Jeudi 1er mai 2025 Le Père aime le Fils

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean (Jn 3, 31-36) : « Celui qui vient d’en haut est au-dessus de tous. Celui qui est de la terre est terrestre, et il parle de façon terrestre. Celui qui vient du ciel est au-dessus de tous, il témoigne de ce qu’il a vu et entendu, et personne ne reçoit son témoignage. Mais celui qui reçoit son témoignage certifie par là que Dieu est vrai. En effet, celui que Dieu a envoyé dit les paroles de Dieu, car Dieu lui donne l’Esprit sans mesure. Le Père aime le Fils et il a tout remis dans sa main. Celui qui croit au Fils a la vie éternelle ; celui qui refuse de croire le Fils ne verra pas la vie, mais la colère de Dieu demeure sur lui. »

Une jeune maman d’un garçon de sept ans m’a raconté : j’ai pensé au Papa d’un de vos coucous qui s’était privé de repas pour montrer à son voleur en herbe de fils qu’il prenait sur lui le larcin de son fils… mais le nôtre de fils est moins mûr que le petit garçon de l’histoire car lui se serait dit “bonne pioche, en plus, c’est pas moi qui suis puni!” Et elle me raconte : il a eu la bonne idée d’ “emprunter” des petites décorations à Gamm vert la semaine dernière. Et de me mentir en me disant que c’était son Papi qui les lui avait achetées. Le mensonge a duré un demi seconde lorsque, les yeux dans les yeux, je lui ai demandé s’il était bien certain de les avoir reçues en cadeau. Sa réponse : “noooonnnn je les ai priiiises, je les ai vooooléeees, je suis un voleeeuuurr”…pffff ni une ni deux : je l’emmène devant la gendarmerie du village. Bon, à 19h, c’est fermé. Je lui ai dit tant pis, qu’on reviendrait demain. Sa réponse : “noooonnnn, je préfère aller à la prison que de me faire gronder par mon Papaaaa!!” Étant donné que la “prison” était fermée, on est rentrés. Verdict de Papa : “tu files au lit sans manger” Mais bon, il y avait soupe –  ce n’est pas ce qu’il préfère – et il avait bien goûté…il s’est endormi sans demander son reste.

Suite de l’histoire : le lendemain, tournée générale : retour à la gendarmerie avec une gendarmette super actrice qui lui a expliqué qu’un gentil garçon ça ne vole pas mais qu’il a bien fait de venir se dénoncer sinon elle serait venue le chercher (j’étais passée la briefer dans l’après-midi); ensuite, direction le magazin où il a rendu les objets volés et fait ses excuses, tout penaud, à la vendeuse en demandant pardon et proposant en plus son argent (double peine : tu rends les objets ET tu paies). Les mots de la vendeuse (que je n’étais pas passée prévenir) me sont sortis de la bouche : “ce que tu as fait, ce n’est vraiment pas bien. Mais c’est courageux de venir réparer ton erreur. Je veux bien te pardonner mais ne recommence plus jamais”. Elle n’a pas voulu prendre son argent. Et enfin, direction l’église où je lui ai dit qu’il avait encore un pardon à demander : à Jésus à qui on ne doit pas faire de peine. Il s’est agenouillé devant le tabernacle et a demandé pardon et qu’il ne recommencerait pas, puis il s’est tourné vers Marie et a dit la même chose. Enfin, on a mis son argent dans le tronc (le Père curé va trouver vraiment beaucoup de pièces de 10 centimes !) histoire qu’il n’y ait plus trop de traces de cette bêtise (jusqu’à sa prochaine Confession).

Que d’énergie il faut aux parents pour aimer leurs enfants en vérité !  Le Père aime le Fils. Bien sûr, Jésus lui, n’a jamais commis de péché. Mais saint Joseph a dû donner à Jésus un cadre, veiller sur lui de façon adaptée à sa psychologie de bébé, d’enfant, puis de pré-adolescent et d’adolescent. On le voit dans la scène du recouvrement au Temple. Jésus réagit en ado : « Comment se fait-il que vous m’ayez cherché ? » Cela ne lui pas effleuré l’esprit une seconde qu’il pouvait inquiéter ses parents en ne leur disant pas qu’il restait un peu plus longtemps à Jérusalem. Alors qu’il a parfaitement conscience de son identité : « Ne savez-vous pas que je dois être chez mon Père ?».  Et le récit de saint Luc poursuit : « Il descendit avec eux pour se rendre à Nazareth, et il leur était soumis. » (Lc 2, 51)  Jésus, le Verbe de Dieu, s’est soumis à Joseph et à Marie. La Sainte Famille est le modèle parfait de toute famille chrétienne, et en son sein, saint Joseph incarne l’exemple même de la paternité. Mais comment sa paternité s’est-elle exprimée ?

