Samedi 6 juillet 2024 Jésus époux de notre âme
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu (Mt 9, 14-17) : «En ce temps-là, les disciples de Jean le Baptiste s’approchèrent de Jésus en disant : « Pourquoi, alors que nous et les pharisiens, nous jeûnons, tes disciples ne jeûnent-ils pas ? » Jésus leur répondit : « Les invités de la noce pourraient-ils donc être en deuil pendant le temps où l’Époux est avec eux ? Mais des jours viendront où l’Époux leur sera enlevé ; alors ils jeûneront. Et personne ne pose une pièce d’étoffe neuve sur un vieux vêtement, car le morceau ajouté tire sur le vêtement, et la déchirure s’agrandit. Et on ne met pas du vin nouveau dans de vieilles outres ; autrement, les outres éclatent, le vin se répand, et les outres sont perdues. Mais on met le vin nouveau dans des outres neuves, et le tout se conserve. »
Jésus nous dit clairement qu’il n’est pas venu faire un petit raccommodage, un petit ravalement de façade. Il vient changer nos cœurs. Nous n’avons pas tous vocation à changer radicalement de vie, mais régulièrement le Seigneur nous donne ce genre de témoignage pour nous rappeler qu’il vient pour nous sauver à la racine. Il n’est pas seulement un enjoliveur mais le moteur. Il n’est pas qu’un dépanneur mais l’Epoux de notre âme. Il n’est pas qu’un nouveau vêtement mais il vient faire une greffe de cœur.
Fin avril nous avons vu arriver au Puy un frère avec une belle croix pectorale représentant le Christ de Saint Damien, sur une bure franciscaine bleue. Il marche avec une ânesse qui se prénomme Espérance, et un petit chien. Il est venu partager notre repas du lundi soir 29 avril 2024 à la cure des Carmes et nous a raconté son histoire pas banale. Ses parents sont athées et anticléricaux. Aujourd’hui il ne comprenne absolument pas son choix mais préfèrent qu’il soit sur la route plutôt que dans un monastère, ce qui serait pour eux l’abomination de la désolation. La Moselle, son département d’origine étant concordataire, même à l’école publique, il a eu droit aux cours de religion chrétienne. Et c’est ainsi qu’il a préparé et fait sa première communion. Ne se doutant pas de la tournure qu’allaient prendre les choses, ses parents finissent par le mettre dans un collège privé catholique en raison de difficultés dans l’établissement public. A sa préadolescence, il lit les évangiles mais pour y rechercher des contradictions, des incohérences, des preuves que tout cela est faux dans le but d’embêter les prêtres avec ses questions. Un jour il va piéger un prêtre. Mais c’est le prêtre qui le « piège » (entre guillements) en lui disant : « Maintenant ça suffit ; c’est moi qui vais poser les questions et toi qui vas répondre. Dis-moi si tu connais un Dieu comme celui de la religion catholique, un Dieu qui vient sur terre pour mourir sur une croix. Si tu avais eu à imaginer Dieu, est-ce que tu l’aurais imaginé comme celui dont parle l’évangile ? Et si tu avais eu à fonder une Eglise, est-ce que tu aurais raconté ce que dit l’évangile des apôtres : jaloux, peureux, lâches, renégat, lents à comprendre ? ». Ce sont ces questions qui le font basculer dans la foi en Jésus. Ce prêtre était le Père André Dukiel et il est devenu le Père spirituel de Brice. J’ai connu André Dukiel au séminaire français. Avec sa Volkswagen noire il m’avait emmené avec deux autres séminaristes d’abord à Assise pendant les vacances de février après les examens semestriels ; puis en France pour les vacances de Noël parce que cette année-là les trains étaient en grève. Je souscris à l’avis de frère Brice quand il en parle comme d’un saint. Le Père André Dukiel est mort d’un cancer à soixante ans il y a cinq ou six ans. Il a eu le temps d’aider Brice à trouver sa vocation : ni chez les Carmes, ni chez les Bénédictins, ni chez les trappistes, mais une vie d’évangélisation au grand vent comme une espèce de saint Benoît Joseph Labre. Il sillonne à pied les routes de saint Jacques de Compostelle, d’Allemagne, d’Autriche, d’Italie, de Turquie, de Grèce, pour le moment ! Il a le désir de se rendre à Jérusalem mais sa première tentative n‘a pas abouti. Il peut parler pendant des heures du Seigneur et de ses rencontres improbables, de la façon dont cette ânesse l’a choisi chez l’éleveur de Brive La Gaillarde en venant naturellement à lui. Il l’avait découverte sur le Bon Coin, elle a souffert de maltraitance. C’est lui qui lui a donné son nom : espérance, en pensant à son espoir d’aller avec elle jusqu’à Jérusalem. |
Les bonus : ANCIEN TOXICO, LAURENT GAY REVIENT DE L’ENFER (youtube.com)