1° dim. avent C 2024 Malpas et Solignac

Frères et sœurs, une petite question : combien faut-il de gouttes d’essence pour rendre un bidon d’eau pure impure ? Une seule. En Dieu, il n’y a aucune ombre de mal, pas une poussière de jalousie, ni d’orgueil, ni d’égoïsme. Pour entrer en Lui qui est Gloire parfaite, Justice en Plénitude, Amour pur, il ne faut pas un milligramme de péché.   C’est absolument impossible. Il est plus facile à un chameau de passer par un trou d’aiguille qu’à un terrien d’entrer au Ciel. Seul Dieu peut nous faire passer en Dieu.  Comment le fait-il ? Par un décret céleste ? Non ! En venant sur la terre vivre notre vie. Le Pape Benoît XVI a pris un jour cette comparaison. Quand vous achetez un cageot de pommes, votre hantise c’est que l’une des pommes du cageot pourrisse parce qu’elle transmettrait sa pourriture aux autres. Avec le Seigneur, c’est l’inverse qui se produit. L’immensément Pur vient dans nos pourritures pour nous contaminer de sa pureté. Il a commencé par sa Maman, saint Joseph, Elisabeth et saint Jean Baptiste, les bergers , … C’est à notre tour aujourd’hui. Avec ces images apocalyptiques, il veut nous dire : quels que soient le climat politique, les circonstances sociales, je viens. Comment vient-il ? Comme superman ? Comme un magicien ? Comme dépanneur occasionnel ? Un interventionniste ?

Une histoire nous le dit. Il était une fois un roi, le Roi zéro, qui avait sept fils. Le premier s’appelait Un, le deuxième Deux, le troisième Trois etc… Le roi sentait bien que ses forces le quittaient et qu’il était temps de penser à sa succession. Mais auquel de ses fils transmettre son Royaume ? Il décida de les soumettre à un test. Lui succèdera celui qui lui apportera dans la semaine la plus belle lumière. Quelques jours après, le fils Un emmène son Père Zéro dans une clairière au milieu d’un forêt, il a entassé beaucoup de bois, il craque une allumette et quelques minutes après de hautes flammes s’élèvent vers le Ciel. Le Roi Zéro remercie son fils. Cette lumière a réchauffé et son vieux corps et son cœur. Le Fils Deux apporte à son père un poème qu’il a composé sur la lumière. Il sait que son père aie la poésie. Pendant qu’il déclame son poème, il voit jaillir des larmes des yeux de son vieux papa. Le poème a mis de la lumière dans son esprit et dans son cœur. Le fils trois, lui, est électricien. Il a préparé une belle surprise au Roi Zéro. Il a disposé des mètres et des mètres de câbles électriques sur la façade du château ainsi que des lampes de toutes les couleurs. Quand il met le courant, une fois que la nuit est tombée, la vision est féerique. Le Père est émerveillé ; il ne savait pas que son château pouvait être aussi beau. Le fils Quatre, lui, a eu presque la même idée mais c’est chez un artificier qu’il est allé pour acheter des feux d’artifice. Quand arrive le spectacle de ces explosions, ces cascades et fontaines de lumières sur des musiques dont le Roi Zéro raffole, Quatre voit bien qu’il a fait plaisir à son papa. Le fils Cinq, lui, est parti à la recherche de vers luisants. Il sait que le Roi Zéro aime la nature, la simplicité. Il  a trouvé l’astuce pour les disposer de façon artistique. Le Père dit son émerveillement. Le Fils Six est l’intellectuel de la famille ; il est astronome amoureux des étoiles. Aussi a-t-il disposé dans la grande cheminée du château des miroirs pour capter la lumière des étoiles qui se reflètent ainsi sur les murs et le plafond. Vous devinez le regard émerveillé du Roi Zéro devant cette alliance de technique et de beauté de la nature.

Et le fils Sept, qu’a-t-il préparé pour briguer la succession de leur Père ? Rien. Il n’a rien préparé et il explique à son père qu’il n’a pas eu le temps parce que tout en cherchant une idée, il a rencontré son frère Un qui avait peur de ne pas avoir assez de temps pour accumuler le bois dont il aurait besoin pour le grand feu. Alors il l’a aidé. Ensuite, il a rencontré son frère Deux qui lui a dit qu’il lui manquait deux ou trois rimes ; il n’est pas très fort en poésie mais en cherchant des synonymes dans le dictionnaire, il a réussi à l’aider à terminer son poème. Il lui apprend aussi qu’il a aidé son frère Trois à installer ses câbles électriques, son frère Quatre à mettre en place toutes les cartouches du feu d’artifice, son frère Cinq à trouver suffisamment de vers luisants, et son frère Six à ne casser aucun des miroirs en les mettant en place et en les orientant dans la cheminée.  Est-ce que vous devinez auquel de ses sept fils le Roi Zéro transmit sa souveraineté ? Au fils Sept évidemment qui avait permis à chacun de donner le meilleur de lui-même.

On peut reconnaître dans ce fils Sept Jésus lui-même. Il vient nous sauver justement en nous permettant de découvrir nos talents et de refléter sa Lumière pour la Gloire du Père. Nous entrons dans le salut en l’accueillant, et en l’imitant. A la messe d’abord, la messe du dimanche qui commence notre semaine, et les 167 heures qui suivent. Qu’en cette première semaine de l’avent nous nous exercions à accueillir l’héritage fabuleux et gratuit du Père et que nous permettions ainsi à nos frères de trouver leur joie à être lumière selon leurs charismes. Amen !

2° avent « C », 8 décembre 2024

Frères et sœurs, est ce que vous ne trouvez pas qu’il y a un décalage entre l’atmosphère de la première lecture et ce que nous vivons ? Il y a comme une inflation d’enthousiasme dans tous les textes d’aujourd’hui. Y avait-il de quoi annoncer l’entrée en scène de saint Jean Baptiste avec autant de solennité ? Où avons-nous vu que Dieu « a déployé la splendeur (de son peuple) partout sous le ciel » ? Où avons-nous vu les enfants de Dieu « portés en triomphe » ? Où sont-ils ces « ravins comblés », ces « montagnes et ces collines abaissées », ces « passages tortueux et ces routes aplanis » ?  Jusqu’à quand faudra-t-il attendre pour que ces prophéties se réalisent ? 

