Jeudi 5 décembre 2024 Jésus roc éternel.
Lecture du livre du prophète Isaïe (Is 26, 1-6) : «En ce jour-là, ce cantique sera chanté dans le pays de Juda : Nous avons une ville forte ! Le Seigneur a mis pour sauvegarde muraille et avant-mur. Ouvrez les portes ! Elle entrera, la nation juste, qui se garde fidèle. Immuable en ton dessein, tu préserves la paix, la paix de qui s’appuie sur toi. Prenez appui sur le Seigneur, à jamais, sur lui, le Seigneur, le Roc éternel. Il a rabaissé ceux qui siégeaient dans les hauteurs, il a humilié la cité inaccessible, l’a humiliée jusqu’à terre, et lui a fait mordre la poussière. Elle sera foulée aux pieds, sous le pied des pauvres, les pas des faibles. »
Nous le savons bien : dans une maison, le plus important c’est ce qui ne se voit pas, es fondations. Si les fondations reposent sur le rocher, la maison tiendra. Vous pourrez y faire des aménagements, y ajouter des étages ou des balcons. De même heureux qui a trouvé le Seigneur et l’a pris comme point d’appui. Heureux qui repose sur Lui.
Et au fond, la vie chrétienne, consiste à revenir toujours à ce rocher. On conserve précieusement cette parole de saint Augustin : « Tu nous as faits pour toi, Seigneur, et notre cœur est sans repos tant qu’il ne demeure en toi ». Nous sommes faits pour l’amour, et nous ne sommes vraiment heureux que si nous reposons sur l’amour, l’amour n’étant pas un fluide, un invertébré gazeux, mais le Seigneur lui-même.
C’était le secret du Pape Jean-Paul II. Le cardinal Lustiger avait raconté : « A Lyon, en octobre 1986, à l’issue de la messe présidée par le Pape, je désirais lui présenter un nouvel évêque. Les organisateurs commençaient déjà à démonter le podium. Cependant, les voitures du cortège officiel attendaient le Pape. Où pouvait-il bien se trouver ? Nous le découvrons à l’intérieur du podium dans une petite pièce aménagée en chapelle. C’est là qu’il s’était préparé avant la Messe ; là aussi que le Saint-Sacrement avait été rapporté. Le Pape était seul, agenouillé devant le Saint-Sacrement, en action de grâce, au milieu du brouhaha de la foule et du bruit des marteaux. Il priait comme un bûcheron donne des coups, totalement concentré et indifférent au vacarme. Le mot de saint Luc m’est revenu à l’esprit : « Entrant dans le combat, Jésus prie de façon plus instante. » (Lc 22,44) Nous sommes restés un long moment derrière Jean-Paul II, entraînés à prier à son rythme, de même qu’en montagne, le guide marche en tête et impose le pas, parce qu’il sait comment il faut avancer. »
Et saint Jean-Paul II savait comment permettre à quelqu’un de retrouver le rocher Jésus dont il s’était détaché. Au début des années 1990, deux jeunes Américains, collaborateurs d’Irina Albert (ancienne secrétaire de Soljenitsyne) à la station radio qu’elle avait fondée à Moscou, sont de passage à Rome. Se rendant à l’audience du mercredi, ils rencontrent un mendiant, dans une rue proche du Vatican. Un bref dialogue s’établit : – Hélas, nous n’avons pas grand-chose à vous donner, mais nous allons demander au Saint-
Père de prier pour vous. – Oh ! si vous le voyez, dites-lui que je suis un prêtre qui a abandonné son ministère, et maintenant je suis très malheureux.
A l’audience, étant dans la prima fila, ils peuvent très brièvement lui en glisser un mot. Le Saint-Père réagit immédiatement : – Je veux le rencontrer. Amenez-le-moi cet après-midi ! Ils le retrouvent effectivement : – Le Saint-Père désire vous rencontrer. Nous avons mission de vous y conduire. – Jamais de la vie, j’ai trop peur ! Mais les Américains l’ayant rassuré et encouragé, il consent à aller voir le Pape, fait un brin de toilette pour être présentable et les suit. A la porte de bronze, ils font appeler le père Stanislaw Dziwisz, qui confirme qu’ils sont attendus. Une fois dans les appartements pontificaux, le père Stanislaw les fait attendre dans un petit salon et introduit le prêtre auprès de Jean-Paul II. Après un certain temps, il les rejoint, en larmes et bouleversé. Il leur avoue que le Saint-Père, après l’avoir étreint, est tombé à genoux devant lui en disant : – Tu es prêtre pour l’éternité. Je te rends tes pouvoirs de confesser. Donne-moi le pardon de Jésus. Et le prêtre d’ajouter : – Je vais reprendre le chemin de l’Eglise. On apprendra plus tard, par une autre source, qu’il vit maintenant dans un monastère.
Monseigneur Henri Brincard donnait volontiers ce conseil : « Quand vous voyez que votre Père curé ne va pas bien, allez vous confesser à lui. » Pourquoi cela lui permettra-t-il d’aller mieux ? Parce qu’il retrouvera son Rocher, il retrouvera sa grâce, celle de donner le Pardon au Nom de Jésus. De même pourquoi, pour un couple chrétien, il est important de faire partie des équipes Notre-Dame ou de la communion Priscille et Aquila, ou d’une maisonnée de l’Emmanuel, ou d’un autre mouvement chrétien ? Parce que ces équipes ont le charisme d’entretenir la grâce du mariage, de permettre aux foyers de profiter vraiment des fondations sur lesquelles ils reposent : pas simplement la parole qu’ils se sont donnée l’un à l’autre mais Celuilà même qui s’est porté garant de cette parole.
« Prenez appui sur le Seigneur, à jamais, sur lui, le Seigneur, le Roc éternel. » Immuable en Son dessein, il préserve la paix, la paix de qui s’appuie sur Lui…
Les bonus : Comment prouver que l’Évangile est vrai (youtube.com)