Vendredi 5 juillet 2024 Miséricorde ou sacrifice
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu (Mt 9, 9-13) : « En ce temps-là, Jésus vit, en passant, un homme, du nom de Matthieu, assis à son bureau de collecteur d’impôt. Il lui dit : « Suis-moi. » L’homme se leva et le suivit.Comme Jésus était à table à la maison, voici que beaucoup de publicains (c’est-à-dire des collecteurs d’impôts) et beaucoup de pécheurs vinrent prendre place avec lui et ses disciples. Voyant cela, les pharisiens disaient à ses disciples : « Pourquoi votre maître mange-t-il avec les publicains et les pécheurs ? » Jésus, qui avait entendu, déclara : « Ce ne sont pas les gens bien portants qui ont besoin du médecin, mais les malades. Allez apprendre ce que signifie : Je veux la miséricorde, non le sacrifice En effet, je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs. »
Les Petites Sœurs de l’Agneau raconte ce témoignage dans leur petit bulletin « Etincelles » : Notre ami Jean-Luc, un ancien légionnaire, vivait dans la rue à Marseille, tourmenté par son passé où plusieurs fois il avait dû tuer. La nuit, de terribles angoisses assaillaient son cœur. Un jour, une petite sœur ouvre sa bible et lui lit ces paroles du prophète Isaïe : « Quand vos péchés seraient comme l’écarlate, comme neige ils blanchiront ; quand ils seraient rouges comme la pourpre, comme laine ils deviendront. » Nous expliquons à Jean-Luc que le pardon de Dieu a ce pouvoir incroyable d’effacer ses crimes, qu’il n’en restera aucune trace et que son cœur pourra retrouver la paix. Jean-Luc écoute cette bonne nouvelle inimaginable. « C’est vrai, ma sœur ? C’est vrai ? Alors je veux me confesser ! » Aussitôt, nous fixons une date pour monter avec lui à la basilique de Notre-Dame-de-la-Garde. Le jour venu, pendant le trajet de bus, Jean-Luc se montre nerveux et impatient. Tandis qu’il se trouve dans le confessionnal, nous intercédons de tout notre cœur pour que tout se passe au mieux et qu’il reçoive une grande grâce de délivrance. « Viens des quatre vents, Esprit, souffle sur ce mort, et qu’il vive ! Qu’il vive ! » Quand il sort, un rayon de lumière danse dans la pénombre tant son visage est radieux. Notre ami est libéré de son poids de mort, il est ressuscité dans son cœur, et ne peut s’empêcher de crier tout fort sa joie dans la basilique : « Mes sœurs, c’est fini, le curé m’a dit que Dieu m’a pardonné, que ma vie peut recommencer ! »
Quelques semaines plus tard, Jean-Luc, atteint d’une cirrhose très avancée, s’éteignit. Le cœur pacifié, restauré, il était prêt à bondir au ciel. Le Père l’attendait, les bras grands ouverts pour l’étreindre dans sa douce et puissante miséricorde.
Croyons-nous que la miséricorde de Dieu est plus forte que tous nos péchés ? Que l’amour est plus fort que la mort ?
On rapporte l’anecdote de cette dame catéchiste qui expliquait aux enfants la différence sur ce point entre Judas qui se pendit et Simon-Pierre qui pleura amèrement et fut pardonné par le Seigneur de son triple reniement. Le traître n’a-t-il pas supprimé avec sa vie la possibilité même de recevoir la miséricorde de son Maître ? N’est-ce pas son désespoir qui est coupable ? N’aurait-il pas mieux fait d’imiter Pierre en s’ouvrant au pardon ? — Oh bien, moi, rétorqua un enfant, si j’étais Judas, je serais allé me pendre !
— Mais non enfin ! s’écria la catéchiste effarée, tu n’as rien compris, voyons, Jésus aurait certainement pardonné à Judas comme il a pardonné à Pierre. — Si, si, continue l’enfant buté, moi à la place de Judas, je serais allé me pendre. La catéchiste stupéfaite ne sait que répondre devant tant de sèche obstination mais l’enfant espiègle ajoute aussitôt : — moi si j’étais Judas, je serais allé me pendre au cou de Jésus … O bienheureuse ruse de l’enfance ! qui dira mieux l’insondable miséricorde du Sauveur, l’étreinte de Jésus qui pardonne, celle-là même dont nous faisons si souvent l’expérience, au confessionnal ! Père saint garde-moi du Mauvais, sors toi-même à ma recherche si je me suis égaré, et jette-toi à mon cou (cf Luc 15,20) lorsque je reviens à toi comme un Fils prodigue !
Car notre salut personnel non plus n’est pas assuré. Nul, sauf révélation spéciale, ne peut avoir ici-bas la certitude subjective d’être du nombre des élus. Il faut pour cela persévérer jusqu’à la fin dans l’état de grâce. Or personne ne peut savoir, d’une absolue certitude, s’il est ou non hic et nunc en état de grâce. On connaît à ce propos, la très célèbre réponse de sainte Jeanne d’Arc à ses juges : Si je n’y suis, Dieu m’y veuille mettre ; si j’y suis, Dieu m’y veuille garder. A bien plus forte raison nul ne peut savoir s’il persévèrera jusqu’à la fin dans la grâce. L’Église enseigne que la persévérance finale est un don spécial de Dieu qu’il faut demander dans la prière. Celui qui aura tenu bon jusqu’au bout, c’est celui qui sera sauvé (Mt 24,13 ; cf Mt 10,22). C’est par notre persévérance que nous sauverons nos vies (Luc 21,19).
Nous ne savons donc rien d’assuré et de définitif sur notre sort éternel. N’y a-t-il pas cependant certains indices qui, sans nous fournir une certitude absolue, nous permettent de supposer néanmoins, avec une bonne probabilité, que nous persévèrerons jusqu’à la fin ? Existent-ils des symptômes d’un bon état général qui donneraient comme une certitude morale de notre fin heureuse ? Peut-il y avoir des signes de prédestination au salut ? Les Pères de l’Église en ont évoqué quelques-uns d’après les Écritures. Ils ont énuméré comme signes engageants : la patience dans les adversités ; le goût de la Parole de Dieu ; la miséricorde à l’égard des pauvres ; l’amour des ennemis ; l’humilité…
Les bonus : Qui est “le catho de service” – Influenceur chrétien (youtube.com)