30 septembre 2025 Mettre le feu

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc : « Comme s’accomplissait le temps où il allait être enlevé au ciel, Jésus, le visage déterminé, prit la route de Jérusalem. Il envoya, en avant de lui, des messagers ; ceux-ci se mirent en route et entrèrent dans un village de Samaritains pour préparer sa venue. Mais on refusa de le recevoir, parce qu’il se dirigeait vers Jérusalem. Voyant cela, les disciples Jacques et Jean dirent : « Seigneur, veux-tu que nous ordonnions qu’un feu tombe du ciel et les détruise ? » Mais Jésus, se retournant, les réprimanda. Puis ils partirent pour un autre village. »

Monseigneur Joseph Chappe fut évêque du diocèse du  Puy de 1949 à 1960. Un jour, son Vicaire Général le conduit dans  sa 2CV. Sur la route, ils aperçoivent deux jeunes filles qui font de l’autostop. Ils s’arrêtent et les deux jeunes s’installent sur le siège arrière. Ce sont des anglaises qui font du tourisme. A cette époque-là on ne connaissait pas les méfaits du tabac, la Loi Evin n’était pas encore passée, et l’on fumait volontiers n’importe où, y compris dans les voitures. C’était le cas de Monseigneur et du chanoine Brun. Ils avaient tous les deux la cigarette au bec. Assez vite, après que la voiture ait repris la route,   l’une des deux auto-stoppeuses se penche vers l’avant entre le siège du chauffeur et de son éminence,  et, une cigarette aux doigts, demande avec un fort accent anglais  « Vous allumez moi ? ». Monsieur le Vicaire Général, le chauffeur, demande à l’évêque : « Qu’est-ce que je fais Monseigneur ? » Et l’évêque de lui répondre malicieusement sans se départir de son air sérieux : « Allumez-les » !

Il y a bien des façons d’allumer le feu.   Allumer veut dire « donner du feu » mais aussi « séduire, aguicher ». Les apôtres vont découvrir qu’ils sont bel et bien appelés à faire descendre le feu sur la terre mais pas pour satisfaire leur désir de vengeance.  Ni par la séduction, ni par la manipulation.  Mais à la manière de Jésus, par la détermination, la douceur et l’humilité. En ces temps où l’on parle beaucoup de l’euthanasie sans nommer ce mot sans doute parce qu’il évoque la mort (thanatos) et une période de l’histoire du XX° siècle honnie (l’état nazi), voici le témoignage très beau d’une jeune femme de 30 ans atteinte d’une maladie neurodégénérative.  Un tragique dilemme : que faire lorsque l’on a 30 ans, une soif de vie immense, le goût de l’aventure et des autres, mais qu’on est atteint de la même maladie neurodégénérative que son propre père, lui qui a demandé et obtenu l’euthanasie ? Cette maladie c’est l’ataxie spino-cérébelleuse de type 7, la SCA 7 qui attaque la vue, l’équilibre, la parole et ronge peu à peu l’autonomie de sa victime La solution de facilité, c’est la révolte, le désespoir de se dire « pourquoi moi » ? Oui, il y a des périodes de découragement intense, la lutte pour ne pas céder à la même tentation de tout arrêter. Mais la vraie question est : « Que faire de ma souffrance ? » En cherchant une réponse, en avançant coûte que coûte, Claire Dierckx retrouve un ami d’enfance longtemps délaissé : Dieu. Celui qui la relève chaque fois qu’elle tombe mais qui a besoin d’elle pour se révéler au monde. Et au détour de ce témoignage extraordinaire, elle nous livre ce message : « Ose croire, ose aimer. » Une leçon de vie bouleversante, pleine d’humour et d’espérance. Pour comprendre autrement la souffrance et l’euthanasie. Belge de nationalité, juriste de formation, Claire Dierckx est charity manager dans une agence immobilière.

Elle a dix-sept ans, elle entend sa maman rassurer son père. Claire est allée consulter un ophtalmologue parce que sa vue baisse très vite et la perte de la vue est un des symptômes de la maladie. » Ne t’inquiète pas, c’est juste une histoire de lunettes ». Plus tard elle comprendra que cette petite phrase « C’est juste une histoire de lunettes » avait quelque chose de prophétique. Il lui fallait juste changer de regard. La souffrance n’était pas forcément et uniquement la prison dans laquelle l’histoire familiale les avait enfermés.

Comment a-t-elle changé de lunettes ? grâce à l’accompagnement du Seigneur qui lui a parlé. Par exemple, un jour au cours d’une retraite qu’elle est partie faire dans le désert du Sahara, le prêtre à qui elle crie sa colère : « La fidélité de Dieu ? Mais où est-elle quand il y a tant de souffrances dans le monde ? » après un temps de silence, lui dit : « Je n’ai pas de réponse. Mais dans la souffrance, parfois, il peut y avoir beaucoup d’amour ». Ses mots l’ont apaisée. Puis le mot du Pape François. Au lieu de se demander « pourquoi cette maladie ? Pourquoi moi ? » Se demander « Pour qui ? »  et « comment ? » pour apprendre à accepter la souffrance et ne pas la laisser nous engloutir. Elle est portée aussi par cette parole du prophète Isaïe : « Que mon amertume se change en joie » (Isaïe 38,17). Au cours d’une autre retraite au même endroit, elle entendu une parole du livre de l’Exode qui la bouleverse : « J’ai entendu ton cri ». Dans ce désert où un an plus tôt, elle avait crié sa rage et son désespoir, le Seigneur lui répondait : je t’aie entendue !

Seigneur Esprit-Saint Feu du Ciel, descends sur nous, brûle-nous de ta charité, allume-nous de ta Lumière, rends-nous incandescents d’espérance.

Les bonus : [Rediffusion ⛱️] Le scoutisme est bénéfique pour la société, c’est chiffré ! – trevetpierre@gmail.com – Gmail

(4574) Marie Est-elle Dupont – les dangers du vide spirituel de notre société #spiritualité #abctalktv – YouTube