Le pape François, reprenant saint Paul VI dans Patris Corde, n. 1, disait que la paternité de Joseph s’est manifestée dans le fait « d’avoir fait de sa vie un service, un sacrifice au mystère de l’incarnation et à la mission rédemptrice qui y est jointe. »

Trois aspects majeurs caractérisent la paternité de saint Joseph : un service humble, une autorité fondée sur le don et une oblation totale de soi.

Premièrement, la paternité de Joseph est une paternité de service. Il a compris que Dieu lui confiait le soin de son grand mystère : l’incarnation. Par sa présence silencieuse, mais non moins importante, il atteste, sur terre, que Jésus fait partie de l’histoire des hommes. 

Deuxièmement, la paternité de service implique le don. L’autorité de saint Joseph sur la Sainte Famille n’était pas dominatrice. Au contraire. Sa vie a donc été un don total : de lui-même et de son travail. 

Troisièmement, la véritable paternité est oblative. La sainteté de Joseph c’est le consentement à des sacrifices (projets ou aspirations personnelles) et une disponibilité sans faille à l’action de Dieu. Son oblation a été totale, un véritable holocauste d’amour. Nous aussi, parfois, Dieu nous demande des renoncements humains légitimes. Saint Joseph, qui a connu ces épreuves de la foi, nous apprend à ne pas avoir peur, mais à nous rendre disponibles à Dieu.

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Vendredi 2 mai 2025 le désir de Dieu : multiplication des tabernacles.

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean (Jn 6, 1-15) : « En ce temps-là, Jésus passa de l’autre côté de la mer de Galilée, le lac de Tibériade. Une grande foule le suivait, parce qu’elle avait vu les signes qu’il accomplissait sur les malades. Jésus gravit la montagne, et là, il était assis avec ses disciples. Or, la Pâque, la fête des Juifs, était proche. Jésus leva les yeux et vit qu’une foule nombreuse venait à lui. Il dit à Philippe : « Où pourrions- nous acheter du pain pour qu’ils aient à manger ? » Il disait cela pour le mettre à l’épreuve, car il savait bien, lui, ce qu’il allait faire. Philippe lui répondit : « Le salaire de deux cents journées ne suffirait pas pour que chacun reçoive un peu de pain. » Un de ses disciples, André, le frère de Simon-Pierre, lui dit : « Il y a là un jeune garçon qui a cinq pains d’orge et deux poissons, mais qu’est-ce que cela pour tant de monde ! » Jésus dit :
« Faites asseoir les gens. » Il y avait beaucoup d’herbe à cet endroit. Ils s’assirent donc, au nombre d’environ cinq mille hommes. Alors Jésus prit les pains et, après avoir rendu grâce, il les distribua aux convives ; il leur donna aussi du poisson, autant qu’ils en voulaient. Quand ils eurent mangé à leur faim, il dit à ses disciples : « Rassemblez les morceaux en surplus, pour que rien ne se perde. » Ils les rassemblèrent, et ils remplirent douze paniers avec les morceaux des cinq pains d’orge, restés en surplus pour ceux qui prenaient cette nourriture.À la vue du signe que Jésus avait accompli, les gens disaient : « C’est vraiment lui le Prophète annoncé, celui qui vient dans le monde. » Mais Jésus savait qu’ils allaient venir l’enlever pour faire de lui leur roi ; alors de nouveau il se retira dans la montagne, lui seul. »

On pourrait faire cette lecture du miracle de la multiplication des pains : « Si ce jour-là, Dieu a nourri une si grande foule avec cinq pains et deux poissons, pourquoi ne fait-Il rien aujourd’hui pour les peuples affamés en Afrique, en Inde et dans tous les bidonvilles ou favelas du monde ? Il ferait d’une pierre trois coups : cela nous aiderait aussi pour croire en lui et pour évangéliser ! » …. Mais ce serait s’en tenir à une lecture bien trop superficielle de cette page d’évangile.

