malades du sida. La maison s’appelle : « Gift of love » (le Don de l’Amour). Dominique Lapierre dans son livre « Plus grands que l’amour » raconte l’histoire bouleversante d’une petite fille hindoue mise à la rue par sa famille qui pensait qu’elle avait la lèpre. Sauvée par les sœurs de Mère Térésa, elle devient elle-même religieuse et elle est envoyée par Mère Térésa, précisément à « Gift of love » à New York pour s’occuper des personnes malades du sida des pays riches.
En résumé, nous sommes engagés dans un combat non seulement contre des microbes, des virus, des fragilités génétiques, non seulement dans des combats psychologiques, mais aussi dans un combat spirituel.
Un vieil homme Cherokee apprend la vie à son petit-fils.
- Un combat a lieu à l’intérieur de moi, dit-il au garçon.
Un combat terrible entre deux loups. L’un est mauvais : il est en colère, envie, chagrin, regret, avidité, arrogance, apitoiement sur soi-même, culpabilité, ressentiment, infériorité, mensonges, vanité, supériorité et ego.
L’autre est bon : il est joie, paix, amour, espoir, sérénité, humilité, bonté, bienveillance, empathie, générosité, vérité, compassion et foi.
Le même combat a lieu en toi-même et à l’intérieur de chaque personne. Le petit-fils réfléchit pendant une minute puis demanda à son grand-père :
- Quel sera le loup qui vaincra ?
Le vieux Cherokee répondit simplement : « Celui que tu nourris ».
Voilà pourquoi nous sommes à la messe. Pour nourrir notre âme, la rendre forte pour ce combat spirituel que Jésus a déjà gagné. Nous ne vivons pas pour une victoire à remporter mais pour une victoire à gérer. Amen !
Homélie Solennité Saint Pierre-Saint Paul
Solennité des saints Pierre et Paul. 29 juin 2023
Est-ce-que vous savez pourquoi très souvent un coq est perché sur le clocher de nos églises ? Est-ce parce que le coq est l’emblème de la France (en latin, gallus signifie aussi bien le coq que le gaulois) ? Le coq sur un clocher rappelle surtout saint Pierre, l’apôtre qui nous ressemble comme deux gouttes d’eau. Les scientifiques ont étudié de très près le lien entre les poules, l’œuf et la lumière. Pour que la poule ponde, il faut que la lumière du jour frappe la partie inférieure de la rétine de l’œil de la poule. La rétine la réfléchit et la passe au nerf optique – qui la capte et la transmet à… – et ainsi de suite en une cascade de réflexes. Si l’on a énucléé l’œil d’une poule, elle s’arrête de pondre… On a noté qu’il faut vingt-six heures d’illumination de la base de la rétine pour un va-et-vient complet entre le système nerveux et le système glandulaire, entre la rétine et l’ovaire de la poule… Alors on comprend pourquoi, tous les matins, le coq fait sommation à comparaître à la lumière ! De même, pour que saint Pierre ait pu répondre à l’homme Jésus qu’il avait en face de lui : “Tu n’es pas seulement un prophète, un homme génial, un homme d’une sagesse extraordinaire, mais tu es Dieu-le-Fils venu partager notre condition humaine”, il a fallu que la Lumière divine vienne frapper son intelligence humaine. Le coq symbolise la sensibilité de notre humanité à la lumière incréée. Il représente notre grandeur : nous sommes capables de recevoir les messages de Dieu, capables de comprendre le Seigneur, d’entrer en communion avec lui. C’est inou¨ !!
