Pentecôte 2025. Ceyssac et Malpas (Première communion)
Frères et sœurs, aujourd’hui, c’est la fête de la naissance de l’Eglise. On peut dire que c’est surtout la Fête du Saint-Esprit tant l’Eglise est liée au Saint-Esprit. Or, on a beau dire plusieurs fois par jour « Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit », et donc mettre sur le même pied d’égalité le Père, le Fils et le Saint-Esprit, on a du mal à le penser comme une personne. Ce qui peut nous aider c’est d’abord de nous rappeler que tous les humains sont des personnes mais que toutes les personnes ne sont pas des humains… Les anges aussi sont des personnes, et Dieu en premier est une Personne. Nos défunts aussi restent des personnes même si leur corps est tombé en poussière. Pour le penser vraiment comme une personne, certains l’appellent Monsieur Saint-Esprit ; personnellement, c’est une personne du groupe de prière qui m’a appris à l’appeler « Le Seigneur Esprit-Saint ».
Par le baptême nous avons été mis en lien plus particulièrement avec le Père – Abba, comme dit Jésus dans sa langue maternelle (d’ailleurs, dès qu’un bébé est baptisé, il dit volontiers Ab-ba, Ab-ba,…il sait qu’il n’est pas un fétu de paille ballotté par les tempêtes de la vie, mais le fils héritier du Créateur de l’Univers) Par la communion, je reçois Jésus comme com-pagnon, celui avec (com) qui je partage le pain (pagnon). Ce Compagnon est tellement appétissant qu’il devient ma nourriture hebdomadaire voire quotidienne.
Et pourquoi aujourd’hui une quarantaine d’adultes de Haute-Loire reçoivent-ils la confirmation au Puy-en-Velay ? Relisons les lectures de ce dimanche de Pentecôte à la recherche des symboles du Seigneur Esprit Saint. Lui que nous recevons à la Confirmation et qui apporte avec lui les moyens de l’accueillir et d’en vivre. Il est comme le Vent. Insaisissable mais capable de propulser de très lourds bateaux… pourvu qu’ils aient déployé leurs voiles. La Confirmation, c’est la voile qui permet de capter Le Seigneur Esprit-Saint. Il peut produire de la chaleur, de la force, de la lumière… si une éolienne peut l’emmagasiner. La confirmation c’est l’installation de l’éolienne. Le Seigneur Esprit-Saint est comme du Feu. Pensez à la veilleuse du chauffe-eau. La confirmation c’est le déclencheur qui propage le feu à tout le brûleur. Le Seigneur Esprit-Saint parle par les apôtres, c’est à dire par tous ceux qui proclament la Parole de Dieu authentique. Chacun l’entend dans sa langue maternelle. Encore faut-il avoir des oreilles. La confirmation c’est l’oreille qui permet d’entendre les confidences de la Tendresse maternelle du Seigneur. Le Seigneur Esprit-Saint est comme un « paraclet » c’est à dire un Défenseur, un avocat, un Conseiller, un souffleur. Peut-être aujourd’hui pourrait-on ajouter une image sportive : les coureurs du Tour de France reçoivent les bons conseils de leur Directeur d’équipe, de leur entraîneur, de leur médecin. Encore faut-il qu’ils aient l’oreillette. La confirmation c’est l’oreillette !…
Une histoire. Rappelons-nous pour bien la savourer que la Vierge Marie est appelée l’Epouse du Seigneur Esprit-Saint tant elle est proche de Lui. Un vieux Père missionnaire du Sacré-Coeur raconte qu’il s’était un jour perdu dans les montagnes de Papouasie. Là-bas les montagnes sont très accidentées, la végétation est hostile : touffue, piquante, pleine de sangsues et de lianes traîtresses. Le Père, aboutit enfin sur une petite crête. Mais il est perdu. Doit-il descendre à gauche ou à droite ? Une simple erreur d’orientation peut le faire errer pendant des jours. Alors, il tire de sa poche une médaille de la Sainte Vierge, pour faire tout simplement pile ou face ! C’est pile. Il s’engage donc résolument à gauche. Notre-Dame l’a toujours guidé et protégé. Mais après, des heures et des heures de marche, il doit se rendre à l’évidence : il est perdu ! Il aurait fallu descendre l’autre versant. La nuit tombe lorsqu’il arrive près d’un pauvre village inconnu. Il décide d’y passer la nuit. Assis près d’un feu où l’on a mis à griller pour lui une patate douce, il médite tristement sa mésaventure. C’est alors qu’on vient lui dire qu’un malade le demande. Quelqu’un le demande ? ! Mais il ne connait personne dans ce coin perdu ! En fait, le malade était bien un chrétien, baptisé jadis dans une mission lointaine et revenu dans sa tribu d’origine pour y finir ses jours. « Ah ! Mon père, dit le vieux, je vais mourir, et j’ai demandé à Marie de m’envoyer un prêtre. Je savais qu’elle m’entendrait. Marie entend toujours nos prières ! »
Le Saint-Esprit nous guidera. C’est sûr. A sa manière à lui. Amen !
Les bonus : Pourquoi vivre avec l’Esprit-Saint ? – Père Paul Dollié – YouTube