27°B 6 oct 2024 Le mariage selon Jésus

Frères et sœurs, Je voudrais répondre simplement à deux questions : Premièrement, pourquoi se marier à l’Eglise. Pourquoi parmi 7 sacrements le Seigneur en a-t-il voulu un « spécial mariage » ?  Deuxièmement, comment se marie-t-on à l’église ?

Pourquoi se marier à l’église ?  Pour deux raisons. Je dis la première en commençant par une blagounette. Ne la prenez pas mal. On demandait à quelqu’un de trouver une comparaison pour dire ce qu’est la journée du mariage. – « C’est comme un mirage. Tu vois l’oasis, le ciel bleu azur, les dunes ondulées par le vent, les palmiers chargées de dattes. Et puis petit à petit tout s’estompe et disparaît et il ne te reste plus que le chameau ! » C’est une vision un peu pessimiste mais reconnaissons que nous avons tous nos côtés « chameau »… ! Quand on vous présente la photo de groupe sur laquelle vous avez posé, quelle est la frimousse sympa que vous chercherez en premier ? …. ! C’est le signe que nous sommes chacun égocentrique, nombriliste et que le mariage comporte le gros risque de devenir deux bulles d’ego qui se fracassent l’une contre l’autre.  Deuxième raison de se marier à l’église. C’est que Dieu en a marre. De quoi ? De toutes les caricatures qui circulent sur lui : il serait un Jupiter, une force cosmique impersonnelle, un distributeur automatique, un tranquillisant, un sheriff qui demande à ses adjoints de semer la terreur auprès de tous ceux qui ne sont pas de son camp, un culpabilisateur, un marionnettiste (qu’est-ce que j’ai fait au Bon Dieu ?) etc etc….. Alors, quand on vous posera la question : « Tu t’es marié à l’Eglise, mais qu’est-ce que ça te fait de plus ? », vous pourriez répondre : « La question n’est pas celle-ci ; la question, c’est qu’est-ce que ça va me faire faire ?  Parce que Dieu nous sauve en nous confiant une mission. Comme des parents « élèvent » (au sens propre et au sens figuré) en leur confiant des responsabilités, pas en faisant à leur place.  Il vous donne la Mission de le représenter, de le rendre présent lui qui est AMOUR en personne. Les époux acceptent la mission d’être la Vitrine de sa Vie Trine, Père Fils et Saint-Esprit.

Comment on se marie en Eglise ? On prend le temps pendant un an et si possible plus, de vérifier la solidité des quatre pilotis porteurs qui reposent sur le Rocher qu’est Le Seigneur. 1) L’engagement libre de chacun. Libre c’est à dire sans aucune pression extérieure ou intérieure, et en toute connaissance de cause. Vous n’épousez pas une personne idéale ou parfaite ; cela n’existe pas. 2) Un engagement dans la fidélité : quel moyen je prends pour que l’autre ait toujours toujours la priorité et ne pas être petit à petit accaparé par une occupation voire une addiction ? 3) Un engagement dans l’indissolubilité. Amour rime avec toujours. Le mariage ce n’est pas un GAEC. 4) Et puis quatrième pilier, la certitude que Dieu en attend quelque chose, qu’il compte sur vous. C’est ce qu’on appelle la fécondité du couple, son rayonnement. « Avec l’autre aimer les autres ».

Ensuite on s’emploie à utiliser les pouvoirs surnaturels donnés par le mariage. Voici des exemples souriants.  

