Mercredi 29 janvier 2025 Il ne se rappelle plus

Lecture de la lettre aux Hébreux (He 10, 11-18) : «Dans l’ancienne Alliance, tout prêtre, chaque jour, se tenait debout dans le Lieu saint pour le service liturgique, et il offrait à maintes reprises les mêmes sacrifices, qui ne peuvent jamais enlever les péchés.Jésus Christ, au contraire, après avoir offert pour les péchés un unique sacrifice, s’est assis pour toujours à la droite de Dieu. Il attend désormais que ses ennemis soient mis sous ses pieds. Par son unique offrande, il a mené pour toujours à leur perfection ceux qu’il sanctifie. L’Esprit Saint, lui aussi, nous l’atteste dans l’Écriture, car, après avoir dit : Voici quelle sera l’Alliance que j’établirai avec eux quand ces jours- là seront passés, le Seigneur dit : Quand je leur donnerai mes lois, je les inscrirai sur leurs cœurs et dans leur pensée et je ne me rappellerai plus leurs péchés ni leurs fautes. Or, quand le pardon est accordé, on n’offre plus le sacrifice pour le péché. »

L’extraordinaire bonne nouvelle du jour : « je ne me rappellerai plus leurs péchés ni leurs fautes, affirme le Seigneur.  […] quand le pardon est accordé, on n’offre plus le sacrifice pour le péché. » Une mystique avait des apparitions de Jésus. Elle en parle à son confesseur qui doute beaucoup de ce qu’elle lui raconte. Il se dit que ce n’est certainement pas vrai. Alors comme test d’authenticité de ces apparitions de Jésus, il propose ceci à son accompagnée : ” La prochaine fois que Jésus vous apparaît, demandez-Lui de vous révéler mes péchés ; nous sommes lui et moi, les seuls à les connaître. Ce sera la preuve “. Quinze jours plus tard, elle revient pour son accompagnement spirituel, et le prêtre lui demande : ” Jésus vous est-il encore apparu ? – Oui, répond-elle. – Et Lui avez-vous fait ma demande ? – Oui, je l’ai faite. – Et que vous a-t-il dit ? – Il m’a répondu : ” Dis au prêtre que ses péchés, je les ai oubliés ” ! Dieu n’a pas la mémoire de ce qu’il nous a pardonné…

Or, nous sommes tous des machines à culpabiliser et si vous ne croyez pas qu’il y a Quelqu’un qui peut tout effacer, tout réparer, tout assumer, vous risquez de tomber dans le découragement, puis dans l’aquoibonite puis dans ce que la liste des sept péchés capitaux appelle l’acédie c’est-à-dire la paresse de l’âme de, l’esprit, du corps. Si personne ne peut me libérer de mes casseroles, si personne ne peut reconstituer mon âme blessée, si personne ne peut réparer mon cœur, alors je ne peux que m’anesthésier.  Constatons-le : le monde moderne porte à l’acédie. Pub télé : une femme se prélasse dans un fauteuil pneumatique, sur une eau translucide, pendant qu’un hélicoptère dépose des cartons de victuailles au bord de la piscine. Ce spot de Cybermarché s’achève par cette chute d’airain : ” Samedi prochain, ne faites pas les courses. Faites-vous ravitailler. Oui, c’est de la paresse. Et alors ? ” La publicité déculpabilise les vices capitaux – paresse, gourmandise, jalousie, etc. Et pour cause : ce sont les plus grands pourvoyeurs de consommation. L’air du temps est acédique : il est paradoxalement hyperactif mais il incite à la paresse. Il pousse à faire ce qui plaît, à maximiser le plaisir en le variant. Tout, tout de suite, et toujours plus vite. L’impatience contemporaine est une forme d’acédie. L’adolescent s’étonne de ne pas sauter 1,50 mètre après une semaine d’entraînement, ni de jouer le final de la Sonate au clair de lune après un an de piano. Des publicités promettent l’apprentissage de l’espagnol en trois semaines. Résultat, la confession – humoristique – de Woody Allen, utilisateur des méthodes de lecture rapide : ” J’ai lu tout Guerre et paix en vingt minutes : ça parle de la Russie ! ” Ce monde acédique distille le dégoût de Dieu pour une autre raison, expliquait le cardinal Ratzinger dans une pénétrante analyse de notre société : l’homme d’aujourd’hui – l’Occidental surtout – ne croit plus à l’immensité et à la beauté de sa vocation divine. Il ” ne veut pas croire que Dieu s’occupe de lui, le connaît, l’aime, le regarde, soit à côté de lui “. Plus encore, le démon de l’acédie instille à notre époque une ” curieuse haine de l’homme contre sa propre grandeur “, poursuivait celui qui était alors le préfet de la Congrégation pour la doctrine de la Foi. Une révolte intime et profonde. Au point qu’il en vient à se croire ” de trop “. Il s’imagine trouble-fête, créature manquée, marquée par le néant. ” Sa délivrance et celle du monde consisterait donc à se dissoudre lui-même. ” L’acédie sécrète une culture de mort.

Or au lieu de se laisser miner par le sentiment de culpabilité, il suffit de s’approcher du sacrement de réconciliation. A ce propos, on raconte que pendant le temps du carême, un Père curé avait rappelé à ses ouailles qu’il serait bon de mettre leur âme « au propre ».
-Dit Gertrude! Qu’est-ce que ça veut dire « mettre son âme au propre ».
-Ben aller se confesser pardi !
-Dans la petite cahute , la petite armoire, dans l’église ?
-Ben oui!
-Et faut dire même les gros péchés?
-Bien sûr ! et en premier !
-Et c’est obligé qu’il y ait le curé à l’intérieur ?
-!!!

Que le Seigneur nous donne assez de foi pour y  aller et expérimenter la force de libération de cette petite rencontre avec un prêtre, parce que Jésus, « par son unique offrande, mène pour toujours à leur perfection ceux qu’il sanctifie ».

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