Fête de la sainte Famille 2024

Les parents reçoivent la belle mission de faire connaître la foi chrétienne à leurs enfants. « Oui, mais on ne peut pas leur imposer. » Il ne s’agit pas d’imposer mais de proposer. Pour trois raisons :

Premièrement, le nombre de choses que vous allez leur « imposer » est faramineux : la vie d’abord. Ils n’ont rien demandé. Des gênes très précis. Une couleur de peau. Une langue maternelle. Une famille avec ses habitudes, ses faiblesses, sa situation. L’école obligatoire. Des loisirs. Une santé plus ou moins robuste. etc etc. Et vous pensez que le spirituel tombera du Ciel ? Non, il passe par les mêmes canaux que le reste : le désir des parents, leurs efforts, le soutien des spécialistes, la persévérance. Il faut que vous leur répétiez pendant quinze ans tous les soirs : « N’oublie pas de te brosser les dents. » La foi demande autant d’investissement.

Deuxièmement : Un soir, lors d’une réunion de préparation au baptême, une maman dénigrait la demande de son fils de huit ans de se faire baptiser. Elle disait : « C’est le grand-père qui le pousse. C’est pour les cadeaux. C’est pour faire comme les autres. »  Le prêtre qui animait la rencontre lui dit : « Ces influences ont sans doute joué mais elles ne sont peut-être pas l’essentiel. Il faut bien écouter sa demande. »  Alors cette dame s’est énervée et lui a dit : « Pour choisir une religion, il faudrait les connaître toutes. »  Calmement, il l’a questionné : « Etes-vous mariée ? » « Oui » « Comment avez-vous fait pour vous marier ? Avez-vous aligné dix garçons et les avez-vous soupesés l’un après l’autre  ? » « Non. »  Cette façon de faire convient pour les poudres à laver, les voitures, ou les cartables. Pour les grands ressorts de notre vie humaine, nous ne fonctionnons pas ainsi. Vous êtes devenue amoureuse. Vous avez été attirée. C’est seulement après que vous avez introduit de la réflexion : est-ce qu’une vie commune est envisageable ? Nous sommes des êtres incarnés. Pour nous structurer il faut que ceux qui sont responsables de nous nous donnent le meilleur de la tradition qu’ils ont reçue. Un chrétien doit donner le meilleur de l’évangile. Comme ils sont malheureux les enfants qu’on laisse pousser comme des herbes sauvages !

Troisième raison. C’est que lorsque nous prenons la peine de faire la crèche à la maison, de parler de Jésus, de passer des cassettes vidéo sur Jésus, de faire prier les enfants, nous avons droit à des mots extraordinaires qui nous mettent en direct avec Dieu. Exemples. Une catéchiste remet à chacun des enfants une grande feuille de papier blanc en leur disant : « Tâchez d’exprimer par un dessin la façon dont vous vous représentez la grandeur de Dieu. » Un enfant rend sa feuille toute blanche… « Te moques-tu ? Où est ton dessin ? »  « Je n’ai pas su, répond l’enfant. Le petit point du milieu, c’est moi. Et Dieu, il est tout autour, partout. »

. Emma, 9 ans, se recueille et trace lentement sur elle le signe de la croix. -Au nom du Père, du Fils et du Saint Exquis. Amen.

. Une catéchiste : selon vous, quel a été le plus grand miracle de Jésus ?

Steven, 13 ans : C’est qu’il n’est pas descendu de la croix. Il en avait pourtant le pouvoir.

. Une catéchiste anime un chemin de croix dans une église avec un groupe d’enfants. -Treizième station : Jésus mort est descendu de la croix et remis à sa mère. Arrêtons-nous un moment et contemplons en silence la scène que vous voyez sur ce petit tableau.Zoé, 10 ans, tout bas : Que fait Marie ?La catéchiste, un peu étonnée de la question : Je ne sais pas. A ton avis ? -je crois qu’elle se penche vers son fils…Elle lui souffle à  l’oreille : «  Je suis fière de toi »

. Adélaïde, 6 ans, durant la prière du soir en famille : -Seigneur, si tu me vois à l’église dimanche prochain, je te monterai mes nouvelles chaussures.

. Le Saint-Sacrement est exposé sur l’autel. Il est entouré de petits enfants, de jeunes animateurs et d’un prêtre. Soudain, Myriam, 5 ans, s’approche du prêtre et lui demande tout bas : -Je peux dire quelque chose à Jésus avec le micro ?

Touché par le regard lumineux de l’enfant, le prêtre porte le micro devant sa bouche. Dans toute l’église, on entend alors une voix joyeusement recueillie déclarer : -Merci Jésus de m’adorer.

Si nous leur donnons Jésus, ils nous le rendrons au centuple ! Amen !

Cette fête de la Sainte Famille est l’occasion de parler du baptême des petits enfants. Certains groupes protestants sont « pédo-baptistes » d’autres sont farouchement opposés au baptême des petits-enfants. L’Eglise Catholique n’emploie jamais le mot pédo-baptiste, mais pratique volontiers les baptêmes des tout-petits. Qu’en penser ?

