3ème DIMANCHE DE CAREME “C” – 23 mars 2025
Frères et sœurs, l’évangile nous rappelle nos questions : Pourquoi les maladies ? Pourquoi les accidents ? pourquoi les morts prématurées ? Pourquoi ? Pourquoi ?
Et pourquoi cette petite parabole du figuier stérile après le récit de deux drames, le massacre injuste perpétré par l’armée romaine et la chute de la tour de Siloé ?
Pour nous inviter à avoir la bonne attitude le jour où nous subirons nous-mêmes un drame. Dans la parabole nous ne savons pas très bien qui est le propriétaire et qui est le fermier, le vigneron. C’est probablement la même personne, Le Seigneur lui-même, qui pourrait avoir des raisons de tout éliminer mais qui préfère patienter. Il pourrait arracher le figuier qui ne porte pas de figue ; il préfère lui donner encore une chance.
Quand nous sommes victimes d’un malheur, l’attitude a plus fructueuse c’est de se poser deux questions : dans cette situation dramatique que je vis, quelles sont les Grâces que le Seigneur m’envoie et quels sont les Appels qu’il me lance ?
Moïse aurait pu passer son temps à se lamenter : pourquoi nous ? Pourquoi cet esclavage de mon peuple ? Ce n’est pas juste, nous n’avons pas de chance. On le voit au contraire en vigilance : que fait Dieu pour nous ? Que veut-il que nous fassions ?
Jésus n’est pas venu donner une explication de la souffrance mais la remplir de sa Présence, dit Paul Claudel.
1. Est-ce que je sais recevoir les grâces qu’il m’envoie ? (est-ce que j’accepte de me laisser sauver ?) 2. Est-ce que je sais entendre les appels que Dieu me lance ? (est-ce que j’accepte de devenir instrument du salut de Dieu, selon ma condition et ma vocation ?) C’est l’histoire d’un curé d’un petit village perdu au fond d’une vallée de Drôme. Il vient de fêter ses 50 ans de sacerdoce. 5O ans de fidélité, ce n’est pas rien… ! Pendant l’été, de gros orages dans les montagnes environnantes font monter dangereusement le lit de la rivière qui traverse sa paroisse. L’église est inondée, le presbytère qui est en contrebas encore plus. On envoie des pompiers chercher le brave curé. Mais ils se heurtent à un refus souriant : “Ne vous inquiétez pas pour moi…, je prie le Bon Dieu… 50 ans de fidélité, il ne peut pas m’abandonner…” Les eaux montent encore… Une deuxième équipe de pompiers repart en zodiaque pour convaincre le brave Père de quitter son presbytère. Mais, pas plus que les précédents ils n’arrivent pas à le convaincre. “N’ayez crainte, j’ai confiance, Le Seigneur me récompensera.” Dans la journée on enverra un troisième zodiaque… qui n’aura pas plus de succès. Et finalement ce que les pompiers redoutaient arrive bel et bien. Le curé est englouti par les flots impétueux. Il arrive au ciel… On fait appeler saint Pierre… “Venez vite ! Il y a quelqu’un qui vous demande et qui est très mécontent.” En effet, le Père Curé est furieux, tout rouge d’indignation… Saint Pierre le calme : “attendez, attendez”… – “Où étiez-vous curé ?…” – “A Trou sous bois… ! ” – “Ah oui c’est ça… mais dites donc, on vous a envoyé trois zodiaques !…”.
Une deuxième « parabole » : Une compagnie de navigation recherchait un opérateur radio. Les candidats à l’emploi étaient nombreux et attendaient dans une salle leur convocation devant le chef du personnel. Les conversations allaient bon train, émaillées de plaisanteries. Tout à coup, un jeune homme, qui paraissait indifférent à tout ce qui se disait, se leva et d’un bond se précipita dans le bureau du chef. Il en sortit peu de temps après avec un large sourire : il était accepté comme opérateur radio. Les autres candidats n’avaient qu’à se retirer et c’est ce qu’ils firent, non sans maugréer : “Nous étions là avant lui. Pourquoi ne nous a-t-on pas reçus, nous ? – Messieurs, déclara le chef du personnel, un message a été transmis en morse dans la salle où vous vous trouviez. C’était celui-ci : “Le premier qui recevra ce message peut entrer directement dans mon bureau. C’est lui qui sera engagé. Nous avons besoin d’un homme qui soit toujours en alerte.”
– Savons-nous reconnaître et accepter les zodiaques que Dieu nous envoie ? – Savons-nous recevoir les appels qu’il nous lance ?
Prenons l’exemple du SIDA Quels appels Le Seigneur nous lance ? Quels “zodiaques” nous envoie-t-il ?
1.Dès le 1er janvier 1986, Mère Térésa avait ouvert une maison d’accueil en plein coeur de New York, pour les malades du SIDA les plus pauvres, ceux condamnés à mourir dans la rue. La maison s’appelle : “Gift of love” (le Don de l’Amour).
2. A Paris, le cardinal Lustiger avait fait ouvrir une maison pour accueillir les séropositifs, les sidéens et leur famille cette maison s’appelle le “Centre Tibériade”.
3. à Paray le Monial, j’avais rencontré une fille de 24 ans à la foi rayonnante : Véronique. Elle était infirmière dans sa région natale, la Normandie. Un jour, elle écoute une cassette du Père Claude Bernard qui a ouvert en 1989 une maison d’accueil pour sidéens en phase terminale. Elle lui écrit : “la cassette a déjà 3 ans, vous n’avez peut-être plus besoin de mes services et je ne corresponds peut-être pas au profil mais j’ai ressenti un appel.” Le Père Bernard lui répond. Quinze jours après, elle est partie pour Nice. Depuis, elle soigne, accompagne les sidéens qui ont trouvé pour ultime recours l’association du Père Bernard.
4. Un des témoignages les plus bouleversants est celui de l’acteur de cinéma Anthony Perkins (sept. 1992). Juste avant de mourir, l’acteur Anthony Perkins, atteint du sida a publié une lettre ouverte : témoignage saisissant d’une maladie traversée dans la Foi : “Il y a beaucoup de gens qui pensent que cette maladie est une vengeance de Dieu, mais moi je crois qu’elle a été envoyée pour nous apprendre comment nous aimer, nous comprendre et avoir de la compassion les uns pour les autres. J’ai plus appris sur l’amour le désintéressement et la compréhension humaine grâce à ceux que j’ai rencontrés dans le monde du sida qu’avec ceux que j’ai côtoyés toute ma vie dans le monde de la compétition acharnée.” Il allait à la messe le matin, précise “Match”. Mystère de la souffrance qui, acceptée, peut mettre chacun sur le chemin de la rédemption. On pourrait faire la même investigation pour les inondations, le problème des exclus, les maladies qui vous atteignent sans prévenir…
Le temps du carême est un temps où l’on déploie ses antennes pour bien capter les appels du Seigneur, pour discerner les zodiaques qu’il ne cesse de nous envoyer. Demandons la grâce de percevoir chaque jour et les misères de notre temps, et la miséricorde de notre Dieu, et les cordes qu’il tend à notre misère ! AMEN
Les bonus : ⛓️ LE CARÊME : À QUOI SERT LA PÉNITENCE ? LA RÉPONSE DU CLUB DES HOMMES EN NOIR ! (youtube.com)