27 juin 2025 Solennité du Sacré-Cœur
Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Romains (Rm 5, 5b-11) :« Frères, l’amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par l’Esprit Saint qui nous a été donné. Alors que nous n’étions encore capables de rien,
le Christ, au temps fixé par Dieu, est mort pour les impies que nous étions. Accepter de mourir pour un homme juste, c’est déjà difficile ;
peut-être quelqu’un s’exposerait-il à mourir pour un homme de bien. Or, la preuve que Dieu nous aime, c’est que le Christ est mort pour nous,
alors que nous étions encore pécheurs. À plus forte raison, maintenant que le sang du Christ nous a fait devenir des justes, serons-nous sauvés par lui
de la colère de Dieu. En effet, si nous avons été réconciliés avec Dieu
par la mort de son Fils alors que nous étions ses ennemis, à plus forte raison, maintenant que nous sommes réconciliés, serons-nous sauvés en ayant part à sa vie. Bien plus, nous mettons notre fierté en Dieu, par notre Seigneur Jésus Christ, par qui, maintenant, nous avons reçu la réconciliation. »
Parler du Cœur de Jésus. C’est employer une métonymie. Une métonymie : C’est par exemple dire : « vous prendrez bien un verre ? » Le contenant est pris comme le contenu. « Ce gars-là est une tête. » Le Sacré-Cœur, c’est tout Jésus. Prendre un verre, ce n’est pas emporter un gobelet, c’est absorber une boisson. Mais aussi partager un moment d’amitié. Ce gars-là est une tête, « une tronche » ; il est aussi un corps, une âme, le membre d’une famille, etc…
Dans le cœur de Jésus, nous rencontrons la totalité de l’Évangile. Le Sacré-Cœur, c’est Jésus, quand il crée, c’est à dire qu’il donne vie à tout ce qui existe et ceci en permanence, c’est son œuvre de création. Quand il arrive sur terre, c’est son œuvre d’incarnation, et quand il choisit de donner sa vie jusqu’au bout pour nous sauver des péchés, c’est la rédemption.
Tous les mystères de Jésus sont révélés dans le cœur. En ce qui concerne le mystère de la création, le cœur de Jésus est le lieu qui nous donne notre raison d’être. Jésus est la source de l’Amour infini.
Or, aujourd’hui, le monde n’accepte pas de se recevoir de Dieu. Ce serait tellement beau si chacun se disait : « Je suis créé par amour et pour l’amour. »
Jésus est la vérité au sens où il est cause de tout ce qui existe et l’orientation de toute l’humanité. En effet, quelles que soient sa culture, sa langue, la couleur de sa peau, sa religion, chacun, un jour, se trouvera devant Jésus.
Je viens de par la volonté de Jésus. Je vis parce que Jésus m’aime, et je vais vers Jésus. Un jour, j’aurai à lui dire « Oui » pour l’éternité, si je veux entrer au Ciel.
Deuxièmement, le cœur de Jésus, c’est le lieu de l’incarnation. Le Concile Vatican II a cette phrase merveilleuse : Par son incarnation, le Fils de Dieu s’est, en quelque sorte, uni à tout homme venant dans le monde. Il a travaillé avec des mains d’homme. Il a pensé avec une intelligence d’homme. Il a agi avec une volonté d’homme. Il a aimé avec un cœur d’homme. Dieu, le Fils, a voulu un muscle cardiaque comme le nôtre. Il a voulu éprouver des sentiments comme nos cœurs en ressentent ; que ce soit de la peur, de la tristesse, de la joie, de la colère, de la compassion, et cetera, et cetera.
Il a voulu aussi ce qu’on appelle le cœur profond, ou l’âme.
Le cœur de Jésus, c’est, troisièmement, son œuvre de rédemption dont le sommet est le moment où son cœur est transpercé d’un coup de glaive par un soldat romain. Il en sort de l’eau et du sang. C’est la blessure sur laquelle chaque personne peut être greffée, et ainsi va reprendre vie.
Une petite branche que le jardinier va glisser dans une entaille faite à un arbre solide et vigoureux. La sève du porte-greffe va monter dans ce petit greffon et va le faire se développer. Le cœur de Jésus a été ouvert pour que nous puissions y entrer : « demeurez en moi afin que je demeure en vous ». Le petit greffon inséré sur le grand arbre de vie qu’est Jésus va progresser, en exerçant la vigilance, le discernement et l’engagement.
La vigilance, il reste sur le qui-vive. Il est en alerte permanente. Il cultive l’attention. Il garde son radar allumé pour savoir si les avions qui passent dans son cœur sont de Dieu ou de quelqu’un d’autre.
Le petit greffon, deuxièmement, désormais bien collé à Jésus, ne le restera que s’il exerce le discernement. Il sait qu’il doit faire le tri en se posant la question : qu’est ce qui va vers la vie ? qu’est ce qui va vers Le Seigneur ? Et puis, qu’est ce qui me détourne de la vie ? Qu’est ce qui me détourne du Seigneur ?
Et puis troisièmement, il doit s’engager. Le pape François, dans son encyclique sur le Sacré-Cœur, parle de la dimension amoureuse de la foi. Il s’agit bien d’aimer l’Amour qui nous aime.
Quelqu’un disait : « Je croyais avoir de la vertu. En fait, ce n’était que de la bonne santé ». Sous-entendu, quand on n’a pas de douleur, quand les autres sont sympathiques, il nous est facile d’être gentils, d’être Saints. C’est quand nous souffrons physiquement ou quand les relations deviennent difficiles, qu’il nous est plus difficile d’être agréables, accueillants, patients, vaillants. Mais le Cœur de Jésus est sans cesse là pour nous purifier de nos péchés et nous impulser son amour.
Les bonus : L’importance de l’attitude du cœur – Enseignement de Monseigneur Barbarin