Lundi 17 mars 2025 large comme la croix
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (Lc 6, 36-38) : «En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux. Ne jugez pas, et vous ne serez pas jugés ; ne condamnez pas, et vous ne serez pas condamnés. Pardonnez, et vous serez pardonnés. Donnez, et l’on vous donnera : c’est une mesure bien pleine, tassée, secouée, débordante, qui sera versée dans le pan de votre vêtement ; car la mesure dont vous vous servez pour les autres servira de mesure aussi pour vous. »
Une paroissienne toute simple a parfaitement résumé cette page d’évangile en disant un jour : « Vous savez, monsieur le curé, dans la vie , il faut être large. Large comme la croix ». Un raccourci de foi saisissant. Une synthèse de l’évangile extraordinaire : “Soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait… Soyez miséricordieux comme il est miséricordieux… Il vous a pardonnés. Faites de même”. Mère Térésa disait : « Soyez bons et miséricordieux. Que personne jamais ne vienne à vous sans qu’il s’en aille plus heureux. Soyez l’expression vivante de la bonté de Dieu : bonté sur votre visage, bonté dans vos yeux, bonté dans votre sourire, bonté dans la chaleur de votre accueil. Aux enfants, aux pauvres, à ceux qui souffrent et qui sont solitaires, donnez toujours un sourire heureux. Ne leur donnez pas seulement vos soins, donnez-leur aussi votre coeur”.
Nos frères juifs se racontent l’histoire de Rabbi Elimelekh. Rabbi Elimelekh arrivait à la fin de vie, et depuis longtemps mangeait de moins en moins, ça ne lui disait plus. Les siens autour de lui faisaient des prodiges d’invention pour rallumer encore un peu d’appétit ; ils approchaient de lui des odeurs, des saveurs qu’il aimait et qui l’avaient tant régalé. Rabbi Elimelekh éloignait de lui, d’une humeur fatiguée, toutes ces pauvres délices.
A son fils désolé qui le suppliait de faire un effort pour rester encore en vie, il reprochait tristement la lourdeur et la grossièreté de tous ces plats, simples ou compliqués, pourtant si gentiment préparés. Ce qu’il aurait voulu à cette heure trop tardive, c’était de retrouver et goûter encore une fois de cette soupe à la farine qui les avait si bien requinqués, lui et son ami Zousya, un soir qu’ils étaient arrivés fatigués dans une petite auberge perdue au bord du Dniestr, loin de la route, et dont la lumière encore tremblante les avait appelés.
« Ah mon Dieu oui, de celle-là je ferais mes délices. »
Puis, dans les bras de son fils Rabbi Eléazar, sa chandelle s’éteignit.
Alors Rabbi Eléazar se mit en route pour retrouver cette auberge, au bord du Dniestr. Il finit par la voir un soir, attiré par la même lumière. Il y entra, y demanda une chambre, et souhaita dîner. Le plafond était bas, les cuivres éclairaient la salle vide. Il s’installa au bout de l’unique table. Une bonne femme, une grand-mère ronde à la bouille fendue d’un sourire bienheureux, s’excusa.
« Notre maison est pauvre, mon mari est allé échanger quelques pois chiches contre un peu d’eau-de-vie et je n’ai pas grand-chose à vous offrir. Si vous voulez bien vous contenter d’une soupe à la farine, je serais contente de vous la préparer. Attendez-moi un peu. »
Elle posa bientôt devant son hôte une écuelle fumante. Le Rabbi mangea sa soupe, il en redemanda, puis en redemanda encore.
« Dites-moi ce que vous avez bien pu mettre dans cette soupe pour lui donner si bon goût.
– Ma foi, je n’y ai rien mis du tout, mon bon monsieur.
– Mais enfin, ce n’est pas seulement de l’eau et de la farine.
– Je vous assure, rien de rien, je n’y ai rien mis. »
Puis elle finit par dire :
« C’est que, il y a bien des années, un soir, deux hommes de Dieu sont arrivés bien tard. Ils étaient fatigués, ils avaient l’air d’être pris d’une de ces fringales d’enfants qui ont bien joué, je n’avais rien d’autre, comme ce soir, que de la farine, du sel et de l’eau. Alors pendant que je touillais sur le feu, j’ai prié Dieu. Je lui ai dit : « Seigneur, Toi qui as un si beau jardin, avec tout ce qu’il faut dedans alors que je n’ai rien pour la soupe de ces bons garçons, je T’en supplie, ils ont si faim, montre-Toi miséricordieux et mets dans leur écuelle quelques-unes des bonnes herbes de Ton paradis qui redonnent des forcent et gardent en bonne santé. » Et quand j’ai apporté ma soupe, comme vous ils en ont vidé une écuelle, une autre, et puis encore une jusqu’à la dernière goutte de la soupière. Et il y en a un qui m’a dit : « Ta soupe a un goût de Paradis » Alors, pour vous ce soir, encore un coup j’ai prié, pareil. »
On le comprend : pour être miséricordieux comme Dieu est miséricordieux, pour être large comme la croix, pour comme Lui donner sans mesure, pour comme lui pardonner aujourd’hui comme hier, et comme avant-hier au risque de passer pour un niais, il n’y a qu’une seule solution : la prière. Seigneur, je suis une cruche, remplis-moi. Seigneur je suis une cuche, mets-y le feu. Et de moi coulera ton pardon en abondance, et par moi tu pourras réchauffer, éclairer, faire l’unité, et souder.
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