Lundi 17 juin 2024 œil pour œil Saint-Pourçain

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu (Mt 5, 38-42) :  « En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Vous avez appris qu’il a été dit : Œil pour œil, et dent pour dent. Eh bien ! moi, je vous dis de ne pas riposter au méchant ; mais si quelqu’un te gifle sur la joue droite, tends-lui encore l’autre. Et si quelqu’un veut te poursuivre en justice et prendre ta tunique, laisse-lui encore ton manteau. Et si quelqu’un te réquisitionne pour faire mille pas, fais-en deux mille avec lui. À qui te demande, donne ; à qui veut t’emprunter, ne tourne pas le dos ! »

Cette expression invite l’humanité à gravir un escalier :  Les hommes vivaient sous la Loi de la jungle, la loi du plus fort.  Le Premier Testament les a fait passer à la Loi du talion (« Œil pour œil, dent pour dent. »), la loi de la justice. C’est un grand progrès, parce que cette loi oblige le plus fort à réfléchir avant de faire mal au plus faible : elle limite la vengeance.  Jésus nous invite à passer à la Loi du Pardon. « Par-donner » c’est « donner par delà le possible ».  Comment y arriver ?

Guy Aurenche est avocat international. Il a été président de l’A.C.A.T. (Action des chrétiens Contre la Torture).  Il raconte que dans un pays d’Amérique latine où régnait une dictature très dure, un sous-officier était chargé de faire des tortures à une femme prisonnière politique, c’est à dire condamnée uniquement pour ses idées politiques contraires au pouvoir. Cette militante chrétienne s’appelait Manuella. Ce matin-là, avant de commencer les tortures, le militaire lui dit : « J’espère que vous allez parler aujourd’hui. Je n’ai pas que ça à faire. J’ai un enfant à la maison gravement malade. »  Il ne se rendait pas compte de l’énormité de ce qu’il disait.  Alors qu’il se plaignait que son fils souffre, Il s’apprêtait à causer lui-même des souffrances … ! Le lendemain matin, nouvelle séance de torture pour Manuella. Mais avant que le militaire ne commence

son horrible besogne, Manuella lui demande : « Comment va votre fils aujourd’hui ? » En entendant cette demande, le sous-officier frémit. Parce qu’elle a choisi de tendre l’autre joue plutôt que de s’enfermer dans la rancœur et le désir de vengeance, elle a réveillé en cet homme une part d’humanité.  Il a arrêté de torturer.  

“Le pardon n’est pas l’oubli du passé, note Christian Duquoc, il est le risque d’un avenir autre que celui imposé par le passé ou la mémoire.”
Tout le monde connaît le roman de Margaret Michell, immortalisé par le film de Georges Cukor, “Autant en emporte le vent”. Un moment, Mélanie Wikes (Oliva de Haviland), apprend que sa cousine, la bouillonnante Scarlett O’Hara devenue Scarlett Buttler (Vivien Leigh) a été surprise en flagrant délit, dans les bras de son mari, Ashley Wilkes (Lestie Howard). Pour ne pas perdre la soirée d’anniversaire que donnent les Wilkes, Scarlett accepte d’y aller. La voici sur le pas de la porte d’entrée. Aussitôt, la musique de la fête s’arrête, tous les regards convergent vers elle, durs, maussades. Il se produit alors un mouvement. On voit Mélanie aller à la rencontre de Scarlett, avec son doux et douloureux sourire : “Tu as une jolie robe, Scarlett !” Puis, elle présente Scarlett aux différents invités et, signe suprême du pardon, s’arrête devant Ashley : “Ashley, si vous offriez à Madame Scarlett un ponche.”
Commentaire de Rhett à Scarlett le soir-même : “Vous devez votre salut à celle que vous avez trahie.” Et d’ajouter, montrant que le pardon est la grande oeuvre de l’amour gratuit : “Je peux vous dire qu’elle vous aime. Pourquoi ? Je n’en sais fichtre rien.” “Sa force était sa bonté”, dira Rhett à Mélanie, au moment de sa mort.” C’était le seul être vraiment noble et pur que je n’aie jamais connu.” Et, après sa mort, enfin, Scarlett lui rendra à son tour hommage : “Elle songeait beaucoup plus aux autres qu’à elle-même.”
– Enfin, en aval, c’est-à-dire en sa conséquence, le pardon est un don qui ouvre sur une histoire nouvelle. “Le pardon n’est pas l’oubli du passé, note Christian Duquoc, il est le risque d’un avenir autre que celui imposé par le passé ou la mémoire.”

Seigneur, tu me montres la voie du bonheur : aller plus loin que la simple justice, expérimenter la joie de pardonner. Donne-moi toujours le courage de demander pardon quand je suis dans mon tort.

Donne-moi la force de ne pas enfermer l’autre dans l’acte mauvais qu’il a fait, dans la parole qui m’a blessé. Donne-moi de savoir toujours désamorcer la violence qu’elle soit verbale, psychologique ou physique, par un sourire, un mot d’humour, ou le silence.  Je me montrerai ainsi plus fort que l’agresseur. Je le désarçonnerai comme tu le fais pour nous du haut de ta croix.

Les bonus: TÉMOIGNAGE CHOC – UN VOLEUR VOIT JÉSUS QUI LUI MONTRE TOUTE SA VIE ! ???? Émission « Carrément Bien » (youtube.com)