            Pour répondre, pensons à un « Saint-Jean-Baptiste » du XX° siècle, le Père Maximilien Kolbe. Vous voyez là, en 1941, dans ce camp d’Auschwitz, rassemblés, des gens qui sont des loques humaines, qui meurent de faim, une humanité désespérée et qui pourtant espère encore, car, tant qu’on est vivant, on peut toujours espérer.

            Et voilà que le chef les a réunis pour leur dire que dix d’entre eux vont être condamnés à mourir de faim et de soif, dix d’entre eux, n’importe lesquels. Pendant un moment, chacun peut envisager qu’il peut être choisi pour cette mort ; qu’il ne pourra plus rentrer dans son foyer, revoir sa femme et ses enfants. Enfin, les dix sont choisis, après que le chef ait pris tout son temps. Les autres respirent honteusement, ils n’ont pas été choisis, ils ont échappé pour cette fois, et les dix savent que, désormais, ils doivent renoncer à tout espoir.

            Et voici que, soudain, le Père Kolbe s’avance, sort des rangs. Le chef le dévisage : « Que veut ce cochon de Polonais ? – Je veux mourir pour l’un de ces hommes. » Ca alors, c’est quelque chose, une chose à laquelle on ne pouvait s’attendre, et le chef est désormais vaincu. C’est la première fois qu’un homme le met devant cette hauteur et, comme il est bas, il se sent vaincu par cette hauteur, il se sent confondu de cette grandeur. « Eh bien ! Pour qui veux-tu mourir ? – Pour ce père de famille, pour ce sergent qui a pleuré sa femme et ses enfants. »

            On emmène le Père Kolbe, et voilà qu’il fait chanter ses camarades, il les fait chanter comme s’ils allaient à une Fête-Dieu.

            Eh bien ! là, nous ne pouvons pas hésiter. Nous sommes devant quelque chose de tellement grand, de tellement transparent, de tellement divin que les bourreaux eux-mêmes sont obligés de dire : « Nous n’avons jamais rien vu de pareil. » Ce mot a quelque chose de bouleversant. Ces bourreaux, ces hommes prêts à tout, ces hommes qui avaient remis leur conscience aux mains d’Hitler, même ces bourreaux découvrent quelque chose d’unique. Il y a en eux comme une espèce d’effroi, ils se trouvent devant un autre monde.

            Si nous n’avons pas fait nous-mêmes l’expérience de Dieu à un degré très profond, nous pouvons nous y acheminer à travers des exemples comme celui du Père Kolbe. Il suffit qu’il y ait dans l’humanité des êtres de cette grandeur pour que nous comprenions que depuis 2000 ans, les prophéties se réalisent : Dieu-Amour est plus fort que toutes les montagnes d’orgueil, que tous les ravins de haine, que tous les lacets vertigineux d’égoïsme.

            Par la grâce de Dieu, chacun de nous peut aussi être un saint Jean Baptiste. Pour nous encourager dans cette voie, écoutons un magnifique texte de Mère Térésa :

« Les gens sont déraisonnables, illogiques et égocentriques,
Aimez-les quand même !

Si vous faites le bien, les gens vous prêtent des motifs égoïstes ou calculateurs, Faites le bien quand même !

Si vous réussissez, vous gagnerez de faux amis et de vrais ennemis.
Réussissez quand même ! Le bien que vous faites sera oublié demain.

Faites le bien quand même !

L’honnêteté et la franchise vous rendent vulnérable, Soyez honnête et franc quand même.

Ce que vous avez mis des années à construire  peut être détruit du jour au lendemain. Construisez quand même !

Les pauvres ont vraiment besoin de votre secours, mais certains peuvent vous attaquer si vous les aidez. Aidez-les quand même !

Si vous donnez au monde le meilleur de vous-même, vous risquez d’y laisser des plumes. Donnez ce que vous avez de mieux quand même ! »

            La victoire du Seigneur, n’est-elle pas dans ce « quand même » ?…  Les enfants ont des trouvailles. Une catéchiste, un jour, demandait à son groupe : « Quelles sortes de lumières trouve-t-on dans une église ? » On lui répond : « Les lustres ! – les bougies ! – la lumière rouge du tabernacle ! – les vitraux ! » Et puis grand silence. « Y en a-t-il d’autres encore ? », demande la catéchiste. Un petit garçon lève le doigt et dit : « Les yeux des personnes. » (On sait que le bourreau qui est venu administrer la piqûre mortelle au Père Maximilien qui ne finissait pas de mourir dans le bunker de la faim, ne pouvait soutenir son regard parce qu’il était déjà un regard du Ciel.) Par le baptême, chacun de nous est autant sauvé que sauveur… Parce que quand on a dans le coeur la lumière de Dieu, on la réfléchit… Que ce soit notre grâce ! Amen !

9 décembre 2024 Immaculé Conception.

Ecoutons la deuxième lecture de cette solennité de l’immaculée Conception de la Vierge Marie en remplaçant le « nous » par « elle » (Ep 1, 3-6.11-12) … « Béni soit Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus Christ ! Il a béni et comblé la Vierge Marie des bénédictions de l’Esprit, au ciel, dans le Christ.  Il l’a choisie, dans le Christ, avant la fondation du monde, pour qu’elle soit sainte, immaculée devant lui, dans l’amour. Il l’a prédestinée à être, pour lui, une fille adoptive par Jésus, le Christ. Ainsi l’a voulu sa bonté, à la louange de gloire de sa grâce, la grâce qu’il lui donne dans le Fils bien-aimé. En lui, elle est devenue le domaine particulier de Dieu, elle y a été prédestinée selon le projet de celui qui réalise tout ce qu’il a décidé : il a voulu  qu’elle vive à la louange de sa gloire, elle qui avait d’avance espéré dans le Christ. »

Lorsque la Vierge est apparue à Lourdes en 1858, beaucoup ont spéculé sur son identité. Le curé, l’abbé Dominique Peyramale (1811-1877), pourtant méfiant depuis le début des dires de Bernadette, a été le premier à qui cette dernière a révélé cette fameuse identité.