  • Lors d’un rassemblement un couple a fait sensation en se présentant, ils ont dit: «Nous nous marions depuis 28 ans». Non pas «Nous sommes mariés» mais «Nous nous marions». C’est vrai : deux «moitiés» ont tellement à marier que ce n’est jamais fini…! Jésus nous met AU travail. Avec Jésus on se marie chaque jour.
  • Un couple fêtait leurs noces de platine, 70 ans de mariage ! 94 ans le mari, 91 ans sa petite femme. Un journaliste s’approche du mari et lui crie à l’oreille : « En 70 ans de mariage, vous n’avez jamais pensé au divorce ? » Malicieusement, le jubilaire lui répond : « Le divorce, non. Mais le meurtre, oui et même plusieurs fois ». Jésus nous met EN travail. Il me rend capable de prendre sur moi, avec humour.
  • Louis a 71 ans. Elle, en a 68. Ils ont fêté le 47ème anniversaire de mariage. Un soir Louis descend chercher une demi-flûte de pain au congélateur. Il s’aperçoit que quatre jours avant il a laissé la porte ouverte et que tout est à jeter.  Elle a simplement dit : «Laisse-faire ; nous sommes ensemble. Cela vaut tous les congélateurs du monde…». C’est la capacité de relativiser à l’Essentiel.
  • Le cardinal O’Malley, un cardinal américain (et franciscain !) qui a un humour « pince sans rire » délicieux raconte qu’un jour, il rencontre un couple qui lui annonce fièrement qu’ils fêtent leurs 51 ans de mariage. Il leur demande quel est leur secret. Le monsieur lui dit : « Dès le début de notre mariage, j’ai dit à ma femme que je voulais que nous agissions vraiment en scientifique, que nous ne laissions rien au hasard, et que, en conséquence,  je prendrai les grandes décisions et qu’elle prendrait les petites décisions ». « Et cela a marché ? » lui demande-t-il. « Très bien, lui dit le monsieur, parce qu’il n’y a eu que de petites décisions à prendre. » Et le cardinal O’ Malley embraye en disant que la grande décision c’est d’aimer. Tout le reste n’est que succession de petites décisions. C’est le pouvoir surnaturel du sens des priorités.
  • Dans un jeu télévisé qui met au défi des couples, le présentateur s’extasie devant la performance d’un couple. « Vous avez cinquante ans de mariage ! Mais dites-moi : comment fait-on pour vivre avec le même homme, la même femme pendant plus d’un demi siècle ?! » Le monsieur a répondu très gentiment : « Vous savez : nous sommes de la génération qui répare ; pas de la génération qui jette » Et son épouse a renchéri délicieusement : « Et mon mari est un excellent bricoleur » !

Revenons au chameau. Le mot hébreu que l’on traduit par bénédiction se dit beraka. C’est la même racine que le mot arabe  « avoir la baraka ». Or c’est le même verbe que l’on emploie pour le chameau. Faire baraquer un chameau, c’est le faire mettre à genoux de façon à pouvoir le charger ; aussi il pourra accomplir sa mission. Les deux chameaux qui se retrouvent après la disparition du mirage restent avec la grâce de leur mariage. Ils seront « baraqués » chaque jour s’ils restent « baraqués ». Ils seront bénis s’ils restent humbles et pauvres. Entre mariage et mirage, il n’y a qu’un « a » de différence ; c’est le « a » de la grâce… Et la grâce, c’est en personne celui qui est l’Alpha et l’Oméga, Jésus.

Prenez un nid d’oiseau. Regardez-le de près. C’est assez fantastique tous les matériaux qui le composent : de la mousse de sous-bois, de la laine de brebis mais aussi des bouts de plastique, des plumes et même de la fiente d’oiseaux qui sert de ciment colle ! Souvent ce sont des matériaux qui ne sont pas ragoûtants. Et pourtant un nid voit naître la vie … ! Mais pourquoi un nid enfante-t-il la vie ? Parce qu’il est ouvert sur le Ciel ! De même, nos vies peuvent être faites de bric et de broc et même de blessures, de passages pas très reluisants. Elles peuvent porter du fruit si elles sont ouvertes à la grâce. Si elles sont ouvertes sur le Ciel ! Amen !

Les bonus : Catholiques et musulmans : mariage possible ? (youtube.com)