Mercredi 28 mai 2025 Vous n’êtes pas au bout de vos surprises
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean (Jn 16, 12-15) : «En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « J’ai encore beaucoup de choses à vous dire, mais pour l’instant vous ne pouvez pas les porter. Quand il viendra, lui, l’Esprit de vérité, il vous conduira dans la vérité tout entière. En effet, ce qu’il dira ne viendra pas de lui-même : mais ce qu’il aura entendu, il le dira ; et ce qui va venir, il vous le fera connaître. Lui me glorifiera, car il recevra ce qui vient de moi pour vous le faire connaître. Tout ce que possède le Père est à moi ; voilà pourquoi je vous ai dit : L’Esprit reçoit ce qui vient de moi pour vous le faire connaître. »
Ce que Jésus nous dit aujourd’hui du Seigneur Esprit-Saint correspond au don d’intelligence annoncé par le prophète Isaïe (Isaïe 11,2)
Quand on parle d’intelligence aujourd’hui, on pense à coefficient intellectuel et à résultats scolaires. Or, le Don d’intelligence est beaucoup plus large. Et notre intelligence peut être blessée par le péché mais aussi transfigurée par la grâce de Dieu. « L’Esprit de vérité vous conduira dans la vérité tout entière. En effet, ce qu’il dira ne viendra pas de lui-même : mais ce qu’il aura entendu, il le dira. »
Jésus dit aussi en Jn 14,26 : « Le Défenseur, l’Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit. » et aujourd’hui : « J’ai encore beaucoup de choses à vous dire, mais pour l’instant vous ne pouvez pas les porter. »
Saint Paul en 1 Co 2,10-16, explique : « Et c’est à nous que Dieu, par l’Esprit, en a fait la révélation. Car l’Esprit scrute le fond de toutes choses, même les profondeurs de Dieu. Qui donc, parmi les hommes, sait ce qu’il y a dans l’homme, sinon l’esprit de l’homme qui est en lui ? De même, personne ne connaît ce qu’il y a en Dieu, sinon l’Esprit de Dieu. Or nous, ce n’est pas l’esprit du monde que nous avons reçu, mais l’Esprit qui vient de Dieu, […] L’homme, par ses seules capacités, n’accueille pas ce qui vient de l’Esprit de Dieu ; pour lui ce n’est que folie, et il ne peut pas comprendre, car c’est par l’Esprit qu’on examine toute chose. […] il est écrit : Qui a connu la pensée du Seigneur et qui pourra l’instruire ? Eh bien nous, nous avons la pensée du Christ ! » Faisons nôtre ce cri de fierté de saint Paul : « Par l’Esprit nous avons la pensée du Christ ! » On est loin de l’intellectuel satisfait de son savoir. L’Esprit-Saint donne l’intelligence du cœur. Nous connaissons tous les réparties admirables de sainte Bernadette au préfet de Lourdes qui essaie de la déstabiliser, et celles de sainte Jeanne d’Arc au cours de son procès que l’on peut qualifier de « stalinien » : « Etes-vous en état de grâces » : « si je n’y suis Dieu m‘y mette ; si j’y suis, Dieu m’y garde ». « Etes-vous obéissante à l’Eglise ou à Jésus ? » « M’est avis que l’Eglise et Jésus c’est tout un ».
Mais ce dont Jésus parle dans ce passage c’est de ce que les théologiens appellent le « développement du dogme ». Tout ce que nous savons de Dieu est contenu en Jésus comme l’arbre est déjà contenu dans la graine. L’arbre se développe depuis 2000 ans. Pour faire un jeu de mots, ce développement du dogme n’est ni un simple inventaire, ni une invention. C’est une exploration du Don inouï qui nous est fait en Jésus, à la fois ancienne et toujours nouvelle. Saint Jean de la Croix a aussi cette belle image de la mine d’or. Jésus est une mine d’or. Le chrétien ou l’Eglise en général découvre un filon. Ce filon exploré emmène sur un autre filon qui lui-même permet d’en découvrir d’autres , etc etc .. , Un exemple : après des siècles de prière et d’études, l’Eglise, en 1854, a défini l’immaculée conception. Dans un séminaire, le professeur qui enseignait le traité de mariologie avait placé le chapitre sur ce dogme en fin de parcours. Réaction d’un séminariste : « Pourquoi ne placez-vous pas l’étude de ce dogme au début du cours ? C’est sans doute, disait-il, parce que de tous les points du dogme c’est celui qui fut le plus âprement et le plus longuement disputé et peut-être parce qu’il est le moins utile pour la vie chrétienne. » Le professeur a répondu : « Je ne sais si le dogme de l’Immaculée Conception fut le plus longuement et le plus âprement disputé et je comprends bien que le lecteur des trois cent quatre vingt colonnes de l’article « Immaculée Conception » du Dictionnaire de Théologie Catholique ait cette impression… Mais Dieu merci, je suis sûr par contre qu’il n’est pas inutile pour la vie chrétienne. Il n’est pas inutile pour un disciple du Christ de croire en un mystère qui lui rappelle la prévenance inouïe et l’efficience inouïe de l’Amour de Dieu manifesté en Jésus par la puissance de l’Esprit. »
Il nous faut demander le Don d’intelligence ; grâce à lui, le credo devient source de plus grand amour et d’émerveillement.
Les bonus : Qui a VRAIMENT créé le Linceul de Turin ?