Lourdes, 25 mars 1858. La fête de l’Annonciation se doit d’être réjouissante pour tout chrétien. Pourtant, l’abbé Peyramale soupire pour la énième fois en regardant le ciel gris par sa fenêtre. Cela fait plusieurs semaines que la petite Bernadette Soubirous n’est pas venue le voir. D’après les murmures, elle se rend toujours à la grotte de Massabielle. Mais Aquero, l’entité qu’elle prétend voir depuis février dernier, ne se montre plus. 

Mais cela ne rassure pas l’abbé. Il se souvient de la dernière fois où Bernadette est venue le trouver pour lui demander une procession pour cette “belle dame”. Furieux, il l’avait renvoyé avec des mots peu charitables. 

– Une procession pour un être inconnu qui refuse de donner son nom ? Et puis quoi encore ? 

Pour beaucoup du village, il n’y a pas de doute qu’il s’agisse de la mère de Dieu. Mais lui n’est pas naïf. N’importe quel esprit malveillant peut se jouer des paysans illettrés de Lourdes. Bernadette elle-même insiste sur le fait que la dame n’a jamais donné son nom. En supposant qu’elle ne soit ni folle, ni menteuse, cela ne dit rien sur cette entité qui se montre à elle. 

L’abbé lui-même a tenté de vérifier l’identité de la dame en demandant à ce qu’elle fasse fleurir le rosier de la grotte. Un acte que la sainte mère de Dieu a réalisé lors d’autres apparitions dans le monde. Selon Bernadette, Aquero a seulement demandé à nouveau la construction d’une chapelle en réponse. 

– Et bien qu’elle te donne elle-même l’argent pour sa chapelle, a-t-il répondu, frustré. Moi je n’en ai pas. 

Mais s’il y a une chose que l’abbé Peyramale a du mal à rejeter, c’est la ferveur de Bernadette. Il est réputé pour son imposante carrure et son caractère coléreux. La petite paysanne tremble à chaque fois qu’elle vient le voir. Mais elle vient quand même. Et elle ne délaisse pas la messe pour la grotte non plus. 

Soudain, on frappe à la porte avec insistance. De l’autre côté, se trouve une Bernadette essoufflée mais le visage radieux. 

– Je suis l’Immaculée Conception ! s’écrit-elle. C’est ce que m’a dit la dame aujourd’hui. 

L’abbé se fige en entendant ces mots. Il serait tombé à la renverse s’il ne s’était tenu à la poignée. Impossible ! Aucune dame ne peut porter ce nom.  – Sais-tu au moins ce que cela veut dire ? demande-t-il. 

– Non, mon père. Je l’ai répété tout le chemin pour ne pas l’oublier. Oh, et elle demande toujours sa chapelle. 

Comment Bernadette connaît-elle ce terme ? Elle ne parle que le patois et n’a aucune formation en théologie. Il voit dans les yeux de l’enfant l’incompréhension et l’attente d’une explication. Mais Peyramale ne peut que balbutier.  – Rentre chez toi. Je te verrai une autre fois. 

Sans attendre de réponse, il ferme la porte et se précipite vers la bibliothèque de sa chambre. Il en tire un petit livre intitulé “Ineffabilis Deus”. À l’intérieur se trouve les mots du pape Pie IX, faisant l’éloge de la parfaite pureté de la Vierge Marie. Il y a à peine quatre ans que le dogme de l’Immaculée Conception a été déclaré. 

Les grandes mains de l’abbé tremblent. Serait-ce donc vraiment possible que Dieu lui fasse l’honneur de se présenter ici ? Par le biais de Sa très sainte mère ? Et pour messager, Il a choisi la plus petite d’entre tous. La peur et la joie l’envahissent en même temps. 

Vite, il rédige une lettre à l’évêque pour relater les dires de Bernadette avant de se hâter vers l’église.

Terminons par la prière de la messe de ce jour, la Collecte juste après le Gloire à Dieu : Seigneur, Tu as préparé à ton Fils une demeure digne de Lui par la Conception immaculée de la Vierge : puisque Tu l’as préservée de tout péché par une grâce venant déjà de la mort de ton Fils, accorde-nous, à l’intercession de cette mère très pure, de parvenir jusqu’à Toi, purifiés, nous aussi, de tout mal. Par Jésus-Christ, ton Fils, notre Seigneur qui vit et règne avec toi dans l’unité du Saint-Esprit, Dieu pour les siècles des siècles. Amen.…

 3° dim. de l’Avent 2024 Gaudete

C’est le dimanche de la joie. Pourquoi et comment pouvons-nous être dans la joie alors que l’ambiance sociale et politique, familiale et mondiale est souvent angoissante ?

