Lundi 16 décembre 2024 l’Astre d’En-Haut

Lecture du livre des Nombres (Nb 24, 2-7.15-17a) : « En ces jours-là, levant les yeux, le prophète païen Balaam vit Israël qui campait, rangé par tribus. L’esprit de Dieu fut sur lui, et il prononça ces paroles énigmatiques : « Oracle de Balaam, fils de Béor, oracle de l’homme au regard pénétrant, oracle de celui qui entend les paroles de Dieu. Il voit ce que le Puissant lui fait voir, il tombe en extase, et ses yeux s’ouvrent. Que tes tentes sont belles, Jacob, et tes demeures, Israël ! Elles s’étendent comme des vallées, comme des jardins au bord d’un fleuve ; le Seigneur les a plantées comme des aloès, comme des cèdres au bord des eaux ! Un héros sortira de la descendance de Jacob, il dominera sur des peuples nombreux. Son règne sera plus grand que celui de Gog, sa royauté sera exaltée. »  Balaam prononça encore ces paroles énigmatiques :« Oracle de Balaam, fils de Béor, oracle de l’homme au regard pénétrant, oracle de celui qui entend les paroles de Dieu, qui possède la science du Très-Haut. Il voit ce que le Puissant lui fait voir, il tombe en extase, et ses yeux s’ouvrent. Ce héros, je le vois – mais pas pour maintenant – je l’aperçois – mais pas de près : Un astre se lève, issu de Jacob, un sceptre se dresse, issu d’Israël. »

Voici ce que disait le Pape Benoît XVI dans son homélie du
6 janvier 2012, pour la fête de l’Epiphanie, au cours de laquelle il cite précisément cette prophétie de Balaam, prophète païen envoyé pour maudire le peuple et qui est au dernier moment inspiré par le Seigneur Esprit-Saint :  « Les Mages d’Orient inaugurent la marche des peuples vers le Christ. … Les experts nous disent qu’ils appartenaient à la grande tradition de l’astronomie qui à travers les siècles s’était développée en Mésopotamie et y fleurissait encore. Cependant cette information seule ne suffit pas. Il y avait peut-être de nombreux astronomes dans la Babylone antique, mais seul ce petit nombre s’est mis en route et a suivi l’étoile en laquelle il avait reconnu l’étoile de la promesse, celle qui indique la route vers le vrai Roi et Sauveur. Ils étaient, pourrions-nous dire, des hommes de science, mais non seulement dans le sens où ils voulaient connaître beaucoup de choses : ils voulaient davantage. Ils voulaient comprendre ce qui compte dans l’être humain. Probablement avaient-ils entendu parler de la prophétie du prophète païen Balaam : « Un astre issu de Jacob devient chef et un sceptre se lève, issu d’Israël » (Nb 24,17). Ceux-ci approfondirent cette promesse. C’étaient des personnes au cœur inquiet, qui ne se contentaient pas de ce qui paraît et est habituel. C’étaient des hommes à la recherche de la promesse, à la recherche de Dieu. Et c’étaient des hommes attentifs, capables de percevoir les signes de Dieu, son langage discret et insistant. Mais c’étaient encore des hommes à la fois courageux et humbles : nous pouvons imaginer qu’ils durent supporter quelques moqueries parce qu’ils s’étaient mis en route vers le Roi des Juifs, affrontant pour cela beaucoup de fatigue. Pour eux, ce que pensait d’eux celui-ci ou celui-là ou encore les personnes influentes ou intelligentes, n’était pas déterminant. Pour eux, ce qui comptait était la vérité elle-même, et non l’opinion des hommes.

[…] Nous devons avoir l’humilité de nous incliner devant ce Dieu qui s’est rendu si concret et si simple qu’il contredit notre stupide orgueil, qui ne veut pas voir Dieu aussi proche et aussi petit.

[…] Le cœur inquiet, dont nous avons parlé en nous reportant à saint Augustin, est le cœur qui, en fin de compte, ne se contente de rien de moins que de Dieu et, précisément ainsi, devient un cœur qui aime. Notre cœur est inquiet à l’égard de Dieu et il le reste, même si aujourd’hui on s’efforce, avec des « narcotiques » très efficaces, de libérer l’homme de cette inquiétude. Toutefois, ce n’est pas seulement nous, les êtres humains, qui sommes inquiets par rapport à Dieu. Le cœur de Dieu est inquiet pour l’homme. Dieu nous attend. Il nous cherche. Il n’est pas tranquille lui non plus tant qu’il ne nous a pas trouvés.. […]

Les Mages ont suivi l’étoile. À travers le langage de la création, ils ont trouvé le Dieu de l’histoire. Certes, le langage de la création à lui-seul ne suffit pas. Seule la Parole de Dieu, que nous rencontrons dans la Sainte Écriture, pouvait leur indiquer de façon définitive la route. Création et Écriture, raison et foi doivent coexister pour nous conduire au Dieu vivant. On a beaucoup discuté sur le genre d’étoile qu’était celle qui avait guidé les Mages. On pense à une conjonction de planètes, à une Super nova, c’est-à-dire à une de ces étoiles au départ très faible en qui une explosion interne libère pendant un certain temps une immense splendeur, à une comète, etc. Que les savants continuent de discuter ! La grande étoile, la véritable Super nova qui nous guide, c’est le Christ lui-même. Il est, pour ainsi dire, l’explosion de l’amour de Dieu, qui fait resplendir sur le monde le grand éclat de son cœur. Et nous pouvons ajouter : les Mages d’Orient dont parle l’Évangile d’aujourd’hui, de même que les saints en général, sont devenus eux-mêmes petit à petit des constellations de Dieu, qui nous indiquent la route. En toutes ces personnes, le contact avec la Parole de Dieu a, pour ainsi dire, provoqué une explosion de lumière, à travers laquelle la splendeur de Dieu illumine notre monde et nous indique la route. Les saints sont des étoiles de Dieu, par lesquelles nous nous laissons guider vers Celui auquel notre cœur aspire.[…] »

Les bonus : https://youtube.com/shorts/eUyfiBm1DdY?si=vZGfk-clNv3ffDjV