Jeudi 26 juin 2025 bâtir 

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu (Mt 7, 21-29) : «En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Ce n’est pas en me disant : “Seigneur, Seigneur !” qu’on entrera dans le royaume des Cieux, mais c’est en faisant la volonté de mon Père qui est aux cieux. Ce jour-là, beaucoup me diront : “Seigneur, Seigneur, n’est- ce pas en ton nom que nous avons prophétisé, en ton nom que nous avons expulsé les démons, en ton nom que nous avons fait beaucoup de miracles ?” Alors je leur déclarerai : “Je ne vous ai jamais connus. Écartez- vous de moi, vous qui commettez le mal !”Ainsi, celui qui entend les paroles que je dis là et les met en pratique est comparable à un homme prévoyant qui a construit sa maison sur le roc. La pluie est tombée, les torrents ont dévalé, les vents ont soufflé et se sont abattus sur cette maison ; la maison ne s’est pas écroulée, car elle était fondée sur le roc. Et celui qui entend de moi ces paroles sans les mettre en pratique est comparable à un homme insensé qui a construit sa maison sur le sable. La pluie est tombée, les torrents ont dévalé, les vents ont soufflé, ils sont venus battre cette maison ; la maison s’est écroulée, et son écroulement a été complet.  Lorsque Jésus eut terminé ce discours, les foules restèrent frappées de son enseignement, car il les enseignait en homme qui a autorité, et non pas comme leurs scribes. »

Cet enseignement de Jésus avait inspiré une équipe de préparation au mariage. Un prêtre artiste avait dessiné les contours d’une maison et devant les fiancés, les animateurs plaçaient progressivement les éléments autocollants qu’ils avaient préparés pour expliquer que se marier à l’Eglise c’était comme construire une maison. Il fallait choisir un bon terrain, préparer un plan. Le jour du mariage c’est comme le jour où les maçons coulent les fondations. On a une idée du voisinage, du panorama, des dimensions de la maison, de la superficie du potager, ou de l’aire de jeu extérieure, mais tout reste à faire. Ce n’est pas une maison clefs en mains. Il faudra veiller à mettre de belles ouvertures pour laisser entrer le soleil, aménager bien mais simplement pour que tout le monde, riches ou pauvres, se sente bien accueilli et pas en visite d’un musée, mettre un âtre où faire de bons feux pour que ce soit chaleureux, veiller à ne pas se laisser envahir par les toiles d’araignées, ne pas construire un bunker avec vidéosurveillance ni une cabane branlante. Dans une maison le plus important c’est ce qui ne se voit pas. Ce sont les fondations. Si elles atteignent le rocher, la maison sera solide et les propriétaires pourront faire toutes les extensions souhaitées. Si les fondations ne sont pas assez profondes, les lézardes risquent de menacer très vite l’ensemble, etc… Ils filaient allégrement la métaphore jusqu’à ce qu’ils demandent aux fiancés qui suivaient la session ce qu’ils en pensaient.

Les premiers à prendre la parole ont dit très sérieusement : « Nous, cela nous a intéressé qu’à moitié parce que nous n’avons pas l’intention de faire construire » … ! Le langage métaphorique n’est pas accessible à tout le monde !
Cependant, nous pouvons nous émerveiller devant cette petite parabole qui dit tellement de choses ! Qui donne sa foi à Jésus le reçoit comme rocher inébranlable sur lequel bâtir du solide, mais aussi comme architecte hors norme, ciment, foyer source de chaleur, de lumière et d’unité, hôte accueillant et stimulant, ou tornade blanche pour un renouvellement dans la continuité.  

Sans doute avez-vous entendu le témoignage du chanteur très connu Michel Delpech, qui a écrit comment il a rencontré Jésus précisément dans un livre qui a pour titre « L’homme qui avait bâti sa vie sur le sable ».
En 1979, pour lui, c’était la gloire. Ce que l’on ne savait pas, c’est que sa vie intérieure était un désastre. A tel point qu’il a ensuite traversé des années de dépression. Pour s’en sortir il a tout essayé : l’alcool, la drogue, des traitements psys, des voyages en Inde et au Népal, il a aussi consulté des voyantes, des marabouts, des médiums, des radiesthésistes. Et son état ne faisait qu’empirer.  Et puis, peu à peu il va retrouver Jésus. Retrouver car, petit, il avait suivi le catéchisme, il avait « fait ses communions ». Mais avec le succès, il avait tout laissé. Une nuit alors qu’il est au bord du suicide, il se réveille, en proie à une angoisse intense. Il se sent poussé à dessiner une grande croix sur une feuille de papier et à la coller au mur. Il se plante devant ce crucifix de fortune ; alors apaisé, avec le sentiment d’avoir écarté le danger, il se rendort enfin. A la suite de cela, il va faire une retraite dans un monastère, rencontrer celle qui deviendra son épouse Geneviève, chrétienne pratiquante, se mettre à savourer la Bible, et enfin effectuer un pèlerinage en Terre Sainte qui va parachever sa conversion. Après cette traversée du désert et cette entrée en Terre Promise, il a encore chanté de nombreuses années, mais dans un tout autre « Esprit ». Il écrit dans son livre :  « Il s’agit de ramer chaque jour pour me corriger de travers incompatibles avec l’évangile. Dans mon métier, les mêmes dangers d’orgueil, de nombrilisme me guettent. Mais la différence, c’est que j’ai conscience, aujourd’hui d’évoluer sur un champ de mines. Et je compte sur le Saint-Esprit pour me tirer d’affaire et me garder dans la bonne voie ».

« Qui bâtit pâtit », dit la sagesse populaire. Mais cette maison vous construira.

Les bonus : Marcotage aérien : kot jardiniem yo men ki pou nou fel ok