14°dimanche année C 6 juillet 2025 évangélisation action de grâce et perspectives

Chers frères et sœurs, Trois parties dans mon homélie. Petit commentaire des Lectures de ce 14° dimanche ordinaire. Action de grâces pour les40 ans de sacerdoce et perspective.

Pourquoi évangéliser ? C’est Le Seigneur qui en donne lui-même la raison sous la plume ou par la voix du prophète Isaïe : « Voici que je dirige vers elle la paix comme un fleuve … vous serez choyés sur ses genoux… Oui, dans Jérusalem, vous serez consolés… votre cœur sera dans l’allégresse ; et vos os revivront comme l’herbe reverdit ». C’est pour transmettre la paix du Seigneur, sa Consolation, sa Joie, et ressusciter les personnes. Un français a traduit la pensée du Pape François par un beau jeu de mots : le chrétien doit quitter le vieux divan pour annoncer le Dieu vivant.  

Un évangélisateur né qui était pasteur protestant et qui est devenu catholique (un de leur fils est devenu prêtre) Richard Bormann explique que trois conditions sont absolument nécessaires pour l’évangélisation directe. Je vous les donne pour que vous discerniez si vous êtes aptes à évangéliser. Première condition : Il faut avoir peur d’y aller. Quand on témoigne de sa foi, une certaine timidité facilite la rencontre. Les gens ne sont pas intimidés par quelqu’un qui tremble ou qui bégaie.

2e condition. Il faut être persuadé qu’on n’est pas assez formé pour y aller. Pour évangéliser, il n’est pas nécessaire d’avoir toutes les réponses. Mieux vaut se contenter d’avoir une oreille pour écouter et prier.

3e condition. Il nous faut avoir ce que le prophète Jonas avait. De fait. Jonas n’avait pas grand-chose. Il était désobéissant et un brin têtu. Pire encore, il ne voulait pas que les Ninivites se convertissent. Il manquait totalement de miséricorde à leur égard et s’est même fâché quand les multitudes se sont converties. Il n’avait vraiment rien pour lui. Et pourtant, quelle efficacité dans son évangélisation ! Toute la ville de Ninive s’est convertie à sa prédication. Alors qu’avait-il qu’il nous faut absolument avoir. Une bouche, simplement.

Voici les trois conditions pour être un bon évangélisateur. Avoir peur, penser que sa formation est inadaptée et avoir une bouche. Vous remplissez ces trois conditions ? Bravo vous avez le diplôme de mon école d’évangélisation. Allez-y en tremblant de peur. Prêts à écouter et ouvrir la bouche au bon moment. Ah, j’oubliais. Même si vous n’avez pas de bouche, venez avec votre cœur empli d’amour pour Jésus. C’est ce que les gens cherchent le plus.

Deuxièmement : le Concile Vatican II dit plusieurs fois que le prêtre se sanctifie dans l’exercice de son ministère. Je fais mention de quelques-unes des grâces inouïes qui ont émaillé toutes ces années. D’abord ma famille. Nous avons encore la maman qui nous édifie par son sourire alors qu’elle a tout perdu ou presque. Maman c’est 91 ans de « mon Dieu je vous l’offre ». J’ai béni les mariages de mes cinq frères. Cadeau de cinq belles-soeurs et de 12 neveux et nièces et pour le moment 4 petits neveux. Grâce à mes frères les enfants du caté et des camps d’été font beaucoup de menuiserie.

Coté soutien spirituel, une des petites sœurs de maman est entré chez les trappistines de Bonneval en Aveyron à 20 ans  quand j’avais deux mois. Ce monastère a été et reste très important pour nous tous même si la tatan sœur est morte d’épuisement à 68 ans.

Le renouveau charismatique. Le 14 mars 1982 j’ai reçu ces trois paroles qui me portent chaque jour : « Pierre va au large. Sur ta Parole Seigneur je jetterai le filet ». « Si je veux qu’il en soit ainsi, que t’importe, toi suis-moi. » et « C’est parce que tu es pauvre que je t’ai choisi et c’est si tu restes pauvre que je pourrai agir en toi. Aie confiance. Abandonne-toi à moi. » La fraternité sacerdotale qui apprend beaucoup et qui ouvre à des amitiés qui donnent des ailes. Et à cheval sur le spi et le psy, la méthode Vittoz à laquelle m’a initié la maman du Père Paul Ollier  qui m’a changé la vie. J’ai pu l’indiquer à de nombreuses personnes . Une rencontrée à Paray le monial en a même fait son métier à Annecy.

