Vendredi 31 octobre 2025 Les juifs mes frères de race

Lecture de la lettre de saint Paul apôtre aux Romains (Rm 9, 1-5) : «Frères, c’est la vérité que je dis dans le Christ, je ne mens pas, ma conscience m’en rend témoignage dans l’Esprit Saint : j’ai dans le cœur une grande tristesse, une douleur incessante. Moi-même, pour les Juifs, mes frères de race, je souhaiterais être anathème, séparé du Christ : ils sont en effet Israélites, ils ont l’adoption, la gloire, les alliances, la législation, le culte, les promesses de Dieu ; ils ont les patriarches, et c’est de leur race que le Christ est né, lui qui est au-dessus de tout, Dieu béni pour les siècles. Amen. »

Saint Paul énumère toutes les grâces du Peuple Juif. C’est impressionnant. Ils ont l’adoption, la gloire, les alliances, la législation, le culte, les promesses de Dieu ; ils ont les patriarches, et c’est de leur race que le Christ est né. Nous leur devons tout. Car ces grâces nous sont attribuées dès que nous sommes baptisés au prisme de l’événement qu’elles préparaient : l’incarnation.  Saint Paul aimerait que ses frères juifs  s’ouvrent à la grâce de la foi. Certains y accèdent et c’est toujours bouleversant. Pensons à Fabrice Hadjaj, et avant lui saint Paul, Ratisbonne, Edith Stein, Simone Weil, Marcel Dassault, Le cardinal Lustiger, et aujourd’hui Stéphane Bern, et peut-être Gad Elmaleh, etc etc… Dans sa liste des grâces du Peuple juif, saint Paul en a oublié une, c’est l’humour. Ce n’est pas un hasard si l’on rit tellement avec La Grande Vadrouille, Rabbi Jacob, La folie des Grandeurs. Le réalisateur Gérard Oury est juif.  … On raconte cette blague : Un Rabbin avait envoyé son fils en Terre Sainte étudier à Jérusalem. Mais à Jérusalem, son fils avait rencontré des chrétiens et avait demandé le baptême. Quand il l’apprend, son père tombe dans une tristesse indicible. Il va en parler à un confrère rabbin qui l’écoute attentivement et qui lui conseille d’en parler directement à Dieu, l’Eternel Béni-soit-il. Ainsi le soir-même il s’enferme dans la synagogue et il pleure, il crie, il explose, il expose son immense peine. Adonaï, je croyais bien faire en envoyant mon fils à Jérusalem et le voilà qui revient catholique. Quelle déception ! quelle honte pour notre famille ! » Quand enfin il fait silence, il entend alors le Seigneur, Adonaï, lui dire : « Figure-toi qu’il m’est arrivé la même chose ! … ?!?…J’ai envoyé mon Fils en Terre Sainte moi aussi, il est allé aussi à Jérusalem. Et il est aussi devenu catholique. Le rabbin est interloqué. Il dit au Seigneur : mais alors, qu’avez-vous fait ? Et le Seigneur lui répond : « J’ai fait un Nouveau Testament » …

Il est intéressant de regarder ce que le Premier Testament nous enseigne, quels traits d’humour on peut y trouver. Le premier exemple que l’on peut citer est : Le livre de Jonas qui est indiscutablement un bijou de la littérature juive. L’humour est présent dans la pédagogie de Dieu qui est mise en œuvre par les auteurs sacrés dans la Bible et puis aussi par ceux qui la commente. Ce livre de Jonas est un livre qui est connu pour son côté un peu décalé, humoristique.

Le deuxième exemple est le Premier Livre de Samuel : le choix et l’appel de David. Le prophète Samuel est envoyé pour choisir le futur Roi d’Israël. Samuel aperçoit l’aîné d’une famille et il dit certainement le Messie du Seigneur est là devant moi … mais le Seigneur dit à Samuel ne considère pas son apparence ni sa haute taille je le rejette il ne s’agit pas ici de ce que voient les hommes, les hommes voient ce qui leur saute aux yeux ; le Seigneur voit le cœur. Et Jessé (le père de David) va faire défiler tous les beaux mâles de sa tribu devant le prophète Samuel et aucun ne sera bon jusqu’à ce que Samuel dise « mais il n’en manque pas un ? » « Si si c’est le petit dernier il est en train de garder le troupeau »  et c’est justement David que le Seigneur avait choisi… Pensons  aussi à Abraham et au rire de Sara. L’attitude de Dieu telle qu’elle nous est rapportée par le Premier Testament est à la fois pleine de tendresse et d’une redoutable efficacité pour déjouer les plans tellement sérieux et raisonnables des hommes. Lorsqu’il demande à Abraham de compter les étoiles ou les grains de sable au bord la mer : n’est-ce pas un trait d’humour pour lui faire percevoir à quel point Dieu peut faire bien au-delà de tout ce qu’un homme peut imaginer.

L’humour a parfois un caractère spirituel et les traits de caractère de l’humour qui sont dans le Premier Testament font partie intégrante de la spiritualité juive. Etienne Charpentier dans son livre intitulé « Pour lire l’Ancien Testament » écrit ceci à propos du Livre de Ruth :  Humour de Dieu !  pour ramener la pureté de la foi, Esdras le prophète, vient d’obliger les juifs qui ont épousé des étrangères à les répudier. Dieu est bien obligé de l’approuver mais il trouve qu’il y va un peu fort et il inspire ce charmant récit. Booz, juif pieux de Bethléem épouse Ruth, une étrangère de Moab, un fils leur naît Obed père de Jesse et grand père de David. Leçon d’universalisme qui rappelle plein d’humour à nous tous qui croyons l’aimer parce qu’on a bien observé ses prescriptions ; c’est bien de l’aimer mais sans fanatisme.  Soyez intelligents. Ne confondez pas la fin avec les moyens. Ruth sera citée dans la généalogie de Jésus. Donc le récit du Livre de Ruth dans le Premier Testament permet à Israël, de prendre de la distance, avec ce qui pourrait devenir une espèce de fanatisme ou d’intégrisme dans la manière d’appliquer les commandements de Dieu. Lorsque Israël accueille la Loi de Dieu, il est prié par son Dieu de faire acte d’interprétation, d’intelligence de se les approprier.

L’humour c’est une bonne arme pour lutter contre l’orgueil. Joseph Folliet (sociologue, essayiste, poète) dit : « Heureux celui qui sait rire de lui-même, il n’a pas fini de s’amuser » 

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