Du 12 juillet
Vénus-Mars
Il y eut un temps où l’on se disait : « Marions-nous, nous finirons bien par nous aimer. » Puis est arrivé le temps où l’on se disait : « Nous nous aimons, alors marions nous ! » Et aujourd’hui, l’on se dit « Nous nous aimons, alors pourquoi nous marier ? » Pourquoi se marier à l’église ?
Si l’on m’a bien renseigné, pour vivre une belle histoire d’amour il faut qu’un jour, un garçon tombe amoureux d’une fille. Il parait que ça le rend timide parce qu’il a très peur du « bof, tu es pour moi un bon copain mais je n’ai pas de sentiment pour toi ». Ensuite, il faut donc que la fille se laisse convaincre : « Spontanément, je n’aurais pas pensé à ce format de gars mais s’il a pensé à moi c’est qu’il a bon goût ». A ce moment-là, les deux éprouvent un sentiment comme celui qu’éprouve un marcheur qui plonge dans un torrent de montagne en plein été. L’eau est pure, fraiche, revigorante. Elle vous donne une pêche, un enthousiasme à soulever la montagne ! Ce qui leur arrive les submerge. Ils ressentent un bien-être comme jamais. Ils sont plongés dans la Joie. Ils prennent un bain de confiance. Ils se sentent lavés, embellis, revigorés, régénérés. Et après ces sentiments si forts ? Après, ils ont deux solutions : la première est de se laisser emporter par le courant, faire la planche et descendre en direction de l’océan. Mais là, ils risquent de rencontrer une eau de plus en plus polluée. En effet, nos fleuves se chargent de pollutions diverses et variées, de détritus avariés. Ils ont alors de moins en moins envie de rester dans cette eau qui les indispose, voire les empoisonne. Mais il y a une deuxième solution : nager en direction de la source de ce torrent. C’est difficile. C’est ardu. C’est laborieux parfois. Mais l’eau est de plus en plus pure. C’est cela la décision du mariage : remonter jusqu’à la source de L’Amour, se rapprocher le plus possible de Celui d’où jaillit l’Amour.
Il leur faut nager à contre-courant. A contre-courant de la société. Pas la peine de faire un dessin. A contre-courant de leurs penchants naturels. A contre-courant du découragement. Comme pour tout, il faut avancer avec le spi et le psy. Le spi parce que c’est un véritable combat spirituel. Le diable se charge de décourager, de grossir les agacements, de jouer sur l’interprétation, etc etc.. Le psy : il s’agit de se former pour comprendre que Vénus et Mars sont deux planètes très différentes…Un homme est en train de marcher le long de la Seine et il trébuche sur une vieille lampe. Il la ramasse, la frotte et un génie en sort. Le génie, qui n’a pas l’air ravi, dit : « Ok, ok. Tu es content, tu m’as libéré de la lampe. Ce mois-ci, c’est la quatrième fois et je commence à en avoir assez ! Alors tu peux oublier les trois vœux habituels car je ne t’en accorde qu’un ! » Notre homme s’assoit et pense longuement … Au bout d’un moment, il se décide et demande : « J’ai toujours rêvé d’un voyage à Tahiti, malheureusement j’ai peur de l’avion et j’ai le mal de mer. Pouvez-vous me construire un pont, jusqu’à Tahiti, pour que je puisse m’y rendre en voiture ? » Le génie ne dit rien pendant quelques secondes, puis éclate de rire : « C’est impossible ! Pense à ce qu’il faut utiliser pour soutenir un tel pont, pense au béton qu’il faudra faire couler, aux tonnes d’acier… Je suis un génie, d’accord, mais je ne peux pas faire de miracle… Il faut tout de même rester dans le domaine du raisonnable. Non, demande-moi autre chose, c’est trop compliqué ! » L’homme se remet à réfléchir. Au bout de quelques minutes, il trouve autre chose : « Est-ce que tu pourrais m’aider à comprendre ma petite femme ? Elle me dit toujours que je ne m’intéresse pas à elle et que je suis insensible. Alors, ce que je voudrais, c’est… comprendre ma petite femme savoir ce qu’elle ressent, et ce qu’elle pense lorsqu’elle est silencieuse …savoir pourquoi elle pleure, pourquoi elle rit… Bref, comprendre sa psychologie. » Le génie le regarde, puis demande : « Le pont, tu le veux avec deux ou quatre voies ? »
Les femmes ont aussi leurs histoires…
- Brouillon chef d’œuvre…
- En fait la femme a été créée avant l’homme…
Les hommes se vengent avec cette histoire… « ça ne fait rien , elle se maquillera ! »
On l’aura compris. Pour réussir il faut remonter à la source de l’amour en permanence quitte à être à contre-courant, pour cueillir chaque jour une brassée d’amour et une pincée d’humour.
