Vendredi 16 mai 2025 Voie Vérité Vie.
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean (Jn 14, 1-6) : «En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Que votre cœur ne soit pas bouleversé : vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi. Dans la maison de mon Père, il y a de nombreuses demeures ; sinon, vous aurais-je dit : “Je pars vous préparer une place” ? Quand je serai parti vous préparer une place, je reviendrai et je vous emmènerai auprès de moi, afin que là où je suis, vous soyez, vous aussi. Pour aller où je vais, vous savez le chemin. » Thomas lui dit : « Seigneur, nous ne savons pas où tu vas. Comment pourrions-nous savoir le chemin ? » Jésus lui répond : « Moi, je suis le Chemin, la Vérité et la Vie ; personne ne va vers le Père sans passer par moi. »
Jésus Voie Vérité Vie.
Jésus est la Voie. Pendant la deuxième guerre mondiale, un avion américain fut abattu au-dessus de la Birmanie. Le pilote, rescapé mais perdu dans la jungle, finit par rencontrer un indigène ; celui-ci, sachant un peu l’anglais, lui offrit de le conduire en lieu sûr. Mais comment sortir d’une forêt épaisse, dans laquelle il n’y avait aucun sentier ? Le Birman prit sa hache et commença de frayer un passage. L’aviateur suivait, dans un enchevêtrement indescriptible de végétaux inconnus ; la présence de serpents ou d’autres animaux redoutables était évidente, ça et là. Effrayé, le pilote demanda au Birman : “Où est le chemin ? Etes-vous sûr de le connaître ?” L’homme de la jungle répondit : “Le chemin, c’est moi ! Suivez-moi, et nous sortirons d’ici”. Et c’est ce qui arriva. C’est en ce sens que Jésus est le chemin.
Imaginez que vous deviez vous rendre chez un grand professeur de médecine, un spécialiste, à Lyon. Vous n’avez pas de GPS et au bout d’un moment, vous êtes complètement perdu. A un feu tricolore, vous demandez votre chemin. L’inconnu vous explique et vous reprenez la route. Mais au bout d’une minute et quatre intersections, vous êtes de nouveau perdu… ! Quelle aurait été la vraie solution ? C’est que le passant vous dise : je monte avec vous. On peut même rêver encore une meilleure solution : que le passant soit le médecin que vous recherchez. C’est cela la foi chrétienne. Dieu ne s’est pas contenté de nous indiquer la route depuis son trône céleste. Il est venu.
Jésus est la Vérité. Dans son tout petit livre qui est un chef d’œuvre, « L’homme qui marche », Christian Bobin écrit : « Il dit qu’il est la vérité. C’est la parole la plus humble qui soit. L’orgueil serait de dire : la vérité, je l’ai. Je la détiens, je l’ai mise dans l’écrin d’une formule. La vérité n’est pas une idée mais une présence. Rien n’est présent que l’amour. La vérité, il l’est par son souffle, par sa voix, […] »
Jésus est la Vie. Il est la Vie au sens où il est Dieu. Dieu est plénitude de vie. Et quand il crée, il crée de la vie. La vie la plus éloignée de lui est la vie minérale. Un peu plus vivante est la vie végétale. Puis ce qui se rapproche encore plus de lui c’est la vie animale. Et puis, la vie physique de l’homme. Ensuite, la vie personnelle et consciente et libre de l’homme. Encore plus vivante et plus proche de Dieu, la vie de foi et de charité. Et puis la vie éternelle des saints. Il est la vie aussi au sens où il est Amour agapé. L’amour n’est pas un fluide vaporeux, une énergie impersonnelle mais l’Amour est Dieu, Communion d’amour éternelle, un seul Dieu en trois personnes, Dieu le Père étant tout l’amour donné, Dieu le Fils étant tout l’amour reçu, et Dieu le Saint-Esprit étant tout l’amour échangé (l’amour réciprocité). Que l’amour ne soit pas une énergie impersonnelle mais quelqu’un qui épanouit notre personnalité par son rayonnement, les saints en sont des signes éclatants. L’Amour c’est-à-dire le don de soi, nous permet d’atteindre notre vraie personnalité. L’amour nous épanouit. L’amour est audace et exigence, consolation et aiguillon, sérénité et sécurité.
Un vieux prédicateur de retraite raconte malicieusement un de ses rêves. A la fin d’une retraite épuisante prêchée à sa propre communauté, le plafond de la salle soudain s’effondre. Tous, surpris, se retrouvent à la porte étroite du Royaume des Cieux. Il voit, admiratif, les retraitants ses frères passer devant lui, et entrer les uns après les autres pour être placés par les anges. Certains sont même très bien placés ! Les anges ne trouvent sa place à lui, le prédicateur, qu’après une recherche laborieuse, tout derrière au fond (pas très loin d’ailleurs du Supérieur général… !) Il n’en éprouve aucune amertume, trouvant au contraire bien normal que le serviteur inutile ait une place très discrète. Il a tellement cité les paroles de l’Epoux ici-bas qu’il se réjouit maintenant à la perspective de l’entendre en direct. La sono est bonne au paradis. Et cela lui suffit. Il y a une immense clameur quand Jésus entre. Les anges d’accueil se précipitent. Le Seigneur traverse longuement la salle de noce, saluant chacun, et vient s’asseoir sur un petit strapontin tout au fond, qu’il n’avait pas remarqué… juste derrière lui. Et Jésus lui tapote l’épaule de la main. Bon, l’éternité s’annonçait bien ! La conclusion du vieux prédicateur Québécois était qu’au ciel, seule importait la proximité de Jésus.
Les bonus : Faut-il croire pour se convertir… ou l’inverse ? Une réflexion percutante sur foi et morale