Mardi 3 septembre 2024 Jésus le plus Fort

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (Lc 4, 31-37) : « En ce temps-là, Jésus descendit à Capharnaüm, ville de Galilée, et il y enseignait, le jour du sabbat. On était frappé par son enseignement car sa parole était pleine d’autorité. Or, il y avait dans la synagogue un homme possédé par l’esprit d’un démon impur, qui se mit à crier d’une voix forte : « Ah ! que nous veux-tu, Jésus de Nazareth ? Es-tu venu pour nous perdre ? Je sais qui tu es : tu es le Saint de Dieu. » Jésus le menaça : « Silence ! Sors de cet homme. » Alors le démon projeta l’homme en plein milieu et sortit de lui sans lui faire aucun mal. Tous furent saisis d’effroi et ils se disaient entre eux : « Quelle est cette parole ? Il commande avec autorité et puissance aux esprits impurs, et ils sortent ! »  Et la réputation de Jésus se propageait dans toute la région ».

Un moine bouddhiste raconte ce qu’il a vu auprès du vieux moine qui l’a initié au bouddhisme. L’anecdote s’est passée en Thaïlande. Un jour, on annonce à ce maître réputé qu’on lui amène une femme possédée par un esprit mauvais et violent pour qu’il pratique sur elle un exorcisme. Aussitôt le moine dit à ses disciples : « Vite descendons dans le jardin. En attendant cette femme, creusez vite un trou de deux mètres de profondeur et faites bouillir une grosse marmite d’eau. » Quand les quatre villageois costauds amènent la femme, ils ont du mal à la maîtriser. Elle hurle, elle profère des blasphèmes, des insultes, des grossièretés, elle écume.  En présence de cette malheureuse, le moine crie à ses disciples : « Plus vite plus vite ! Creusez plus vite ! Et vous, activez le feu ! Et rajoutez de l’eau ! C’est urgent : je vais mettre cette femme dans le trou et je vais lui verser l’eau sur la tête. C’est la seule façon de faire partir le mauvais esprit qui s’est emparé d’elle ». Mais deux ou trois minutes plus tard, la femme se calme , épuisée, et s’assoit près du moine pour recevoir sa bénédiction. Le moine bouddhiste commente en disant qu’il avait su réveiller son instinct de conservation.

Le mal ne serait-il qu’un dérangement psychique ? Le diable : ne serait-il  qu’une personnification du mal, juste une façon de parler ? Il serait étonnant que Jésus nous ait induit en erreur en parlant de celui qu’il nomme l’Adversaire le Diviseur, l’homicide, le menteur, et aussi le prince de ce monde, et en pratiquant des exorcismes et des libérations.

En réalité, il faut distinguer ce qui relève du domaine spirituel et ce qui est du domaine psychologique. Mais il est sûr que l’on ne peut pas réduire l’être humain au psychologique.

Le diable n’est pas le dieu du mal comme le présentaient certaines philosophies. Il y aurait le dieu du bien d’un côté et le dieu du mal de l’autre. Non. Dans la Bible, il est représenté sous la forme du serpent. Comme un reptile venimeux, il a une grande capacité de nuisance mais on peut l’identifier et le combattre. L’Eglise enseigne qu’à l’origine, il est un ange créé par Dieu. Le mot Lucifer, d’ailleurs, est composé du mot lumière. Quand il a vu dans le projet de Dieu qu’il lui faudrait servir l’homme, le diable a décidé de ne pas servir ce projet. Et quand un ange dit non à Dieu, c’est définitif, c’est irrémé…diable (… !). Lucifer a entraîné dans sa chute d’autres anges, les fameux « esprits mauvais ». Dans l’évangile, quand ils disent « Je sais fort bien qui tu es » ils voient bien qu’il y a quelque chose d’unique en Jésus. Lorsqu’ils disent « je sais bien .. » ils mentent autant que le Démon lui-même père du mensonge. Il ne faudrait pas en effet penser que les mystères chrétiens soient accessibles à leur connaissance, mystères qui sont révélés par la grâce dont ils sont privés, aux petits et aux humbles qu’ils ont en horreur et dont ils ne comprennent absolument pas le ressort.

L’Eglise enseigne qu’ils attaquent l’homme à quatre niveaux.

Le premier niveau est celui des « tentations ». Nous savons tous de quoi il s’agit… Et quand nous prions le Notre Père, nous terminons en demandant justement d’être délivrés du malin.

Le deuxième niveau, ce sont les « oppressions ». Il semble qu’il les réserve aux grands saints. Le saint curé d’Ars ou le Padre Pio ont dû subir des attaques virulentes dans lesquelles intervenaient des visions et des bruits oppressants.

Sa troisième catégorie d’armes, ce sont les « obsessions ». Il agit sur la sensibilité des personnes pour provoquer des peurs ou des découragements. Les spécialistes savent distinguer ces troubles des délires hallucinatoires. La personne n’arrive plus à entrer dans une église par exemple. Les portes d’entrée dans ces obsessions sont variées : on pensait faire une séance de spiritisme pour s’amuser, on voulait juste faire tourner les tables, et on a ouvert la porte à un esprit mauvais. Il y a aussi la magie blanche et la magie noire, l’astrologie, le pendule, la radiesthésie, les dépendances, les liens avec la mort, la voyance, … Comment s’en délivrer ? Par les sacrements, notamment la confession et l’eucharistie, et aussi  les sacramentaux comme l’eau bénite, la médaille miraculeuse de la rue du Bac, tout ce qui permet de se confier à Jésus, de se remettre à lui.

Le quatrième niveau est le plus mis en valeur par le cinéma : ce sont les « possessions ». Les symptômes sont très forts comme la réaction violente aux objets saints, la révélation de choses cachées, ou l’anormalité de la force physique. Ce sont des cas extrêmement rares. En revanche ce qui nous guette tous ce sont les « possessions » au sens (figuré) analogique du terme : il est facile de se laisser posséder par la fièvre acheteuse ou la fièvre affectueuse ( !…), la vitesse au volant, l’entretien d’un état de tristesse injustifiée, et toutes sortes d’addictions. Seigneur délivre-nous du Malin !

Les bonus : L’Inquisition, en fait, C’ÉTAIT BIEN ?! (youtube.com)