Jeudi 3 octobre 2024 Moissonnez !
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (Lc 10, 1-12) : « En ce temps-là, parmi les disciples le Seigneur en désigna encore 72, et il les envoya deux par deux, en avant de lui, en toute ville et localité où lui-même allait se rendre. Il leur dit : « La moisson est abondante, mais les ouvriers sont peu nombreux.Priez donc le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers pour sa moisson. Allez ! Voici que je vous envoie comme des agneaux au milieu des loups. Ne portez ni bourse, ni sac, ni sandales, et ne saluez personne en chemin. Mais dans toute maison où vous entrerez, dites d’abord : “Paix à cette maison.” S’il y a là un ami de la paix, votre paix ira reposer sur lui ; sinon, elle reviendra sur vous. Restez dans cette maison, mangeant et buvant ce que l’on vous sert ; car l’ouvrier mérite son salaire. Ne passez pas de maison en maison. Dans toute ville où vous entrerez et où vous serez accueillis, mangez ce qui vous est présenté. Guérissez les malades qui s’y trouvent et dites-leur : “Le règne de Dieu s’est approché de vous.” Mais dans toute ville où vous entrerez et où vous ne serez pas accueillis, allez sur les places et dites : “Même la poussière de votre ville, collée à nos pieds, nous l’enlevons pour vous la laisser. Toutefois, sachez-le : le règne de Dieu s’est approché. Je vous le déclare : au dernier jour, Sodome sera mieux traitée que cette ville. »
La moisson est abondante, mais les ouvriers sont peu nombreux. En France, la question des vocations reste un souci… Un jour, Monseigneur Georges Soubrier expliquait avec humour et sagesse qu’en 1960 pour parler de l’évangélisation, on employait encore l’image de la moisson : le monde est un grand champ de blé et le Seigneur appelle ses ouvriers pour lui faire donner le bon grain. En 1980, on parlait plutôt des semailles. Aujourd’hui, l’image qui vient le plus souvent est celle des labours. Il faut préparer la terre.
Monseigneur Gilson, quant à lui, aime raconter que lorsqu’il a été nommé évêque auxiliaire de Paris, il a rencontré Monseigneur François Marty, son archevêque. Le cardinal lui a alors dit, de son accent rocailleux de l’Aveyron : « Vous devenez évêque. Vous serez un évêque d’hiver, non pas de printemps, ni d’été, ni même d’automne mais d’hiver ». Monseigneur Gilson lui dit alors avec un bon sourire : « Alors, je n’aurai pas grand-chose à faire ! ». Et le Père Marty commentait : « On voit bien qu’il n’est pas de la campagne. A la campagne, l’hiver, il y a beaucoup à faire. Il faut préparer, réparer, tenir le coup dans le froid. » Préparer n’est pas anticiper. L’anticipation est souvent mortifère. A notre époque, on n’arrive pas à « faire histoire » (en effet le suivi est très difficile, la réception des sacrements est souvent sans lendemain). Mais il faut toujours essayer de « faire date » préparer de telle sorte que pour les familles, les célébrations soient des événements marquants.
Le ministère du prêtre est irremplaçable. Prenons une comparaison. C’est la guerre. Un père est fait prisonnier. Dans sa famille, on s’organise : épouse et enfants se répartissent les tâches et tentent de suppléer son absence. On ira jusqu’à embaucher quelqu’un pour les gros travaux. Cependant la situation est-elle devenue normale ? Etre père, est-ce seulement un ensemble de tâches que des suppléants pourraient assumer ? N’est-elle pas plutôt une présence aimante, près d’une épouse et des enfants ? Il en est de même du prêtre dans l’Eglise. Il n’est pas d’abord celui qui fait ceci ou cela. Signe vivant du Christ, il est consacré, ordonné pour être cette présence aimante et active de Jésus ressuscité au cœur de sa famille.
Quelles doivent être les qualités d’un prêtre ? Lors de son voyage apostolique au Gabon, saint Jean Paul II avait dit : « La première fidélité du prêtre, c’est de croire en son mystère » Pour le peuple d’Israël, la foi et la promesse de Dieu l’ont toujours emporté sur l’expérience de ce qu’on appellerait aujourd’hui les « problèmes ». Le saint curé a eu cette belle formule : « Le sacerdoce c’est l’amour du Cœur de Dieu. » Un prêtre, c’est un coup de cœur de Dieu pour le monde. Ainsi le prêtre ne s’appartient pas. Un prêtre qui fêtait ses cinquante ans de sacerdoce a dit à l’occasion de son Jubilé,: « Je rends grâce à Dieu parce que je peux dire aujourd’hui : je ne croyais pas être un jour à ce point comblé et …dépossédé. »
Pendant la prière eucharistique, le célébrant prie « pour le Pape …, pour notre Evêque… » L’évêque étant ce jour là le deuxième concélébrant, il avait à dire cette formule. Par humilité, il l’avait transformée ainsi : « Pour moi-même, ton indigne serviteur… ». Un prêtre présent avait bien aimé l’expression et à partir de cette messe, il priait à chaque célébration « pour notre évêque, ton indigne serviteur ». Un ami lui fit remarquer que l’humilité s’exerce seulement à la première personne… ! Le prêtre doit être humble mais dans le même temps attentif à ne pas dévaluer tout ce qu’il fait et à ne pas surévaluer tout ce qu’il ne fait pas. On ne peut pas raisonner en termes de colonnes, une pour énumérer le positif, l’autre pour le négatif. Le Seigneur est aussi présent dans l’adversité, au cœur des difficultés. En lançant un synode à Paris, le cardinal Lustiger avait dit : « Nous ne sommes pas une assemblée de co-propriétaires ». En effet, C’est le Seigneur qui nous sauve et non pas les œuvres que nous accomplissons. » Seigneur, donne-nous aujourd’hui de croire en notre mystère, d’être humbles, et de compter sur Toi.
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