Mais attention : sans le coq, pas d’éveil, pas d’intelligence et, par conséquent, trahison. Saint Pierre en fera aussi l’amère expérience… C’est pourquoi le coq symbolise aussi un danger, le danger de trop compter sur nous-mêmes et de perdre pied. Alors puisque saint Pierre nous ressemble tellement, refaisons ensemble son itinéraire…
Revenons au tout début de sa rencontre avec Jésus. Nous sommes alors à Capharnaüm, sur le bord du lac de Tibériade. La maison de Pierre va devenir le Q.G. de Jésus, une espèce de port d’attache pour “celui qui n’avait pas de pierre où reposer la tête”. La Gloire ! Jésus s’appuie sur lui. Si bien qu’à Césarée de Philippe, au nord du pays, parmi les sources du Jourdain, dans un endroit hautement symbolique et solennel, c’est Pierre qui proclame au nom des apôtres la profession de foi que l’Eglise aura mission de faire traverser les siècles… Et Jésus lui répond : “Heureux es-tu Simon” ! Pierre gonfle… ses chevilles enflent…
Passons ensuite sur le mont de la Transfiguration : saint Pierre, ce jour-là, est seulement avec saint Jacques et saint Jean. Ils sont témoins de l’apparition de Moïse et Elie, de la Manifestation de la Sainte Trinité, et de l’annonce de la résurrection de Jésus. Dieu nous fait expérimenter à l’avance ce qui viendra. Pour nous donner le courage d’y aller. C’est la pédagogie de Dieu. Mais saint Pierre croit que c’est arrivé. Il ne comprend rien mais il croit comprendre. Il se croit fort. Il ne l’est pas. Allons plus loin : au moment de la Passion. Saint Pierre a dû passer trois nuits terribles. Pensons au geste qu’il ne comprend pas du lavement des pieds, à Judas qui sort… Saint Pierre accepte que saint Jean interroge Jésus car lui n’entre pas dans les confidences. Quelques heures plus tard à Gethsémani, saint Pierre s’endort de tristesse. Il n’a pas su veiller !
Au moment de l’arrestation de Jésus, Il sort l’épée, mais Jésus refuse cette initiative… “C’est ça, je prends des risques et Jésus me remet à ma place ! Si c’est ça, je n’ai plus qu’à m’en aller…” En fait, il vit une restructuration comme nous en avons tous à vivre. Saint Pierre vit le combat spirituel.
Quand “il pleut sur les mouillés”, comme on dit, que tout va mal : la prière, la pastorale, les relations avec les frères, la santé, le retour d’anciennes tentations, des doutes sur la foi, la lassitude d’âme, c’est que Dieu est en train de nous tailler, de nous émonder…, de nous faire lâcher toutes nos assurances humaines pour nous donner l’Espérance. Dans ces cas-là, dans le temps de l’épreuve, il faut se donner des principes, des convictions garde-fous :
* accepter que Dieu soit Dieu, indépendamment de mes volontés ;
* vivre l’aujourd’hui : ne jamais prendre de décision en période de crise ;
* fidélité à la Loi : “Garde la règle et la règle te gardera” ;
* Se confier à l’intercession de la Vierge-Marie ;
* Ne pas hésiter à dire à Dieu tout ce que nous avons sur le cœur. Pensons aux cris de Job ou à ceux du psalmiste : “Ne me retire pas ton Esprit-Saint”.
Alors on gagne en abandon, en miséricorde, en pauvreté. Je donne ce que je n’ai pas. C’est le fond de la pauvreté : je partage le pain qui ne vient pas de moi et je me nourris de miettes. C’est ainsi que Dieu fait avec ses amis comme avec saint Pierre.
Finalement, revenons là où l’aventure avait commencé, sur le bord du lac de Tibériade, près des barques de pêche, mais après la Passion et la Résurrection de Jésus….Au serviteur on dit : “Qui dis-tu que je suis ?” A l’ami on dit : “M’aimes-tu ?”. Pierre répond : “Je t’aime d’amitié. Tu sais que je t’aime d’amitié.” Les trois fois. (Question : Celui qui veut devenir notre unique bien-aimé, osons-nous l’aimer d’amour ?) Saint Pierre connaît sa fragilité. Cette triple question de Jésus lui rappelle son triple reniement. Et cependant, Jésus le renouvelle dans sa mission de “Pape” (= Père), de Chef de l’Eglise, de Berger, de Souverain Pontife ( = qui fait le pont, l’unité entre tous les disciples du Christ”). Saint Pierre entend alors de nouveau : “Suis-moi” : moment du second appel. Voilà ce que Dieu fait quand il rencontre un cœur peut-être maladroit, pécheur mais plein de bonne volonté. Quand nous verrons un coq désormais, sur le clocher d’une église ou dans un poulailler, nous penserons à notre dignité de chrétiens et surtout à Celui qui nous la donne, à la miséricorde de Dieu et à son ambition inouïe pour nous ! Amen.