Samedi 8 février 2025 veiller sur vos âmes

Lecture de la lettre aux Hébreux (He 13, 15-17.20-21) : «Frères, en toute circonstance, offrons à Dieu, par Jésus, un sacrifice de louange, c’est-à-dire les paroles de nos lèvres qui proclament son nom. N’oubliez pas d’être généreux et de partager. C’est par de tels sacrifices que l’on plaît à Dieu. Faites confiance à ceux qui vous dirigent et soyez-leur soumis ; en effet, ils sont là pour veiller sur vos âmes, ce dont ils auront à rendre compte. Ainsi, ils accompliront leur tâche avec joie, sans avoir à se plaindre, ce qui ne vous serait d’aucun profit. Que le Dieu de la paix, lui qui a fait remonter d’entre les morts, grâce au sang de l’Alliance éternelle, le berger des brebis, le Pasteur par excellence, notre Seigneur Jésus, que ce Dieu vous forme en tout ce qui est bon pour accomplir sa volonté, qu’il réalise en nous ce qui est agréable à ses yeux, par Jésus Christ, à qui appartient la gloire pour les siècles des siècles. Amen. »

« Faites confiance à ceux qui vous dirigent et soyez-leur soumis ; en effet, ils sont là pour veiller sur vos âmes. » Dans l’Eglise il y a la merveilleuse pratique de l’accompagnement spirituel. Quand j’étais au collège et au Lycée, nous avions chacun un prêtre accompagnateur. On l’appelait même le directeur de conscience. Dans ce qui était alors considéré encore un peu comme un petit séminaire, chaque prêtre enseignant ou en retraite avait ses « dirigés ». C’était le terme de l’époque. Nous pouvions nous confesser et poser nos questions. Nous y apprenions l’obéissance au sens noble du terme. Aujourd’hui, tout ce qui touche à l’obéissance n’a pas bonne presse. Un parti politique s’appelle « les insoumis ». On a entendu la promotion d’un livre qui s’appelle : « Indignez-vous ».  On est sans cesse dans la contestation. On revendique de n’avoir plus d’entrave. Cette philosophie imprègne nos consciences, notre univers mental. Tout ce qui touche à l’obéissance n’est plus compris. Autrefois, l’obéissance c’est-à-dire l’art de chercher la Volonté de Dieu à l’aide d’un grand frère, d’un Père dans la foi, était un trait d’éducation …. Aujourd’hui je rends grâce à Dieu pour l’accompagnement pendant sept années du Père Clément.

Voici une parabole pour dire l’importance d’être accompagné. EN UN TEMPS OU LE CIEL se gagnait à la force du poignet, un grand pécheur se désespérait. Il avait longtemps manqué à tous les commandements de Dieu et voyait ses jours s’évanouir sans qu’il constate le moindre progrès spirituel dans sa vie. Il avait accompli toutes les pénitences que les hommes d’église lui avaient proposées mais il ne se sentait pas pardonné, aussi s’imposa-t-il de nombreux pèlerinages qu’il effectuait pieds nus, jeûnant, se mortifiant de mille manières. Pourtant sa conscience ne s’apaisait pas. Partout où il passait, il cherchait auprès de serviteurs de Dieu de nouvelles inventions pour se punir, sans résultat. Il essaya même de revivre la passion en portant une croix très lourde et lorsque, ayant parcouru de nombreuses lieues, il s’écroulait d’épuisement, il regardait son âme et se répétait : je suis le plus grand des pécheurs, il n’y aura pas de place pour moi dans le Paradis. Un jour, ensanglanté et en larmes, il parvint chez un ermite qui gardait un sanctuaire de la Vierge. L’homme de Dieu le considéra longuement et lui déclara : je vais te donner la pénitence qui t’apaisera pour toujours. Il s’agissait de couper un arbre immense, qui se trouvait au bord d’une rivière, à l’aide d’une toute petite scie. La sentence plut à notre homme qui travailla de longs jours à couper l’arbre tout en se demandant comment cette tâche pourrait bien le purifier, mais il avait eu tout de suite confiance en l’ermite. Ce dernier passa le dernier jour de la pénitence avec lui. L’arbre tomba dans l’eau en soulevant des gerbes d’écume, plongea, remonta et se mit à flotter tranquillement. ” Ce n’est pas fini, tu dois fixer les yeux sur le tronc jusqu’à ce qu’il ne devienne progressivement qu’un petit point noir à l’horizon et disparaisse complètement “, dit l’ermite. – ça y est je ne le vois plus. – Eh bien maintenant prends le plus petit caillou que tu trouveras et jette-le dans l’eau. Il s’exécuta et vit le petit caillou sombrer immédiatement. – Tu vois, reprit l’ermite, un arbre qui pèse des milliers de tonnes se laisse porter par les eaux et une pierre qui ne pèse pas quelques grammes sombre immédiatement. L’eau c’est la grâce de Dieu qui peut porter les péchés les plus lourds, mais le petit caillou c’est l’orgueil de l’homme qui le fait sombrer dans le désespoir. Dorénavant, fais ton métier de pécheur et laisse Dieu faire son métier de Dieu qui est de pardonner et d’aimer sans mesure.

Les bonus : Josée-Anne Sarazin-Côté : de la sorcellerie à Jésus Christ