Dimanche 16 février 2025 6° T.O. C D’où viennent nos maux ?
Frères et sœurs, pourquoi Jésus profère des malédictions ?
Tout d’abord ne nous étonnons pas que les béatitudes en saint Luc ne soient pas exactement comme en saint Matthieu que nous entendons chaque année à Toussaint. Jésus était un prédicateur itinérant. Il a parlé pendant trois ans pendant des heures et des heures. Comme tous les prédicateurs il répétait, il approfondissait, il précisait. Ce qui distingue notamment les béatitudes en saint Luc ce sont les malédictions qui suivent. C’est surprenant d’entendre des malédictions dans la bouche de Jésus. Qu’est-ce qu’il lui prend ?
Nous pouvons constater que notre société ne va pas très bien. L’individualisme, la précarisation, les violences, les maltraitances, le mépris, les injustices, ce ne sont pas que des MOTS, mais hélas des MAUX. Les professionnels et les bénévoles qui accompagnent les plus fragiles en témoignent. Dans nos familles nous sommes décontenancés par les choix de certains jeunes. Comme si notre société s’employait à broyer les personnes. On comprend que Jésus soit en colère. Malheur à vous les riches, malheur à vous qui êtes repus, Malheur à vous qui ricanez, malheur à vous que l’on voit à la une des journaux.
Dans notre société, rien ne changera tant qu’on ne respectera pas les dix commandements. Et le premier d’entre eux : « Tu n’auras pas d’autre dieux que Moi ». Or on oppose à ce commandement fondamental le mot magique : « Laïcité ». Comme si renvoyer la religion à la sphère privée était une solution. Comme si la foi n’était qu’un enjoliveur en option. Or elle n’est pas faite pour être la cerise sur le gâteau. Elle doit être le moteur.
En effet qu’est-ce la personne humaine ? Prenons une comparaison : il y a à Rome, tout près du séminaire français, dans le centre historique, une curiosité architecturale. C’est le panthéon, un édifice gigantesque. C’est un bâtiment circulaire, un cylindre de briques rouges surmonté d’une coupole. On sait que ce qui tient tout l’ensemble, c’est la clef de voûte, c’est-à-dire le sommet de cette demi-sphère qui coiffe le cylindre. Cela doit être très solide. Or, dans ce bâtiment, la clef de voûte, c’est un … trou de cinq ou six mètres de diamètre ! Les Romains avaient dédié ce temple à tous les dieux (pan-theon, en grec) et cette ouverture symbolisait l’accès de la terre au ciel. Il y a là un symbole de ce qu’est l’être humain. La clef de voûte qui donne à l’être humain sa cohésion, son harmonie et qui fait sa grandeur, c’est son cœur profond, son âme. Et ce cœur profond est une ouverture, une possibilité de passage vers l’infini, un accès à Dieu infiniment grand, infiniment saint, infiniment beau, infiniment bon, infiniment vrai,… Notre clef de voûte est une capacité à entrer en relation avec Dieu. C’est notre grandeur et notre fragilité. En effet, cette ouverture est en chaque homme. Et si elle n’est pas remplie par la bonne lumière, la lumière du vrai Dieu, elle sera forcément remplie par autre chose : la passion du jeu, l’ambition effrénée, la recherche du plaisir, l’argent, l’attachement au gourou d’une secte, la superstition qui fait courir après les horoscopes, les tireuses de cartes, ou encore des anesthésiants comme internet, les jeux vidéos, ou le sport devenu une idole. « Maudit soit l’homme qui met sa foi dans un mortel, qui s’appuie sur un être de chair, tandis que son cœur se détourne du Seigneur » nous dit Jérémie dans la première lecture. Dans la Bible il n’y a qu’une seule allusion à l’athéisme : « L’insensé a dit en son cœur : Dieu n’existe pas ». (Psaume 14, verset 1). En revanche, la Bible parle très souvent de l’idolâtrie. Le danger, si nous n’aimons pas le Seigneur, c’est que nous remplissions notre cœur de contrefaçons. Nous naissons tous avec le désir naturel du surnaturel.
Aimer Dieu c’est lui faire de la place (« Heureux les pauvres de cœur »).
Aimer Dieu c’est le désirer (Heureux vous qui avez faim ; dans le récit du péché originel, le serpent tentateur est condamné à manger la poussière du sol ; pourquoi est-ce une punition terrible ? Parce que de la poussière il y en a toujours ; nous le voyons bien dans nos maisons : on a beau faire le ménage régulièrement, ça n’en finit jamais. Le serpent n’aura jamais faim. Quand on est gavé de produits, d’images, de sons, de plaisirs, on n’a pas envie du Seigneur).
Aimer Dieu c’est le fréquenter, c’est pleurer de ne pas penser à lui assez souvent. (Beaucoup d’hommes cherchent Dieu de façon pathétique. Nous les chrétiens nous sommes gâtés. Nous savons qu’accueillir Dieu c’est accueillir Jésus, Jésus que nous pouvons imaginer facilement, que nous pouvons toucher à la communion, qui répare notre cœur à la confession, qui nous parle dès que nous ouvrons son évangile. Jésus c’est « le Christ [qui] est ressuscité d’entre les morts, lui, premier ressuscité parmi ceux qui se sont endormis.)
Aimer Dieu c’est être fier d’être identifié comme de son équipe.
Continuons de prier pour que de plus en plus de chrétiens remettent Le Seigneur en pôle position. Amen !
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