Les bonus : Ame (KTO) https://youtu.be/NfgPG4jWa4s
Du 13 juillet
15° dim. ord. C, 13 juillet 2025
Frères et sœurs, Jésus a changé notre perspective en nous donnant la parabole du Bon Samaritain. Il ne s’agit pas tant de chercher qui est notre prochain mais de se faire soi-même prochain de celui qui est laissé de côté, d’un blessé de la vie. Et comme le Bon Samaritain, nous sommes invités à trois attitudes essentielles : il s’arrête, il soigne, il conduit à l’auberge.
1. S’arrêter. Un aumônier, le Père François disait qu’à l’hôpital, nous avons à rencontrer des personnes dont le chemin a été stoppé. Nous oeuvrons en partenariat avec des personnes qui offrent leur humanité et leurs compétences. Il est toujours difficile d’entrer dans une chambre. Maria, responsable de l’équipe d’aumônerie me confiait qu’elle faisait cette prière chaque fois, avant de frapper à la porte d’une chambre : « Mon Bien-Aimé Seigneur, passe devant. » Il faut s’arrêter, savoir se taire, écouter attentivement. Maria me racontait q’un jour elle avait écouté une personne pendant presque une heure. Elle a été obligée de lui dire : « Je reviendrai vous voir mais aujourd’hui je dois aller faire d’autres visites. La dame lui a alors pris la main et lui a dit : « Merci pour tout ce que vous m’avez dit ». Une autre fois, après que Maria lui ait dit : « Comment vous sentez vous aujourd’hui ? » la personne malade lui a dit « Vivement que ça finisse ». Quand on entend ce genre de confidence, on pense que si la personne en avait la possibilité elle demanderait le cocktail qui la ferait mourir. Mais Maria avait une grande capacité d’écoute. Avec beaucoup de délicatesse, elle lui a permis d’identifier pourquoi elle n’était pas bien. Cette personne avait deux filles et un fils. Elle avait été très dure avec son fils et celui-ci ne venait plus la voir. Et cette maman en était très malheureuse ; que faire ? Maria lui a proposé qu’elle écrive à son fils. Comment voulez-vous que j’écrive ? Je ne peux plus tenir un stylo ! » Je vais le faire pour vous. Nous allons réfléchir ensemble à la lettre. Le fils a été très touché par la lettre de sa … maman . Il est revenu la voir ; et la maman n’a plus eu envie que ça finisse !
2. Soigner, prendre soin, compatir, guérir.
Les visiteurs de l’aumônerie sont des soignants aux mains nues. Mais ils ont une panoplie d’ « outils » d’une richesse étonnante : l’écoute, la Parole du Seigneur, la prière, l’écrit parfois, le geste fraternel, le geste sacramentel (communion, confession, sacrement des malades).
Le Père François Garnier racontait qu’il lui était venue un jour l’idée de suggérer ceci à une personne malade. Elle lui disait qu’elle avait tellement mal qu’elle ne pouvait plus réciter le Notre Père. Il lui a dit : « Dites seulement la fin : “Délivre-nous du mal”. Quatre ans plus tard il retrouve la personne en meilleure santé : « Vous ne pouvez pas savoir ce que cette prière m’a apporté. Elle m’a apaisée. » Alors le Père François le suggèrait à d’autres. Souvent aussi il proposait aux personnes confrontées à un mal qui les engloutit, une prière de délivrance. En leur imposant les mains, il priait Le Seigneur de les délivrer du mal.
Une femme de 32 ans, malade du cancer dès la naissance de son troisième enfant. Elle était en phase terminale bardée de tuyaux, de sonde gastrique, de perfusions. Elle ne pouvait plus déglutir. Alors pour la faire communier il disposait une minuscule minuscule parcelle d’hostie sur sa langue. A ce moment-là une métamorphose se produisait sur son visage, une détente extraordinaire.
3. Conduire à l’auberge. Il faut savoir passer la main à une personne complémentaire, confier la personne malade à d’autres. Dieu les sauve grâce au partenariat. Le but est de rendre autonome la personne, d’en faire un acteur de la vie sociale.
