20 octobre 2024 29° dim ord B Réparation, justification, rançon.

Frères et sœurs, comment pouvons-nous être sauvés par la mort de quelqu’un il y a 2000 ans ?

Dans la première Lecture, le  prophète Isaïe parle de la mort du Messie avec deux mots :  « Broyé par la souffrance, le Serviteur a plu au Seigneur. S’il remet sa vie en sacrifice de réparation, il verra une descendance, il prolongera ses jours : par lui, ce qui plaît au Seigneur réussira. Et plus loin : « Le juste, mon serviteur, justifiera les multitudes, il se chargera de leurs fautes. » Nous parlons de la mort de Jésus comme d’un sacrifice de réparation, et de la Justification par la croix.  Dans l’évangile, Jésus lui-même emploie un troisième mot : « le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi, mais pour servir, et donner sa vie en rançon pour la multitude. »

Réparation, justification, rançon.

Rançon : cette notion fait référence au rachat des esclaves. Pour redonner à un esclave sa liberté, vous pouviez verser une forte rançon et même le remplacer vous-mêmes. Nous étions esclaves du péché, incapables de nous en libérer par nos propres moyens. Jésus s’est substitué à nous. Il a subi tout ce à quoi nous conduisent nos péchés, toutes leurs conséquences :  souffrances en tous genres, sentiment d’être abandonné même par le Père, mort violente. 

Réparation : c’est un peu la même notion que la rançon ou le rachat.

Justification : Il est resté ajusté à Dieu son Père malgré toutes les tentations qu’il a subies. Et il a rendu possible le fait que nous puissions être ajustés également au Père.

Un belle histoire : Nous sommes en 1930. Un enfant de sept ans est surpris en flagrant délit de vol dans une épicerie. L’épicier vient s’en plaindre à ses parents alors que l’enfant est monté dans sa chambre sans rien dire à ses parents. Evidemment, il n’est pas bien tranquille. A l’heure du dîner, quand maman appelle, il descend quand même. Ils sont cinq frères et sœurs. Avec le papa et la maman, cela fait sept personnes. Or, il ne compte que six assiettes sur la table. Il comprend quelle va être la sanction : parce qu’il a volé, il sera privé de repas. Alors, il attend à l’entrée de la cuisine. Mais maman lui dit de s’asseoir. Il ne comprendra qu’un peu plus tard. Son papa a eu tellement honte que son fils ait volé qu’il considère que c’est de sa faute : il pense  l’avoir mal élevé. Alors il prend sur lui la sanction. Il se prive lui-même de repas du soir. Le geste de ce papa nous permet de comprendre un peu la Passion de Jésus. Plutôt que ses enfants subissent les conséquences de leurs péchés, il les a pris sur lui. Il a subi tout ce que nous aurions dû subir pour rejoindre le Père. Il a pris sur lui autant les péchés d’Hitler, de Staline, de Polpot que mes péchés que je considère comme petits. En tout cas, l’enfant qui avait volé la pomme est devenu prêtre. C’est lui-même qui a raconté l’anecdote.

Jésus est notre Paix, il est en personne l’accès au Dieu absolument inaccessible sans lui. Il est notre Justice. Il est le « Germe Juste » qui vient féconder nos cœurs. Il est Celui grâce à qui nous pourrons « habiter la Maison du Seigneur pour l’éternité »

Evidemment, la valeur du sacrifice de la Croix, sacrifice de réparation, de rançon, de justification tient à la personnalité de celui qui y est cloué. Dans son livre bouleversant « Sans yeux et sans mains », où il raconte comment il a surmonté le grand malheur de perdre non seulement ses deux yeux mais ses deux mains, à la bataille d’El Alamein, à dix huit ans, Jacques Lebreton raconte un fait de guerre. « En 1943, dans un village de Bretagne, les résistants avaient détruit un transformateur. Aussitôt, les Allemands arrêtent tous les hommes de la région – ils étaient trois cent cinquante et un – et les enferment dans deux granges. Ils disent que si le coupable ne se dénonce pas dans l’heure ils mettent le feu aux bâtiments. Le coupable est-il parmi les prisonniers ? Ce n’est pas leur problème. Au bout d’un certain temps, on voit un homme, (et tous les autres savaient qu’il était innocent) demander à sortir et se dénoncer. Il connaissait le sort qui l’attendait. Il fut pendu sur la place du village. Mais il sauvait la vie de trois cent cinquante autres. » Jacques Lebreton conclut : « La messe c’est ça. Mais celui qui s’offre en sacrifice c’est Dieu. Et nous qui ne sommes que de pauvres types, il nous invite à le suivre. »

Depuis tout petit, je récite cette prière que nous a apprise notre maman : « Divin cœur de Jésus, je t’offre par le cœur immaculé de Marie, les prières, les heures, les souffrances de cette journée, en réparation de nos offenses et à toutes les intentions pour lesquelles tu t’immoles sans cesse toi-même sur l’autel… »

Il nous sauve en nous permettant de lui offrir tout. Cette réparation, cette justification, cette rançon s’exerce d’abord à la messe. La messe est le plus grand transformateur. Un transformateur est un appareil qui fait passer de cinq cent mille volts à de l’électricité utilisable, en trois cent quatre vingt ou deux cent vingt volts. Par la messe, l’amour infini de Dieu nous devient accessible. C’est un « transfo » aussi en un autre sens : en unissant nos vies à la sienne, Jésus en fait du salut, de la rédemption. Amen !

Les bonus : une petite fille très philosophe : https://youtu.be/DKdCRSJP5wQ?si=8I3qfV2R5VXk2Zgp

CHANTEUR de « THE VOICE », il voit PADRE PIO en songe qui lui PARLE ! ???? (youtube.com)

C’est la 98° journée missionnaire mondiale :

https://tribunechretienne.com/leglise-en-2024-des-chiffres-revelateurs-pour-la-98e-journee-missionnaire-mondiale/