Mardi 7 Janvier 2025  Dieu est Amour

Lecture de la première lettre de saint Jean (1 Jn 4, 7-10) :« Bien-aimés, aimons-nous les uns les autres, puisque l’amour vient de Dieu. Celui qui aime est né de Dieu et connaît Dieu. Celui qui n’aime pas n’a pas connu Dieu, car Dieu est amour. Voici comment l’amour de Dieu s’est manifesté parmi nous : Dieu a envoyé son Fils unique dans le monde pour que nous vivions par lui. Voici en quoi consiste l’amour : ce n’est pas nous qui avons aimé Dieu, c’est lui qui nous a aimés, et il a envoyé son Fils en sacrifice de pardon pour nos péchés. »

Nous venons d’entendre le sommet de la Révélation inouïe que le Seigneur nous fait dans la Bible. Il tient en ces trois mots « DIEU EST AMOUR ». Un de nos plus grands missionnaires français, le Père Montchanin qui est resté toute sa vie en Inde, qui aimait les hindous, qui était un fin connaisseur de leur religion, disait à la fin de  sa vie : « Si je suis resté chrétien, c’est en raison de la Trinité ». Eh bien je prends tout à fait à mon compte cette affirmation. Si je suis chrétien, si je suis prêtre, c’est en raison de la Sainte Trinité. Pourquoi ? Réponse en trois étapes.

Première étape. Avec notre seule intelligence, nous pouvons très bien en arriver à la conclusion que Dieu existe. Un fait : ce mercredi-là, monsieur le Curé attend les enfants pour la séance de catéchisme des enfants de l’école publique. Il voit arriver, un peu plus tôt que les autres, un enfant du cours moyen deuxième année : il sent que ce petit a une question importante à poser. En effet, le garçon finit par lui dire : « Monsieur le Curé, la maîtresse a dit qu’il ne fallait pas croire en Dieu parce que tout ce qui existe vient du « Big Bang ». L’enfant était visiblement perturbé. Ce que dit la maîtresse est parole d’évangile. Et pourtant, cette fois-ci, sa remarque contredit la catéchèse du mercredi et ce qu’il entend à la maison. Le Père Curé lui dit alors : « Eh bien …Tu vas poser une question à la maîtresse : « A-t-elle déjà entendu un « pet » sans qu’il n’y ait personne pour le lâcher ? » – « Oh, je n’y avais pas pensé ! ». L’histoire ne dit pas si l’enfant a eu suffisamment d’audace et de simplicité pour poser la question à l’institutrice, et si l’argument a ébranlé son scientisme. Mais l’objection de monsieur le Curé a rassuré l’enfant. Il n’est pas plus bête de croire qu’une intelligence supérieure est à l’origine de la matière que de penser que l’univers s’est fait tout seul.

Deuxième étape. Je peux facilement déduire que cet Etre qui nous a créés est parfait. Donc, il ne nous crée par pour avoir un faire-valoir ou bien parce qu’il s’ennuie. Il nous crée par amour. Il nous aime. Un jour, une dame dont le mari était apiculteur me dit : « Mon Père, vous aimez les comparaisons ; je vous dis celle qui me parle beaucoup. Je dois dire que j’ai épousé la passion de mon mari pour les abeilles. J’ai réfléchi : on peut penser que Dieu agit avec nous comme nous agissons avec les abeilles. Les abeilles, nous les aimons, nous les protégeons, nous veillons à ce qu’elles aient à manger ; l’hiver, nous leur donnons du sucre si elles n’ont pas assez de provisions ; au printemps, nous les changeons d’endroit pour qu’elles puissent butiner selon leurs besoins. Nous ne leur faisons que du bien. Nous ne pouvons pas, hélas, les sauver de toutes les maladies, les préserver de tous les prédateurs. Mais nous les entourons du mieux que nous pouvons. Dieu est aussi notre providence. Il n’est pas un magicien qui résoudrait tous nos problèmes, mais il nous entoure de son amour. » Il est bien capable de répondre même à ce genre de prière : « Abeille qui n’a pas le bourdon en cherche un pour lune de miel… »

Troisième étape à laquelle  notre seule intelligence ne pouvait pas accéder. En effet, dire « Dieu nous aime » et dire « Dieu est Amour » ce n’est pas du tout la même chose. Je sais bien que parfois on dit : « Cet enfant est un amour ». Mais il y a un abîme entre l’affirmation que Dieu nous porte de l’amour et l’affirmation – qui est le sommet de la révélation, précisément dans ce passage de la première lettre de saint Jean: « DIEU EST AMOUR » Pourquoi ? Parce que l’amour, ce n’est pas un fluide, ce n’est pas un gaz. C’est de la communication, c’est de la relation, c’est de la réciprocité, de l’échange, de la communication.  Dire que Dieu est amour, c’est donc affirmer qu’en Dieu il y a deux personnes au moins ! Cela, notre petit esprit humain ne pouvait pas l’imaginer. Dans les mythologies on avait imaginé une multitude de dieux, mais les grands penseurs savaient très bien que Dieu ne peut être que Un, que Unique. 

Il est Trois !

Savez-vous que c’est la pensée chrétienne qui a forgé le concept de « personne »? Dès les premiers siècles de l’Eglise, pour parler du mystère de la Sainte-Trinité, un seul Dieu en trois personnes, il a fallu réfléchir, préciser, définir ce terme. Il existait déjà mais il a fallu dire clairement que Père, Fils, Saint-Esprit, ce ne sont pas trois façons de parler comme quelqu’un peut être à la fois père de famille, médecin et pianiste ; ou bien trois effets de Dieu comme l’électricité produit de la chaleur avec les convecteurs, de la lumière avec les lampes, de la force avec les machines. Non ! le Père est bien distinct du Fils et le Saint Esprit n’est pas un deuxième Fils : Ce sont trois personnes. On a pâti pour l’exprimer avec justesse. Et comme la Bible nous dit que l’homme est à l’image et à la ressemblance de Dieu, l’Eglise a dit : « Chacun est une personne. » Avant, quand on croyait que Dieu était un vieux solitaire, grand architecte un peu tyrannique, on disait : individu. « Personne », cela dit beaucoup plus. Une personne, ce n’est pas un numéro, c’est quelqu’un. C’est un être en relation. Et en relation d’abord avec son créateur. Dieu est Amour !…

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