Vendredi 20 septembre 2024 Les femmes avec Jésus.
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (Lc 8, 1-3) : «En ce temps-là, il arriva que Jésus, passant à travers villes et villages, proclamait et annonçait la Bonne Nouvelle du règne de Dieu. Les Douze l’accompagnaient, ainsi que des femmes qui avaient été guéries de maladies et d’esprits mauvais : Marie, appelée Madeleine, de laquelle étaient sortis sept démons, Jeanne, femme de Kouza, intendant d’Hérode, Suzanne, et beaucoup d’autres, qui les servaient en prenant sur leurs ressources. »
La question de la place des femmes dans l’Eglise est comme un serpent de mer. Elle ressort régulièrement. Leur place ne peut pas être celle des hommes si l’on en croit le Livre de la Genèse qui distingue bien la mission de l’homme et de la femme. Nous sommes égaux en dignité, mais pas en fonctions.Georgette Blaquière a écrit un très beau livre qui s’appelle La grâce d’être femme.Elle commente tous les passages de l’évangile où il est question de femmes : la samaritaine, l’hémorroïsse, la femme courbée, etc etc …
Qui a le plus d’influence sainte Thérèse de Lisieux ou l’évêque de Bayeux-Lisieux qui était à la tête de diocèse à l’époque de la célèbre famille Martin ? Qui vous inspire le plus : sainte Bernadette Soubirous ou l’évêque de Tarbes au moment des apparitions en 1958 ? Qui citez-vous le plus, Mère Térésa ou l’évêque qui a finalement accepté qu’elle quitte son couvent pour fonder les Missionnaires de la Charité ? Qui vous a le plus marqué, votre catéchiste de primaire, la religieuse de votre enfance, ou l’évêque qui vous a confirmé ? A qui demandez vous le plus souvent de prier pour vous, la Vierge Marie ou saint Joseph ?
Le dernier livre de la révélation, l’Apocalypse, montre une femme parturiente aux prises avec un terrible dragon. Les commentateurs ont dès longtemps reconnu dans cette mère combattante à la fois Marie et l’Église. La Bible donne de nombreux portraits de ces femmes fortes (Yaël, Judith, Esther…) par lesquelles le peuple fut sauvé de grands périls. Les miséricordes de Dieu ne sont pas épuisées et d’autres femmes exemplaires se sont levées tout au long de l’histoire pour combattre avec les armes invincibles de la pureté et de la foi. Vous pensez à Jeanne la Pucelle sans doute, mais à Paris, c’est vers sainte Geneviève aussi que l’on se tourne. Qu’elle est émouvante cette page d’histoire de notre capitale où les femmes enfermées dans le baptistère Saint-Jean-le-Rond résistent dans la prière aux Huns qui menacent Paris et en même temps à leurs propres maris poltrons qui ont pour seule idée de fuir ! Elles ne veulent céder ni à la peur des envahisseurs, ni à la lâcheté prônée par les hommes de Lutèce. Elles font face au double assaut : à l’extérieur les hordes barbares, à l’intérieur, les trahisons de ceux-là mêmes qui auraient dû être les premiers défenseurs de la ville. Il s’en fallut de peu d’ailleurs que Geneviève ne fût lapidée comme une fausse prophétesse et une fille du diable par des parisiens ivres de colère angoissée. Comme cela figure admirablement l’Église, cité sainte, harcelée sans cesse du dehors par ses ennemis mais menacée plus encore au dedans par l’effroyable péché de ses propres membres !
Les femmes sont-elles plus respectées dans la société civile que dans l’Eglise ? Petite anecdote : Question de bioéthique. Dans les concertations du parlement de la république française avec les représentants des religions, un évêque est interpellé par un député qui lui dit : « De toute façon, la GPA est dans la Bible ». – « ah bon, réagit l’évêque, faisant semblant d’être étonné ». « Oui, répond le député, Abraham s’est fait faire un fils à Agar ». Et l’évêque rebondit aussitôt : « Oui, mais Agar était précisément une esclave ». Le député n’a pas su quoi dire. Car l’argument en faveur de la Gestion Pour Autrui d’Abraham et Agar pour concevoir Ismaël ne tient pas, sauf à reconnaître que les femmes que l’on paie pour concevoir un enfant à des tiers sont des esclaves.
Il ne dit pas : Cette femme est volage, légère, sotte, elle est marquée par l’atavisme moral et religieux de son milieu, ce n’est qu’une femme.
Il lui demande un verre d’eau et il engage la conversation.
Il ne dit pas : Voilà une pécheresse publique, une prostituée à tout jamais enlisée dans son vice.
Il dit : Elle a plus de chance pour le Royaume de Dieu que ceux qui tiennent à leur richesse ou se drapent dans leur vertu et leur savoir.
Il ne dit pas : Celle-ci n’est qu’une adultère.
Il dit : Je ne te condamne pas. Va et ne pèche plus.
Il ne dit pas : Celle-là qui cherche à toucher mon manteau n’est qu’une hystérique.
Il l’écoute, lui parle et la guérit.
Il ne dit pas : Cette vieille qui met son obole dans le tronc pour les œuvres du temple est une superstitieuse.
Il dit qu’elle est extraordinaire et qu’on ferait bien d’imiter son désintéressement. Jamais homme n’a respecté les femmes comme Jésus. En fréquentant Jésus, nous gagnerons aussi en respect de la femme.
Les bonus : Le christianisme s’est athéisé | entretien avec le jésuite Jean-Blaise Fellay (youtube.com)