Jésus n’agit pas comme un prestidigitateur. Il réalise ce miracle de la multiplication des pains avec l’art de rester discret et de déléguer : la foule n’est pas assise comme dans un amphithéâtre pour assister à l’exploit ; dans un premier temps, seuls les disciples en sont témoins. Deuxièmement, Jésus veille à ce que ce soit ses disciples qui distribuent les pains et les poissons.

Pourquoi est-il si difficile d’évangéliser à notre époque ?  Parce qu’au fond de notre esprit, il y a toujours le rêve d’un Dieu magicien. Et comme Dieu ne veut pas faire le magicien, nos contemporains reportent ce rêve sur la technique ; elle va résoudre tous les problèmes !  C’est vrai que notre confort s’est amélioré, que notre espérance de vie a augmenté, que notre espace s’est élargi aux dimensions du monde, ou que le monde est devenu un petit village grâce aux avions et à internet. Mais le philosophe Fabrice Hadjaj dit avec un peu d’ironie que notre système techno-industriel est « inefficace à un point qui dépasse les limites de l’imagination ». D’après certains, il consommerait « 40% des ressources primaires mondiales pour subvenir aux besoins de 6% de la population du monde ». Autre exemple : nous nous déplaçons plus vite, mais c’est en ayant détruit les chemins, augmenté le temps passé dans les transports et perdu les bénéfices de la marche (qu’on prétend restaurer avec des rameurs d’appartement).  Du reste, si dans le calcul de la vitesse, l’on inclut le temps qu’il a fallu pour construire les véhicules et les infrastructures autoroutières, extraire le pétrole et acheminer l’essence, ainsi que le temps qu’il faudra pour réparer les dégâts collatéraux opérés sur la nature, nos bolides ne vont plus qu’à l’allure d’une tortue malade. Les Anciens savaient qu’il valait mieux réfréner sa cupidité que lui lâcher la bride : plus on la satisfait, plus elle réclame, et c’est la frustration qui gagne. Quant au Christ, il nous rappelle que l’essentiel est autour d’une table, avec du pain et du vin, dans l’amitié et la parole.

A côté de ces choses simples, notre progrès n’est que fuite en avant, notre croissance, un rapetissement au niveau des « promos » du magasin.

On peut comparer cela à un homme qui aurait besoin d’un ami et à qui on ne donnerait que des steaks hachés. Les steaks ne correspondent jamais à son besoin intime, alors il les multiplie, finit par dévorer toutes les bêtes à viande, du bœuf au lombric, en passant par l’autruche. Et il meurt d’indigestion tout en restant sur sa faim. Ce qui n’est pas très efficace, il faut l’avouer.

Dans cette histoire de la multiplication des pains, nous reconnaissons facilement la messe : « Il prit les pains, il prononça la bénédiction, il les rompit, il les donna aux disciples et les disciples les donnèrent à la foule. ». Ce jour-là il a multiplié les pains pour dire son désir de donner sa vie en forme de nourriture à la terre entière, ou plutôt à chacun de ses frères en humanité.

Un jour Adrien un paroissien de la messe quotidienne me racontait avec un plaisir non dissimulé ce qu’il avait dit, à la sortie de la messe, à la religieuse qui venait de lui donner la communion : « Ma sœur, je vous remercie beaucoup. – De quoi me remerciez-vous ? – De m’avoir donné la communion. – Mais je n’y suis pour rien. – Mais si : vous m’avez transformé en tabernacle »… !

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Samedi 3 mai 2025 saint Philippe et saint Jacques

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean (Jn 14, 6-14) : «En ce temps-là, Jésus dit à Thomas : « Moi, je suis le Chemin, la Vérité et la Vie ; personne ne va vers le Père sans passer par moi. Puisque vous me connaissez, vous connaîtrez aussi mon Père. Dès maintenant vous le connaissez, et vous l’avez vu. » Philippe lui dit : « Seigneur, montre-nous le Père ; cela nous suffit. » Jésus lui répond : « Il y a si longtemps que je suis avec vous, et tu ne me connais pas, Philippe ! Celui qui m’a vu a vu le Père. Comment peux-tu dire : ‘Montre-nous le Père’ ? Tu ne crois donc pas que je suis dans le Père et que le Père est en moi ! Les paroles que je vous dis, je ne les dis pas de moi-même ; le Père qui demeure en moi fait ses propres œuvres. Croyez-moi : je suis dans le Père, et le Père est en moi ; si vous ne me croyez pas, croyez du moins à cause des œuvres elles-mêmes. Amen, amen, je vous le dis : celui qui croit en moi fera les œuvres que je fais. Il en fera même de plus grandes, parce que je pars vers le Père, et tout ce que vous demanderez en mon nom, je le ferai, afin que le Père soit glorifié dans le Fils. Quand vous me demanderez quelque chose en mon nom, moi, je le ferai. »