Les membres de l’aumônerie savent qu’ils ont à porter dans la prière, aider à considérer la personne dans sa globalité. Un être humain n’est pas qu’un amas de cellules, qu’une mécanique de chimie. C’est une personne avec des besoins spirituels, des relations familiales, amicales, professionnelles, paroissiales.
Nous sommes invités à demander à Dieu une charité inventive, un amour ingénieux. Une histoire qui peut nous nous encourager nous vient des Etats-Unis. Un vieux monsieur, qui vivait seul en Idaho, voulait planter des pommes de terre dans son jardin. Mais c’est un travail très pénible. Ses rhumatismes, son arthrose, son mal au dos l’empêchaient de retourner la terre. John, son fils unique qui habituellement l’aidait pour cette tâche était en prison pour meurtres. Le vieil homme écrit donc une lettre à son fils dans laquelle il décrit sa situation difficile : « Cher John, je me sens très malheureux, parce qu’il me semble bien que cette année, je ne serai pas capable de planter mes patates au jardin. Je suis trop vieux pour pouvoir creuser et retourner la terre. Si tu étais ici, tous mes problèmes seraient résolus. Je sais que tu étendrais le fumier, que tu bêcherais et ferais les trous pour y déposer les pommes de terre. Je t’embrasse. Signé : Papa. » Quelques jours plus tard, il reçoit une lettre de son fils : « Cher papa, pour l’amour du ciel, ne creuse pas dans le jardin, c’est là que j’ai enterré les corps. Je t’embrasse. John. » Le lendemain à quatre heures du matin, une nuée d’agents du FBI et de la police locale arrivent et se mettent à creuser tout le carré du jardin. Cependant, ils ne trouvent aucun cadavre. Dépités, ils s’excusent auprès du vieil homme et quittent les lieux. Quelques jours plus tard, le père de John reçoit une autre lettre de son fils : « Cher Papa, vas-y, maintenant, tu peux planter tes patates. C’est le mieux que je pouvais faire dans ces circonstances. Je t’embrasse, John. »
Seigneur, fais que je ne passe jamais à côté de quelqu’un qui souffre sans l’aider au moins un petit peu, avec ingéniosité et cœur. Je te remercie pour tous ceux qui sont de « bons samaritains » pour moi. Amen !
Les bonus : (4080) Raymond Devos – Qui a commencé . – YouTube
(4052) Nathanaël : “De la drogue au Village saint Joseph” – YouTube
Du 14 juillet
Souffler n’est pas piétiner
Jésus est annoncé comme « Celui qui n’écrasera pas le roseau froissé, qui n’éteindra pas la mèche qui faiblit. » Monseigneur Henri Brincard avait cette formule : « il ne faut pas piétiner les braises, il faut souffler dessus »
Je connais un vieux monsieur très bricoleur dont l’atelier est aussi bien rangé et aussi propre qu’une pharmacie. Il a fabriqué lui-même un mur de tiroirs. Sur chacun d’eux, il a écrit le contenu : « vis de 4,5 x 25 » ; « pointes tête homme de 30 » ; « pointes tête plate de 40 » ; « écrous de 10 » ; « écrous de 12 » ; « boulon de 12mm x 10 cm » ; « vis cruciformes 5 x 45 » ; etc… La « nomenclature » est parfaite. Il y a aussi la rangée de tiroirs contenant les « équerres », les « happes à scellement » de « 10 », de « 12 », de « 15 » ou de « 20 » et autres « ampoules baïonnettes 60 watts », « pitons », « ampoules à vis 75 watts », « crampons », « tire-fonds », etc … En regardant de près, on trouve même un tiroir sur lequel il y a écrit : « Pièces diverses ne pouvant servir à rien »… Il me semble que ce tiroir illustre bien l’espérance chrétienne. Ces pièces ne peuvent servir à rien mais on les garde quand même. On ne sait jamais. Ou plutôt, secrètement, on sait qu’elles serviront un jour. L’espérance est un combiné de patience et de bienveillance. « Patienter » vient du verbe latin qui signifie souffrir. Le mot italien correspondant se dirait en français « supportation »…
Dans certaines situations, il en faut de la patience. Un prêtre de mon diocèse, le Père Paul racontait ce fait paroissial : un de ses fidèles paroissiens faisait le catéchisme aux CM1 et CM 2. Il préparait donc les enfants à la communion solennelle. Il s’investissait beaucoup. Un jour, une maman vient le trouver et lui demande pourquoi il ne veut pas que son fils fasse sa communion. Le catéchiste lui explique que son fils n’est pas prêt, qu’il vient trop rarement au catéchisme, mais qu’il en parlera au Père Paul J. (le curé) et que c’est lui seul qui décidera. Le Père Paul rencontre cette maman et lui confirme que ce n’est pas possible que son fils fasse sa communion cette année. La maman dépitée dit d’une voix autoritaire : « Bon, eh bien, puisque c’est comme ça, je le présenterai en candidat libre ».