Il me faut mentionner les camps d’été à Charnaud pendant 18 ans ; cette année j’ai baptisé trois enfants dont les parents gardent de merveilleux souvenirs. Aux camps ont succédé les écoles de prière. Je vais accompagner la 23 ème ce mois d’août. J’ai déjà célébré quatre mariages qui sont nés dans ces séjours. Foi et Lumière pendant 20 ans avec la communauté Main dans la main regroupant des familles avec des enfants porteurs de handicaps adoptés ou faits-maison.  Les équipes de jeunes comme les Christ Teens à Yssingeaux ou les Chiara Luce à Monistrol. L’organisation de grands rassemblements de collégiens dans les hauts-lieux de notre région : Ars, Paray, Saint-Chamont, Lalouvesc. Langeac. Les trois pèlerinages en Terre Sainte grâce à la générosité des paroissiens. Le Parcours Alpha lancé à Monistrol et dans la foulée la découverte de la prière de Libération. Les 30 ans aux Equipes Notre-Dame. Et bien d’autres choses dont je ne me doutais absolument pas en suivant le Seigneur il y a quarante ans. Je vous confie mon rêve pour L’ensemble paroissial Notre-Dame du Puy ; c’est que nous puissions mettre en place le Parcours Venez et Voyez. Nous sommes cinq à être allés trois fois à Vienne courant du mois de mai pour découvrir ce Parcours qui nous a paru génial. Ce sont trois soirées en trois semaines proposées à tous les adultes qui viennent demander un sacrement. Trois soirées dans la bienveillance, et d’esprit fraternel. Souvent on s’adresse à l’Eglise comme à une agence de pompes religieuses. Ceux qui font la soirée ont des chances de découvrir une famille. Première soirée : Dieu le Père aime chacun de façon toute particulière : chacun est unique dans sa collection de perles très rares. Deuxième soirée  : Dieu le Fils : que faisons-nous du mal dans nos vies ? Le mal subi qui s’appelle souffrance ? Le mal que nous sommes capables de commettre qui s’appelle Péché ? Et troisième soirée : Dieu el Saint-Esprit, le meilleur des Conseillers, des Consolateurs, des souffleurs, des avocats. J’aimerais que nous mettions en place cet outil d’évangélisation pour que le Seigneur puisse donner sa paix, réconforter, éclairer, enjoliver la vie de tous les paroissiens. Parce que s’il nous a créés sans nous, il veut nous sauver avec nous. Amen !  

15° dim. ord. C, 13 juillet 2025

Frères et sœurs, Jésus a changé notre perspective en nous donnant la parabole du Bon Samaritain. Il ne s’agit pas tant de chercher qui est notre prochain mais de se faire soi-même prochain de celui qui est laissé de côté, d’un blessé de la vie. Et comme le Bon Samaritain, nous sommes invités à trois attitudes essentielles : il s’arrête, il soigne, il conduit à l’auberge.

1. S’arrêter. Un aumônier, le Père François disait qu’à l’hôpital, nous avons à rencontrer des personnes dont le chemin a été stoppé. Nous oeuvrons en partenariat avec des personnes qui offrent leur humanité et leurs compétences. Il est toujours difficile d’entrer dans une chambre. Maria, responsable de l’équipe d’aumônerie me confiait qu’elle faisait cette prière chaque fois, avant de frapper à la porte d’une chambre : « Mon Bien-Aimé Seigneur, passe devant. » Il faut s’arrêter, savoir se taire, écouter attentivement. Maria me racontait q’un jour elle avait écouté une personne pendant presque une heure. Elle a été obligée de lui dire : « Je reviendrai vous voir mais aujourd’hui je dois aller faire d’autres visites. La dame lui a alors pris la main et lui a dit : « Merci pour tout ce que vous m’avez dit ». Une autre fois, après que Maria lui ait dit : « Comment vous sentez vous aujourd’hui ? » la personne malade lui a dit « Vivement que ça finisse ». Quand on entend ce genre de confidence, on pense que si la personne en avait la possibilité elle demanderait le cocktail qui la ferait mourir. Mais Maria avait une grande capacité d’écoute. Avec beaucoup de délicatesse, elle lui a permis d’identifier pourquoi elle n’était pas bien. Cette personne avait deux filles et un fils. Elle avait été très dure avec son fils et celui-ci ne venait plus la voir. Et cette maman en était très malheureuse ; que faire ? Maria lui a proposé qu’elle écrive à son fils. Comment voulez-vous que j’écrive ? Je ne peux plus tenir un stylo ! » Je vais le faire pour vous. Nous allons réfléchir ensemble à la lettre. Le fils a été très touché par la lettre de sa … maman . Il est revenu la voir ; et la maman n’a plus eu envie que ça finisse !

