En voie de résurrection

En Grèce , on raconte cette histoire : de jeunes moines quelque peu exaltés par les prémices de leur vie spirituelle décidèrent d’aller voir un ermite thaumaturge pour lui demander de faire un miracle. Dans leur enthousiasme, ils ne doutaient pas des capacités de l’anachorète, aussi ce dernier qui connaissait les dangers de l’illusion chez les commençants, décida de leur donner une leçon profitable. Le vieillard prit un morceau de charbon de bois, demanda aux jeunes moines de découvrir leur poitrine et y traça un chiffre qu’il reporta sur leur front. Les amateurs de miracles ne purent contenir leur curiosité et interrogèrent le vieillard sur ses intentions. “Je vais vous couper la tête, dit-il tranquillement, et ensuite je vous la recollerai. Comme je commence à perdre la mémoire, je prends la précaution de mettre un numéro sur les corps et sur les têtes pour ne pas me tromper quand j’opérerai le miracle.” Les moinillons partirent en courant !
Cette anecdote peut être interprétée à différents niveaux mais je crois qu’elle revêt une valeur de métaphore qui s’applique à la Résurrection. Jusqu’où va notre foi en la résurrection des corps ?

Est-ce que en fait nous ne nous limitons pas à l’immortalité de l’âme. Or nos âmes, nous ne les voyons pas .. Comment nous reconnaîtrons nous ?

Nous aurons toujours bien des raisons pour ne pas croire en la résurrection de la chair. Cela paraît tellement invraisemblable. Jésus qui venait pourtant du Ciel ne pouvait pas nous le décrire. Pourquoi ? Parce qu’il aurait eu la même difficulté que nous s’il nous fallait décrire les couleurs à un aveugle. Mais les images qu’il nous a données nous éclairent beaucoup. La mort est comme un sommeil.  Dormir c’est être en paix ; quel soulagement pour nous de savoir nos défunts libérés des angoisses, de l’anxiété, des tourments qui les ont agités ! Par ailleurs le sommeil se termine toujours par le réveil. Au cimetière, au « dortoir », le chrétien attend le réveil de la résurrection.

Il nous donne aussi l’image de la graine. Si on nous distribuait à chacun une graine inconnue, nous serions incapables de dessiner le résultat de la germination. Mais un grain de blé ne peut pas donner un chêne. René savait bien qu’un pépin de pomme ne donnera pas une salade et qu’une pomme de terre ne donnera pas un plan de topinambour. Cela signifie qu’ici-bas nous ne pouvons pas dire grand-chose de notre vie de ressuscités. Il y a, entre notre corps glorieux et notre corps actuel, la même différence qu’il y a entre le grand chêne et le gland. Tout l’arbre est bien contenu dans la graine mais quelqu’un qui n’aurait jamais vu le résultat de la germination et de la croissance ne pourrait pas se faire une idée tellement précise à partir seulement de la semence Cela signifie que nous  ne perdrons pas notre personnalité. Nous nous reconnaîtrons. Mais dans une lumière dont nous n’avons pas idée actuellement.

  La troisième image est celle du bébé in utero. nous sommes dans la situation du bébé avant la naissance ; il ne peut pas imaginer une vie en dehors de l’enveloppe du liquide amniotique, et sans le cordon ombilical.  Jésus a vécu le grand accouchement par sa mort sur la croix à notre profit. La tête est passée, le corps lavé de ses péchés peut espérer suivre !

Jésus a aussi caché une image dans sa création . Nous sommes comme la petite larve dans l’étang à qui il est impossible de s’imaginer petite libellule ; ou bien comme la chenille qui est incapable de penser qu’elle pourrait bien devenir papillon. Et pourtant quelle espérance : nous ne voyons pas nos âmes immortelles. Mais nous pourrons reconnaître nos corps aux signes de l’amour, comme Jésus reconnu par ses apôtres aux stigmates de sa Passion.

IL faut se rappeler une chose aussi : en fait depuis notre baptême Jésus nous ressuscite. Alors laissons-nous faire !

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