Je suis le chemin, Je suis la Vérité, Je suis la Vie.

Il veut nous dire : c’est grâce à moi que vous pourrez rejoindre Dieu le Père. Et ça c’est bouleversant !  Dieu le Père, c’est le Créateur de l’Univers. C’est Lui qui tient dans l’existence en permanence les milliards de milliards de galaxies, les milliards de milliards de soleils. Et nous, nous sommes destinés à connaître Sa gloire… ! Grâce à Jésus nous avons cette prétention –en régime chrétien on dit « espérance ».  Le Ciel n’est pas un duplicata un peu amélioré de la terre ! Le Ciel ce n’est pas un rêve. C’est la plus éternelle des réalités, le Gloire du Père !

Le jour où nous pourrons expliquer à un poisson né dans un aquarium d’eau douce à 26° ce qu’est l’océan nous pourrons expliquer ce qu’est le Ciel.

Et Jésus nous dit : « Je peux te conduire au Ciel. J’ai simplement besoin  que tu me croie (je suis la Vérité), que tu me suives (je suis le Chemin), que tu m’acceptes comme nourriture (je suis la Vie). »

Or, on ne fait confiance à Jésus-Vérité, on ne suit les traces de Jésus-Chemin, on ne reçoit Jésus-Vie, que parce qu‘on a des preuves qu’il est bien la Vérité, le Chemin, la Vie.        

Quelles preuves ? Les fruits que nous pouvons repérer chez des personnes qui ont pris Jésus comme Vérité, Vie et Chemin. Des vies réussies grâce à Lui. Voici le témoignage d’Antoinette 82 ans, Institutrice retraitée (Hebdo « Le Pèlerin » N° 7252 du 25 Novembre 2021) : Nous sommes au printemps 1980. Je suis éloignée de toute vie spirituelle, même si le catéchisme de mon enfance reste un bon souvenir. Un soir, le film « Jésus de Nazareth » de Franco Zeffirelli, passe à la télévision.

Devant mon poste, j’ai le coup de foudre pour Jésus. Dès lors une question me taraude : est-il vraiment ressuscité ? J’achète une bible – dans la traduction d’Osty – et un livre sur le suaire de Turin, dont on parle à l’époque, et cherche. Il m’apparaît que les Apôtres, apeurés lors de la Passion, ont eux-mêmes cru au Christ ressuscité après sa résurrection, au point de se lancer sur les chemins pour évangéliser, pleins d’une audace inattendue. Leur témoignage me semble crédible.  Comment ai-je pu ignorer Jésus si longtemps ? J’en pleure.  Mais après quelques mois durant lesquels je reprends une pratique sacramentelle, un vendredi avant midi, en faisant la vaisselle, ma foi toute fraîche s’effondre : c’est le vide, total. Je ne laisse rien paraître à mes deux filles adolescentes que j’ai entraînées dans ma nouvelle vie de croyante. Le soir même, comme j’en ai pris l’habitude, je me rends à la messe de 18 heures. Vais-je communier ? Mes pensées défient toute logique : « Après tout, je ne le choquerai pas puisqu’il est au courant. » Je vais jusqu’à prier : « Je ne pas ce qu’il m’arrive, mais je ne crois plus et c’est triste. »

Le lendemain, samedi 18 octobre 1980 – comment oublierais-je cette date ? – je me rends à la messe anticipée du dimanche. Regagnant ma place après la communion, je sens la présence d’un homme, très forte. Un homme plus homme que tous les hommes du monde entier réunis. Il dégage une force extrêmement puissante.