2. Soigner, prendre soin, compatir, guérir.

            Les visiteurs de l’aumônerie sont des soignants aux mains nues. Mais ils ont une panoplie d’ « outils » d’une richesse étonnante : l’écoute, la Parole du Seigneur, la prière, l’écrit parfois, le geste fraternel, le geste sacramentel (communion, confession, sacrement des malades).

Le Père François Garnier racontait qu’il lui était venue un jour l’idée de suggérer ceci à une personne malade. Elle lui disait qu’elle avait tellement mal qu’elle ne pouvait plus réciter le Notre Père. Il lui a dit : « Dites seulement la fin : “Délivre-nous du mal”. Quatre ans plus tard il retrouve la personne en meilleure santé : « Vous ne pouvez pas savoir ce que cette prière m’a apporté. Elle m’a apaisée. » Alors le Père François le suggèrait à d’autres. Souvent aussi il proposait aux personnes confrontées à un mal qui les engloutit, une prière de délivrance. En leur imposant les mains, il priait Le Seigneur de les délivrer du mal.

Une femme de 32 ans, malade du cancer dès la naissance de son troisième enfant. Elle était en phase terminale bardée de tuyaux, de sonde gastrique, de perfusions. Elle ne pouvait plus déglutir. Alors pour la faire communier il disposait une minuscule minuscule parcelle d’hostie sur sa langue. A ce moment-là une métamorphose se produisait sur son visage, une détente extraordinaire.

3. Conduire à l’auberge. Il faut savoir passer la main à une personne complémentaire, confier la personne malade à d’autres. Dieu les sauve grâce au partenariat. Le but est de rendre autonome la personne, d’en faire un acteur de la vie sociale.

            Les membres de l’aumônerie savent qu’ils ont à porter dans la prière, aider à considérer la personne dans sa globalité. Un être humain n’est pas qu’un amas de cellules, qu’une mécanique de chimie. C’est une personne avec des besoins spirituels, des relations familiales, amicales, professionnelles, paroissiales. 

Nous sommes invités à demander à Dieu une charité inventive, un amour ingénieux.  Une histoire qui peut nous nous encourager nous vient des Etats-Unis. Un vieux monsieur, qui vivait seul en Idaho, voulait planter des pommes de terre dans son jardin. Mais c’est un travail très pénible. Ses rhumatismes, son arthrose, son mal au dos l’empêchaient de retourner la terre. John, son fils unique qui habituellement l’aidait pour cette tâche était en prison pour meurtres. Le vieil homme écrit donc une lettre à son fils dans laquelle il décrit sa situation difficile : « Cher John, je me sens très malheureux, parce qu’il me semble bien que cette année, je ne serai pas capable de planter mes patates au jardin. Je suis trop vieux pour pouvoir creuser et retourner la terre. Si tu étais ici, tous mes problèmes seraient résolus. Je sais que tu étendrais le fumier, que tu bêcherais et ferais les trous pour y déposer les pommes de terre. Je t’embrasse. Signé : Papa. » Quelques jours plus tard, il reçoit une lettre de son fils : « Cher papa, pour l’amour du ciel, ne creuse pas dans le jardin, c’est là que j’ai enterré les corps. Je t’embrasse. John. »  Le lendemain à quatre heures du matin, une nuée d’agents du FBI et de la police locale arrivent et se mettent à creuser tout le carré du jardin. Cependant, ils ne trouvent aucun cadavre. Dépités, ils s’excusent auprès du vieil homme et quittent les lieux.  Quelques jours plus tard, le père de John reçoit une autre lettre de son fils : « Cher Papa, vas-y, maintenant, tu peux planter tes patates. C’est le mieux que je pouvais faire dans ces circonstances. Je t’embrasse, John. »

Seigneur, fais que je ne passe jamais à côté de quelqu’un qui souffre sans l’aider au moins un petit peu, avec ingéniosité et cœur. Je te remercie pour tous ceux qui sont de « bons samaritains » pour moi. Amen !

