Mardi 31 décembre 2024 ll y a beaucoup d’anti-Christs
Lecture de la première lettre de saint Jean (1 Jn 2, 18-21) : «Mes enfants, c’est la dernière heure et, comme vous l’avez appris, un anti-Christ, un adversaire du Christ, doit venir ; or, il y a dès maintenant beaucoup d’anti-Christs ; nous savons ainsi que c’est la dernière heure. Ils sont sortis de chez nous mais ils n’étaient pas des nôtres ; s’ils avaient été des nôtres, ils seraient demeurés avec nous. Mais pas un d’entre eux n’est des nôtres, et cela devait être manifesté. Quant à vous, c’est de celui qui est saint que vous tenez l’onction, et vous avez tous la connaissance. Je ne vous ai pas écrit que vous ignorez la vérité, mais que vous la connaissez, et que de la vérité ne vient aucun mensonge. »
Notons le petit clin d’œil. Nous voilà au dernier jour de l’année et nous lisons dans cette première lettre de saint Jean que c’est la dernière heure.
Quelle grâce de vivre au rythme de l’année liturgique ! Chaque jour a une couleur particulière. Pas seulement les quatre ou cinq couleurs liturgiques : blanc-or pour les solennités, rouge pour Pentecôte ou la fête des martyrs ou le dimanche des Rameaux et de la Passion et le Vendredi-Saint, violet pour les deux grands temps de l’Avent et du carême, et vert pour le temps dit ordinaire, et rose pour les dimanche de Gaudete et Laetare. La couleur est aussi donnée par les saints du jour, par les Lectures du jour, par les prières du missel. Quelqu’un qui ne va pas à la messe peut penser qu’il s’agit toujours du même rite mais pour le fidèle, il y a une infinité de nuances. Mais bien plus que cela, nous sommes souvent touchés que le Seigneur nous rejoigne dans notre météo intérieure. En l’occurrence cette première lecture mentionne la dernière heure. Saint Jean ensuite, ne mentionne pas un antichrist mais plusieurs. Peut-on les identifier ? « ils sont sortis de chez nous », écrit-il. Ils seraient donc baptisés, élevés dans la foi chrétienne, et maintenant feraient tout pour la saper, la démolir, la jeter aux orties, sournoisement ou frontalement. Il y a les antichrists qui tiennent le haut du pavé, bien visibles, et les antichrists de voisinage.
Mais il faut nous attacher à la fin du passage lu : « Quant à vous, c’est de celui qui est saint que vous tenez l’onction, et vous avez tous la connaissance. » Conclusion : attachez-vous à Jésus.
Alors puisque beaucoup prendront un temps de prière cette nuit pour passer de 2024 à 2025 dans le Seigneur, pourquoi ne pas se rappeler les sept demeures telles que les a décrites sainte Thérèse d’Avila ? Beaucoup restent toute leur vie à marcher sur le chemin de ronde. Ils n’ont pas idée qu’ils puissent entrer dans leur château intérieur. Pas idée ou pas envie. Ou pas le temps. Cependant, on a toujours autre chose à faire, mais est-on sûr d’avoir mieux à faire ? La porte par laquelle on entre c’est la prière. C’est une porte étroite, très étroite. On a le sentiment quand on la prend d’entrer en soi-même. C’est ce qu’on appelle la première demeure. L’intérieur du château n’a vraiment rien d’extraordinaire. Le décor de la première demeure peut même être inquiétant. Des ombres qui grandissent au fur et à mesure qu’on avance. Il y a déjà le risque de se décourager. Il faut au contraire persévérer. Il faut affronter le silence et les ténèbres pas à pas. Au fond du tunnel on aperçoit un objet lumineux. Il éclaire un grand portail fermé. Cet objet lumineux, c’est une armure de chevalier. Il y en aura besoin dans la deuxième demeure.
Il faut passer l’armure de lumière. Elle est légère, elle ne pèse pas plus qu’un voile sur les épaules ou une marque sur le front. Elle va permettre de résister aux démons. Parce que derrière cette porte, tout l’enfer va se lier contre toi pour t’obliger à t’en retourner et à sortir du château. Il va falloir lutter. Et terrasser le dragon, en fait nos propres fautes, la colère, la tristesse, la paresse. On peut alors enlever son armure souillée et pousser la porte de la troisième demeure.
Dans la troisième demeure, les murs sont incrustés de pierres précieuses et le sol est couvert de paille. Ce sont des enfants qui se jettent à la figure ces brins de paille. C’est la pagaille. On essaie de balayer cette paille pour voir la mosaïque sur le sol. Mais les enfants continuent d’en jeter sans regarder si vous les recevez dans les yeux ou dans le col de chemise. Ça gratte et ça sent la vache. Qu’as-tu à regarder la paille qui est dans l’œil de ton voisin alors que la poutre qui est dans le tien tu ne la vois pas. On a terrassé les défauts. On risque d’en tirer de l’orgueil et du mépris envers les autres. Il faut y opposer l’humilité représentée par la mosaïque.
La quatrième porte est barrée par une poutre très lourde. Mais les enfants peuvent aider à la dégager. Dans la quatrième demeure on entend le murmure de l’eau. La porte s’ouvre sur le plus calme et le plus beau des jardins. On peut y voir deux bassins d’eau transparente l’un alimenté par tous nos efforts pour arriver à Dieu, l’autre directement de la Source qui est le Seigneur. L’eau a un gout de paradis. Tout n’est que joie : le vol de la colombe, la vive flamme d’amour qui brûle en toi. La prière silencieuse devient encore plus naturelle que sa propre respiration. La prière il ne s’agit pas tant de beaucoup penser que de beaucoup aimer. Plus tu aimes Dieu, plus tu aimes les autres et réciproquement. On marche alors jusqu’à une cascade. Il faut passer à travers le voile d’eau qui dissimule la cinquième porte. La cinquième demeure est emplie de papillons de toutes les couleurs. Le plafond : un gigantesque dôme ouvert sur le ciel. Comme si le ciel avait transpercé la pierre. La chrysalide, c’est l’âme transformée par l’amour de Dieu. Le trou parait tout petit mais un enfant et même un chameau peuvent y passer.
La sixième demeure : cette fois-ci, le guide c’est Jésus. Il est la clé, l’échelle, le visage humain de Dieu. Quand je suis triste, c’est la croix. Quand je suis dans la joie, c’est la résurrection. Sa maman est toujours là présente. Dans cette sixième demeure, l’esprit s’élève en un vol aussi rapide que la balle qui sortirait d’une arme à feu. Mais sans bruit et dans une joie parfaite.
La septième demeure, c’est l’endroit où la colombe de Noé trouve le rameau d’olivier, là où se tiennent les trois personnes de la Sainte Trinité. On n’entre pas dans la septième demeure par sa propre volonté ou au prix d’efforts démesurés. Bonne « saint Sylvestre » !
Les bonus : Thérèse Neumann, La Femme La Plus Mystérieuse Du XXème siècle – 100 Miracles Catholiques (Ep.7)