Là où le péché a abondé…
De toutes les Figures de Jésus parsemées dans tout l’Ancien Testament, les préfigurations de Jésus, Joseph est peut-être la plus belle. Il annonce Jésus, il le préfigure, et il nous permet de mieux comprendre et de mieux apprécier ce que Jésus est, et ce qu’il fait. Comme Joseph Jésus est jalousé par ses frères. Comme Joseph Jésus est vendu par ses frères. Comme Joseph Jésus devient le sauveur de ceux qui l’ont rejeté. Comme Joseph Jésus pardonne à ses persécuteurs. Et avec l’histoire de Joseph, on entrevoit comment le péché peut être retourné par le Seigneur à notre profit. Joseph grâce à son charisme d’interprétation des songes sauve l’Egypte et les peuples alentours dont sa propre tribu. Jésus, grâce à son trop-plein d’amour retourne la violence qui s’est acharnée sur lui, à notre profit. La trahison de Judas, le reniement de Pierre, l’abandon des apôtres, la jalousie des Grands-Prêtres, les mensonges de ses accusateurs, la violence des coups des gardiens du temple et des soldats romains, la lâcheté de Pilate, les injures d’un des deux larrons, et les moqueries des passants, il en fait l’occasion de nous sauver.
Jésus est miséricorde, c’est-à-dire que son Amour est capable de réparer nos personnes blessées, cassées, tordues par nos péchés. Il est même capable d’intégrer nos écarts, nos « sorties de pistes » volontaires ou non d’ailleurs, dans son Plan de Salut. Le Père Michel-Marie Zanotti-Zorkine pour l’expliquer donne cet exemple personnel. Pendant quinze ans il n’a pas eu à entretenir de voiture car une paroissienne généreuse lui prêtait la sienne. Comme elle ne s’en servait que très rarement, elle l’avait mise à la disposition du prêtre. Mais un jour la voiture a rendu l’âme. Le Père Michel-Marie en a acheté une à lui. Mais quand il est allé souscrire l’assurance, l’agent d’assurance lui a dit qu’il était considéré comme jeune conducteur. Et on sait que la prime d’assurance de jeune conducteur est très chère. « Mais je conduis depuis quinze ans ! » « Qu’est ce qui nous le prouve ? » Savez-vous ce qui a prouvé à l’Assureur que le Père était un conducteur expérimenté ? Les infractions dont il a pu fournir les quittances. Ce sont les infractions qui lui ont permis de payer une assurance à prix normal. Quand elles sont reconnues et données, Jésus intègre nos « infractions » dans son Plan d’Amour pour nous et pour le monde.
Le Pasteur Thomas Roberts pasteur de l’Église apostolique du Pays de Galles a exercé un ministère itinérant en France à partir de 1926, il s’est beaucoup impliqué dans des actions œcuméniques. Il était très francophile et francophile, capable de aire des jeux de mots en français. Il résumait en disant : Avant Babel : monotonie. Après Babel Cacophonie Après Pentecôte : symphonie. Ce sont de beaux jeux de mots pour dire entre autre que nous pouvons contrarier le Plan du seigneur, mais que sa miséricorde ne nous lâche pas . Le Seigneur aura le dernier mot. Il racontait avec humour une des trois tentations qu’a subies Jésus : Alors le diable l’emmène à la Ville Sainte, le place sur « la » pinacle du Temple et lui dit : « Si tu es Fils de Dieu, jette-toi en bas ; car il est écrit : Il donnera pour toi des ordres à ses anges, et : Ils te porteront sur leurs mains, de peur que ton pied ne heurte une pierre. » Jésus lui déclara : « Il est encore écrit : Tu ne mettras pas à l’épreuve le Seigneur ton Dieu. » Eh bien j’aurais bien voulu voir la gueule du diable lorsqu’il vit Jésus descendre du temple par les escaliers ! Un certain Pape Léon XIV dès son apparition sur la place saint Pierre a dit : “Dieu nous aime, Dieu vous aime tous, et le mal ne prévaudra pas ! Nous sommes tous entre les mains de Dieu”
Le pasteur Thomas Roberts témoignait en forme d’avertissement : « le jour de mon baptême , mon vieil homme (c’est l’expression de saint Paul, pour dire le Moi, l’ego, ..) mon vieil homme a été immergé. Mais je me suis aperçu très vite qu’il savait nager. » De savoir que le mal ne prévaudra pas , que la miséricorde du seigneur est l’atout majeur que le Seigneur est toujours prêt à poser sur le tapis de table, ne nous invite pas à l’insouciance.
Un proverbe rwandais affirme que « lorsque le diable jette des pierres contre l’Eglise, les anges les ramassent pour continuer la construction ». Ce proverbe est beau. Car cette certitude que Dieu peut tout faire contribuer au bien de ceux qui l’aiment ne nous invite pas au quiétisme, au « jemenfoutisme » (« de toute façon le Patron s’en tire toujours ! ») mais à l’espérance : Le Seigneur nous fait toujours la grâce de nous embaucher comme coopérateurs. Il faut continuer la construction : tous les « Joseph » persécutés et devenus sauveurs, en savent le prix mais aussi la Joie !
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