Comment faire pour monsieur le curé pour ne pas piétiner les braises, que faire pour tenter de ranimer le feu ? Certains convertis racontent des témoignages personnels époustouflants. Je pense à Georges qui avoue avoir embêté son curé pendant les trois mois du parcours Alpha jusqu’à la ligne d’arrivée où il a enfin baissé les armes et s’est donné à Jésus. Je pense au Père Michel qui demandait à un couple de fiancés pourquoi ils demandaient le mariage à l’église. La fiancée lui répond : « Parce que je l’ai promis à ma grand-mère avant qu’elle ne meure ». Plutôt que de dire que ce n’était pas une bonne réponse, que ce n’était pas une raison suffisante, le Père Michel lui a dit doucement : la promesse que vous avez faite à votre grand-mère est très très importante. La Promesse que vous allez faire à votre fiancé et à Jésus va être encore plus importante.
Le baptisé, parce qu’il est un autre Jésus, n’écrase pas le roseau froissé, il n’éteint pas la mèche qui faiblit. On peut trouver des exemples admirables justement auprès de certains couples..
Une maman de 4 enfants de 20 ans à 9 ans a un mari très difficile. Depuis des années elle ne sait que faire pour l’aider. Les médecins viennent de diagnostiquer, entre autre, une grave paranoïa. Ils lui ont dit : « Bon courage ». Son mari la considère comme son ennemie. Il lui dit qu’il ne l’aime plus et qu’il ne sait pas pourquoi il reste avec elle. Je les ai rencontrés l’un et l’autre, séparément. Je me suis rendu compte de la gravité de l’état du mari. Elle m’écrit : « Je suis soutenue, je me fais aider et connaissant mieux les moyens d’agir, je peux mieux répondre et ainsi permettre une meilleure communication. Mais je sais que ce sera long. et je ne connais pas le résultat. Alors j’ai inventé un mot : « je Pénélope ». J’attends mon Ulysse tout en m’occupant au maximum pour être utile et rester sereine. A côté de mon métier d’enseignante, je suis à la chorale de l’église, et je fais beaucoup de sorties avec mes enfants. La foi m’aide énormément. Je sais que ce qui nous attend de l’autre côté est magnifique, qu’il faut garder confiance sans cesse. » Seigneur bénis le Souffle de ceux qui s’efforcent de ne pas piétiner les braiser mais de les ranimer !
Du 15 juillet
Sacrée bouture
Quand Ezéchiel (Ez 17, 22-24) annonce que le Seigneur prendra une tige et la plantera sur une haute montagne, il prend l’image de la bouture. Jésus est la meilleure branche , le fleuron, de l’arbre d’Israël mais il a été coupé et planté ? maintenant il fait produire de succulents fruits à ceux qui sont greffés sur lui.
Jésus le confirme dans l’évangile. Son Royaume sera toujours fait de petites choses. A l’occasion du 80° anniversaire du débarquement, nous avons pu entendre avec sa croix en or autour du cou, une « grande fille » comme elle dit en souriant : 96 printemps. En revanche, Monique était encore une petite fille en 1940, quand, avec ses parents et sa sœur, elle a pris la route, avec d’autres réfugiés, pour fuir les Allemands. Au bout de trois jours, alors qu’ils n’ont plus rien, une camionnette de soldats français les croise et leur jette une boîte de bœuf bouilli en conserve. Ils sont si contents que son père sort son appareil photo pour immortaliser le « festin ». Elles sont tout sourire. Las, des avions allemands passent à ce moment. Sa mère se jette sur Monique, son père sur sa sœur. Ils mourront tous les deux dans le bombardement. « Elle me serrait fort, j’avais très peur, elle priait, elle disait : “Cœur Sacré de Jésus, protégez-nous, Cœur Sacré de Jésus, protégez-nous, Cœur Sacré de Jé… », avant de s’arrêter net : « Je suis touchée. – Moi aussi », répond son mari. Ils meurent sur le coup. Mais ils ont sauvé leurs filles.
Le monde tient par ce genre d’actes héroïques. On rêverait que les journaux télévisés en fassent l’énumération chaque soir. Quelle belle stimulation pour tous les téléspectateurs !