L’Ecriture

« Le baptême ne purifie pas de souillures extérieures, mais il est l’engagement envers Dieu d’une conscience droite et il sauve par la résurrection de Jésus Christ » (1Pi 3,21)

Si nous lisons ce verset de l’Ecriture, il est clair que nous ne pouvons pas baptiser des bébés. Ils ne peuvent en aucun cas réaliser cet « engagement envers Dieu d’une conscience droite ».

Cependant, les Actes des apôtres laissent entendre que dès les premiers mois du christianisme des enfants ont été baptisés.

Ac 16,15 :  « Quand elle fut baptisée, elle et tous les gens de sa maison, elle nous adressa cette invitation : « Si vous avez reconnu ma foi au Seigneur, venez donc dans ma maison pour y demeurer. » C’est ainsi qu’elle nous a forcé la main. »

Il s’agit de Lydie, une négociante en étoffes de pourpre. On peut penser qu’elle était maman et que « les gens de a maison ou « les siens » désignent aussi ses enfants.

Ac 18,8 : « Or Crispus, chef de synagogue, crut au Seigneur, avec toute sa maison. Beaucoup de Corinthiens, apprenant cela, devenaient croyants et se faisaient baptiser. »

Peut-on imaginer que toute la famille y  compris les plus jeunes, n’ait pas été embarquée dans la foi et le baptême de ce nouveau converti ?

D’autant plus que Jésus est très clair :

Mt 18,1-5 : « À ce moment-là, les disciples s’approchèrent de Jésus et lui dirent : « Qui donc est le plus grand dans le royaume des Cieux ? » Alors Jésus appela un petit enfant ; il le plaça au milieu d’eux, et il déclara : « Amen, je vous le dis : si vous ne changez pas pour devenir comme les enfants, vous n’entrerez pas dans le royaume des Cieux. Mais celui qui se fera petit comme cet enfant, celui-là est le plus grand dans le royaume des Cieux. Et celui qui accueille un enfant comme celui-ci en mon nom, il m’accueille, moi. »

Mt 19,13-15 : « Ensuite, on présenta des enfants à Jésus pour qu’il leur impose les mains en priant. Mais les disciples les écartèrent vivement. Jésus leur dit : « Laissez les enfants, ne les empêchez pas de venir à moi, car le royaume des Cieux est à ceux qui leur ressemblent. »  Il leur imposa les mains, puis il partit de là. »

Mc 7, 24-29 : « En partant de là, Jésus se rendit dans le territoire de Tyr. Il était entré dans une maison, et il ne voulait pas qu’on le sache. Mais il ne put rester inaperçu : une femme entendit aussitôt parler de lui ; elle avait une petite fille possédée par un esprit impur ; elle vint se jeter à ses pieds. Cette femme était païenne, syro-phénicienne de naissance, et elle lui demandait d’expulser le démon hors de sa fille. Il lui disait : « Laisse d’abord les enfants se rassasier, car il n’est pas bien de prendre le pain des enfants et de le jeter aux petits chiens. » Mais elle lui répliqua : « Seigneur, les petits chiens, sous la table, mangent bien les miettes des petits enfants ! » Alors il lui dit : « À cause de cette parole, va : le démon est sorti de ta fille. »  Elle rentra à la maison, et elle trouva l’enfant étendue sur le lit : le démon était sorti d’elle.

C’est sur la base de la foi de cette maman que Jésus libère sa petite fille.

La théologie.

Entre protestants et catholiques, il y a deux grandes différences :

  1. L’Eglise.

Le protestant se conçoit seul devant Dieu. Il se sait sauvé par la foi seule, l’Ecriture seule, la grâce seule.

Le catholique s’envisage d’abord comme incorporé à l’Eglise. Il sait qu’il est sauvé par Dieu qui le sauve en l’inscrivant dans une Famille, l’Eglise.  Il est sensible à ce verset : « …l’Église du Dieu vivant est le pilier et le soutien de la vérité. » (1 Tim 3, 15)

  • Le catholique reçoit la Parole de Dieu en lisant ou en écoutant l’Ecriture interprétée authentiquement par le Magistère des évêques unis au Pape à la lumière de la Tradition. Il y a ainsi moins de risque d’isoler un verset. Il est important de faire une lecture globale. Il faut tenir compte de tout.

Ainsi le verset de la Lettre de saint Pierre (« Le baptême ne purifie pas de souillures extérieures, mais il est l’engagement envers Dieu d’une conscience droite et il sauve par la résurrection de Jésus Christ » (1Pi 3,21)) est contrebalancé par beaucoup d’autres. Il est probable que le Seigneur veut qu’il y ait des baptêmes de bébés pour pouvoir dire la gratuité absolue de sa Grâce. Son amour dévale dans une âme sans qu’il y ait aucune mérite de notre part . Et en même temps il veut qu’il y ait des baptêmes d’adultes pour dire qu’être baptisé c’est suivre résolument le Christ. Et que sa grâce consiste essentiellement à nous élever au-dessus de nous mêmes, à nous faire faire des choses impensables, inaccessibles à notre seul bon vouloir.

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