17ème dim. ord. B 28 juillet 2024. Polignac
Frères et sœurs, Plusieurs questions 1) est-ce qu’il y a eu vraiment miracle ou bien est-ce une façon de dire que Jésus a réussi à persuader les riches de partager avec les pauvres ? Saint Jean Bosco avait beaucoup d’humour. Un jour par exemple, la baronne Orsoni vient lui dire : « Don Bosco, la baronne Mitelli m’a beaucoup parlé de vous ; je voudrais tant voir un miracle.. ah ! Don Bosco, si j’osais, rien qu’un tout petit miracle.. Oh excusez-moi, je perds la tête.. Non je ne serai pas si exigeante.. Si déjà vous consentiez à m’écrire quelques mots, une pensée de votre main, un autographe.. Acceptez Don Bosco ; vous me rendrez folle de joie » Alors Don Bosco se met à son bureau et lui tend le papier sur lequel il a écrit : « Reçu de madame Orsoni la somme de quatre mille lires pour mes œuvres signé Don Bosco ». Evidemment, elle s’indigne : « C’est une plaisanterie ?! » Il lui explique : « Mon œuvre, madame, dévore de l’argent et comme je n’en possède pas, j’en demande à ceux qui en ont. C’est d’ailleurs un service que je leur rends » « Un service ?! » « Oui, sur terre, mon œuvre est une espèce d’assurance sociale : donner aux pauvres est la seule façon de vous assurer le Ciel. Et puis, si vous estimez tant ma célébrité et ma sainteté, je crois que 4000 lires pour l’autographe d’un saint, c’est donné ». Plus tard, la Baronne Orsoni, dans les salons de la bonne société italienne, racontait toute fière : « à défaut de miracle, je lui ai demandé un autographe. Savez vous ce qu’il a fait ? Un reçu de 4000 lires ! J’ai payé, ma chère ». Et les dames connaissant son avarice, disaient par derrière : « Et elle prétend qu’il n’y a pas eu de miracle » !
Il n’y a pas de doute que ce miracle ait eu lieu. Parce qu’il faut bien expliquer pourquoi Jésus a eu tant de succès et que ça correspond bien au style de Jésus : il demande une base (le pique-nique d’un participant) et il agit dans une discrétion remarquable. On retrouve ce miracle dans beaucoup de vies de saints. Dans la vie de saint Jean Bosco il y a eu aussi plusieurs fois ce même genre de miracle pour nourrir les enfants de ses patronages de plus en plus nombreux. Chez le saint curé d’Ars, également. Il recueillait à la maison de la Providence des petites filles orphelines. Sans aucune subvention. Il fallait les nourrir. Un jour, Catherine Lassagne vient lui dire : « Monsieur le curé, il ne reste qu’une poignée de farine ». « Eh bien pétrissez-la pendant que je vais prier ». Au fur et à mesure que Jeanne-Marie, la boulangère pétrissait, la pâte s’épaississait, elle gonflait dans le pétrin ; il fallait qu’elle rajoute de l’eau et de l’eau. » Il y a eu du pain pour tout le monde pendant plusieurs jours.
Le Père René Laurentin a mené l’enquête sur un groupe de prière du Mexique et cela a donné un petit livre « Miracle à El Paso ». Le groupe de prière avait invité largement les gens d’un bidonville à venir prier avec eux ; ils avaient annoncé aussi qu’ils partageraient le repas dans la foulée. Ils ont été surpris par le nombre faramineux de gens qui se sont déplacés. Ce n’est que le lendemain qu’ils ont pris conscience de ce qui s’était passé. Evidemment, ils n’avaient prévu assez de nourriture pour tant de monde ; et pourtant ils avaient servi toute la soirée de larges parts à chacun… ! Jésus continue de multiplier les pains soit par des miracles soit par la générosité et l’ingéniosité de ceux qui pensent aux plus pauvres.
Mais il faut aller plus loin. Il est clair que lorsque Jésus multiplie les pains et les poissons, il veut nous parler de la messe, de l’eucharistie. Ce sont les mêmes gestes. « Il prit les pains, il rendit grâce, il les leur distribua. » Ce dimanche 28 juillet, sur tous les continents, des foules nombreuses se rassemblent autour de Jésus et de ses disciples. Jésus est le pain qui veut nourrir nos cœurs. Mais aujourd’hui, nous l’avons oublié. Un beau témoignage : « J’ai vécu pendant vingt ans, dit une personne, sans aller tellement à la messe, sauf pour notre mariage, pour les communions et le baptême de mes enfants . Mais depuis, j’ai retrouvé la foi et quand je rencontre une personne qui ne l’a pas, je prie pour elle, car je me dis : « Quelle chance, j’ai du caviar et eux n’ont rien à manger ! ». Comme a dit Goethe, « l’homme est un gobelet que seul remplit l’éternité ». Seul l’amour est immortel, et un amour entretenu par l’amour ne s’use jamais. Quand on nous dit : « à quoi bon aller à la messe ? L’essentiel c’est bien l’honnêteté, la justice, le partage », on peut répondre simplement que le Seigneur préfère les multiplications aux additions. Il est heureux que nous additionnions nos talents et nos générosités mais il est encore plus heureux quand nous lui permettons de multiplier ses grâces.
Pourquoi Jésus a-t-il voulu multiplier des poissons en même temps que du pain ? Dieu qui a tout créé par sa parole à partir de rien, peut évidemment changer une chose qui existe déjà en une autre chose, tout en en sauvegardant l’apparence première, et notamment la quantité apparente, s’il le veut. Le Christ a montré qu’il avait ce pouvoir lors de son premier miracle, lorsqu’à Cana il a changé l’eau en du vin : et saint Jean le raconte avec solennité comme « le premier des Signes qu’il accomplit, il manifesta sa gloire et ses disciples crurent en lui », avec référence à son Heure, c’est à dire sa Pâque, et donc suggérant que l’eau changée en vin était une prophétie en acte de la transsubstantiation qu’il opérerait du vin en son Sang au cours de la Dernière Cène. Il a montré ce pouvoir aussi, lors de la multiplication de cinq pains et deux poissons, sans les transformer mais en en dominant la matière pour la multiplier. Et en les faisant distribuer ensemble, il suggérait qu’au-delà de mastiquer le pain il y avait de la chair en nourriture. « Ma chair et la vraie nourriture et mon sang est la vraie boisson… » Amen !
Les bonus : Vidéo F. Paul Adrien – trevetpierre@gmail.com – Gmail (google.com)
Découvre ta VRAIE identité : quel type de chrétien es tu ? (youtube.com)