Reprenons simplement quatre phrases  de la prophétie de Sophonie. « Pousse des cris de joie, fille de Sion ! » Fille de Sion, c’est nous l’Eglise. « Pousse des cris de joie ». C’est un impératif. Pour être dans la joie, il faut le vouloir. Au-dessus de chez monsieur J’ai Pas Envie, 53 rue de la Colombe de Pluie, habite une petite dame toute ronde et rose qui s’appelle madame Ca C’est Chouette. Quand il pleut, madame C C’est Chouette dit : « Ca c’est chouette, je vais sortir et comme ça ma toilette sera faite ! » Quand il fait soleil, elle dit : « Ca c’est chouette, ma tarte va cuire toute seule sur la fenêtre ! » Si personne ne vient la voir, elle dit : « Ca c’est chouette, je vais finir mon livre ! » Si quelqu’un vient, elle dit : « Ca c’est chouette, j’avais justement cuit un gros gâteau ! » Or, un beau jour, monsieur J’ai Pas Envie et madame Ca C’est Chouette se retrouvent tous les deux dans l’ascenseur. Et l’ascenseur tombe en panne. « Ca c’est chouette, dit madame Ca C’est Chouette, je vais commencer mon déjeuner ici. -Moi, j’ai pas envie, dit monsieur J’ai Pas Envie. -Oh, mais si, mais si, dit madame Ca C’est Chouette, goûtez-moi un peu ce jambon de pays. Allez, bon appétit, monsieur J’ai Pas Envie ! » Mais le repas est fini, et la panne d’ascenseur dure encore. « Ca c’est chouette, dit madame Ca C’est Chouette, je vais finir le pull de mon neveu. -Moi, j’ai pas envie de tricoter, dit monsieur J’ai Pas Envie. -Ah, allez, tricotez donc un peu ! dit madame Ca C’est Chouette. Ca passe le temps ! » Et le tricot s’allonge, s’allonge, il s’allonge tellement qu’il devient trop grand pour le petit neveu de madame Ca C’est Chouette. « Ca c’est chouette, dit madame Ca C’est Chouette, comme ça, je vais vous le donner». Et monsieur J’ai Pas Envie enfile le pull. Et la panne dure toujours. « Ca c’est chouette, dit madame Ca C’est Chouette, parce que je dors debout ». Et elle baille. « Mais j’ai pas envie de dormir debout, moi, dit le pauvre monsieur J’ai Pas Envie. » Madame Ca C’est Chouette ne lui répond pas parce qu’elle dort déjà. Alors, il la regarde dormir debout, si jolie, toute rose, avec ses bouclettes. Et quand on vient les délivrer, monsieur J’ai Pas Envie dit à madame Ca C’est Chouette : « J’ai pas envie de vous quitter. -Ca c’est chouette, dit madame Ca C’est Chouette, parce que moi non plus ! » Ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants.

Faire de madame Ca C’est Chouette une optimiste inconditionnelle serait simpliste. Elle vit dans le réel : la preuve en est son ouverture aux autres. Le motif de sa joie est le don sans contrepartie : elle partage son jambon de pays, tricote pour son petit neveu, donne le pull devenu trop grand. Mais son véritable secret réside dans la gratitude. Si elle ne semble jamais lasse de donner, c’est d’abord qu’elle ne se lasse pas de se réjouir : « Ah, ça c’est chouette ! » Au point que, contagieuse, sa reconnaissance rejaillit sur monsieur J’ai Pas Envie.

« Éclate en ovations, Israël ! Réjouis-toi, de tout ton cœur bondis de joie, fille de Jérusalem ! » Le Seigneur insiste. Il faut y aller, quoi !

« Le Seigneur a levé les sentences qui pesaient sur toi, il a écarté tes ennemis. » Nous avons dans l’Eglise des Trésors notamment la confession et la prière de Libération par lesquelles le Seigneur lève les sentences. » Un certain Père Matéo était né d’un père anglais et d’une maman de quelque part entre le Chili et l’Uruguay là où il y a des volcans, ce qui pouvait expliquer son tempérament …volcanique. Il a été un prêtre très zélé pour répandre le culte du Sacré-Cœur dans la première moitié du XX° siècle (il n’est pas béatifié mais il est tout de même dans la fresque de la chapelle des sœurs de la Visitation à Paray-le-Monial). Il racontait ce fait : un prêtre recevait régulièrement en confession un pénitent qui accusait toujours les mêmes péchés. Cette fois-là, après avoir entendu sa confession qu’il connaissait par cœur, le prêtre lui dit : « Tu as encore recommencé, je ne te donne pas l’absolution ». S’il vous plait, Padre, je regrette. «  Non, pas question, tu dis chaque fois la même chose et tu recommences. Cette fois, ça suffit ». Mais voilà, il se confessait sous une croix, une assez grande croix sur laquelle il y avait Jésus. Et à ce moment-là, les deux ont entendu cette voix tombant de la croix : « Et moi je te pardonne parce que tu m‘as coûté trop cher ».. Conclusion : quand vous vous confessez, assurez-vous bien qu’il y a un crucifix pas loin. Et puis surtout, n’ayez pas peur de vous confesser même si vous redites les mêmes péchés que la dernière fois. Si ce n’est pas une liste toute faite, mais la réalité et que vous regrettez vraiment, le Seigneur vous pardonnera. On appelle la confession le « baptême laborieux ». « laborieux » parce que aller se confesser cela demande un certain effort pour identifier son péché, pour le formuler, pour le dire au prêtre, mais « baptême » parce que c’est comme si nous étions baptisés. C’est une grâce de renouvellement profond, un nouveau départ dans la Lumière du Seigneur.

« Le roi d’Israël, le Seigneur, est en toi. » Gwenaëlle est institutrice dans la maternelle d’une école hors contrat. Ce jour-là, elle explique aux enfants que Jésus est dans notre coeur depuis notre baptême… Un moment après, elle voit Pierre-Louis, quatre ans, pleurer à grosses larmes. Elle lui demande ce qui se passe. Il répond : « C’est parce que je cours trop vite »… Ne comprenant pas le lien avec ses pleurs, elle ne sait pas trop quoi lui dire. Elle essaie de le consoler. Mais Pierre-Louis continue de sangloter. « Qu’y a-t-il qui ne va pas ? » Et il répond de nouveau : « Je cours trop vite… » Gwenaëlle n’arrive pas à comprendre pourquoi le fait de courir trop vite suscite tant de chagrin. Mais, étant sûr maintenant que la clef du mystère se cache sous cette expression, elle prend une troisième fois Pierre-Louis pour bien l’écouter… Et le petit garçon finit par expliquer que s’il court trop vite, Jésus qui est dans son coeur risque de perdre l’équilibre et de tomber. Mais une petite Aurélie qui a quelques mois de plus que Pierre-Louis le prend par l’épaule et lui dit : « Mais Jésus, il s’accroche »…

« Tu n’as plus à craindre le malheur. Ce jour-là, on dira à Jérusalem : « Ne crains pas, Sion ! Ne laisse pas tes mains défaillir ! Le Seigneur ton Dieu est en toi, c’est lui, le héros qui apporte le salut. Il aura en toi sa joie et son allégresse, il te renouvellera par son amour ; il exultera pour toi et se réjouira, comme aux jours de fête. » Amen Alléluia !