Un jeune papa dont je fais connaissance m’apprend qu’il est une sorte de douanier. Avec les gendarmes, il circule sur la route pour contrôler les camionneurs, notamment. Un jour ils arrêtent un camion bulgare. Pour échanger avec le chauffeur, ils utilisent un traducteur sur le smartphone. C’est pratique mais compliqué. Le chauffeur a un comportement bizarre. Il parait timide mais l’est-il vraiment ? N’est-il pas un peu dans la manipulation ? Toujours est-il qu’il ne présente pas les papiers demandés. Ce papa contrôleur me dit : « J’étais en droit de lui dire : « vous n’êtes pas en mesure de me présenter les documents, je vous verbalise ». Mais j’ai joué la carte de la confiance. Quand le chauffeur m’a présenté un gros paquet de papiers, j’ai pris le temps de feuilleter et j’ai trouvé tout ce que nous demandions. Il n’était pas manipulateur. Il était brouillon. » Ce papa me racontait ce fait sans esprit de vanité mais comme quelque chose de naturel. L’aumône ne se fait pas qu’avec de l’argent…
Il y a au moins deux enjeux. D’abord, le salut personnel de chacun : saint Paul dit clairement : « Car il nous faudra tous apparaître à découvert devant le tribunal du Christ, pour que chacun soit rétribué selon ce qu’il a fait, soit en bien soit en mal, pendant qu’il était dans son corps. »
Autre enjeu : l’avenir de notre société et l’avenir de notre Eglise. Rappelons avec humour une « fiche technique » souriante.
Le bénévole, (activus benevolus) est un mammifère bipède qu’on rencontre surtout dans les associations, où il peut se réunir avec ses congénères. Les bénévoles se rassemblent à un signal mystérieux appelé “convocation”. On les rencontre aussi en petits groupes dans divers endroits, quelquefois tard le soir, l’œil hagard, le cheveu en bataille et le teint blafard, discutant ferme la meilleure façon d’organiser un rassemblement, de préparer une journée, un flyer, une année pastorale, les prochaines compositions florales, ou la Pâque des malades, ou de dépenser le moins possible pour ne pas mettre la paroisse dans le rouge.
L’ennemi héréditaire du bénévole est le “yaqua”. Le yaqua est aussi un mammifère bipède, mais il semble ne connaître que quelques lettres “il n’y a qu’à” ce qui explique son nom. Le yaqua, bien abrité dans la cité anonyme, attend. Il attend le moment où le bénévole fera une erreur, un oubli, pour bondir et lancer son venin qui atteindra son adversaire et provoquera chez celui-ci une maladie très grave : le “découragement”. Les premiers symptômes de cette implacable maladie sont visibles rapidement : absences de plus en plus fréquentes aux réunions, intérêt croissant pour son jardin, sourire attendri devant une canne à pêche, et attrait de plus en plus vif qu’exercent un bon fauteuil et internet sur le sujet atteint. Les bénévoles décimés par le découragement risquent de disparaître et il n’est pas impossible que dans quelques années, on rencontre cette espèce uniquement dans les zoos où comme tous ces malheureux animaux enfermés, ils n’arrivent plus à se reproduire. Les yaquas, avec leur grande langue, viendront leur lancer des cacahuètes pour tromper l’ennui. Ils se rappelleront avec nostalgie le passé pas si lointain où le bénévole abondait et où on pouvait le traquer sans contrainte.
Le trait est très forcé évidemment. Aujourd’hui nous prions pour qu’il y de moins en moins de Yaqua et plus d’Actus Benevolus !
Il en va de l’avenir de notre Eglise et de notre société. Pourquoi ? Jésus a formulé le secret du bonheur : « Il y a plus de joie à donner qu’à recevoir ». Aujourd’hui beaucoup de « ismes » nous poussent au repli : individualisme, relativisme, aquoibonisme (à quoi bon ?). L’image de la graine semée nous dit qu’il faut prendre le risque de se donner.
On pourrait dire que le chrétien est le premier domino, mais à l’envers… Vous avez vu ces réactions en chaîne à la télévision. Pendant des semaines on a installé des dominos dans un gymnase, des centaines de milliers de dominos. On fait tomber le premier et cela déclenche la chute de tous les autres. Le chrétien sait qu’il est le premier domino mais à l’envers : un chrétien qui se relève, un chrétien qui tient debout permet à une multitude de se redresser.
Les bonus : (3564) Les fantômes existent-ils ? – YouTube