Mercredi 17 juillet 2024 Gratitude

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu (Mt 11, 25-27) : «En ce temps-là, Jésus prit la parole et dit : « Père, Seigneur du ciel et de la terre, je proclame ta louange : ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits. Oui, Père, tu l’as voulu ainsi dans ta bienveillance. Tout m’a été remis par mon Père ; personne ne connaît le Fils, sinon le Père, et personne ne connaît le Père, sinon le Fils, et celui à qui le Fils veut le révéler. »

Les apôtres ce jour-là, ont pris Jésus en flagrant délit de gratitude : « Père je proclame ta louange ».

Dans nos comportements adultes, la gratitude n’est pas innée, contrairement aux tout petits enfants qui s’émerveillent de tout et savent remercier sans que cela leur coûte. Comment se laisser à nouveau habiter par la gratitude ? En s’entraînant à revivre des beaux moments selon la règle des 3R préconisée par le père Lionel Dalle.

« La reconnaissance est puissante parce que, de tous les actes, elle est celui qui transforme le plus le fond même de notre cœur. Si la psychologie prouve que la gratitude est à la racine de notre bien-être, la théologie et la philosophie l’expliquent en montrant qu’elle nous touche et nous métamorphose au plus intime de notre être », écrit le père Pascal Ide dans son ouvrage Puissance de la gratitude. Mais encore faut-il pratiquer la gratitude au quotidien pour se laisser transformer par elle. C’est justement ce à quoi invite le père Lionel Dalle, prêtre du diocèse de Toulon, à travers ses « parcours gratitude ». Il y fournit des pistes concrètes et progressives, pour peu à peu se laisser habiter par la gratitude et entrer ainsi dans une nouvelle vie avec Jésus. Mais pratiquer la gratitude demande un peu d’exercice. « À force de vous entraîner, la gratitude prendra corps en vous au point de devenir comme une seconde nature », promet-il.

N’entre pas en gratitude qui veut ! « Si vous voulez acquérir la vertu de gratitude, il est nécessaire de répéter une multitude de fois de petits exercices, pour que celle-ci s’imprime en vous, un peu comme la musculation », compare-t-il. Voici un des exercices proposés par le père Lionel Dalle : il s’agit d’éprouver de la gratitude en revivant fréquemment des beaux moments de sa vie selon les trois temps de la gratitude. Quels sont ces trois temps ?

Reconnaître le bienfait : prenez conscience de la beauté d’un paysage, d’un événement qui s’est bien passé, d’une grâce que Dieu vous a faite… Visualisez le plus précisément possible tous les détails de ce bienfait : quoi ? où ? dans quelles circonstances ? qui était présent ? Cette étape du processus de gratitude fait intervenir l’intelligence (la tête).

Ressentir l’émotion que ce bienfait a suscité en vous. Ce pouvait être de l’émerveillement, de la reconnaissance, de la joie, de la fierté… Ici, c’est votre cœur qui a été touché.

Remercier pour ce bienfait en passant à l’action : remercier les personnes à l’origine du bienfait, donner à son tour, louer le Seigneur… L’acte de remercier est relié à la volonté (la main). Concluons avec humour sur cette juste remarque de Maître Eckhart : « Si tu remerciais Dieu pour toutes les joies qu’il te donne, il ne te resterait plus de temps pour te plaindre. »

On raconte qu’un jour, saint François d’Assise partait évangéliser avec frère Rufin, un frère qui vénérait saint François mais qui n’avait pas encore atteint son degré de sainteté. Tout au long du chemin, frère François disait :

  • « Béni sois-tu, Seigneur, pour la campagne que tu as faite si belle ! Béni sois-tu pour le gazouillis des oiseaux ! Béni-sois tu pour le murmure des torrents ! »
  • Et le frère Rufin, pour imiter son modèle, ajoutait, mais sans conviction : « Oh oui, loué sois-tu ! »
  • « Béni sois-tu pour les paysans qui ensemencent leurs terres, promesse de moisson » 
  • « Oh oui, loué sois-tu ! » etc.

Mais frère Rufin en avait assez de ces litanies. Finalement, à la sortie du bois, une tourterelle qui se trouvait sur une branche juste au-dessus des deux frères en mission, fait ce que vous devinez, juste sur la tête de saint François. Ce n’est pas très agréable de recevoir ce genre de shampoing !. Et Frère Rufin se dit : « On va bien voir si tu continues à louer Le Seigneur. » Or, juste à ce moment, il entend saint François : « Béni sois-tu, Seigneur, de ne pas avoir donné des ailes aux vaches ! » Ce n’est pas une question de tempérament optimiste. La louange c’est une décision. Ce sont nos frères aînés les juifs qui nous l’ont appris. « Heureux le peuple qui connaît l’ovation » (Psaume 89,16). Un chrétien est d’abord quelqu’un qui cultive la reconnaissance.

Les bonus : ThéoDom » L’arianisme, un Dieu rétrogradé ? (theodom.org)