Annonciation 2025 Quatre textes pour une grâce inouïe
Bonne fête de l’Annonciation !
Dans la première lecture, le prophète Isaïe reproche au roi Acaz de refuser le signe que Dieu lui donne: s’il s’agissait de douze légions d’anges pour repousser le siège de Jérusalem par les chaldéens, il se serait empressé! Mais que la Vierge enfante un fils… ! C’est pourtant « la faiblesse de Dieu plus forte que l’homme, la Sagesse de Dieu qui rend folle la sagesse de ce monde ». Dieu a voulu, dans un plan qui nous demeure insondable, accomplir le salut de l’homme en répondant au péché non pas seulement par le pardon, mais par l’effusion stupéfiante d’une miséricorde infinie. Le seul signe qui nous soit donné, pour croire à l’action souveraine et toute puissante de la Providence divine, est donc la Vierge Mère et son tout petit enfant.
Le Psaume, quant à lui, nous permet d’assister au dialogue à l’intérieur de la Sainte Trinité au moment où le Seigneur a décidé l’Incarnation. C’est le psaume 40 (39) plus précisément les versets 7-9 d’ailleurs cités par la Lettre aux Hébreux : » Frères, en entrant dans le monde, le Christ dit : Tu n’as voulu ni sacrifice ni offrande, mais tu m’as formé un corps. Tu n’as pas agréé les holocaustes ni les sacrifices pour le péché ; alors, j’ai dit : Me voici, je suis venu, mon Dieu, pour faire ta volonté, ainsi qu’il est écrit de moi dans le Livre « (He 10, 5-10). Le Fils dit au Père : « Tu ne veux ni sacrifice ni holocauste mais tu me fais un Corps. Alors je réaliserai dans mon corps d’homme ta Volonté, Père, et je ramènerai leurs cœurs dans notre Communion ». Et voilà pourquoi le prophète Michée annonçait que nous serions sauvés par un enfantement : » Mais Dieu livrera son peuple jusqu’au jour où enfantera… celle qui doit enfanter, et ceux de ses frères qui resteront rejoindront les fils d’Israël. Il se dressera et il sera leur berger par la puissance du Seigneur » (Mi 5, 1-4a).
La deuxième lecture est précisément cet extrait de la Lettre aux Hébreux. L’auteur écrit : « Le Christ […] déclare : Me voici, je suis venu pour faire ta volonté. […] Et c’est grâce à cette volonté que nous sommes sanctifiés, par l’offrande que Jésus Christ a faite de son corps, une fois pour toutes. »
Et le magnifique récit de l’Annonciation, si simple et si dense. Aujourd’hui nous faisons mémoire de la conception d’un enfant qui existait avant sa maman, avant son papa ! Jésus, c’est le Fils de Dieu en personne qui pré-existait à ses parents. Si vous n’y croyez pas, nous resterons bons amis, mais vous n’êtes pas chrétiens, vous ne croyez pas à ce qui est le cœur de la foi chrétienne : «Le Verbe s’est fait chair». L’enfant Jésus n’est pas un enfant comme nous, procréé par ses parents, qui aurait été ensuite habité par Dieu, c’est l’hérésie de Nestorius condamnée au Concile d’Ephèse en 431. Jésus serait un homme habité par la divinité ce serait un peu moins mystérieux, mais ce n’est plus le christianisme. Jésus, c’est Dieu-Le-Fils en personne qui a demandé à la Vierge Marie de lui donner un corps semblable au nôtre. Il est l’Emmanuel venu dans notre histoire. Rappelons-nous le rêve de Dieu. Le rêve de Dieu c’est de faire des hommes, des êtres pleins d’amour, d’un amour inconditionnel. Nous sommes faits pour aimer à la façon de Dieu, de façon totalement désintéressée. Dieu veut que brûle dans nos cœurs un amour semblable au sien : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés». Et comment cela est-il possible ? Parce que Dieu répand dans notre cœur l’Esprit-Saint. Mais, comment Dieu répand-il l’Esprit-Saint dans le coeur des hommes ? Par le Corps de Jésus né de la Vierge Marie. «Il est grand le Mystère de la Foi». C’est par l’humanité du Christ, c’est par le Corps de Jésus «né de la Vierge Marie, qui a souffert sous Ponce Pilate, qui est ressuscité à jamais» que l’Esprit-Saint est répandu dans le cœur des hommes. Ne supportez pas que quelqu’un dise devant vous que les chrétiens méprisent le corps. C’est par un corps que nous sommes sauvés, c’est par un corps que nous recevons la plénitude de l’Esprit-Saint. Il est «Le Christ» (participe passé du verbe oindre, en grec) «le Messie» (participe passé du verbe oindre, en hébreu). Le Christ est celui qui est tellement rempli de l’Esprit-Saint qu’il peut le répandre abondamment sur tous ceux qui s’approchent de lui avec confiance et amour.
Nous sommes sauvés par un corps né du ventre d’une femme. Il y a eu un peu de potassium, de calcium, de magnésium qui ont été le potassium, le calcium de Dieu. «incroyable mais vrai» dirait l’autre. Nous sommes sauvés par un corps, tout passe par le «Corps de Jésus né de la Vierge Marie». Nous ne sommes pas seulement sauvés par une parole, par un message, mais par «la Parole faite chair ».
Lorsque je communie à Jésus, je communie à celui qui est tellement rempli de l’Esprit-Saint qu’il peut le répandre sur tous ceux qui communient à son Corps. «Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi et moi en lui». C’est par le Corps de Jésus que je reçois toutes les grâces de Dieu. Toutes les grâces de Dieu passent par ce Corps «né de la Vierge Marie». Il y a un véritable corps à corps dans la vie chrétienne; c’est le réalisme de l’Eucharistie. Grâce au Oui de Marie de Nazareth. Voilà pourquoi il est bien de terminer nos messes par un chant à la sainte Vierge Marie. Il est bien surnaturel de la remercier… !
Les bonus : Conférence “Le Credo de Nicée” par Mgr Jean-Pierre Batut