Lundi 9 septembre 2024 Si je t’oublie Jérusalem

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (Lc 6, 6-11) : « Un jour de sabbat, Jésus était entré dans la synagogue et enseignait. Il y avait là un homme dont la main droite était desséchée. Les scribes et les pharisiens observaient Jésus pour voir s’il ferait une guérison le jour du sabbat ; ils auraient ainsi un motif pour l’accuser. Mais lui connaissait leurs raisonnements, et il dit à l’homme qui avait la main desséchée : « Lève-toi, et tiens-toi debout, là au milieu. » L’homme se dressa et se tint debout. Jésus leur dit : « Je vous le demande : Est-il permis, le jour du sabbat, de faire le bien ou de faire le mal ? de sauver une vie ou de la perdre ? » Alors, promenant son regard sur eux tous, il dit à l’homme : « Étends la main. » Il le fit, et sa main redevint normale. Quant à eux, ils furent remplis de fureur et ils discutaient entre eux sur ce qu’ils feraient à Jésus. »

On pourrait dire que pour les scribes et les pharisiens,  Jésus  a tout faux : premièrement  il est interdit strictement de travailler un jour de Sabbat et deuxièmement, si cet homme est paralysé de la main droite c’est qu’il a péché et il faut lui laisser accomplir sa punition. Il est écrit en effet dans le Psaume 136 (5-6) « Si je t’oublie, Jérusalem, que ma main droite m’oublie ! » Ce serait pareil pour quelqu’un qui serait muet : le verste suivant dit : «  Je veux que ma langue s’attache à mon palais + si je perds ton souvenir, si je n’élève Jérusalem, au sommet de ma joie. »

Qu’est ce que le mal ? Voici diverses opinions (Chacune a une parcelle de vérité). 1. “C’est inscrit dans la nature des choses” (dualisme)
– Les souffrances actuelles sont des étapes nécessaires dans un processus dialectique qui amènera inévitablement des jours plus heureux : les “lendemains qui chantent”. (Hegel, Marx, philosophes de l’histoire)
On dira qu’il a une valeur éducative : “C’est le métier qui rentre” ,que c’est un signal d’alarme , que ce qui est mal pour l’un ne l’est pas toujours pour l’autre, que c’est chemin de croissance pour l’humanité.
Solution : l’apaisement. Les stoïciens et aussi Leibniz, Spinoza, Hegel, Marx… Il s’agit d’intégrer le mal en quelque chose qui le dépasse. On sacrifie les personnes à un ordre, à une nécessité, à une somme de biens qui dépasserait les personnes. En fait, toute personne est un bien infini : aucune somme de bien ne pourra jamais être préférée à une seule personne pour nous faire accepter le mal.
2. “C’est la fatalité, c’est le destin… On n’y peut rien, ça devait arriver…” (fatalisme) “C’était écrit” ; “c’était son heure”.

3. “Un mal est parfois un bien” : la maladie fait apprécier la santé ; la guerre fait apprécier la paix ; la stupidité des uns fait apprécier la sagesse des autres. La clef du bonheur : ne rien désirer d’autre que ce qui lui arrive en supprimant ses propres désirs. Un effort de concentration pour vaincre l’ignorance, supprimer les passions, apaiser l’esprit. Au terme : la sérénité parfaite.  En Occident ce sont les stoïciens, en Orient, Bouddha
N’est-ce-pas la voie de la fuite ?Le fait de dire qu’il n’y a pas d’issue sinon par l’évasion ne cache-t-il pas le pessimisme, la démission, le désespoir ? En fond cette idée : le monde ne peut pas répondre à une intention de Dieu. Il nous resterait alors à chercher Dieu au-delà de tout ce que nous voyons et touchons.

3. “C’est la faute des hommes ” homo homini lupus :  guerres. imprudences au volant. catastrophes chimiques de Soveso en Italie, Bhopal en Inde, Tchernobyl en Russie, etc etc…  pollution abus des excitants, d’alcool et de drogue.  Mais pourquoi un bébé naît-il avec un handicap ?
4. “C’est notre karma” (hindouisme)Il faut payer jusqu’au dernier sou.
5. “C’est la faute du diable”Il représente un inculpé idéal. Comme le mauvais génie qui se plait à saboter le travail du créateur.On attribue ainsi le mal à une puissance du mal qui serait comme un anti-Dieu et contre lequel Dieu ne serait pas assez puissant.
Et pourtant le diable ne se partage pas le monde avec Dieu, il n’est qu’une créature. Il existe bien toutefois une responsabilité de Satan dans le mal mais au simple titre d’une incitation intérieure à la tentation.6. “C’est une punition”“Qu’est-ce que j’ai fait au Bon Dieu ?”… Dieu n’est pas quelqu’un qui aurait des maladies en réserve pour en envoyer à profusion sur les hommes. Le sida après la tuberculose et le cancer. Dieu est le Vivant. Il nous veut en santé !La maladie n’est pas une punition du ciel. C’est d’abord une invitation à lutter contre elle : soin, aide aux chercheurs, don du sang.

« Dieu pardonne toujours, l’homme pardonne parfois, la nature, elle, ne pardonne jamais ». Si on ne respecte pas les lois de la nature « ça ne pardonne pas… »
7. “C’est un appel de Dieu et une bénédiction”Passé notre première réaction d’indignation ou de révolte, d’incompréhension ou de découragement, il faut se dire que DIEU A LES MOYENS DE TRANSFORMER UN MALHEUR EN GRACES. Une maman raconte : “Ce soir-là, mon coeur est lourd, mon corps pesant. J’entre dans la chambre de Céline à l’heure où elle s’endort pour l’embrasser.
– “Tu sais, maman, une croix…” (Aurait-elle perçu ce que je vis ?… Mes pensées défilent plus vite que ses mots. Une croix, oui, je sais…)
– “… Une croix, c’est une fenêtre.” – “?”  – “Tu ne comprends pas. Regarde, maman.” Ma petite fille – 4 ans -, qui ne sait pas écrire mais seulement dessiner, s’assied sur son lit, prend un stylo-feutre et un papier pour m’aider à voir. Elle trace une croix et l’entoure d’un carré.” -” Tu vois, maman, une croix, c’est une fenêtre.” Mon corps s’allège comme l’éclair, mon coeur à nouveau bat à l’endroit.- Ce que tu me dis est merveilleux. Je l’écrirai dans mon cahier pour te le redire quand tu seras grande. Et ma petite fille, déjà si grande, qui ne s’embarrasse pas avec la subtilité des verbes irréguliers, me répond l’air très assuré : – Ce n’est pas la peine, maman. Je le “saverai” toujours. Mais attention de ne pas tomber dans la caricature de Dieu ! Il aurait besoin de souffrances pour sauver les hommes ! Le Christ ne disait pas : “Ta souffrance t’a sauvé” mais “Ta foi t’a sauvé”.

Les bonus : L’église des GUÉRISONS MIRACULEUSES ! Prière des Malades à Saint Nicolas des Champs (youtube.com)