20 juillet 2025 16° dim. ord C  

Frères et sœurs, saint Augustin dit joliment : « Marthe voulait nourrir Jésus. Marie voulait être nourrie par lui… Il est bon d’exercer la charité avec Marthe. Il est meilleur encore d’écouter Jésus avec Marie. Mais n’oublions pas que les bonnes oeuvres de Marthe peuvent conduire au bonheur éternel figuré par celui de sa sœur. »

Quelle belle synthèse !

Marthe voulait nourrir Jésus. Et Jésus apprécie ! Il nous y encourage : « J’avais faim et vous m’avez donné à manger. Venez, les bénis de mon Père. Venez prendre possession du Royaume qui a été préparé pour vous avant la création du Monde ». Sur la croix, il crie qu’il a soif. Jésus désire que nous lui donnions à manger et à boire.

Marie voulait être nourrie par Jésus.

Qu’est-ce que cela veut dire ?

Georges Bernanos disait : « C’est curieux comme mes idées changent lorsque je les prie. » Se nourrir de Jésus c’est prier. Prier c’est lui redonner la main. Commencer par la prière. Être chrétien c’est un peu comme jouer à la belote. A la belote, il arrive parfois que l’un des deux partenaires a tous les atouts en main. Il ne souhaite donc qu’une chose, c’est que son partenaire, en face, lui donne la main. Il lui fait des « appels ». Ah ! si nous savions entrer dans le jeu de Dieu ! Quand on est chrétien, on sait que Dieu a tous les atouts. Il nous fait des appels. Conclusion : il faut lui « donner la main. » C’est la place de la prière.

Se laisser nourrir par Jésus c’est accueillir sa Parole. Tout paroissien doit être abonné à une de ces petites revues qui contiennent les textes du jour : Magnificat, Prions en Eglise, Parole et Prière. Ou à un site internet qui vous envoie chaque jour un passage de la Bible. Ou à une émission radio qui diffuse l’évangile du Jour commenté.

Se laisser nourrir par Jésus, c’est faire tout son possible pour communier. Pour participer à la messe. Mon frère artiste réalise des kit-messe pour enfants. Un jour je montrais ces magnifiques objets liturgiques miniatures à un paroissien d’une soixantaine d’années qui me dit : « Moi aussi quand j’étais enfant, je jouais à dire la messe. Je me souviens : deux petits camarades y assistaient. Pour la communion, je leur donnais des petites pastilles. Et alors que la petite fille s’avançait une deuxième fois, je lui dis : « Non on ne communie qu’une fois par jour. » Mais elle m’a dit « Oui, mais moi j’aime Jésus ». 

Nous n’allons pas communier parce que l’hostie a bon goût mais parce que Jésus hostie nous donne bon goût. Le Bienheureux Antoine Chevrier disait : « le prêtre est un homme mangé ». On peut dire aussi : « le chrétien est un homme mangé »… Encore faut-il qu’il soit appétissant !

Bénédicte Delélis théologienne donne ce témoignage. Alexandre avait 15 ans, les yeux noirs souriants, les cheveux coupés très court. Il avait frappé à la porte de l’aumônerie de la paroisse et, quelques semaines après, demandait le baptême. « Comment en es-tu arrivé là ? », questionnai-je. L’histoire était jolie. Avec sa maman, Alexandre avait fait un voyage à Milan, à la Toussaint. Après avoir visité la cathédrale, ils s’étaient tous deux assis sur un banc au milieu de la nef. Le jeune garçon observait les piliers élancés du Duomo, les voûtes, les vitraux… et soudain, il se figea. Il ne pensait à rien de spécial, raconta-t-il après, il restait là seulement en silence à regarder. Sa mère jetait vers lui des coups d’œil surpris. D’habitude, lorsqu’ils découvraient une église, elle restait prier un peu et Alexandre, lui, sortait se balader, le nez au vent. Mais ce jour-là, il demeurait fixé sur son siège, immobile.

