Vendredi 24 octobre 2025 Le péché originel originé

Lecture de la lettre de saint Paul apôtre aux Romains (Rm 7, 18-25a) : «Frères, je sais que le bien n’habite pas en moi, c’est-à-dire dans l’être de chair que je suis. En effet, ce qui est à ma portée, c’est de vouloir le bien, mais pas de l’accomplir. Je ne fais pas le bien que je voudrais, mais je commets le mal que je ne voudrais pas. Si je fais le mal que je ne voudrais pas, alors ce n’est plus moi qui agis ainsi, mais c’est le péché, lui qui habite en moi. Moi qui voudrais faire le bien, je constate donc, en moi, cette loi : ce qui est à ma portée, c’est le mal. Au plus profond de moi-même, je prends plaisir à la loi de Dieu. Mais, dans les membres de mon corps, je découvre une autre loi, qui combat contre la loi que suit ma raison et me rend prisonnier de la loi du péché présente dans mon corps. Malheureux homme que je suis ! Qui donc me délivrera de ce corps qui m’entraîne à la mort ? Mais grâce soit rendue à Dieu par Jésus Christ notre Seigneur ! »

En théologie, on distingue le péché originel originant et le péché originel originé. Le péché original originant c’est le tout premier péché du premier homme. On ne sait pas en quoi il a consisté. Le péché originel originé c’est ce que vient denous décrire saint Paul magnifiquement, cette espèce de torsion en nous : « Je ne fais pas le bien que je voudrais, mais je commets le mal que je ne voudrais pas. » C’est saint Augustin qui a ” inventé ” l’expression. Mais à son époque, ” péché ” signifie ” état de difformité “. Pour nous, ” péché ” signifie ” culpabilité personnelle “. D’où les malentendus. C’est peut-être pour cela que le rituel du baptême parle de libération de l’esclavage du péché. ” Originel ” fait référence à la nature (humaine) par opposition à la personne.

Il est important de relever que la notion de péché originel n’a surgi qu’au IVe siècle d’une discussion sur le salut, entre saint Augustin et les Pélagiens. C’est en prenant conscience de la Rédemption opérée par le Christ que l’Eglise a découvert de quelle situation il nous a tirés. Jésus n’est pas seulement un maître, ou un idéal, comme le disent les Pélagiens, mais un Sauveur. ” Sans lui nous ne pouvons rien faire “, il faut qu’il ” fasse en nous le vouloir et le faire selon son dessein bienveillant ” (Ph 2,13). Le salut ce n’est pas seulement une question de connaissance (des principes moraux, du chemin qui conduit à Dieu… etc…). D’où les sacrements qui infusent en nous l’amour de Dieu. Le dogme du péché originel sans la perspective du salut universel est une absurdité.

Le péché originel c’est, avant tout péché ” personnel “, cette torsion en l’homme qui est marqué par l’Appel divin, et qui n’a pas les moyens d’y répondre.



Quelques textes qui expriment le péché originel originé. – Ps 51 (50) : ” Moi, je suis né dans la faute, j’étais pécheur dès le sein de ma mère. ” – Le thème des ” ténèbres ” dans Jean : ” La lumière est venue dans le monde et les hommes ont mieux aimé les ténèbres que la lumière ” (Jn 3,19). – ” L’homme est devenu étranger à la vie divine ” (Eph. 4,18) L’homme est devenu étranger à la Communauté du Peuple de l’Alliance (Eph. 2,12) L’homme est devenu étranger aux exigences de sa propre conscience ” (Co 1,21). – Jésus lui-même disait : ” Combien de fois j’ai voulu rassembler mes enfants comme une poule rassemble ses poussins sous ses ailes, et vous n’avez pas voulu ! ” (Mt 23,37)  

” L’HOMME EST DIVISE ” écrit le concile Vatican II           

On peut se poser la question : Comment le baptisé diffère-t-il de l’homme avant le péché originel ?

a) Ressemblance : L’un et l’autre sont Image de Dieu, objets de la complaisance divine. Ils ont la vie surnaturelle.

b)Dissemblance. :
En plus : avant le péché originel l’homme avait la justice et la sainteté de Dieu comme héritage ; le baptisé participe en plus à la gloire du Christ Ressuscité : nouvel héritage conçu non plus seulement comme don, mais comme participation.

En moins : l’homme baptisé reste diminué : divisé en lui-même (cf G.S. 13) C’est l’inclination au mal vue comme un manque d’harmonie ; comme l’absence d’un ordre perdu ; tendance vers un bien inférieur qui exclurait le vrai bien. L’inclination au mal n’est pas l’insubordination des biens sensibles par rapport aux biens spirituels. Cela voudrait dire que le vrai bien dépasse la corporalité. Nous sommes simplement le siège d’un désordre. Rétablir l’ordre sera aussi intégrer les désirs sensibles selon les perspectives ultimes de l’homme (c’est-à-dire vivre de la vie du Christ)

Le Père Rondet a écrit : ” Le péché d’Adam est comme l’erreur d’un premier de cordée qui, sans avoir mesuré les conséquences d’une option entraîne tout un groupe dans un chemin sans issue. L’humanité était comme en équilibre instable : un geste inconsidéré suffit à l’entraîner dans une voie qui serait pour elle perdition si l’amour de Dieu n’est encore plus originel que le péché de l’homme. Rien, pas même le péché de l’homme ne peut entraver, entamer son Projet d’Amour. Loin de prévoir le mal comme quelqu’un qui se réjouirait de voir l’homme succomber, Dieu n’a de vue sur l’homme que celle de l’amour. “

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