22 juillet 2024 Sainte Marie-Madeleine.
En cette fête de sainte Marie-Madeleine, deux textes sont au choix pour la première lecture. Les deux évoquent très bien cette femme libérée par Jésus et devenue une de ses disciples les plus proches. Le premier texte peut évoquer le temps entre la croix et l’apparition du Ressuscité.
Du Cantique des Cantiques (Ct 3, 1-4a) : «Paroles de la bien-aimée. Sur mon lit, la nuit, j’ai cherché celui que mon âme désire ; je l’ai cherché ; je ne l’ai pas trouvé. Oui, je me lèverai, je tournerai dans la ville, par les rues et les places : je chercherai celui que mon âme désire ; je l’ai cherché ; je ne l’ai pas trouvé. Ils m’ont trouvée, les gardes, eux qui tournent dans la ville : « Celui que mon âme désire, l’auriez-vous vu ? » À peine les avais-je dépassés, j’ai trouvé celui que mon âme désire : je l’ai saisi et ne le lâcherai pas. »
Le deuxième texte rappelle très bien ce que Marie-Madeleine a compris lorsque le Ressuscité lui a dit : « Marie ! » S’étant retournée, elle lui dit en hébreu : « Rabbouni ! », c’est-à-dire : Maître. Jésus reprend : « Ne me retiens pas, car je ne suis pas encore monté vers le Père. Va trouver mes frères pour leur dire que je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu. »
De la deuxième lettre de saint Paul apôtre aux Corinthiens (2 Co 5, 14-17) : « Frères, l’amour du Christ nous saisit quand nous pensons qu’un seul est mort pour tous, et qu’ainsi tous ont passé par la mort. Car le Christ est mort pour tous, afin que les vivants n’aient plus leur vie centrée sur eux-mêmes, mais sur lui, qui est mort et ressuscité pour eux. Désormais nous ne regardons plus personne d’une manière simplement humaine : si nous avons connu le Christ de cette manière, maintenant nous ne le connaissons plus ainsi. Si donc quelqu’un est dans le Christ, il est une créature nouvelle. Le monde ancien s’en est allé, un monde nouveau est déjà né. »
Sainte Marie-Madeleine nous invite à analyser la qualité de notre désir, la qualité et l’orientation de notre désir. Au cours d’une messe d’une rencontre d’une communauté foi et lumière, le célébrant annonce : « Chacun peut présenter au Seigneur son intention de prière. » Alors Marie Françoise, handicapée, va s’agenouiller devant le tabernacle et elle dit : « oui moi j’ai l’intention de prier »… Ta prière c’est ton désir. Est-ce que nos prières universelles sont vraiment l’expression de vrais désirs que nous avons du Seigneur ou l’expression de vagues souhaits ?
Revenons au tout début de l’évangile selon saint Jean, aux deux disciples qui prennent Jésus en filature. Jésus a vite fait de repérer ces deux Dupont. Et il leur demande : « Que cherchez -vous ? »
A la fin de l’évangile, la question est légèrement changée : Il est dit à Marie-Madeleine : « Qui cherches-tu ? ». Nous savons bien de qui notre cœur est en quête. Est-ce que votre conversion est dans le Ciel ?
Dans un livre d’Anatole France il est question d’un monsieur Bergeret : « le petit chien n’a pas son pareil, écrit-il, pour dénicher des os mais ce qu’il ne fait jamais c’est de regarder le Ciel car le Ciel est incomestible ». Je me demande si nous ne sommes pas un peu canins… !
Rappelons-nous la question d’un des trois enfants de Fatima à Notre-Dame : : « D’où venez-vous ? » « Je viens du Ciel » Lucie demande alors : « Est-ce que j’irai au Ciel ? ». Je ne sais pas si un enfant du caté aujourd’hui poserait cette question. Est-ce que cette question est la nôtre ?
A Bartimée aveugle, Jésus pose cette question : « que veux-tu que je fasse pour toi ? » On traduit sa réponse « que je recouvre la vue ! ». Un exégète disait qu’en fait il faudrait traduire par : « Que je lève les yeux, que j‘écarquille les yeux, que je dilate mon regard ». C’est l’amour qui ouvre les yeux !
Quel est mon désir ? Oui, je me lèverai, je tournerai dans la ville, par les rues et les places : je chercherai celui que mon âme désire… Désormais nous ne regardons plus personne d’une manière simplement humaine : si nous avons connu le Christ de cette manière, maintenant nous ne le connaissons plus ainsi. Si donc quelqu’un est dans le Christ, il est une créature nouvelle. Le monde ancien s’en est allé, un monde nouveau est déjà né.
Il y a quelque deux mille ans, sur la colline du Golgotha, l’amour et la mort se sont affrontés et la mort, aux yeux des hommes, a vaincu. Mais dans le Christ élevé sur la Croix, resplendit, pour celui qui croit, le signe de la victoire de l’amour : la vie que la mort avait cru lui arracher, c’est lui, Jésus, qui librement la donne, par amour pour ses frères, ses bourreaux et toute l’humanité appelée à vivre avec lui de cet amour plus fort que la mort.
Encore un doute ? Alors, rendez-vous au matin de Pâques près du tombeau vide avec Marie-Madeleine, un jardinier vous y attend.
Les bonus : Faire du yoga quand on est chrétien ?!? Que dit la Bible ? (youtube.com) (frère Paul-Adrien)