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Nous fêtons vos 40 ans de mariage, Anne et Marc.  Pourquoi cette longévité alors que l’on a dénombré l’an dernier 120 000 divorces pour 240 000 mariages ?  La réponse est à la fin de cet évangile : «  Et là il ne pouvait accomplir aucun miracle ; il guérit seulement quelques malades  en leur imposant les mains.  Et il s’étonna de leur manque de foi. » Qu’un homme et une femme puissent être amoureux après quarante ans de mariage, cela relève du miracle. Mais qu’est-ce qu’un miracle de Jésus ? Il y a des miracles que Jésus a refusé de faire : sauter du haut du Temple de Jérusalem sans parachute, transformer des pierres en du pain, descendre de la croix.

Dans un miracle accompli par Jésus, il y a toujours toujours une participation de l’homme. Il faut qu’il donne sa foi, qu’il pousse sa foi aussi loin que possible : comment ? en remplissant 6 cuves d’eau de cent litres chacune, en donnant ses cinq pains et ses deux poissons, en transportant un paralysé en le faisant passer par le toit, en insistant comme pour la femme syrophénicienne en criant sa foi comme Bartimée de Jéricho, en suppliant comme le bon larron sur la croix.

La majorité des couples traversent des crises, plus ou moins longues et graves, liées à des raisons diverses : deuil, chômage, infidélité, addictions, usure, enfants, santé… Si beaucoup n’y résistent pas, c’est qu’il y a un malentendu sur l’amour  ; on se marie parce qu’on s’aime, sans comprendre que l’amour est en réalité construit sur une amitié et fondée sur une décision, un engagement. Il faut se marier parce qu’on a décidé de s’aimer.

Il faut toujours penser que, le jour de votre mariage, Jésus pour accomplir le miracle vous a mis au travail et en travail.

Au travail : La petite Victoire a quatre ans; elle est la cinquième d’une fratrie de six enfants. C’est une petite fille très autonome, très vive. Un jour elle surprend ses parents en discussion très serrée. Ils ne se disputent pas mais l’entretien est vigoureux. Victoire, sans quitter sa sérénité leur dit sagement : « Arrêtez de vous disputer, vous n’avez qu’à faire un plouf plouf. » .. ! Amstramgram piq et piq et colegram bour et bour et ratatam amstragram.. Victoire apprendra que ce n’est aussi simple mais en tout cas elle cherche une solution.

Le problème, c’est que les couples ne prennent pas assez de temps gratuit à deux. Ils s’essoufflent, submergés par le travail, les enfants, les activités personnelles, les réseaux sociaux… Ils ne savent pas parler en profondeur de leurs désirs, leurs besoins. Il y a une perte de la qualité de présence et d’écoute. Difficile alors, quand on n’a pas entretenu le cœur de la relation, de faire face aux intempéries. Le mariage implique un don de soi décapant, qui passe par une mort à soi-même. Il faut donner à l’autre le meilleur de soi-même. C’est tout un travail pour les couples de  chercher ce qui leur coûte chez l’autre, pour mettre au jour les difficultés, de se demander ce qu’ils aiment chez l’autre, afin de faire mémoire de ce qui les a attirés, pour ranimer ce premier amour enfoui. Un travail de dentelle au secours de l’amour, qui doit s’appuyer sur la grâce du sacrement de mariage. Est-ce qu’ils croient que Dieu est tout-puissant et qu’il peut les sauver, avec leur bonne volonté ?

La prière individuelle et en couple réactive le sacrement de mariage : Dieu est fidèle, il faut s’appuyer en tout premier sur lui. C’est important d’entretenir le feu de leur amour, en sanctuarisant du temps, minimum une soirée mensuelle en amoureux. Le Père Denis Sonet préconisait un voyage de noces annuel, pour réviser ensemble son équilibre de vie… Il disait : ne cherchez pas quelque chose de cher, louez un gite en Ardèche et faites en sorte que ceux qui vous voient pensent que vous êtes un faux couple… Je pense qu’il voulait dire que lorsqu’on est fou amoureux on est un peu foufou. Heureux les couples qui cultivent une complicité disons enfantine.

En travail : Au bout de soixante années de mariage, alors qu’elle était sur son lit de mort, une femme révèle un secret à son mari… Durant leur vie commune, ils n’avaient pas de secret l’un pour l’autre. Ils étaient heureux à passer leur temps à palabrer et à se servir mutuellement. Cependant, la vieille épouse gardait un coffre fermé dont elle interdisait l’ouverture à son mari et refusait de lui en divulguer le contenu. L’époux respecta le secret de sa femme et ne se soucia plus du coffre. Le jour où le médecin déclara que la vieille dame, très affaiblie par la maladie, n’en n’avait plus pour longtemps, l’époux sombra dans une profonde tristesse. Un jour, alors qu’il rangeait les affaires de sa femme, son regard tomba sur le coffre. Emu, il le lui apporta en espérant qu’elle lui révèle enfin son contenu. En le voyant arriver le coffre dans les bras, son visage s’anima d’une lueur de tendresse. Elle lui dit : « Maintenant, tu peux l’ouvrir. » L’homme ouvrit le coffre ! Il y avait deux poupées en tissu, quelques épingles, des crochets à tricoter et une somme de vingt cinq mille dollars. Interloqué, il interrogea sa femme sur cette surprenante découverte. Elle lui répondit en murmurant : «Lorsque je t’ai épousé, ma grand-mère me donna un conseil pour réussir mon mariage : le secret est d’éviter les querelles futiles, elle me conseilla de fabriquer une poupée en tissu à chaque fois que la colère me gagne. »  Alors une vive émotion submergea l’homme qui se dit :« Deux poupées seulement ! Cela veut dire qu’elle ne m’en a voulu que deux fois durant soixante années de mariage ! » Il se sentit heureux de ne l’avoir fâchée que deux fois au cours de leur vie commune. -« Maintenant, dit-il, je connais le secret des deux poupées, mais qu’en est-il des vingt cinq mille dollars ? L’épouse lui répondit : » C’est l’argent que j’ai amassé de la vente des poupées ! »

Au travail et en travail !Amen !

Les bonus : Vous êtes plutôt chrétien de GAUCHE ou de DROITE ? (youtube.com)