Une projection de pensée me traverse : « J’existe bien puisque je suis là ! »

Que faire de ce vécu ? Que veut le Seigneur ? J’irai jusqu’à me poser sérieusement la question d’une consécration dans un institut séculier. Mais le vœu d’obéissance serait probablement trop difficile, et je renonce.

Depuis cette irruption de Jésus dans ma vie, je vis avec la certitude qu’Il est Vivant, Présent dans l’Eucharistie.

J’en suis folle. Je ne fais pas grand-chose pour lui, si ce n’est de penser à lui, de lui parler, de lui écrire des poèmes, d’expérimenter des milliers de fois son inlassable patience et son infinie miséricorde.

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3° dimanche de Pâques, Malpas et Solignac 4 mai 2025

Frères et sœurs, il y a un animal dont le nom revient six fois dans cette page d’évangile. C’est … le poisson. Vous savez que, avant la croix, le poisson – c’est tellement facile à dessiner – a été le signe de reconnaissance des chrétiens. Encore aujourd’hui : quand vous en voyez un à l’arrière d’une voiture, vous savez que le conducteur est chrétien. En fait, c’est un dessin codé :  en grec,  « POISSON »  cela se dit « ICHTUS ». Chaque lettre est le début d’un mot et l’ensemble constitue une phrase qui signifie : JESUS CHRIST DIEU-LE-FILS SAUVEUR. En cachant astucieusement dans les lettres du mot Ichthus une vraie profession de foi en Jésus, les premiers chrétiens de Rome pouvaient placer le poisson sur leurs maisons, sur leurs tombeaux, pour indiquer aux « initiés » que dans telle habitation vivaient des chrétiens, que tel tombeau était chrétien. Voici ce qu’écrit un pèlerin clandestin pour raconter à sa famille ce qu’il voit à Rome et évite que les païens qui viendraient à lire sa lettre ne comprennent : « Ici, partout j’ai vu une fiancée, partout  j’ai vu des frères, partout la fiancée m’a servi en nourriture un poisson de source, très grand, très pur. » Cette phrase signifiait, une fois décodée : « Ici, partout j’ai vu la communauté chrétienne, partout j’ai vu des chrétiens, partout l’Eglise célébrait la messe  au cours de laquelle j’ai reçu le Corps du Christ, lui qui est Dieu et saint. » On rusait pour aller donner l’Eucharistie aux martyrs qui allaient mourir, en disant aux gardiens de la prison : « Je leur apporte un poisson ».

Le poisson représente le grand désir de Jésus. Pourquoi croyez-vous qu’il ait préparé un peuple pendant 2000 ans, pourquoi croyez vous qu’il soit né parmi nous, qu’il soit mort sur une croix, qu’il soit ressuscité ? C’est pour se donner en nourriture à chacun. Comme de l’homéopathie et mieux que l’homéopathie, comme une perfusion et mieux qu’une perfusion, comme une saine nourriture et mieux qu’un aliment énergétique puisque c’est une personne qui se donne, Dieu le Fils qui nous sauve de l’enfermement sur nous-mêmes, du découragement, de l’égoïsme, du mensonge,

Ce fait  est authentique même s’il est surprenant. Il s’agit au départ d’un couple  dont  l’épouse, Irène est catholique pratiquante et le mari, Michel est incroyant et indifférent. Pendant près de vingt ans, Irène tente de décider Michel à l’accompagner à la messe et à s’intéresser à la vie paroissiale, mais ironisant sur la foi de son épouse et sa pratique, il refuse de faire le moindre pas. S’en doute-t-elle ? Michel lui cache beaucoup de choses et a assez souvent des aventures extraconjugales. Cependant, à la faveur d’un évènement douloureux et d’une rencontre providentielle, Michel se convertit. Il demande alors à un prêtre de l’entendre dans le sacrement de réconciliation. Il se confesse longuement, sincèrement, très en détail et reçoit l’absolution. Pour lui, c’est une vraie libération. Cependant, il a tellement honte de toute sa vie passée qu’il lui est impossible d’aller communier. Malgré l’insistance du prêtre qui a suivi de près sa conversion, Michel prend part régulièrement à l’eucharistie sans recevoir la communion, car il se trouve trop indigne. Mais n’oublions pas que le Seigneur a plus d’un tour dans son sac. Un jour, Michel et Irène participent à une célébration de mariage dans une chapelle perdue dans la campagne. Comme on n’y célèbre la messe que deux ou trois fois par an, le tabernacle reste vide toute l’année. A la fin de la messe, le prêtre se rend compte qu’il a consacré beaucoup trop d’hosties ; après la communion, il se retrouve avec une cinquantaine d’hosties qu’il ne peut ni laisser dans le tabernacle, ni emporter. Par ailleurs, il ne peut pas les « consommer » seul. Que faire ? Etant arrivés en retard, Michel et Irène n’ont trouvé place dans cette chapelle de campagne très jolie mais toute petite, que dans le chœur près d’un pilier. Ce prêtre ne connaît pas Michel mais les yeux de Michel croisent « par hasard » ceux du prêtre un peu désemparé.  Celui-ci lui fait un signe discret pour le faire venir près de lui. Michel, par deux fois, lui demande par signe aussi, si c’est  bien à lui qu’il s’adresse. Le prêtre confirme de la tête… Michel qui a bon cœur se sent obligé de s’approcher de l’autel… Et le voilà qui consomme, pour sa première communion, environ vingt cinq hosties. Le Seigneur ne manque pas d’humour…

