Lundi 4 novembre 2024 L’habit ne fait pas l’ami

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (Lc 14, 12-14) : «En ce temps-là, Jésus disait au chef des pharisiens qui l’avait invité : « Quand tu donnes un déjeuner ou un dîner, n’invite pas tes amis, ni tes frères, ni tes parents, ni de riches voisins ; sinon, eux aussi te rendraient l’invitation et ce serait pour toi un don en retour. Au contraire, quand tu donnes une réception, invite des pauvres, des estropiés, des boiteux, des aveugles ; heureux seras-tu, parce qu’ils n’ont rien à te donner en retour : cela te sera rendu à la résurrection des justes. »                    

Il faut que nous soyons vigilants. Nous avons facilement des bords. Nous fonctionnons par sphères, par bulles. Et nous estimons les autres sur leur apparence…En Inde, on raconte cette histoire. Il était une fois un brahmane bon et très pieux. Il vivait des aumônes que les fidèles lui offraient. Un jour, il se dit : ” Je vais aller demander l’aumône habillé comme un pauvre intouchable. ” Il enveloppa donc ses reins de haillons, comme font les parias, les plus pauvres de l’Inde. Ce jour-là, personne ne le salua, personne ne lui fit l’aumône. Il se rendit au marché et au temple, mais personne ne lui adressa la parole. La fois suivante, le brahmane s’habilla comme les gens de sa caste : il endossa un beau costume blanc, un turban de soie et une veste brodée. Les gens le saluaient et donnaient de l’argent pour lui-même et pour le temple. Rentré chez lui, le brahmane ôta ses habits, les posa sur une chaise et s’inclina profondément devant eux en disant : ” Oh fortunés vêtements ! Soyez heureux ! Sur terre vous êtes infiniment plus honorés que les personnes humaines que vous habillez. “

Au Liban, on raconte une histoire semblable. Un cultivateur rentre très tard des champs. Il est fourbu, dépenaillé, crotté. Il entend de la musique et des rires. Il y a une fête où on peut arriver sans être invité. Quelle aubaine ! Il va pouvoir se reposer et manger. Il ouvre la porte et respire une agréable odeur de couscous. Mais… on l’éconduit, car il n’a pas bonne allure ! Il va donc chez lui, revêt son plus beau manteau et revient à la fête. On le conduit à table et on lui apporte une assiette  bien remplie et un bol rempli de sauce appétissante. Alors, il prend la cuillère, la remplit, la vide sur ses vêtements en criant : « mange, mon manteau, mange… puisque c’est toi qu’on a invité. » Un certain Aristippe de Cyrène (Ve siècle av. J.C.) a dit : ” On examine avec soin les objets dans les boutiques, mais quand il s’agit des gens, on les juge sur l’apparence. ”            

Alors louons le Seigneur pour ceux qui au lieu de s’éreinter à monter l’échelle sociale décide de la descendre. Par exemple le Père Henri Nouwen bien connu au Canada. Après une vie consacrée au monde universitaire, le célèbre Père Henri Nouwen décida de vivre dans la communauté de l’Arche. Un jour, il fut abordé par une handicapée qui lui dit : ” Henri, peux-tu me bénir ? “

Le Père Nouwen s’exécuta de manière toute mécanique, en traçant du pouce un signe de croix sur le front de la fillette. Au lieu de l’en remercier, elle protesta avec véhémence : ” Non ! Pas comme ça ! Je veux une vraie bénédiction ! ” Le Père Nouwen eut conscience du caractère machinal et formaliste de son geste. Il dit à la petite : ” Oh, excuse-moi… Je te donnerai une vraie bénédiction, quand nous serons tous rassemblés pour la célébration. ” A la fin de la cérémonie, au milieu d’une trentaine de personnes assises en cercle sur le sol, le Père Nouwen prit la parole : ” Jeannette m’a demandé une bénédiction spéciale. Elle sent qu’elle en a besoin actuellement. ” La fillette se leva et se dirigea vers le prêtre. Il portait une longue aube blanche aux manches amples recouvrant autant les mains que les bras. Dans un élan de spontanéité, Jeannette l’embrassa et posa sa tête contre sa poitrine. Le Père Nouwen, d’un mouvement instinctif, l’enveloppa de ses manches au point de la faire presque disparaître dans les plis de son aube.

Et, tandis qu’ils étaient l’un contre l’autre. Le Père Nouwen dit : ” Jeannette, je veux que tu saches que tu es aimée de Dieu. Tu es précieuse à ses yeux. Ton beau sourire, ta gentillesse envers les membres de la communauté et tout ce que tu fais de bien nous montrent la beauté de ton âme. Je sais que tu te sens un peu déprimée ces jours-ci et que ton cœur est triste, mais tu es une personne unique, aimée de Dieu et de toutes les personnes qui vivent ici avec toi. “

Jeannette leva la tête et le regarda ; son large sourire était la meilleure preuve qu’elle avait vraiment ressenti et reçu la bénédiction. Quand Jeannette eut rejoint sa place, tous les autres handicapés voulurent recevoir la bénédiction. L’un des assistants, un jeune de 24 ans, leva la main et dit : ” Et moi? – Bien sûr, répondit le Père Nouwen, Viens ! “Il l’embrassa et dit : ” John, c’est tellement beau que tu sois l…. Tu es le fils aimé de Dieu. Ta présence est une joie pour nous tous. Quand les choses sont difficiles et que la vie est pesante, souviens-toi toujours que tu es aimé d’un amour infini. ” Le jeune homme le regarda, les larmes aux yeux, et dit : ” Merci, merci beaucoup ! “

Nous avons plus fréquemment le sentiment d’être maudits que celui d’être bénis. Le sens et la beauté de la bénédiction nous échappent bien souvent. Que le Seigneur nous insire les moyens de faire comprendre à chacun qu’il est  une personne unique profondément aimée de Dieu.

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