Jeudi 30 janvier 2025 absentéisme
Lecture de la lettre aux Hébreux (He 10, 19-25) : «Frères, c’est avec assurance que nous pouvons entrer dans le véritable sanctuaire grâce au sang de Jésus : nous avons là un chemin nouveau et vivant qu’il a inauguré en franchissant le rideau du Sanctuaire ; or, ce rideau est sa chair. Et nous avons le prêtre par excellence, celui qui est établi sur la maison de Dieu. Avançons-nous donc vers Dieu avec un cœur sincère et dans la plénitude de la foi, le cœur purifié de ce qui souille notre conscience, le corps lavé par une eau pure. Continuons sans fléchir d’affirmer notre espérance, car il est fidèle, celui qui a promis. Soyons attentifs les uns aux autres pour nous stimuler à vivre dans l’amour et à bien agir. Ne délaissons pas nos assemblées, comme certains en ont pris l’habitude, mais encourageons-nous, d’autant plus que vous voyez s’approcher le Jour du Seigneur. »
On raconte cette blague : « Un curé n’arrivait pas à se débarrasser de chauves-souris qui avaient envahi les voûtes de son église et la charpente du clocher. C’est tout à fait mignon, une petite chauve-souris. De plus, elles se nourrissent de petits insectes … donc, c’est intéressant ! Mais leurs fientes salissent et détériorent. Et puis, il leur arrive de mourir ; et la découverte de petits cadavres sur les bancs, ce n’est pas agréable. Pour les faire disparaître il avait tenté toutes les solutions possibles, pièges, filets, poison, système à ultra-son, sans aucun résultat. Un jour, il en parle en réunion de doyenné. Un confrère prêtre lui dit alors : « Je peux t’indiquer une solution car j’ai connu cette situation d’une église envahie par les chauves-souris. Un jour, je les ai prises, je les ai baptisées, je leur ai fait faire leur première communion. Et depuis je ne les revois plus. »»
« Ne désertez pas votre propre assemblée, comme quelques-uns ont coutume de le faire, mais encouragez-vous mutuellement » comme nous venons de l’entendre dans cet extrait de l’épitre aux Hébreux (Heb 10,25).
Une maman très chrétienne voulait envoyer son fils à la messe. Ce dimanche matin, il est neuf heures. Elle frappe à la porte de la chambre : « Dominique, c’est l’heure, il faut te préparer » … Pour toute réponse elle entend un grognement. Elle avait pensé que cela voulait dire « Oui je me lève. » Mais une heure plus tard, la levée de corps n’est toujours pas faite. Elle retourne frapper. « Dominique, c’est déjà dix heures, il faut se lever. » Deuxième grognement. A dix heures et demie, elle fait une troisième tentative. En vain. Alors à onze heures moins quart, elle insiste : « Dominique, puis-je entrer ? … La messe est dans un quart d’heure, l’église est pleine, et je te rappelle que tu es le seul prêtre du village !… »
« Ne désertez pas votre propre assemblée, comme quelques-uns ont coutume de le faire, mais encouragez-vous mutuellement » (Heb 10,25).
On peut se poser la question : pourquoi y a-t-il tant de chrétiens qui sont baptisés, qui ont fait leur première communion, et même leur profession de foi, et leur confirmation, et qu’on ne revoit plus ni à la messe, ni dans les pèlerinages ou rassemblements, ni dans les équipes chrétiennes, ni dans les mouvements, ni dans les services auprès des plus jeunes ou des plus pauvres qui auraient pourtant besoin de tellement de main d’oeuvre, des chrétiens qui ne prient plus, qui sont indifférents à leur formation, qui ont même honte de leur appartenance à l’Eglise ? Pourquoi ?
Le cardinal Carlos Mario Martini (dans son livre « Et Moi, je suis avec vous ») raconte une vieille histoire qui l’avait beaucoup touché ; il l’avait découverte en faisant des études en langue copte, parlée dans l’Ancienne Égypte, et que l’on étudie au Biblicum (Institut Biblique Pontifical, à Rome) pour approfondir la connaissance du Nouveau Testament. On a conservé dans cette langue de très belles anecdotes des premiers Pères du désert, qui savaient raconter en quelques mots des situations humaines profondes. Dans cet épisode, on dit qu’un jeune chrétien alla voir un de ces Pères du désert et lui dit : « Père, toi qui as une si grande expérience, explique-nous pourquoi tant de jeunes moines viennent dans le désert, mais ensuite, pourquoi tant d’entre eux repartent ; comment se fait-il que si peu persévèrent ? » Alors le vieux moine répondit : « Voyez-vous, il en va comme d’un chien qui court après un lièvre, en aboyant. Beaucoup de chiens, l’entendant aboyer et le voyant courir, le suivent. Or, un seul voit le lièvre ; très vite, tous ceux qui courent uniquement parce que le premier court, s’essoufflent et s’arrêtent. Seul celui qui a le lièvre devant les yeux continue jusqu’à ce qu’il le rejoigne. »
En un mot, le vieux moine dit que seul celui qui a vraiment mis les yeux sur le Seigneur crucifié sait vraiment qui il suit, et il sait que ça vaut la peine de le suivre.
Les bonus : Le monde perdu – L’île de Pâques