Au bout d’un long moment, mère et fils se levèrent et s’éloignèrent du lieu saint sans mot dire. Les jours passèrent. Le séjour italien prit fin et l’école reprit. Mais Alexandre continuait de ressentir quelque chose qu’il ne parvenait pas à définir ni exprimer. Il y avait désormais au-dessus de lui, sans cesse, quelque chose de haut, de grand, présent toujours avec lui. « Quelle était cette chose ? », demandai-je. « Je ne sais pas », répondit l’adolescent. Avec ses mains, il dessina un espace large au-dessus de sa tête. « C’était quelque chose qui m’entourait, quelque chose qui m’écrasait presque. Et cette chose semblait me dire ce que je devais faire. Par exemple, avec cette chose au-dessus de moi, je ne pouvais plus me mettre en colère, alors que d’habitude je m’énerve vite, me dit-il en souriant. Cette chose me mettait dans une sorte de paix. Elle me poussait à être patient. Alors, j’ai essayé de me débarrasser de cette chose. Je me disais : “Je ne veux pas croire en Dieu ! C’est ridicule de croire en Dieu ! Je ne veux pas devenir croyant !” Mais cette chose plus grande que moi demeurait. Je n’arrivais pas à m’en dégager. »

J’écoutais, saisie. Je cherchai le Psaume 138 : « Tu me scrutes, Seigneur, et Tu sais ! Tu me devances et me poursuis, Tu m’enserres, Tu as mis la main sur moi. Savoir prodigieux qui me dépasse, hauteur que je ne puis atteindre ! Où donc aller, loin de ton souffle ? Où m’enfuir, loin de ta face ? » « C’est tout à fait cela !, s’exclama Alexandre. J’avais deviné que cette chose était Dieu. C’est pour cela que je suis venu à l’aumônerie : pour savoir qui était ce Dieu et Lui dire que j’avais bien entendu. » Il poursuivit son récit : « En arrivant, après la séance, le soir, il y avait l’adoration. Et là, c’était étonnant. Ce quelque chose de haut n’était pas seulement au-dessus de moi. Il était aussi devant moi, dans ce petit point blanc. Dans ce point blanc, je sentais une force, une puissance inarrêtable, qui rayonnait vers moi, oui, mais aussi jusqu’au bout de l’univers. »

Comme il était bon de se laisser enseigner par Dieu à travers ce jeune garçon. Oui, ses mots exprimaient magnifiquement l’Eucharistie : point blanc si puissant qu’il rayonne sur nous et jusqu’aux extrémités de la Terre… Le Saint-Esprit avait soufflé ce mystère dans cette âme. J’étais soudain témoin qu’Il ne cesse pas d’agir dans le monde, d’attirer à la lumière du Christ.

C’est bien ce que dit saint Augustin : en nous laissant nourrir par Jésus nous aurons un avant-gout du Ciel et d’autres pourront être nourris. Amen !

27 juillet 2025 17°C Prière de demander.

Frères et sœurs voici trois anecdotes souriantes avant de parler de la prière de demande à laquelle Jésus nous encourage avec cette parabole un peu surprenante. Jésus nous invite à lui casser les pieds !

« Seigneur, je ne demande rien pour moi. Mais Gisèle me doit 900 euros. Si elle avait la possibilité de me les rendre, elle irait mieux ».

On raconte l’histoire vraie de ce professeur de séminaire. A l’époque, il y avait des cours de «cas» – des cas difficiles exerçant la sagacité des étudiants. Question : «Si un cultivateur demande de la pluie, et un vacancier du soleil, que va-t-il se passer ?» Le séminariste britannique, qui faisait ses études en France, et qui était toujours au fond de la classe, avec son accent et son humour inimitables, répond : «Cela va faire du brouillard !»

Un papa a surpris un jour son petit en train de demander « Seigneur fais que Nice soit la capitale de la France ». Le papa lui dit « Pourquoi tu demandes ça ? – Parce que c’est ce que j’ai mis dans mon devoir de géographie ce matin »… !

On raconte qu’au cours d’une messe de Foi et Lumière qui rassemble des personnes porteuses de handicaps avec leurs familles et leurs amis, le prêtre annonce : « Maintenant, chacun peut donner ses intentions de prière ». On a vu alors une file trisomique lever le doigt et dire : « Oui, moi j’ai l’intention de prier » .. !