 Dimanche 22 décembre 2024 Visitations

Frères et sœurs, cette page d’évangile raconte la Visitation.  Mais la visitation de qui ? La Visitation de la Vierge Marie enceinte depuis quelques jours à sa cousine Elisabeth enceinte depuis six mois du futur saint Jean-Baptiste ? Oui mais surtout, c’est la visitation de Jésus à Elisabeth et à l’enfant qu’elle porte. Tout est dit dans cette scène évangélique : nous sommes sauvés en portant Jésus. La Vierge Marie est la première des sauvés. Au jour de notre baptême nous devenons autant sauveurs que sauvés. Sauveurs parce que nous portons Jésus. Dieu nous sauve en nous faisant faire.

Voici un témoignage, celui d’Anne-Dauphine Julliand, cette maman qui a perdu 3 de ses quatre enfants  et qui nous laisse entrevoir son deuil dans son petit livre « Ajouter de la vie aux jours ». Elle raconte une nuit où elle a été visitée. « Une nuit inoubliable, à l’hôpital. Arrivée en urgence avec Azylis. Son cœur qui décrochait, sa respiration qui flanchait. Avant que tout ne rentre dans l’ordre, mystérieusement. Les médecins l’ont gardée sous surveillance. Elle s’est endormie paisiblement, privilège de l’enfance. Moi je me suis enfoncée dans les ténèbres. Sans lumière, sans espoir.

    A l’heure la plus sombre, alors que même les ombres avaient fui, une infirmière s’est approchée de moi, recroquevillée sur mon lit. Elle s’est assise sans bruit, juste à côté. Avant de dire cette phrase qui m’a sauvée la vie : « Je suis là. »Pas un mot de plus. Et pourtant bien plus que des mots. Une présence, affirmée, assumée, qui a chassé, ce soir-là, la peur et la solitude. Il ne restait que la peine à vivre. L’infirmière m’a tenu compagnie dans ma souffrance. Elle ne l’a pas portée à ma place. Elle savait qu’elle ne le pouvait pas. Il appartient à chacun d’emprunter son chemin, quel que soit le poids du cœur. Mais elle m’a tendu une main pour me relever, une épaule pour m’appuyer. Tout ce dont j’avais besoin. Puis elle est repartie, aussi discrètement qu’elle était arrivée. Léger bruissement, battements d’ailes d’un ange. Elle a laissé là ce qu’elle avait apporté : un lien qui nous unissait. De ceux qui révèlent la beauté d’un cœur humain.

Dieu veut que nous le portions. Et en cela il s’expose à des ennuis ! Il y a quelques années, un prêtre célébrait l’eucharistie dans une maison de personnes âgées. L’une d’elle à qui il donnait la communion lui dit : « Merci beaucoup Monsieur, c’est gentil de nous donner ce biscuit ; et vous en donnez à tous : c’est très gentil… » ; tout en disant cela, elle s’apprêtait à mettre l’hostie dans son sac. Visiblement, ils n’étaient pas sur la même longueur d’ondes. Ce prêtre dit que cet incident l’a fait réfléchir ; non sur l’attitude de la dame, mais sur la sienne et sa façon de la vivre. Au début de son ministère, il aurait probablement été fort mal à l’aise, y voyant je ne sais quel crime de « lèse-majesté » ou, pire, de « lèse-divinité ». Vingt-cinq ans plus tard, il a pu garder son sourire et intérieurement il croit même avoir dit au Seigneur – qu’Il lui  pardonne ! –  : « Tu l’as bien cherché ! » Dieu s’est exposé … !

A Noël, nous célébrons le Fils de Dieu qui entre dans l’histoire. Est-ce que nous mesurons le risque qu’il a pris ce jour-là ? Cela a commencé dès la naissance, où Jésus a échappé de peu au glaive d’Hérode, et jusqu’à la croix où, cette fois, la lance ne l’a pas manqué. Entre ces deux événements, que de paroles mal comprises, de signes mal interprétés. Une existence “exposée”, au sens le plus fort de ce terme : livrée sans défense entre les mains des hommes qu’il a voulu rejoindre. A l’aube du christianisme déjà, les chrétiens ont senti le besoin de conserver du pain eucharistique pour les malades qui n’avaient pas pu participer au repas du Seigneur. Puis ils ont pris du temps pour honorer le signe de ce mémorial. Comme Jésus a été “exposé”, le pain eucharistique l’est tout autant. On peut entendre ainsi cette expression: “exposition du Saint Sacrement”. Le Fils de Dieu, vulnérable à l’extrême ; vulnérable aussi le pain eucharistique conservé en mémoire de Lui. Mais vulnérabilité pour quelles merveilleuses et secrètes fécondités ! Le détenu qui, dans sa cellule d’isolement, demande la “communion” ; le priant – laïc ou religieux – qui au plus aride de sa prière ne peut que durer en tentant d’être présent au signe de la Présence ; cette femme un peu “mal fagotée” qui s’est engouffrée dans une église parce que là, elle a moins froid au coeur… Nous pouvons y voir à chaque fois une trace de la “Visitation” de Dieu qui vient dire à l’homme, comme à Noël : “Ne crains pas, je m’appelle Emmanuel, “Dieu avec nous”.”