Comment ne pas être bouleversé en pensant que Dieu si grand vient s’asseoir chaque jour à la table des pécheurs ? Ce Mystère est si grand que le Seigneur demande à certains parmi nous, par son Eglise, de ne pas communier à cause de leur situation de vie. Ils viennent recevoir la bénédiction du prêtre mais il ne prennent pas l’hostie. Je les remercie. Pourquoi ? Ils savent que l’on peut communier sans recevoir l’hostie comme on peut hélas, recevoir l’hostie sans communier. Ils savent qu’ils peuvent « communier par les yeux ». Ils savent qu’ils nous aident, nous qui pouvons communier, à ne pas communier machinalement. La clef est dans la fin de l’évangile de ce dimanche  : « Quand tu étais jeune, tu mettais ta ceinture toi-même pour aller là où tu voulais… maintenant, un autre te mettra la ceinture et tu iras là où tu ne voudrais pas aller. » La foi c’est quitter sa volonté propre pour s’en remettre humblement à Jésus. C’est comme cela que nous faisons des pêches miraculeuses. Je vous suggère une idée pour savourer la qualité de ce Poisson et sa capacité à nous sauver : quand vous entrez dans l’église, ne passez devant le tabernacle où il est conservé comme on passe devant son frigidaire. Mais adorez-le un instant. Quand vous le recevrez en communion trois quarts d’heure plus tard, vous entrerez mieux dans son Mystère. Amen !

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Lundi 5 mai 2025 La nourriture pour la vie éternelle.

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean (Jn 6, 22-29) : «Jésus avait rassasié cinq mille hommes, et ses disciples l’avaient vu marcher sur la mer. Le lendemain, la foule restée sur l’autre rive se rendit compte qu’il n’y avait eu là qu’une seule barque, et que Jésus n’y était pas monté avec ses disciples, qui étaient partis sans lui. Cependant, d’autres barques, venant de Tibériade, étaient arrivées près de l’endroit où l’on avait mangé le pain après que le Seigneur eut rendu grâce. Quand la foule vit que Jésus n’était pas là, ni ses disciples, les gens montèrent dans les barques et se dirigèrent vers Capharnaüm à la recherche de Jésus. L’ayant trouvé sur l’autre rive, ils lui dirent : « Rabbi, quand es-tu arrivé ici ? » Jésus leur répondit : « Amen, amen, je vous le dis : vous me cherchez, non parce que vous avez vu des signes, mais parce que vous avez mangé de ces pains et que vous avez été rassasiés. Travaillez non pas pour la nourriture qui se perd, mais pour la nourriture qui demeure jusque dans la vie éternelle, celle que vous donnera le Fils de l’homme, lui que Dieu, le Père, a marqué de son sceau. » Ils lui dirent alors : « Que devons-nous faire pour travailler aux œuvres de Dieu ? » Jésus leur répondit : « L’œuvre de Dieu, c’est que vous croyiez en celui qu’il a envoyé. »

