Mercredi 9 avril 2025 la vérité rend libre.
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean (Jn 8, 31-42) : «En ce temps-là, Jésus disait à ceux des Juifs qui croyaient en lui : « Si vous demeurez fidèles à ma parole, vous êtes vraiment mes disciples ; alors vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous rendra libres. » Ils lui répliquèrent : « Nous sommes la descendance d’Abraham, et nous n’avons jamais été les esclaves de personne. Comment peux-tu dire : “Vous deviendrez libres” ? » Jésus leur répondit : « Amen, amen, je vous le dis : qui commet le péché est esclave du péché. L’esclave ne demeure pas pour toujours dans la maison ; le fils, lui, y demeure pour toujours. Si donc le Fils vous rend libres, réellement vous serez libres. Je sais bien que vous êtes la descendance d’Abraham, et pourtant vous cherchez à me tuer, parce que ma parole ne trouve pas sa place en vous. Je dis ce que moi, j’ai vu auprès de mon Père, et vous aussi, vous faites ce que vous avez entendu chez votre père. » Ils lui répliquèrent : « Notre père, c’est Abraham. » Jésus leur dit : « Si vous étiez les enfants d’Abraham, vous feriez les œuvres d’Abraham. Mais maintenant, vous cherchez à me tuer, moi, un homme qui vous ai dit la vérité que j’ai entendue de Dieu. Cela, Abraham ne l’a pas fait. Vous, vous faites les œuvres de votre père. » Ils lui dirent : « Nous ne sommes pas nés de la prostitution ! Nous n’avons qu’un seul Père : c’est Dieu. » Jésus leur dit : « Si Dieu était votre Père, vous m’aimeriez, car moi, c’est de Dieu que je suis sorti et que je viens. Je ne suis pas venu de moi-même ; c’est lui qui m’a envoyé. »
La vérité des choses était le souci lancinant de saint Jean Paul II. Ce souci est le soubassement de l’encyclique « La splendeur de la Vérité », mais il était comme « le liant » de toute sa vie et sa personnalité. A preuve l’anecdote suivante rapportée par André Frossard (Le Pèlerin 23 sept.1988 p. 32) : « Je lui ai posé la question suivante l’autre jour : « Saint Père, si vous n’aviez qu’une seule parole de l’Évangile à nous transmettre, quelle serait cette parole ? » – Il n’a même pas eu le temps de réfléchir pour me répondre : « La vérité vous délivrera. » – Je pensais qu’il m’aurait dit : « Aimez-vous les uns les autres… – Non : La vérité vous délivrera… ».
La Vérité, c’est l’Eglise qui en est le dépositaire. Selon ce que le Seigneur nous dit par saint Paul en 1Tm3.15 : « Mais au cas où je tarderais, je veux que tu saches comment il faut se comporter dans la maison de Dieu, c’est-à-dire la communauté, l’Église du Dieu vivant, elle qui est le pilier et le soutien de la vérité. »
Interrogé par des jeunes sur des problèmes de société à connotation religieuse, ils ont d’abord accepté ma réponse : “Je suis ministre de l’Église et ne peux avoir honnêtement d’autre langage que le sien », mais se sont révoltés lorsque j’ai dit la suite. Et quoi donc ? Que je n’avais pas une pensée différente pour mon compte. “Comment, vous n’avez pas votre idée propre ?” – “Mais non, je suis d’accord, toujours d’accord avec les positions officielles de mon Eglise. Je veux dire que je me rallie au besoin. Si je n’étais pas d’accord au départ, je le deviendrais par un souci d’obéissance.” Cela les sidère. Ils y voient une capitulation de personnalité, une aliénation. Eh bien, je les laisse à leur scandale, sachant qu’il n’y aurait rien à leur opposer éventuellement (mais ce langage pour l’instant les dépasse) que l’attitude de Jésus, lequel affirme n’avoir pas de liberté autre que celle… d’une adhésion totale à la pensée et à l’agir de son Père. “Le Fils ne peut rien faire de lui-même qu’il ne le voie faire au Père : ce que fait Celui-ci, le Fils le fait pareillement” (Jn 5,19). “Je ne peux rien faire de moi-même. Je juge selon ce que j’entends… parce que je ne cherche pas ma volonté, mais la volonté de Celui qui m’a envoyé” (Jn 5,30). On me dira que le rapport Eglise-fidèle n’est tout de même pas celui de Père-Fils ! Je le sais et maintiens pourtant ma position. Mais j’ai bien dit “l’Église officielle” et pas n’importe quel membre de son personnel. Et j’ose appeler cela “Sagesse d’un pauvre”. Pauvre d’esprit ? A vous de juger !
Une professeure à la retraite raconte . Un garçon de 14 ans, bon élève, plein de vitalité, était soupçonné d’un vol assez important par un professeur, qui l’interrogea longuement. Très à l’aise, doué d’un bagout remarquable, le garçon niait avec le sourire : “Vous pensez bien que si c’était moi je vous le dirais. Vous n’êtes pas en colère, vous me promettez le silence, je sais que vous tiendrez parole. Ce serait vraiment idiot de ma part de ne pas avouer. Mais je ne peux pas avouer une faute que je n’ai pas commise !” La professeure insistait, son intuition lui disant : il ment ; mais elle était mal à l’aise. Alors elle pria l’Esprit-Saint de l’aider. Et elle s’entendit soudain dire au garçon : “Assez de discussion. Vous voyez ce presse-papiers ? Prenez-le. Si vous n’avez pas volé, vous le gardez. Mais si un jour je le retrouve sur mon bureau, je saurai que cela veut dire “Eh bien oui, c’était moi”. D’accord ?” Il sortit, faraud, emportant l’objet. Mais quelques jours plus tard, le presse-papiers était revenu sur le bureau, posé sur un papier où le garçon avait écrit : “Merci, vous m’avez rendu un fier service”.
Il n’avait pas tort de parler de fier service. Se savoir et s’avouer pécheur, c’est accepter une vérité très importante pour la construction d’une personnalité. C’est une vérité libératrice, mais on ne le sait pas avant l’aveu. Ce garçon qui mentait avec tant d’aisance, que serait-il devenu sans cet aveu différé, qui fut certainement un aveu difficile ? Se savoir et s’avouer fautif, c’est une vérité libératrice. Mais on ne le sait pas avant l’aveu.
La Vérité vous rendra libre. La Vérité vous délivrera.
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