Et il ne faut jamais oublier que le Seigneur qui se donne dans  la plus grande proximité est aussi l’Au-delà de tout. C’est d’autant plus bouleversant ! Dieu créateur ne considère pas les créatures comme des concurrents puisqu’il est hors sujet, hors norme et transcendant… Au contraire, il est glorifié par le fait que ce qu’il peut faire tout seul, il se réjouit de le faire faire les uns par les autres, les uns pour les autres et en particulier en mettant les forts, les grands, au service des petits. Le Christ a sauvé tout le monde avec d’abord la Vierge Marie (il n’a rien fait sans elle), ensuite il agrège saint Jean Baptiste, saint Joseph, saint Pierre et saint Paul, toute l’Église et chacun d’entre nous. Amen !

Mardi 24 décembre 2024 il nous prépare une maison

Lecture du deuxième livre de Samuel (2 S 7, 1-5.8b-12.14a.16) : « Le roi David habitait enfin dans sa maison. Le Seigneur lui avait accordé la tranquillité en le délivrant de tous les ennemis qui l’entouraient. Le roi dit alors au prophète Nathan : « Regarde ! J’habite dans une maison de cèdre, et l’arche de Dieu habite sous un abri de toile ! » Nathan répondit au roi : « Tout ce que tu as l’intention de faire, fais-le, car le Seigneur est avec toi. » Mais, cette nuit-là, la parole du Seigneur fut adressée à Nathan : « Va dire à mon serviteur David : Ainsi parle le Seigneur : Est-ce toi qui me bâtiras une maison pour que j’y habite ? C’est moi qui t’ai pris au pâturage, derrière le troupeau, pour que tu sois le chef de mon peuple Israël. J’ai été avec toi partout où tu es allé, j’ai abattu devant toi tous tes ennemis. Je t’ai fait un nom aussi grand que celui des plus grands de la terre. Je fixerai en ce lieu mon peuple Israël, je l’y planterai, il s’y établira et ne tremblera plus, et les méchants ne viendront plus l’humilier, comme ils l’ont fait autrefois, depuis le jour où j’ai institué des juges pour conduire mon peuple Israël. Oui, je t’ai accordé la tranquillité en te délivrant de tous tes ennemis. Le Seigneur t’annonce qu’il te fera lui-même une maison. Quand tes jours seront accomplis et que tu reposeras auprès de tes pères, je te susciterai dans ta descendance un successeur, qui naîtra de toi, et je rendrai stable sa royauté. Moi, je serai pour lui un père ; et lui sera pour moi un fils. Ta maison et ta royauté subsisteront toujours devant moi, ton trône sera stable pour toujours.

Notre Seigneur aime jouer sur les mots. David avait l’idée et le désir de bâtir une maison pour le Seigneur. Et Le Seigneur lui fait savoir que c’est le contraire qui se fera mais en beaucoup plus grand. Le Seigneur va créer une maison à David ; cependant pas au sens d’habitation, mais au sens de descendance, de lignée d’une famille de Rois, de dynastie, comme on parle de la Maison d’Autriche ou de la maison d’Orléans, ou de la Maison de Savoie, et de bien d’autres maisons. Le Seigneur crée « La Maison David ». 

Saint Luc écrit (1, 26-27) : « L’ange Gabriel fut envoyé de la part de Dieu dans une ville de Galilée du nom de Nazareth, à une vierge, fiancée à un homme du nom de Joseph, issu de la maison de David. » Et nous, nous pouvons être de la maison de Jésus fils de David.

Jésus nous en parle dans le quinzième chapitre de l’évangile selon saint Jean : « Que votre cœur ne soit pas bouleversé : vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi. Dans la maison de mon Père, il y a de nombreuses demeures ; sinon, vous aurais-je dit : “Je pars vous préparer une place” ? Quand je serai parti vous préparer une place, je reviendrai et je vous emmènerai auprès de moi, afin que là où je suis, vous soyez, vous aussi. Pour aller où je vais, vous savez le chemin. »

Notre Pape François a commenté cet évangile : «…Que signifie « préparer une place » ? Louer une chambre là-haut ? Préparer une place « c’est préparer notre possibilité de goûter le Ciel, la possibilité de voir, de sentir, de comprendre la beauté de ce qui nous attend, de cette patrie vers laquelle nous marchons », a expliqué le pape… Et toute la vie chrétienne est un travail de Jésus, de l’Esprit-Saint pour nous préparer une place, pour préparer nos yeux à voir », a-t-il ajouté, même si l’on n’a « pas besoin de lunettes ! » : « c’est une autre vision… Pensons aux personnes qui sont atteintes de cataracte et qui doivent se faire opérer : elles voient, mais après l’intervention, que disent-elles ? « Jamais je n’avais pensé que l’on pouvait voir ainsi, sans lunettes, aussi bien ! ». Ainsi, « nos yeux, les yeux de notre âme ont besoin – c’est une nécessité – de se préparer à regarder le visage merveilleux de Jésus. Préparer nos oreilles à entendre de belles choses, de belles paroles. Et surtout, préparer notre cœur, préparer notre cœur à aimer, à aimer davantage ». « Sur le chemin de la vie, a souligné le pape, le Seigneur prépare notre cœur par des épreuves et des consolations, des tribulations et de bonnes choses ». C’est pourquoi « tout le chemin de notre vie est un chemin de préparation. Parfois le Seigneur doit agir rapidement, comme il l’a fait avec le Bon Larron : il n’avait que quelques minutes pour le préparer, et c’est ce qu’il a fait ». Mais « normalement », a fait observer le pape, il faut du temps pour « permettre à son cœur, à ses yeux, à ses oreilles de se préparer pour arriver dans cette patrie… notre patrie ».

Si certaines personnes pensent « que toutes ces idées sont une aliénation, que nous sommes aliénés, que la seule vie c’est celle-ci, la vie concrète, et que de l’autre côté, on ne sait pas ce qu’il y a… qu’elles entendent Jésus leur dire: « Ayez foi en moi ». Ce que moi, je te dis, c’est la vérité ; je ne te trompe pas, je ne me moque pas de toi ».

