L’église Saint Georges-Saint Régis, plus connue sous le nom d’Eglise du Collège faisait partie du Collège des Jésuites fondé au Puy à la fin du XVIè siècle Edifiée de 1604 à 1636 par l’architecte de la Compagnie de Jésus ETIENNE MARTELLANGE, elle s’inspire des églises du Gesu et de Sainte Marie des Monts à Rome.
Première en date des églises du type dit « jésuites » en France, elle marque le début du nouvel art religieux défini par le Concile de Trente.
La façade extérieure, très austère, présente au-dessus d’un portique rajouté en 1683, les deux arcs boutants en console renversées ou ailerons, caractéristiques du style. La porte d’entrée est un gracieux modèle de sculpture sur bois, à décor de feuillages, de fleurs et de fruits.
L’Eglise du Collège a le grand mérite d’évoquer trois éminentes personnalités locales du XVIIè siècle.
Le peintre Guy François, 1578-1650, représenté par :
– La Vierge apparaissant à St Ignace, 1623-1625, dans la chapelle nord.
– Le christ en croix du choeur.- L’adoration des bergers, signée et datée de 1621, dans la chapelle sud.
Le sculpteur Pierre Vanneau (1653-1694)
Auteur des magnifiques panneaux de bois rapportés sur la chaire, représentant Saint Pierre entouré des 4 évangélistes et leurs symboles : St Luc écrivant, St Mathieu perplexe, St Marc de face, le regard posé sur un livre ouvert, tous trois dans un cadre de bibliothèque. St Jean, le seul sur un paysage et son aiglon au plumage magnifique.
Saint Jean-François Régis
Régis naît à Fontcouverte en Languedoc en 1597. Son nom de famille va devenir grâce à lui un prénom. La France sort des Guerres de Religion et connaît un vrai printemps d’Eglise, avec des saints comme François de Sales ou Vincent de Paul. Avec “un visage épanoui, un abord gai, riant, franc et familier”, sans parler de son mètre 92, c’est une vraie force de la nature, ce qui lui permet d’intervenir, vigoureusement au besoin, pour fermer la bouche des blasphémateurs, pour défendre des prostituées du Puy contre leurs souteneurs, ou simplement pour parcourir sans relâche les montagnes du Vivarais, des Cévennes et du Velay. Sa ferveur mystique impressionnait : “On aurait dit qu’il respirait Dieu seul … “, de même la chaleur de son accueil pour les montagnards venus par temps de neige à sa rencontre : ” Venez, mes enfants, je vous porte tous dans mon cœur “. Au Puy, ” le père des pauvres ” n’arrête pas d’hôpital en prison, de taudis en soupe populaire, de lutte contre le chômage ou le marché noir en maison d’accueil … Et grâce à lui, parfois, la fille de rue devient dentellière! Il y laissera sa santé et sa vie. C’est dans ce pays de rude climat, pour apporter à ses “enfants” montagnards la parole de Dieu, qu’il mourut de froid et d’épuisement, un 31 décembre, à Lalouvesc où l’on vient aujourd’hui encore en pèlerinage.
Le schéma interne caractérise le style Martellange :
- Une nef interne caractérise qui facilite la prédication tout en permettant d’associer les fidèles à la célébration du culte.
- Des chapelles latérales logées dans les contreforts.
- Un transept non saillant – un chevet plat.
La richesse intérieure contraste avec l’austérité extérieure comme dans les églises baroques.
Le grand rétable du chœur en bois sculpté et doré présente six colonnes cannelées de style corinthien, un décor abondant et deux grandes niches de part et d’autre contenant les statues de Saint Pierre et Saint Paul. Le fronton central se brise autour d’une sorte de tabernacle où apparaît le Père surmontant une colombe.
D’autres rétables tout aussi ornés et dorés, se trouvent dans les chapelles latérales.