Frères et sœurs, Dieu sait tout. Il sait notamment ce qui est bon pour nous et il nous aime. Alors pourquoi lui demander ?

On dit volontiers qu’il n’est pas un distributeur automatique. Mais il n’est pas non plus seulement un grand horloger qui fabrique une mécanique absolument géniale qui s’appelle l’univers et qui ne s’en occupe plus depuis qu’il l’a mise en route avec le Big-Bang. Il faut lui demander. Pourquoi ? Parce qu’il a décidé de nous sauver par l’Alliance. Lui qui nous a créés sans nous, veut nous sauver AVEC nous.  Dans cette alliance, la part belle est faite à la prière de louange, à la prière de pardon, mais aussi à la prière de demande. Pourquoi ?

Un tyran aimera que ses sujets lui demandent pour mieux ressentir sa toute-puissance et il l’exaucera dans l’arbitraire.

Un grand-père gâteau, un papa poule aimera qu’on lui demande pour mieux se ressentir reconnu, et il exaucera le petit pour se faire aimer.

Un Père qui est un vrai éducateur aimera que son fils lui demande parce que c’est le signal que le fils a l’envie, le désir, l’appétit, la curiosité. Et il l’exaucera en veillant à ce que son fils ne reçoive pas comme un enfant gâté mais en participant lui-même. « Tu veux un scooter ; tu vas en gagner une partie. Tu vas d’abord apprendre à l’entretenir ».

Un petit enfant faisait les commissions pour sa maman. Il s’y appliquait de tout son cœur. Pour le récompenser, le droguiste descend d’une étagère une grosse boîte de caramels, l’ouvre et la présente à l’enfant. « Sers-toi, petit ! » L’enfant prend un caramel, mais le droguiste l’encourage : « Prends tout ce que ta main peut contenir. » Le gamin le regarde de ses grands yeux et dit : « Dans ce cas, prends-les toi-même pour moi ! – Et pourquoi ? – Parce que tu as la main plus grande ! » Quand nous prions, ne mesurons pas nos demandes à l’aune de notre petite foi. La main de Dieu est infiniment plus grande.

Inventons une parabole. Un homme avait un jardin, il pria ainsi le Seigneur : « Je ne te demande ni la santé ni de résoudre mes problèmes. Je ferais sans doute mieux de te demander la paix pour la terre et du pain pour tout le monde. Mais d’autres, bien mieux placés que moi, t’adressent cette supplique. Alors, voilà. Cette nuit, à l’heure où les étoiles se baignent dans le ciel, j’aimerais que tu me fasses pousser une fleur très rare avec un papillon aux couleurs de l’arc-en-ciel. » Le poète s’endort sur ses deux oreilles. Il en rêve toute la nuit. Quand il se réveille : déception ! C’est un cactus qui a poussé. Une chenille se dandine misérablement entre les épines. « Mince, alors ! Ce n’est pas du tout ce que j’avais demandé. Pourquoi Dieu se moque-t-il à ce point des hommes ? » Le soir, il ne veut pas faire sa prière, tant il est dépité. A quoi ça sert ? Le lendemain, aux aurores, surprise ! Le cactus a donné une fleur blanche unique avec des pétales étincelants. Notre homme se penche sur la corolle pour mieux la contempler. Un papillon aux ailes bigarrées vient d’éclore de sa chrysalide. Les pensées de Dieu ne sont pas nos pensées. Même quand on lui demande de nous faire une fleur pour écarter de nos vies tracas et maladies, il faut s’attendre à obtenir autre chose que l’objet de nos désirs. Toutefois, Dieu insiste, « Demandez et vous recevrez. » Surtout, ne pas séparer les paroles de l’Evangile. Car, dans un autre contexte, il dit : « Regardez les lys des champs, ils ne sèment pas et cependant, ils s’épanouissent. Si donc Dieu habille ainsi la plus petite herbe des champs de la splendeur de la Création, à fortiori fera-t-il bien davantage pour vous. Hommes de peu de foi, faites confiance ! C’est comme s’il nous disait le Ciel est désormais à votre portée. Mais à vous d’avoir la témérité de voler de vos propres ailes.

Seigneur, je sais que tu veux Te donner à moi. Je ne demande pas d’abord : « Accorde-moi ci ou ça. » Que je m’accorde à toi ! Amen