Nous « pouvons » tous faire partie de la Maison Jésus, c’est à dire devenir des saints. Cependant, le verbe « pouvoir » a deux sens. Premier sens :         un grain de blé peut devenir un épi, un agneau peut devenir une brebis, un bébé peut devenir un adulte. Ce sont des possibilités « naturelles ». Mais il y a un deuxième sens :  qu’une planche devienne une fenêtre, ce n’est pas naturel. Il faut tout le savoir-faire du menuisier. Qu’un bloc de granit devienne une belle clef de voûte, ce n’est pas une possibilité naturelle : il faut tout l’art du tailleur.

Nous pouvons être de la Maison-Jésus. Mais dans le deuxième sens du mot « pouvoir ». Ce n’est pas une évolution naturelle, inéluctable. Il faut se laisser travailler par la grâce, se laisser éclairer, se laisser buriner, se laisser enseigner, se laisser guider, se laisser sauver. Que ce soit notre grâce. 

Noël 2024 Valvert 18h30) et Malpas (9h30)

Frères et sœurs, pourquoi une telle joie à Noël, pourquoi en faire autant pour la naissance d’un bébé comme il y en a dans le monde chaque seconde 5, soit 300 par minute ou un peu plus de 150millions par an ? Le monde informatique peut nous aider à mieux comprendre : on sait maintenant que la puissance c’est comme l’atome ou la miniaturisation des micro processeurs : la combinaison de l’infiniment petit et de l’infiniment grand. Un bébé c’est infiniment fragile et infiniment puissant ; regardez ce qui se passe à l’arrivée d’un bébé dans une famille. C’est lui qui repositionne tout.  Lorsque Dieu a envoyé son Fils dans le monde, Il n’est pas apparu brusquement au sommet d’une montagne avec un Son et Lumière inédit et insurpassable. Pendant neuf mois, le centre de l’univers entier, a été un bébé à naître dans le sein de Marie. Depuis 2025 ans, ce bébé nous sauve par trois forces.  

La force de la vérité. Rappelons-nous les merveilleuses lignes de Christian Bobin dans son livre L’homme qui marche : « Il dit qu’il est la vérité. C’est la parole la plus humble qui soit. L’orgueil ce serait de dire : ‘La vérité, je l’ai. Je la détiens, je l’ai mise dans l’écrin d’une formule.’ La vérité n’est pas une idée mais une présence. »  Et donc, chaque fois que j’évite un mensonge, ou que reviens au réel, je suis de la Vérité. Aujourd’hui il est difficile de dire simplement le réel. Un exemple à prendre avec humour. Vous savez que pour la crèche de ce Noël ça a été chaud…on a failli vous présenter une crèche plus inclusive et laïque. Aucun animal afin d’éviter les sujets de maltraitance. Pas de Vierge Marie car les féministes estiment que l’image de la femme ne peut pas être exploitée. Pas de Joseph le menuisier, car le syndicat ne l’autorise pas à travailler un jour férié. L’enfant Jésus en attente : il réfléchit s’il veut être un garçon, une fille ou autre chose. Sans parler des trois d’orient, ils pourraient être des immigrés illégaux. Pas non plus d’ange  pour ne pas brusquer les athées. Enfin, la paille a été retirée en raison de risque d’incendie  et de non-conformité aux normes européennes NF X 08-070. La cabane en revanche, fabriquée en bois recyclé à partir de forêts élaborées selon la norme environnementale était autorisée. Le simple fait de réaliser une crèche c’est être de la Vérité qu’est Jésus.

La force de la charité. De même que les guerres peuvent partir de petits riens, la paix se prépare par des petits riens. Un jeune étudiant qui désirait s’engager pour le bien de l’humanité, se présenta à saint François de Sales et lui demanda : ” Que dois-je faire pour la paix du monde ? ” Saint François de Sales lui répondit en souriant : ” Ne claque pas la porte si fort !… ” La force nucléaire des petits riens au quotidien !…

 La force de la foi.  La foi c’est le Seigneur qui nous fait cadeau d’un scanner  qui nous permet de voir l’invisible : Une Trinité à l’intérieur de Dieu ; Le Christ dans une hostie ; le Sauveur du monde dans un crucifié ; l’Epouse de Dieu dans une institution vieille de 2000 ans et dont le personnel est souvent critiquable ; un Ciel après la mort ;  Un frère dans un ennemi ; Un fils de Dieu dans un quidam inconnu ; Jésus dans un casse-pied.  C’est aussi le Seigneur qui nous fait la grâce de nous appuyer sur sa parole, de « compagnonner » avec lui. Il serait peut-être urgent d’ouvrir, dans les sacristies, un « bureau des fois perdues » où l’intéressé aurait à répondre au questionnaire suivant : 1) « Où et quand avez-vous perdu la foi ? Indiquez approximativement l’heure et efforcez-vous de circonscrire le lieu. 2) La portiez-vous : a) à la main, b) sous le bras, c) dans une valise, d) sur le dos ? 3) Avez-vous signalé en temps utile sa disparition aux autorités religieuses ? Ou bien, croyant que l’on vous la rapporterait, n’y avez-vous plus pensé ? 4) Décrivez-la. Précisez sa forme, son contenu, sa couleur. S’agissait-il d’une « foi de charbonnier », en or massif, d’une « foi d’enfant », en peluche, ou d’une « foi adulte », de fabrication moderne, en matière plastique adaptable à n’importe quel système philosophique ou religieux ? Question subsidiaire : Tenez-vous beaucoup à la retrouver ? » Question importante, quoique subsidiaire, tant il est démontré que l’on fait moins de démarches pour retrouver la foi que pour retrouver un parapluie !

