Vendredi 19 juillet 2024 Jésus notre Sabbat
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu (Mt 12, 1-8) : «En ce temps-là, un jour de sabbat, Jésus vint à passer à travers les champs de blé ; ses disciples eurent faim et ils se mirent à arracher des épis et à les manger. Voyant cela, les pharisiens lui dirent : « Voilà que tes disciples
font ce qu’il n’est pas permis de faire le jour du sabbat ! » Mais il leur dit : « N’avez-vous pas lu ce que fit David, quand il eut faim, lui et ceux qui l’accompagnaient ? Il entra dans la maison de Dieu, et ils mangèrent les pains de l’offrande ; or, ni lui ni les autres n’avaient le droit d’en manger, mais seulement les prêtres. Ou bien encore, n’avez-vous pas lu dans la Loi que le jour du sabbat, les prêtres, dans le Temple, manquent au repos du sabbat sans commettre de faute ? Or, je vous le dis : il y a ici plus grand que le Temple. Si vous aviez compris ce que signifie : Je veux la miséricorde, non le sacrifice, vous n’auriez pas condamné ceux qui n’ont pas commis de faute. En effet, le Fils de l’homme est maître du sabbat. »
Pour nos frères Juifs, le Jour du Seigneur c’est le Shabbat le samedi. C’est le dernier jour de la semaine, le septième, celui durant lequel Dieu se reposa de toute l’œuvre qu’il avait faite, d’après le Livre de la Genèse. Pour nous chrétiens, le Jour du Seigneur est le dimanche. La raison déterminante qui a fait déplacer le sacro-saint Shabbat, est la résurrection de Jésus. Il est ressuscité le dimanche matin. C’est le premier jour de la semaine, le jour où Dieu crée la Lumière, toujours selon le premier livre de la Genèse, le fameux « Fiat Lux » (Que la Lumière soit). « Il y eut un soir, il y eut un matin ce fut le premier jour » Eh oui, quand on veut faire du bon travail, on commence par éclairer. Signalons que le soleil ne sera créé que le quatrième jour, avec toutes les autres constellations. Cette lumière du Premier jour de la création a donc quelque chose de mystérieux.
Les anglais nous induisent en erreur en nous faisant parler du week-end « fin de la semaine », comme si le dimanche concluait la semaine. En réalité, le dimanche est le premier jour.
Mais il est aussi le huitième jour, c’est-à-dire le commencement d’une nouvelle semaine, c’est le symbole de la nouvelle création vers laquelle nous allons, que par la grâce de Dieu nous préparons. Le jour s’est déplacé mais le sens s’est approfondi. Et le troisième des dix commandements reste toujours en vigueur : « Tu sanctifieras le Jour du Seigneur. »
Qu’avons-nous fait du dimanche ? Un jour d’angoisse pour les parents qui se demandent dans quel état leurs grands jeunes vont rentrer des boîtes de nuit. Un jour de travail supplémentaire pour les mamans qui lavent et repassent le linge de leurs étudiants à l’université. Le jour où on est le moins bien habillé de la semaine : on a troqué le costume cravate du bureau contre le jogging plein de peinture pour continuer les travaux de la maison. Le jour du sport, des gros mots et des chansons paillardes pendant les transports de car. Le jour de détente dans les grands magasins sans penser que la vie de famille des caissières en subit les conséquences.
Le célèbre pasteur évangélique Billy Graham faisait remarquer avec humour : « Jésus a bien dit que si un mouton tombe dans un puits, le bon sens est de l’en sortir, même si c’est un dimanche. Cependant, si le mouton tombe dans le puits chaque dimanche, il faudrait peut-être penser à mettre un couvercle sur le puits ou faire abattre l’animal… » J’avoue avoir accompli des travaux dits serviles le dimanche. Il m’est arrivé de profiter de l’espace laissé libre à l’atelier de menuiserie paternel pour préparer des bricolages pour les camps d’été. Je me rappelle la remarque en patois de mon père, rentrant en fin d’après-midi. En poussant la porte de l’atelier et me découvrant près de l’établi, il me criait : « Te va damna » (Tu vas te damner). Il me le disait avec humour, mais cette remarque m’a fait réfléchir plus d’une fois. Je pensais à Jésus : « Le Shabbat a été fait pour l’homme et non pas l’homme pour le shabbat. » Entre le laxisme et le légalisme obtus, il y a la voie de l’évangile. Le jour du Seigneur était un acquis social extraordinaire : un jour de repos obligatoire chaque semaine pour tout le monde, quelle bénédiction pour chacun et pour la convivialité !
Puissions-nous redécouvrir vraiment le sens du dimanche comme le Jour du Seigneur (Lundi sera le jour de la Lune, mardi, le jour de Mars, mercredi de Mercure, etc,… mais Dimanche est le « Dies dominicae », le « Jour seigneurial »), le jour de la Résurrection (le rappel de celle de Jésus et l’avant-goût de la nôtre), le jour de l’assemblée dominicale, le jour de la famille, le Jour de Jésus qui est notre Sabbat.
Les bonus : De QUAND datent les ÉVANGILES? (youtube.com)