Mais que fait Dieu toute une sainte journée ?  D’après la Bible il tient sans cesse le monde dans l’existence. D’après l’évangile du jour, il travaille aussi à ce que nous mettions notre confiance dans le Christ. « L’œuvre de Dieu, dit Jésus c’est que vous croyiez en celui qu’il a envoyé ».  Et si nous lui facilitions la vie ! La foi c’est un composé de trois éléments qui se conjuguent : une connaissance que nous n’aurions pas avec notre seule intelligence, une confiance que nous n’aurions pas avec le seul bon sens, et des choix au quotidien qui nous élèvent au-dessus de nous-mêmes.  Connaissance de Jésus, confiance en Jésus, comportement à l’instar de celui de Jésus. Plus je fais confiance à Jésus, plus je le connais, plus je le connais, plus j’ai envie de lui faire confiance. Plus je le connais et plus je lui fais confiance, plus j’ai envie de faire comme lui. Plus je fais comme lui, plus je désire le connaitre et m’en remettre à lui.

Dans ce travail du seigneur pour que nous nous attachions à Jésus, l’eucharistie aune place éminente. « Vous me cherchez, non parce que vous avez vu des signes, mais parce que vous avez mangé de ces pains et que vous avez été rassasiés. Travaillez non pas pour la nourriture qui se perd, mais pour la nourriture qui demeure jusque dans la vie éternelle, celle que vous donnera le Fils de l’homme, lui que Dieu, le Père, a marqué de son sceau. » (entre parenthèse, qu’y a -t-il d’écrit sur ce sceau ? Il y a inscrit « Dieu », Lumière née de la Lumière, Vrai Dieu né du vrai Dieu, engendré non pas créé, consubstantiel au Père »). La nourriture qui demeure jusque dans la vie éternelle c’est la messe. Comment rendre compte que l’hostie est bien Jésus ? Il y a bien des façons. Prenons cette comparaison.

Dans une ruche, l’abeille la plus importante est la reine. C’est sur elle que repose tout l’essaim. Si la reine meurt, plus de ruche. Or, une petite abeille vit en moyenne 60 jours alors que la reine vit 50 fois plus longtemps.

Mais d’où vient cette reine qui surpasse en longévité ses congénères, et qui est absolument essentielle dans le dispositif ? Où les 80 000 abeilles de la ruche l’ont-elles trouvée ? Ce qui fait une reine c’est uniquement la nourriture que les « abeilles-nounous » donnent à une des innombrables larves parmi toutes les autres. Au lieu de la nourrir de miel, elles la nourrissent de gelée royale. Vous voyez le rapprochement avec l’eucharistie : si Dieu se donne en nourriture, c’est pour que nous devenions reine ou roi, c’est-à-dire des chrétiens libres par rapport au péché. Libres et au service. Le roi étant souverain et l’unité, la paix, le bien-être de ses sujets. Une petite abeille butineuse en pleine saison ne vit que 45 jours parce que son système digestif s’use très vite à force de butiner le nectar des fleurs et de le régurgiter en miel dans les alvéoles. Elle produit dans sa vie et au prix de sa vie l’équivalent d’une petite cuillère de miel. Quand je mange cette cuillère je peux avoir une pensée pour celle qui s’est sacrifiée. Quand je communie à la messe, je pense à Jésus qui a donné  sa vie pour que je puisse devenir habitant du Ciel. 

En allant communier, je pose un acte de confiance en Jésus. En faisant en sorte de pouvoir communier, je connais Jésus au sens fort. Car connaître Dieu, ce n’est pas d’abord savoir des choses très savantes sur lui, c’est entrer en amitié, en intimité, en cœur à cœur. Plus je reçois Jésus, plus je deviens capable de le laisser agir à travers moi.   On se rappelle cette anecdote sur un bateau. Chaque dimanche à la messe se côtoyaient le commandant de bord et un quartier-maître. Au bout de quelques mois, à l’occasion d’une solennité, l’aumônier les invite à prendre l’apéritif juste après la messe. L’amiral et le quartier-maître ne s’étaient pas beaucoup parlé jusqu’alors. Mais l’apéritif aidant, le quartier-maître se risque à dire au commandant : « Je vous vois à la messe tous les dimanches, et pourtant vous passez votre temps à nous enguirlander. Croyez-vous que ce soit normal ? L’amiral lui a alors répondu : « Sachez, cher ami, que si je ne venais pas à la messe tous les dimanches, il y a longtemps que vous seriez passés par-dessus bord »… ! Jésus, augmente en nous la foi, la connaissance de toi, la confiance en toi et la capacité d’être à ta ressemblance.

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