Ce Noël est particulier parce que c’est le lancement du Jubilé 2025. Chiffre rond pour l’anniversaire de la naissance de Jésus et le 1700° anniversaire du concile de Nicée qui a synthétisé la foi chrétienne.  Les nouvelles du monde sont souvent noires, oppressantes : mensonge, perversion, corruption, manipulation, cynisme, abus de pouvoir, tous des pourris…etc Il est important de prendre conscience que l’addition des petits ou des grands péchés individuels servent de soubassement à la perversion des puissants. On dit que nous avons le personnel politique et le personnel journalistique que nous méritons.  Le jubilé de 2025 est donné pour faire table rase de toute cette accumulation de nos péchés individuels et leurs conséquences. Si nos péchés ont un tel pouvoir de destruction pour en arriver là où nous en sommes, pourquoi l’Église ne crierait-elle pas à ses membres de vivre sérieusement et amoureusement la démarche jubilaire, la confession, la charité. Si c’est possible dans un sens pourquoi ça ne pourrait pas l’être dans l’autre?

Relevons-nous et croyons que le jubilé de 2025 est une grande grâce pour notre monde. Toutes les tâches de nos péchés encore présentes malgré nos confessions vont être définitivement lavées et nous reviendrons meilleurs et cette bonté dominera le monde ! Vous aurez sur les tables à l’entrée de l’église un calendrier et un livret pour que vous puissiez « gagner votre Jubilé » comme on disait autrefois. « Gagner » au sens de Jésus qui nous propose le « qui perd gagne »… ! Un Jubilé c’est la force de la Vérité, la force de la charité, la force de la foi et de l’espérance. Amen !

Fête de la sainte Famille 2024

Les parents reçoivent la belle mission de faire connaître la foi chrétienne à leurs enfants. « Oui, mais on ne peut pas leur imposer. » Il ne s’agit pas d’imposer mais de proposer. Pour trois raisons :

Premièrement, le nombre de choses que vous allez leur « imposer » est faramineux : la vie d’abord. Ils n’ont rien demandé. Des gênes très précis. Une couleur de peau. Une langue maternelle. Une famille avec ses habitudes, ses faiblesses, sa situation. L’école obligatoire. Des loisirs. Une santé plus ou moins robuste. etc etc. Et vous pensez que le spirituel tombera du Ciel ? Non, il passe par les mêmes canaux que le reste : le désir des parents, leurs efforts, le soutien des spécialistes, la persévérance. Il faut que vous leur répétiez pendant quinze ans tous les soirs : « N’oublie pas de te brosser les dents. » La foi demande autant d’investissement.

Deuxièmement : Un soir, lors d’une réunion de préparation au baptême, une maman dénigrait la demande de son fils de huit ans de se faire baptiser. Elle disait : « C’est le grand-père qui le pousse. C’est pour les cadeaux. C’est pour faire comme les autres. »  Le prêtre qui animait la rencontre lui dit : « Ces influences ont sans doute joué mais elles ne sont peut-être pas l’essentiel. Il faut bien écouter sa demande. »  Alors cette dame s’est énervée et lui a dit : « Pour choisir une religion, il faudrait les connaître toutes. »  Calmement, il l’a questionné : « Etes-vous mariée ? » « Oui » « Comment avez-vous fait pour vous marier ? Avez-vous aligné dix garçons et les avez-vous soupesés l’un après l’autre  ? » « Non. »  Cette façon de faire convient pour les poudres à laver, les voitures, ou les cartables. Pour les grands ressorts de notre vie humaine, nous ne fonctionnons pas ainsi. Vous êtes devenue amoureuse. Vous avez été attirée. C’est seulement après que vous avez introduit de la réflexion : est-ce qu’une vie commune est envisageable ? Nous sommes des êtres incarnés. Pour nous structurer il faut que ceux qui sont responsables de nous nous donnent le meilleur de la tradition qu’ils ont reçue. Un chrétien doit donner le meilleur de l’évangile. Comme ils sont malheureux les enfants qu’on laisse pousser comme des herbes sauvages !

Troisième raison. C’est que lorsque nous prenons la peine de faire la crèche à la maison, de parler de Jésus, de passer des cassettes vidéo sur Jésus, de faire prier les enfants, nous avons droit à des mots extraordinaires qui nous mettent en direct avec Dieu. Exemples. Une catéchiste remet à chacun des enfants une grande feuille de papier blanc en leur disant : « Tâchez d’exprimer par un dessin la façon dont vous vous représentez la grandeur de Dieu. » Un enfant rend sa feuille toute blanche… « Te moques-tu ? Où est ton dessin ? »  « Je n’ai pas su, répond l’enfant. Le petit point du milieu, c’est moi. Et Dieu, il est tout autour, partout. »

. Emma, 9 ans, se recueille et trace lentement sur elle le signe de la croix. -Au nom du Père, du Fils et du Saint Exquis. Amen.

. Une catéchiste : selon vous, quel a été le plus grand miracle de Jésus ?

Steven, 13 ans : C’est qu’il n’est pas descendu de la croix. Il en avait pourtant le pouvoir.

. Une catéchiste anime un chemin de croix dans une église avec un groupe d’enfants. -Treizième station : Jésus mort est descendu de la croix et remis à sa mère. Arrêtons-nous un moment et contemplons en silence la scène que vous voyez sur ce petit tableau.Zoé, 10 ans, tout bas : Que fait Marie ?La catéchiste, un peu étonnée de la question : Je ne sais pas. A ton avis ? -je crois qu’elle se penche vers son fils…Elle lui souffle à  l’oreille : «  Je suis fière de toi »

. Adélaïde, 6 ans, durant la prière du soir en famille : -Seigneur, si tu me vois à l’église dimanche prochain, je te monterai mes nouvelles chaussures.

. Le Saint-Sacrement est exposé sur l’autel. Il est entouré de petits enfants, de jeunes animateurs et d’un prêtre. Soudain, Myriam, 5 ans, s’approche du prêtre et lui demande tout bas : -Je peux dire quelque chose à Jésus avec le micro ?

Touché par le regard lumineux de l’enfant, le prêtre porte le micro devant sa bouche. Dans toute l’église, on entend alors une voix joyeusement recueillie déclarer : -Merci Jésus de m’adorer.

Si nous leur donnons Jésus, ils nous le rendrons au centuple ! Amen !