1er dim car 2025 Malpas et Carmes Le père du mensonge.

Frères et soeurs, le pape François rappelle sans cesse que le diable n’est pas une figure symbolique pour exprimer un mal diffus et impersonnel. Il est une créature qui s’oppose à Dieu. Le père Jacques Hamel affreusement égorgé dans son église de Saint Etienne du Rouvray en juillet 2016 s’écrie avec une lucidité d’agonisant : « Va-t’en Satan ! Satan, va-t’en ». Ses dernières paroles montraient qu’il ne se trompait pas d’ennemi. Son adversaire n’était pas ce jeune normand islamisé, mais bien le diable qui se servait de l’assassin.

Quand on croit en Dieu, on sait que les montagnes, le soleil, les forces cosmiques, son patron, l’argent, le pouvoir, la mode … ne sont pas Dieu. De même quand on croit que le Diable existe, qu’il est quelqu’un, une créature angélique déchue, cela nous permet de ne pas voir le diable partout. Cela signifie par exemple que mon voisin de palier n’est pas le Diable. Peut-être est-il le jouet du Diable, mais il n’est pas le Diable. Le seul qui soit vraiment diabolique, c’est ce Satan que l’on sert d’autant mieux que l’on ne croit pas à lui !

Nier le diable, c’est perdre l’espérance. On finit par se convaincre que les politiques sont tous corrompus, les médias tous menteurs, les prêtres tous pédophiles, les musulmans tous violents, les commerçants tous malhonnêtes, les cathos tous coincés… alors que reste-t-il, sinon Satan se frottant les mains, parce qu’il a fait du beau travail ?

Reconnaître l’existence et l’action du Diable, c’est se permettre de faire la distinction entre « tous pourris » et « tous tentés ». Que nous soyons tous soumis à la tentation, c’est une évidence. Jésus lui-même n’y a pas échappé. Mais nous connaissons beaucoup d’êtres humains qui à la suite de Jésus, à son exemple et avec sa grâce, résistent courageusement à la tentation. D’autres ayant cédé au Tentateur, se sont repentis et ont été pardonnés par Dieu. Ceux-là mêmes qui semblent la proie du mal, en sortiront peut-être un jour par la miséricorde du Seigneur.

Jésus livre une sentence sans illusion sur Satan : il n’y a point de vérité en lui. Il est menteur et père du mensonge.(Jean 8, 44). Dans l’évangile de ce dimanche, il ment en disant que tous les royaumes du monde lui appartiennent. C’est vrai de beaucoup, sans doute mais pas de tous ! Il utilise de façon perverse la Sainte Ecriture. En fait échapper à Satan c’est aussi être arraché au mensonge.    

Or nous sommes dans un climat de mensonge banalisé qui porte partout avec lui une immense défiance. Elle finit par être bien pénible et pesante cette impression que tout le monde peut dire absolument n’importe quoi et son contraire sans qu’aucune vérification ne soit possible ni même envisagée. Derrière la façade des chasses aux fake-news il faut bien se rendre à l’évidence : nous avons perdu peu à peu le culte de la vérité.

Il n’en était pas ainsi il y a quelques décennies. En 1917, les petits voyants de Fatima saint Francisco et sainte Jacintha, sont deux enfants qui, comme beaucoup d’autres à leur époque, ont été élevés dans l’horreur du mensonge. Leur père, Manuel Marto, a bien sûr du mal à comprendre ce qui a pu se passer pour eux. Cette histoire d’apparition d’une belle dame, de vision, de message, tout cela est étrange et dépasse totalement l’humble paysan. Mais il y a une chose qu’il sait ; ses enfants ne mentent pas. Ils sont incapables de mentir. Car c’est la base de l’éducation qu’ils ont reçue, ils ont été formés dans l’horreur du mensonge. Dès que le moindre mensonge s’instille quelque part, on le sait bien, la confiance se perd, la vie commune devient un enfer de soupçon permanent, le diable a gagné. On pressait Francisco et Jacintha d’avouer qu’ils avaient rêvé, que tous ces prétendus signes célestes n’étaient que des sornettes, des boniments, qu’ils n’avaient rien vu du tout. On les menaçait de l’huile bouillante s’ils ne confessaient pas que les évènements de Fatima n’étaient que pures inventions de leur part. On leur promettait des récompenses s’ils revenaient à la raison et reniaient toutes leurs allégations. Mais le petit Francisco de répliquer avec candeur : « nous voudrions bien vous faire plaisir, Monsieur le Juge, en affirmant que nous n’avons rien vu, mais nous ne le pouvons pas, car ce serait un mensonge!» Effectivement, pour un vrai chrétien, le mensonge, c’est purement et simplement impossible. On ne mange pas de ce pain-là.

Gardons-nous donc de toutes ces finasseries car comme l’écrit saint Augustin.

Dans la Divine Comédie, Dante illustre le sort misérable réservé à ceux qui pèchent contre la vérité. Quand il visite l’Enfer, il aperçoit avec effroi au plus bas de ce gouffre dont on ne peut sortir, les faussaires. Pourquoi les faussaires en dessous des  assassins, tortionnaires, proxénètes et autres exécrables spécimens ?  La réponse est pourtant simple. Quand un pécheur se repent, on peut supposer que son amendement est véritable et cela suffit pour qu’il s’ouvre à la généreuse miséricorde de Dieu. Mais le repentir du menteur, … comment savoir si ce n’est pas un mensonge de plus ?

L’Ecriture est sans ambiguïté, le lot des menteurs, c’est l’Etang brûlant de feu et de soufre (Ap 21,8). Au ciel en revanche, il n’y aura que des saints rayonnants de vérité. Si nous prétendons en être, il est probable que quelques ajustements seront nécessaires. Dieu y a miséricordieusement pourvu et c’est lui-même qui va réparer sa pauvre créature pendant ce carême. Amen !

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