Mardi 4 novembre 2025 L’Eglise Corps du Christ.
Lecture de la lettre de saint Paul apôtre aux Romains (Rm 12, 5-16b) : «Frères, nous qui sommes plusieurs, nous sommes un seul corps dans le Christ, et membres les uns des autres, chacun pour sa part. Et selon la grâce que Dieu nous a accordée, nous avons reçu des dons qui sont différents. Si c’est le don de prophétie, que ce soit à proportion du message confié ; si c’est le don de servir, que l’on serve ; si l’on est fait pour enseigner, que l’on enseigne ; pour réconforter, que l’on réconforte. Celui qui donne, qu’il soit généreux ; celui qui dirige, qu’il soit empressé ; celui qui pratique la miséricorde, qu’il ait le sourire. Que votre amour soit sans hypocrisie. Fuyez le mal avec horreur, attachez-vous au bien. Soyez unis les uns aux autres par l’affection fraternelle, rivalisez de respect les uns pour les autres. Ne ralentissez pas votre élan, restez dans la ferveur de l’Esprit, servez le Seigneur, ayez la joie de l’espérance, tenez bon dans l’épreuve, soyez assidus à la prière. Partagez avec les fidèles qui sont dans le besoin, pratiquez l’hospitalité avec empressement. Bénissez ceux qui vous persécutent ; souhaitez-leur du bien, et non pas du mal. Soyez joyeux avec ceux qui sont dans la joie, pleurez avec ceux qui pleurent. Soyez bien d’accord les uns avec les autres ; n’ayez pas le goût des grandeurs, mais laissez-vous attirer par ce qui est humble. »
Richard Bormann est un petit homme (il est né grand prématuré) étonnant, pétillant d’humour et de liberté. Il a d’abord été pasteur évangélique pentecôtiste, en mission dans différents pays d’Afrique. Puis il s’est converti. Il est aujourd’hui un catholique très missionnaire. Un de leurs fils est devenu prêtre. Il raconte qu’un jour, bien avant son entrée dans l’Eglise catholique, il participait à une session pentecôtiste et en tant que pasteur lui-même. Il écoutait avec attention depuis un moment le prêche d’un autre pasteur qu’il trouvait trop moralisateur, et trop culpabilisant. Ce qu’il entendait avec ses oreilles le gênait. Il entend alors au fond de son cœur : « Richard, enlève ta chaussure, et enlève ta chaussette et va poser ton pied nu sur le pupitre du prédicateur » (Il faut dire qu’il est plein de charismes. Il a une relation très directe, et assez facétieuse avec le Seigneur.) Il se demande ce qu’il a mangé le matin pour penser un tel truc. La petite voix revient. Alors il se met à enlever sa chaussure et sa chaussette ; sa femme le regarde un peu étonnée même si elle a l’habitude des excentricités de son mari. Il se lève et marche clopin-clopant (puisqu’il lui manque une semelle) en direction du pupitre. Il se dit intérieurement : « J’espère que ça va être comme pour Abraham ; le Seigneur va me dire : ça va, je vois que tu m’écoutes, que tu me fais confiance, que tu es prêt à m’obéir, alors tu peux retourner à ta place ». Le prédicateur le voyant arriver le fixe de son regard inquiet et sévère.
Et juste au moment où il pose son pied sur le pupitre arrive dans son esprit la parole de Dieu correspondante : saint Paul nous dit que nous sommes tous ensemble le Corps du Christ, et dans le Corps du Christ il y a le pied. Le pied ce n’est pas la partie la plus noble de notre corps, le pied n’est pas tellement reluisant ; il peut sentir très mauvais, il peut être sale. Mais le pied permet de se tenir debout. Certains peuvent se sentir comme des pieds, mais ils permettent au Christ d’aller porter sa consolation, son réconfort, sa paix, sa joie. Quelle est ma place dans le Corps du Christ ?
On ne peut approcher un mystère que par un kaléidoscope d’images. En ce qui concerne l’Eglise, le Nouveau Testament en donne quatre grandes : L’Eglise est un Peuple ! un Sanctuaire, une Maison ! une Epouse ! un Corps Vivant avec une tête et un coeur ! Cette dernière image chère à saint Paul (l’Eglise est le CORPS du CHRIST) dit bien l’interdépendance organique des membres du Christ, les uns par rapport aux autres, dans un corps vivant. Nous saisissons mieux l’égalité fondamentale des membres du Corps du Christ entre eux ainsi que la nature de la communion fraternelle, tissu de l’Eglise. La cohésion de l’Eglise n’est pas d’ordre sociologique mais spirituel. Ce n’est pas parce que nous partageons un même idéal ou que nous suivons le Saint-Père ou que nous sommes attelés à la même tâche que l’unité de l’Eglise se construit mais parce que nous participons au même Esprit, dans nos charismes propres. Dans ce corps tous les membres ont leur place, même les plus insignifiants. Comme dans le corps humain, la petite hypophyse au bas du cerveau : si elle a un dysfonctionnement, tout le corps en souffre, si elle remplit bien sa mission, tout le corps en bénéficie.
Par ailleurs, cette page de la Lettre aux Romains au chapitre 12 est assez souvent choisie comme lectures aux célébrations de mariage. C’est vrai qu’elle est magnifique comme charte d’une vie de foyer. « Soyez unis les uns aux autres par l’affection fraternelle, rivalisez de respect les uns pour les autres. Ne ralentissez pas votre élan, restez dans la ferveur de l’Esprit, servez le Seigneur, ayez la joie de l’espérance, tenez bon dans l’épreuve, soyez assidus à la prière. Partagez avec les fidèles qui sont dans le besoin ». C’est que la famille est une petite Eglise domestique, une « Eglise à domicile » qui vit des yeux, des mains, du cerveau, du cœur, et aussi des pieds !…
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