Samedi 7 décembre 2024 La lune et le soleil.
Lecture du livre du prophète Isaïe (Is 30, 19-21.23-26) : «Ainsi parle le Seigneur, le Dieu saint d’Israël : Peuple de Sion, toi qui habites Jérusalem, tu ne pleureras jamais plus. À l’appel de ton cri, le Seigneur te fera grâce. Dès qu’il t’aura entendu, il te répondra. Le Seigneur te donnera du pain dans la détresse, et de l’eau dans l’épreuve. Celui qui t’instruit ne se dérobera plus et tes yeux le verront. Tes oreilles entendront derrière toi une parole : « Voici le chemin, prends-le ! », et cela, que tu ailles à droite ou à gauche. Le Seigneur te donnera la pluie pour la semence que tu auras jetée en terre, et le pain que produira la terre sera riche et nourrissant. Ton bétail ira paître, ce jour-là, sur de vastes pâturages. Les bœufs et les ânes qui travaillent dans les champs mangeront un fourrage salé, étalé avec la pelle et la fourche. Sur toute haute montagne, sur toute colline élevée couleront des ruisseaux, au jour du grand massacre, quand tomberont les tours de défense. La lune brillera comme le soleil, le soleil brillera sept fois plus, – autant que sept jours de lumière – le jour où le Seigneur pansera les plaies de son peuple et guérira ses meurtrissures. »
« La lune brillera comme le soleil, le soleil brillera sept fois plus » Charlotte est une mignonne petite fille de quatre ans. Vive, enjouée, elle fait l’émerveillement de ses parents à cause de ses « Pourquoi ? » inattendus et de ses réparties déroutantes. Le papa et la maman de Charlotte vous diront que leur fille est tout à fait exceptionnelle. Bien sûr !… Un soir d’hiver, la petite famille revenait d’une journée passée chez Mamie. Quand on descendit de voiture devant la maison, il faisait tout à fait nuit. Une petite fille n’est jamais bien rassurée quand il fait nuit. C’est pourquoi Charlotte serrait très fort la main de son papa. Cela lui permettait en outre de garder le nez en l’air et d’admirer la lune qui brillait de tout son plein, en cette soirée glaciale. « J’aime bien la lune, dit Charlotte tout à coup. – Oui, dit papa, elle est belle, la lune. – Elle est belle la lune, répète la petite, conciliante. » Mais, esprit pratique, elle ajoute aussitôt : « Et puis elle sert à quelque chose : elle éclaire. Si la lune n’était pas là, on n’y verrait rien du tout ! – Et le soleil ? dit papa, pour encourager la conversation. Tu aimes aussi le soleil ? – Mmmoui… fait Charlotte, condescendante. – C’est beau aussi, le soleil ! – Oui, mais cela ne sert à rien. – Pourtant, le soleil éclaire aussi : bien plus que la lune, même ! – Oui, réplique Charlotte péremptoire, mais le soleil, il éclaire quand il fait jour : cela ne sert à rien ! »
Elle n’avait pas encore réalisé que le soleil est la source de la lumière du jour et que la lune n’est que le reflet du soleil. N‘agissons-nous pas comme la petite Charlotte ? Nous bénéficions des services des autres, de leurs compétences, de leurs attentions, de leur affection. La plupart du temps, nous savons les remercier. Mais nous prenons rarement conscience qu’ils ne sont bons, compétents, compatissants que parce qu’un Autre leur donne de l’être.
Dans le même ordre d’idée, un jour, au Vatican, le Père Raniero Cantalamessa, a inventé une fable pour aider ceux qui avaient été déstabilisés par une campagne de presse disant que la seule vraie religion, facteur de progrès, faisant le salut de l’humanité, était la science. Dans les fables, les animaux peuvent parler entre eux. Le hibou est un oiseau dont l’œil est fait pour voir de nuit, pas de jour. La lumière du soleil l’aveuglerait. Le hibou se déplace à l’aise dans le monde nocturne, mais il ne sait rien du monde diurne. Imaginons qu’un aigle se lie d’amitié avec une famille de hiboux et leur parle du soleil : comment il éclaire tout, comment sans lui tout plongerait dans l’obscurité et le gel, comment leur monde nocturne même n’existerait pas sans le soleil. Le hibou ne pourrait que répondre : « Tu racontes des histoires ! Jamais vu votre soleil ! Nous nous déplaçons très bien et nous nous procurons de la nourriture sans lui ; votre soleil est une hypothèse inutile et donc n’existe pas. » Et le Père Raniero Cantalamessa explique que c’est exactement ce que fait le scientifique athée quand il affirme : « Dieu n’existe pas. » Il juge un monde qu’il ne connaît pas, qui se trouve hors de sa portée. Pour voir Dieu, il faut ouvrir un oeil différent, il faut se risquer hors de la nuit. Or, actuellement, l’idée est répandue partout que Dieu n’existe pas, qu’il n’est qu’une hypothèse ou une espèce de rêve pour certains esprits faibles à qui cela fait du bien d’y croire, mais qu’un jour, la science expliquera tout. Or, nous n’avons pas à choisir entre la science et la foi. Ces deux domaines sont parfaitement compatibles. Pensons à Albert Einstein. Il paraît qu’il y a actuellement moins de cinq personnes au monde qui comprennent sa théorie de la relativité dans sa totalité. Eh bien, Einstein disait : « Le hasard c’est le nom que Dieu se donne quand il veut agir incognito ! » Le problème c’est que le scientisme athée diffuse beaucoup d’idées qui sont à l’inverse de l’évangile. Par exemple, selon le scientisme athée, l’homme est totalement marginal et insignifiant dans l’univers. La vision chrétienne affirme en revanche que l’homme a été créé « à l’image et à la ressemblance de Dieu. »
Nous sommes tous des hiboux ; mais Jésus nous éclaire, et ça, c’est vraiment « chouette » !
Les bonus : Temoignage d’un bohémien en quête de la lumière